Le Terrorisme pastoral

Benoist de Sinety, ( BdS), le retour 2

Ce personnage ecclésiastique est fascinant. Il aurait bien voulu venir au pélé...mais il ne pouvait pas. « La raison ? Tout simplement je n'aurais pas eu le droit d'y célébrer la messe ».

BdS expose ensuite ses raisons !

Cette exclusive était déjà pratiquée, selon BdS, dès Summorum Pontificum par le Pélerinage de Chrétienté. Ce qui constituait déjà ... un manquement à la générosité de Benoît XVI explicitée dans Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.

Pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté voici le texte de Benoît XVI:

4…. de nouveau en 1988, par la lettre apostolique Ecclesia Dei en forme de motu proprio, Jean-Paul II exhorta les Évêques à utiliser largement et généreusement cette faculté en faveur de tous les fidèles qui en feraient la demande. Les prières instantes de ces fidèles ayant déjà été longuement pesées par mon prédécesseur Jean-Paul II, ayant moi-même entendu les Pères Cardinaux au consistoire qui s’est tenu le 23 mars 2006, tout bien considéré, après avoir invoqué l’Esprit Saint et l’aide de Dieu, par la présente Lettre apostolique, je DECIDE ce qui suit :

Art. 1. Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la « lex orandi» de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison

de son usage vénérable et antique.

Ces deux expressions de la « lex orandi » de l’Église n’induisent aucune division de la « lex credendi » de l’Église ; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l’unique rite romain ».

Ordinaire ou extraordinaire au choix : certains optent pour le missel de Paul VI d'autres pour la forme extraordinaire : il n'y a aucune division c'est la même « lex orandi », selon deux expressions. Ainsi des monastères, des instituts, des congrégations ont fait le choix de l'un ou l'autre ; certains sont « bi » . Les diocèses optent pour la messe de Paul VI avec une « tolérance » pour l'expression extraordinaire.

Nous sommes en 2007. Les pèlerinages des membres du « parcours EVEN » accueillaient-ils les tradis ?

Et, si oui, pouvaient-ils y avoir des célébrations en latin avec le missel romain de Jean XXIII lors de leur propre pèlerinage?

Pourquoi les étudiants couraient-il à Chartres après le « pélé » de la pastorale EVEN ?

Y avait-il un accueil pour les demandes de messes tradis ? Un cas s'est-il produit ?

Il ne semble pas. En région parisienne, comme ailleurs souvent, dans le diocèse de Nanterre en 2003, Mgr Daucourt avait déclaré son hostilité définitive à la messe « tradi » et cela était la règle malgré la demande du pape Jean Paul II en 1988.

Ainsi, depuis Summorum pontificum, en 2007, a perduré une exclusive scandaleuse qui dure encore en 2023 ! Pendant 16 ans , BdS a rongé son frein pour faire éclater enfin une accusation majeure contre le Pélerinage de Chrétienté. Quelle patience !

Les termes employés nous feraient pleurer : «  Je me réjouirais d'apprendre la bonne nouvelle que l'ordinaire trouve droit désormais de s'exprimer à côté de l'ordinaire ».

Que n'a-t-il donné l'exemple le premier de cette hospitalité liturgique !!!! Lorsqu'on s'invite on prend les coutumes de son hôte !

Le paragraphe suivant de la réclamation de BdS, « Les mots ont un sens », est stupéfiante  car elle inverse la réalité en omettant le comportement du pape François !

a) Qui donc a raillé de façon méprisante les misérables tradis sinon le pape lui-même ! Pas plus tard que lors de son voyage en Hongrie et même avant au Canada ! Il a déclaré que l'indiétrisme était un péché !

BdS s'égare, faute de savoir. Même sa glose sur la forme ordinaire face à l'assemblée des pères conciliaires manifeste une ignorance qu'il pourra réparer en lisant La Constitution Sacrosanctum Concilium , préambule 3- § 4.

b ) Toutes les modifications subséquentes à cette annonce jusqu'à Traditionis Custodes montrent à l'évidence que le problème n'est pas entre tradi et non- tradi . Mais comment le pape lui-même explique qu' il ne veut plus de tradis !

Quant au fruit du Pèlerinage de Pentecôte lié à son "ouverture à l'ordinaire" nous avons ici à faire à une pub de super-marché : no comment.

L'adhésion « sans états d'âme à la dimension normative de tous les conciles jusqu'au dernier », voici une contrainte que le pape n'a pas osé décréter pour éliminer la messe tridentine , il a préféré l'invective et le mépris.

Mais BdS a compris que ses arguments étaient d'un niveau très faible . Alors il va tenter le tout pour le tout.

Majeure : Si le Pèlerinage de Pentecôte ne s'ouvre pas à l'ordinaire il risque fort d'entretenir une illusion de catholicité dénaturée par un entre-soi au bout du compte mortifère. (16 000 +5000 au dernier comptage).

Mineure : « un prédicateur officiel de l'édition (du pèlerinage ) de 2023 a exulté devant un youtubeur d'extrême-droite, cogneur de femme , dans lequel il dit voir un renouveau de la foi s'incarner... tout en appelant à un catholicisme viril ».

Conclusion : BdS en appelle alors à toutes âmes sacerdotales pour échapper à ces extrêmes qu'il n'ose pas nommer.

«  Que nous prêtres, ne comprenions pas que nos renoncements silencieux à célébrer l'unité de l'Eglise entraînent nombre de ses membres vers des zones dangereuses, est une source d'inquiétudes ».

« Zones dangereuses », BdS n'a pas osé les nommer ! Comme tout accusateur, se sentant finalement découvert dans sa sa pitoyable plaidorie pour l'ordinaire, il tente dans sa conclusion de faire croire qu'il a découvert le diable qui se cache dans les zones dangereuses de la forme extraordinaire .. de l'extrême droite, cogneur de femme !

Quelle désastre pour ce pauvre Sinety. Il est tombé bien bas celui qui paradait aux enterrements des vedettes du show bis. Se comporter comme un baltringue de la vie politique du jour et en appeler à la réduction ad hitlerum ! Non vraiment les catholiques qui préfèrent la forme ordinaire mérite mieux que cet histrion !

Le titre d'Aleteia était, au demeurant, fort bien choisi : Sur la route de Chartres, l'expression de l'ordinaire . Nous sommes en effet dans l'ordinaire d'un brouet médiatique quotidien.

A vous, cher lecteur, de choisir  votre prochain pélerinage !