Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

La sainteté n'est plus ce qu'elle était. Le pape en roue libre. Complément sur le limogeage du cardinal Müller

 

La sainteté n'est plus ce qu'elle était. Le pape en roue libre !

 

 

 

Motu Proprio

 

Le pape a signé une Lettre Apostolique en forme de Motu Proprio, Maiorem dilectionem, le 11 juillet, pour établir une nouvelle modalité de béatification et de canonisation : « l'offrande de vie ».

 

Cette offrande de vie doit répondre à quatre critères dont «  une offrande libre et volontaire de la vie et héroïque acceptation propter caritatem d'une mort certaine et à brève échéance ; il doit y avoir un lien entre l'offrande de la vie et la mort prématurée ; »

 

Nous ne faisons aucun commentaire sur ces dispositions. Lors de la béatification de Mgr Romero, nous avons indiqué sur ce blog de façon précise la nouvelle conception de la sainteté promue par les théologiens de la libération. Nul doute que ces dispositions ouvrent, elles aussi, de nouvelles voies d'accès aux autels.

 

Nous attendons de voir quels seront les premiers bénéficiaires de ces nouvelles dispositions.

 

Nouvel entretien avec Eugenio Scalfari

 

Le 7 juillet dernier le pape a appelé  au téléphone comme à son habitude, (Nous avons déjà consacré cinq articles depuis 2013 à cette relation initiée par le cardinal Martini), son ami de prédilection qui fait profession d'athéisme militant fondateur du journal maçonnique La Repubblica.

 

Pour cause de vacances et de programme chargé, le rendez-vous a lieu le jour même.

 

Premier sujet de l'entretien : les immigrés, la colonisation et l’Europe.

 

Les nations d'Europe et celles du G20 ne prennent pas en compte le problème ; elles ont peur. « Le colonialisme est parti d'Europe il a eu des aspects positifs mais aussi négatifs. Cependant, l'Europe est devenue riche..., la plus riche du monde. C'est pourquoi elle est le but principal des peuples migratoires. »

 

Ces paroles de café du commerce, version anti-colonialistes, sont indignes dans la bouche du pontife. Les preuves existent qui montrent que la colonisation a coûté à la France plus d'argent qu'elle n'en a reçu. Quels que soient les crimes de la colonisation, ils ne sont comparables en rien avec les abominations qui sévissent en permanence depuis les indépendances ! Somalie, Erythrée, Congo Belge, Ouganda, Rhodésie, Rwanda, Algérie, etc !

 

Scalfari, fédéraliste européen, voit, dans un gouvernement fédéral, la solution qui empêcherait les nations de se dérober à leur obligation. Et il rappelle au Pape qu'il a lui-même réclamé cette solution devant le parlement à Strasbourg.

 

Le pape approuve et reconnaît que cela lui a valu des applaudissements et des ovations. Il déclare souverainement : « Les pays se bougeront seulement s'ils se rendent compte de la vérité : ou l'Europe se convertit en une communauté fédérale ou elle ne comptera plus pour rien dans le monde ».

 

Pauvres Polonais, pauvres Hongrois, pauvres Tchèques et pauvres Italiens dont le premier ministre vient de reconnaître que son pays n'a aucune obligation morale à accueillir les immigrés !

 

Nous avons montré, il y a peu, les raisons idéologiques de la théologie du peuple qui sont l'appareil intellectuel du pape. Quant à sa connaissance de l’histoire elle est d’une défaillance rare.

 

Deuxième sujet, Spinoza.

 

 Scalfari souligne le panthéisme de Spinoza  pour lequel il y a une étincelle (chispa, en espagnol)  divine dans chaque être et que Dieu est immanent et non transcendant : ce qui a causé son excommunication. Le pape répond : «  Nous aussi nous disons qu'il y a une étincelle dans toutes les parties, mais la transcendance est sauve ; c'est la raison de son excommunication ».

 

Scalfari insiste car ce sont les jésuites qui ont chargé Spinoza. Le pape précise qu'à cette date la Compagnie de Jésus avait été supprimée.

 

C'est n'importe quoi !

 

Le juif Spinozza ne pouvait être excommunié ! Ce sont ses livres qui ont été interdits !

Le pape est prisonnier des mots employés par son interlocuteur.

 

Le mot excommunication ne convient pas et il y a erreur sur les dates. La Compagnie  a été supprimée en 1773, Spinoza est mort en 1677 et ses livres ont été interdits en 1674.

 

Mais « l’étincelle » est une affaire beaucoup plus sérieuse. Car nous n'avons pas une étincelle de Dieu en nous, nous avons été créés à son image et ressemblance.

 

 

Les commentateurs qui ne connaissent RIEN des origines de la pensée du pape, ignorent que nous avons ici une affirmation du panenthéisme, Karl Krause, qui a eu une influence décisive sur Lucio Gera professeur et transmetteur du krausisme au père Bergoglio. Il s’agit d’une forme de panthéisme qui tente de conserver un dieu transcendant et distinct. En France et hors de France on considère parfois que le mot panenthéisme est une invention du philosophe français Martial Guéroult. C’est faux. Karl Krause a créé ce mot en 1828.

 

 

Nous détaillerons cet aspect de la pensée du pape dans la dernière partie de nos recherches !

 

 

Troisième sujet Pascal

 

Scalfari résume l'oeuvre, la vie et la mort de Pascal et termine par cet avis d'un athée :

 «  Personnellement, je crois que quelqu'un comme Pascal devrait être béatifié ». Et le pape de répondre :

«  Cher ami, vous avez tout à fait raison ; je crois aussi qu'il mérite d'être béatifié … je vais commencer la procédure formelle et solliciter l'opinion des membres des services du Vatican sur ces sujets avec mon opinion personnelle et positive ».

 

Sans Pascal, le jansénisme n’aurait pas envahi la France ! A titre d’indication, le diocèse de Troyes a connu une liturgie janséniste jusqu’en 1845 !

 

Le pape n'a pas le temps de recevoir les cardinaux mais il a le temps de permettre que ses élucubrations et son ignorance envahissent  les médias et trompent les lecteurs !

 

Pour ceux qui lisent l’italien : http://www.ilsussidiario.net/mobile/Cronaca/2017/7/10/Marcello-Pera-vs-Papa-Francesco-Bergoglio-fa-politica-e-in-atto-uno-scisma-nella-Chiesa-/773071/

 

Pour ceux qui lisent l’anglais : https://www.lifesitenews.com/news/pope-francis-promoting-a-hidden-schism-with-obstinate-persistence-warns-pop

 

 

Complément sur le limogeage du cardinal Müller

 

Le 14 juillet 2017, l’agence Zenit a publié sous la plume et l’autorité du directeur du Bureau de Presse du Vatican, - confirmé par le cardinal Müller,-  que la publication de « One Peter Five » était un ensemble de « d’allégations totalement fausses ». Selon Zenit,

le cardinal a confirmé à Die Tagespost, journal catholique,  « qu’il ne pouvait en croire ses yeux »; tandis qu’il a affirmé au Allgemeine Zeitung qu’il n’y avait « pas de désaccord » avec le pape ?

 

Nous ne pouvons ajouter foi à ces démentis pour la raison suivante.

 

Le cardinal a accordé une interview au journal Passauer Neue Press le 5 juillet. L’auteur de l’interview est Karl Birkenseer. Or ce journaliste n’est jamais revenu sur ce qu’il a enregistré. A notre connaissance, le cardinal n’a demandé aucune rectification ni réclamé un démenti. Voici l’article :

 

Kardinal Gerhard Ludwig Müller hat die Art seiner Entlassung scharf kritisiert. Im Interview mit der PNP erklärte er, Papst Franziskus habe ihm am letzten Arbeitstag seiner fünfjährigen Amtszeit als Präfekt der Glaubenskongregation "innerhalb einer Minute seine Entscheidung mitgeteilt", das Mandat nicht zu verlängern. Zudem seien ihm keine Gründe dafür genannt worden. "Diesen Stil kann ich nicht akzeptieren", betonte Müller in deutlicher Distanz zum Vorgehen des Papstes. Im Umgang mit Mitarbeitern müsse auch in Rom "die Soziallehre der Kirche gelten".

Kardinal Meisner zeigte sich über die Entlassung "tief betroffen"

Anlass für das Interview war der Tod von Kardinal Joachim Meisner, der am Mittwoch 83-jährig in Bad Füssing gestorben ist. Müller hatte mit dem früheren Kölner Erzbischof noch am Vorabend telefoniert und dabei auch über die Nichtverlängerung seines bisherigen Amtes gesprochen. Meisner habe sich über die Entlassung "tief betroffen" gezeigt. "Das hat ihn persönlich bewegt und verletzt - und er sah es als einen Schaden für die Kirche an", beschrieb der Kurienkardinal die Reaktion Meisners.

Trotz der Kritik an der Vorgehensweise des Papstes versicherte Müller Franziskus seiner Loyalität. Er werde auf die Personalentscheidung "nicht mit irgendwelchen Aktionen antworten", so der ehemalige Regensburger Bischof im Interview. Zur Erklärung fügte er hinzu: "Manche denken ja, sie könnten mich vor den Karren einer papstkritischen Bewegung spannen." Er habe als Kardinal aber "weiterhin die Verantwortung, für die Einheit der Kirche zu sorgen und Polarisierungen so weit wie möglich zu verhindern". Er sei "immer loyal zum Papst gewesen" und wolle es auch in Zukunft sein "als Katholik, Bischof und Kardinal, wie sich das gehört".

 

L’expression est parfaitement claire : « Dans une interview à PNP, il a déclaré… « Diesen Stil kann ich nicht akzeptieren (Je ne peux, accepter ce style  »).

 

Entre le 2 juillet date de la révocation et l’intervention de l’autorité pontificale via le bureau de presse le 14 juillet, le pape n’a pu mettre au point avec ses conseillers qu’une médiocre réponse journalistique.  

 

Notre explication est la suivante : Le pape n’a pas accepté que le cardinal parle. Après douze jours, il a obtenu que le cardinal revienne sur ses déclarations et il les fait publier Urbi et Obi.

 

Les généraux doivent se tairent !

 

La renonciation acceptée du « toujours loyal » cardinal Müller n’est pas un oracle ! L’essentiel a été dit par le pape émérite : « Dieu n’abandonne pas son Eglise », « La barque remplie d’eau menace de chavirer ».

 

Nous ne pouvons dire mieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





17/07/2017
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