Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Actualités : « Un autre regard sur les migrations » un document uniquement politique ?

Le Salon Beige a publié sans commentaire (sinon ceux des lecteurs) de longs extraits d’un article de Jean-Marie Guénois (article que vous pouvez relire ci dessous) à propos d’un document soutenu par la Conférence épiscopale, «  Un autre regard sur les migrations ».

Jean-Marie Guénois analyse ce document et le met en regard des résultats des sondages qui donnent  27% de catholiques  de moins de 35 ans ayant voté pour Marine Le Pen et du vote des catholiques en général. C’est intéressant quantitativement et sociologiquement.

Maximilien Bernard sur Riposte Catholique est beaucoup plus profond et s’intéresse à la substance même du document. Nous donnons in extenso le texte de Riposte Catholique.

 

Immigration : un document uniquement politique

29 mai 2012 | Enregistrer sous: Eglise en France, Immigration, Perepiscopus | Publié par: Maximilien Bernard

18 organisations chrétiennes, catholiques et protestantes, se sont unies sur le thème de l’accueil de l’étranger en publiant une  brochure à visée politique sur l’immigration, intitulée : « A la rencontre du frère venu d’ailleurs ». Trois évêques- Mgr François Garnier, Archevêque de Cambrai, Président de la Commission épiscopale pour la Mission universelle (CEMUE), Mgr Laurent Dognin, Évêque auxiliaire de Bordeaux, membre de la CEMUE pour la Pastorale des migrants, Mgr Yves Boivineau, Évêque d’Annecy, Président de Justice et Paix-France, et deux directeurs de services nationaux, concernés par ce sujet, le P. Bernard Fontaine, Directeur du Service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes et le P. Pierre-Yves Pecqueux, Directeur du Service national pour la Mission universelle et des œuvres pontificales missionnaires ont signé cette brochure. Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris et membre de la CEMUE pour la Pastorale des migrants est venu présenter cette démarche  lors d’une conférence de presse.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a rien qui renvoie à l’évangélisation de l’étranger dans ce document. Sa portée est uniquement politique. Son unique Credo est le suivant : l’immigration est une chance, l’islam n’est pas un problème et l’intégration fonctionne. On se demande dans quelle bulle ces personnes vivent.

Il est dommage de ne pas rappeler la doctrine de l’Eglise catholique sur ce sujet d’importance. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique enseigne : «Les autorités publiques peuvent, en vue du bien commun dont elles ont la charge, subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverse conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard des pays d’adoption».

La Commission pontificale Justice et Paix, le 3 novembre 1988, dans l’Eglise face au racisme, rappelle qu’«il appartient aux pouvoirs publics, qui ont la charge du bien commun, de déterminer la proportion de réfugiés ou d’immigrés que leurs pays peut accueillir, compte tenu de ses possibilités d’emploi et de ses perspectives de développement».

Il faut même préciser que si l’Eglise considère l’immigration comme un droit, elle ne la tient pourtant pas pour un bien. Dans l’encyclique Laborem Exercens, en 1981, Jean Paul II écrivait que l’émigration est «en des circonstances déterminées, ce que l’on appelle un mal nécessaire», puisque, comme le soulignait déjà Léon XIII, personne «ne consentirait à échanger contre une région étrangère sa patrie et sa terre natale, s’il y trouvait les moyens de mener une vie plus tolérable». En outre, l’émigration constitue, rappelait Jean Paul II, «une perte pour le pays d’où on émigre», puisque «vient à manquer un sujet du travail qui, par l’effort de sa pensée ou de ses mains, pourrait contribuer à l’augmentation du bien commun dans son pays».

Et Benoît XVI insiste sur la complexité de ce sujet, qui ne se résoudra pas à coup de bons sentiments de chrétiens, baignés dans l’affectif irrationnel :

« Nous pouvons dire que nous nous trouvons face à un phénomène social caractéristique de notre époque, qui requiert une politique de coopération internationale forte et perspicace sur le long terme afin d’être pris en compte de manière adéquate. Une telle politique doit être développée en partant d’une étroite collaboration entre les pays d’origine des migrants et les pays où ils se rendent; elle doit s’accompagner de normes internationales adéquates, capables d’harmoniser les divers ordres législatifs, dans le but de sauvegarder les exigences et les droits des personnes et des familles émigrées et, en même temps, ceux des sociétés où arrivent ces mêmes émigrés. Aucun pays ne peut penser être en mesure de faire face seul aux problèmes migratoires de notre temps. Nous sommes tous témoins du poids de souffrances, de malaise et d’aspirations qui accompagne les flux migratoires. La gestion de ce phénomène est complexe, nous le savons tous ; il s’avère toutefois que les travailleurs étrangers, malgré les difficultés liées à leur intégration, apportent par leur travail, une contribution appréciable au développement économique du pays qui les accueille, mais aussi à leur pays d’origine par leurs envois d’argent. Il est évident que ces travailleurs ne doivent pas être considérés comme une marchandise ou simplement comme une force de travail. Ils ne doivent donc pas être traités comme n’importe quel autre facteur de production. Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance. »

 

 

Nous donnerons demain une étude complète sur les signataires de ce texte et nous le situerons dans le cadre de l’action idéologique de l’appareil épiscopalo-médiatique. Nous analyserons la méthode copiée directement sur celle du parti communiste cubain en 1981 intitulée, « Une théologie et une pastorale de réconciliation à Cuba », dont nous possédons l’original.

A cette époque sous l’influence de François Houtart que nos lecteurs connaissent et qui a été choisi par Mgr Stenger pour les journées du CEFAL, s’élabore à partir de la théologie de la libération d’un autre belge, Joseph Comblin, libérationniste, une théologie de la réconciliation : réconcilier le communisme athée avec la religion catholique.

Aujourd’hui il s’agit de réconcilier les catholiques avec l’idéologie socialo-communiste. Les agents de cette réconciliation sont les évêques consentants ou aveugles,  l’appareil  et les réseaux  dont nous avons déjà montré  l’existence et qui dans cette nouvelle affaire  apparaissent  plus déterminés que jamais.

A nous  de révéler le vrai visage de cette fausse charité qui est le masque de la révolution installée à tous les niveaux dans l’Eglise catholique en France.

 

 

 

La Politique va encore diviser les rangs catholiques

 

Par Jean-Marie Guénois le 25 mai 2012 19h26 | 48 Commentaires

A la mi-temps entre les élections présidentielles et législatives, une vingtaine de mouvements chrétiens - soutenus par la conférence des évêques - viennent de lancer un appel pour susciter « un autre regard sur les migrations ». En réaction directe et explicite aux « 27 % des catholiques pratiquants de moins de 35 ans » qui ont voté Marine le Pen au premier tour des présidentielles.

 

Un vote catholique

 

 

Car ce qui a marqué ces dernières élections n'est pas la constance du vote à droite des catholiques pratiquants. Il est stable. Selon le sondage La Vie-Harris 79 % des catholiques pratiquants on voté Nicolas Sarkozy au second tour. Et 73 % selon le sondage Le Figaro-LCI-Opinion way. En 2007, 80,5 % des catholiques pratiquants avaient voté Sarkozy selon l'enquête post électorale Cevipof-Ministère de l'intérieur. Soit une quasi stabilité si l'on intègre les marges d'erreur.

 

Ce n'est pas non plus, au passage, la constance du vote musulman. Il a été à 93 % pour François Hollande. Il fut à 95 % pour Ségolène Royal en 2007.

 

Sur le poids du vote selon sa religion je vous renvoie à l'excellente analyse de Pierre Bréchon, professeur à Science Po Grenoble. Il fonde son analyse sur l'étude du vote religieux en France depuis 1974. Il constate, d'une part, les conséquences électorales de la montée des « sans religion ». Et d'autre part, une baisse quantitative des catholiques mais dont les convictions en sortent renforcées : « les catholiques, mieux intégrés à leur système religieux sont beaucoup moins nombreux qu'autrefois mais ils sont toujours politiquement très favorables aux candidats de droite ». » Voilà, le point capital.

 

Pas de vote catholique

 

 

Je vous renvoie aussi à la prudence de Mgr Dagens, évêque d'Angoulême, exprimée dans Golias Hebdo.  Il critique les notions de « vote catholique » et « vote musulman » car elles « laissent à penser qu'il y aurait un lien automatique entre l'appartenance religieuse et les préférences politiques  « Les catholiques ne forment pas un bloc, affirme-t-il dans l'interview. Il y a entre eux un pluralisme considérable ».

 

Par conséquent «l'Eglise catholique n'est pas un groupe de pression, un lobby qui se laisserait instrumentaliser ». Il ajoute, à la suite de René Rémond : « le problème n'est pas, n'est plus, les relations entre l'Eglise et l'Etat. Le problème c'est la présence des catholiques à l'intérieur de la société française ». Il appelle, à cet égard, à « l'urgence de travailler à une véritable culture politique ».

 

Echec des plans pastoraux épiscopaux

 

 

Mais quelle est la culture politique « catholique » à venir ? La question, me semble-t-il, a été posée par un sondage plus discret, mais très révélateur, sur le premier tour qui a donné lieu, cette semaine, à cette prise de position de chrétiens en faveur des migrants.  Ce sondage (IFOP-Fondation de service politique-Famille Chrétienne) a effectivement démontré que 27% des jeunes catholiques pratiquants ont voté pour le Front National.

 

C'est lui qui est marquant. Il y a là une vraie matière à réflexion et à étude. Beaucoup plus importante à mener que l'évidence d'un vote catholique ultra majoritaire à droite qu'une intelligentsia catholique de gauche ne parvient toujours pas à admettre.

 

Cette évolution des jeunes catholiques pratiquants signe, à tout le moins, l'échec des plans pastoraux épiscopaux à destination des jeunes. Ces programmes étaient et restent fondées sur les options de l'action catholique française ancrée et revendiquée à gauche. Mais je doute que la méthode employée cette semaine par la vingtaine de ces mouvements chrétiens pour promouvoir la défense du migrant permettent de sortir de ces vieux réflexes.

 

Ce méthode commet, me semble-t-il, une double erreur sur la forme. Elle stigmatise ces jeunes - plusieurs responsables présents à la table de la conférence de presse ne s'en sont pas privés sur un ton plutôt moralisant - comme si ces jeunes étaient séduits par des « positions xénophobes ». Je ne vois pas comment un tel soupçon est le bon moyen pour établir un dialogue, et encore moins, comment il pourrait convaincre.

 

 

Eduquer à "l'Etranger"

 

 

Elle imagine, seconde erreur, sans doute liée à la génération de ces responsables que l'on doit donc « éduquer » ces jeunes adultes, - le mot a été prononcé - par l'encadrement de la pensée. Comme au bon vieux temps de l'action catholique des années 70 mais qui est encore visiblement dans les esprits ! Et pourquoi pas une rééducation ? Soit, le pire langage que l'on puisse utiliser pour s'adresser à une jeune génération, peut être conservatrice, mais, elle aussi, post-moderne, donc totalement allergique à ce genre d'argumentations et d'alignements.

 

Cette méthode commet - sur le fond cette fois - une autre erreur de diagnostic. On a pris ces jeunes catholiques pratiquants qui ont voté Le Pen pour des nationalistes au sens étroit du terme. Entendez franchouillards, n'étant jamais sortis des frontières de l'hexagone. Je me suis cru trente ans en arrière avant les programmes Erasmus et autres voyages low cost... Comme si ces jeunes de 18 à 35 ans avaient, d'urgence, besoin de faire des expériences internationales pour rencontre "l'autre" et "l'étranger".

 

 

Des jeunes catholique "étranges"

 

 

Et, une dernière erreur, touchant l'analyse de la motivation de ce vote de protestation confondu avec une adhésion basique au Front National. Rien curieusement chez les responsables présents - qui ont pourtant une sensibilité sociale très affirmée - sur l'angoisse économique de cette génération quant à l'accès au premier emploi et quant à la fragilité des perspectives de carrières. Rien, non plus, ou très peu, sur la peur de l'islam qui envahit toute la société et qui explique une large part de ce vote. Le document fort bien fait, parle de « migrants » et veut englober toutes les situations.

 

A moins - autre hypothèse perfide - que le vote de ces jeunes pratiquants catholiques n'ait été qu'un prétexte, pour justifier moralement une prise de position politique de ces mouvements chrétiens avant les élections législatives. Et leur donner ainsi une tribune.

 

 

Dommage, en tout cas, que l'on en soit encore à cette logique d'affrontement dialectique et non de discussions avec ces jeunes que l'ont fait passer pour "étranges" dans le monde catholique. Il faudrait plutôt chercher à comprendre ce qu'ils expriment. Et encore plus important : quelle Eglise catholique préparent-ils ? Ce sont eux qui seront bientôt majoritaires. Et non ces responsables de mouvements, tout aussi respectables qu'ils soient. Et ils le sont par la constance de leur engagement.

 

 

LA DIMENSION SOCIAL DE LA RECONCILIACION DESDE LA TEOLOGIA DE LA LIBERACION. ESTUDIO HECHO A PARTIR DE LA TEOLOGIA DEGUSTAVO GUTIERREZ, IGNACIO ELLACURIA Y JON SOBRINO



31/05/2012
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