Le Terrorisme pastoral

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Dissimulation des sources de la théologie du pape François - 11 Les signes des temps !

Dissimulation  des sources de la théologie du pape François - 11

 

 

La dissimulation vient d’un oubli volontaire ou non de l’origine des faits. L’idéologie « des signes des temps » est l’un des facteurs de cette dissimulation. C’est le troisième terme de la trilogie mise en évidence par le Professeur de Mattéi dans « Vatican II, une histoire à écrire », pastorale, aggiornamento, signes des temps (page 15).

 

 I - Nous suivons l’exposé du  père Chenu spécialiste du « signe des temps ».

 

« Il ne s’agit pas là d’une soudaine irruption (celle des signes des temps), ni dans l’usage profane, ni dans l’usage théologique. L’expression est d’usage ancien. Elle a pris une valeur spécifique, dès lors que, au-delà de l’étude systématique et abstraite de la nature de l’homme, on a entrepris, sans détriment pour elle certes, de prendre en considération les conjonctions temporelles dans lesquelles se développent les ressources et les facultés de cette nature. Conjonctures : le mot est trop faible ; car il ne s’agit pas de circonstances extérieures et d’actions adventices, mais bien d’éléments intégrés à cette nature pour lui donner ses conditions d’existence et d’exercice ? Le temps est à considérer comme une valeur coessentielle, modifiant la vie de l’esprit non seulement dans son mécanisme, mais dans sa substance même. C’est toute la problématique de l’historicité de l’homme. A mesure que s’accélèrent les mutations de l’humanité, depuis son sol économique jusqu’à ses comportement mentaux, s’imposent la considération de cette dimension de l’homme, non seulement dans un chapitre de « philosophie de l’histoire », ou dans l’analyse morale des « situations » ou pour une prospective de l’action, mais sur tout le champ de l’anthropologie. L’homme est un être-dans le-monde. Histoire et Esprit sont chez lui consubstantiels ».

 

On nous pardonnera cette longue citation mais elle nous a semblé indispensable pour aborder le principe de la réforme dans et de l’Eglise qui s’étale sous nos yeux.

 

Comment un fils de Saint Thomas peut-il s’abaisser à un tel pathos !

 

Comment peut-il afficher une telle ignorance !

 

 1 - Temps = valeur coexistentielle = modification de la vie de l’esprit = modification de sa substance

2 – Accélération des mutations de l’humanité = nouvelle dimension de l’homme dans l’histoire = dans l’analyse morales des « situations ».

 

3 Histoire et Esprit sont chez lui consubstantiels.

 

Avec en prime un clin d’œil à l’inventivité de la philosophie germanique, « être-dans-le monde ».

 

Ce grossier démarcage d’une philosophie de l’histoire inspirée de la dialectique hégéliano-marxiste est couronné par l’Esprit MAJUSCULAIRE.

 

En note le père Chenu cite pour conforter son « analyse », son illustre confère, Congar : «  Les mouvement du monde doivent avoir un écho dans l’Eglise, du moins pour ce qu’il pose de questions. On n’aura pas de réponses pour toutes, du moins des réponses toutes faites et adéquates. Du moins saura-t-on qu’il ne suffit pas de répéter les leçons de toujours. ( Y. Congar, Bloc-Notes sur le Concile IFC 15 nov.1964)

 

On reste abasourdi non seulement devant l’abêtissement de ces « intelligences » mais surtout par la perte de tout bon sens.

Comment l’Eglise a-t-elle survécu à toutes les persécutions internes et externes pendant deux mille ans ?

Elle s’est coltinée avec l’histoire des hommes plus que n’importe quelle institution, elle a survécu à tous les gouvernements qui étaient englués dans l’histoire  et … des théologiens qui se renient et renient leur propre appartenance viennent lui donner des leçons de survie !

 

 

II -   Enumération par le père Chenu « des signes des temps » qui sont soi-disant contenus dans Pacem in Terris, mais non étiquetés comme tels. (Voir article précédent).

 

«  On sait que chacune de quatre parties  de l’encyclique se conclut par une énumération des  signes des temps comme autant de manifestations de valeurs évangéliques en travail à l’intérieur même des mouvements de l’histoire : socialisation, promotion des classes laborieuses, entré de la femme dans la vie publique, émancipation des peuples colonisés, etc. C’est sur ces réalités humaines que l’Eglise va avoir à régler son aggiornamento ».

[…]

 « La conférence de peuples afro-asiatiques à Bandoeung eut certes une efficacité décisive dans l’évolution du monde depuis dix ans ; mais aussi en soutien de cette évolution, elle nourrit le mythe de la libération des peuples sous tutelle. Il ne s’agit donc pas tant d’établir avec érudition le détail du fait passé, mais de discerner dans ce fait la puissance secrète qui en fut l’âme et le transmue désormais en symbole permanent dans la suit des temps. »

 

 

On ne peut pas dire que la conférence de Bandoeung en 1955, avec Nasser et Chou En Laï, ait véhiculé des valeurs évangéliques dans les mouvements de l’histoire,. Pas plus que ceux de la Tricontinentale adoptés  en 1966.

 Quant à  la théologie de la libération qui a promu la révolution castriste sur tout le continent latino-américain nous verrons qu’elle a fait sienne « les signes des temps » du père Chenu !

Nous sommes arrivés au point oméga de l’engagement révolutionnaire que le père Chenu va sublimer dans un salto dialectique impressionnant.

 

III - La suite de la « démonstration est du même tonneau.

 

« Dès lors ce qui prime ce n’est plus le contenu brut , si important soit-il de l’événement, mais la prise de conscience qu’il a déclenchée, captant les énergies et les espérances d’un groupe humain, au-delà de l’intelligence réfléchie de tel ou tel individu. En vérité l’histoire est menée non pas tant par des séries de faits engrénés (sic) l’un sur l’autre, mais par ces prises de conscience collectives, voire massives, qui font franchir aux hommes des espaces spirituels longtemps insoupçonnés. L’homme alors se découvre lui-même dans l’infinie plasticité de sa nature, selon la loi de l’esprit toujours inventeur, toujours créateur, à l’intérieur même des principes constitutifs de la nature. La grandeur, et, à travers les pires excès, la vérité des « révolutions », procèdent de ces montées de conscience, dans lesquelles peu à peu se révèlent, avec ses ressources en travail, les puissances de l’humanité. »

 

 

 

C’est beau comme du Jean Jaurès ou du Marc Sangnier ! !

 

«  Ainsi sont « signes des temps » des phénomènes généralisés, enveloppant toute une sphère d’activités, et exprimant les besoins des et les aspirations de l’humanité présente. Mais ces phénomènes généraux ne sont « signes » que sous la commotion d’une prise de conscience, dans le mouvement de l’histoire. Promotion de la classe ouvrière, engagement social de la femme, organisation de la conscience internationale, libération des peuples sous tutelle coloniale, ne sont signes que par le sursaut qu’ils introduisent, non sans rupture, dans la continuité des temps humains ».

 

« C’est le choc même de la mutation sociale sur une humanité en effervescence, qui est signe des temps, en soi et pour une éventuelle capacité à la fraternité évangélique. »

 

Pour le père Chenu, l’Eglise «  est en acte le lieu théologique de la vérité présente de l’Evangile ; elle est en acte, aujourd’hui, le témoin de l’économie du salut de l’histoire. Le temps lui fournit les signes de l’attente actuelle du Messie venu, les signes de la cohérence de l’Evangile avec l’espérance des hommes »

 

« La socialisation, commun dénominateur des transformations économiques, sociales, culturelles en cours, fournit d’imprévues ressources pour la mise en œuvre de l’amour fraternel »

 

Et de citer la déclaration des droits de l’homme et la déclaration des droits de l’enfant « qui énoncent des principes fondés en nature, au terme d’un long progrès de l’histoire ;  mais ces déclarations définissent en cela même « la vérité, la justice, l’amour, la liberté » (Jean XXIII) que la grâce garantira dans leur consistance active et dans leurs propres lois. »

 

« Observons plutôt, en terminant, l’une des implications de cette relation entre l’Eglise et le monde, dans la dialectique de la grâce et de la nature. »

 

« Dès que se joue vraiment cette dialectique, et que, dans sa présence au monde, le chrétien reconnaît les signes du dessein du créateur et libérateur de Dieu, il apparaît que l’autonomie des réalités terrestres garantit en quelque sorte la transcendance de la Parole et de la grâce de Dieu »

 

«  C’est alors au chrétien de reconnaître et de recevoir ces valeurs qui devenues autonomes, sont le capital commun des croyants et des non-croyants. Dans sa foi, il se tient à l’écoute du monde moderne, écartant désormais l’attitude doctrinaire et paternaliste de qui possède, de soi et d’avance, toute réponse à toute question ».

 

Telle est la « philosophie » du gouvernement du pape François. Ses réformes correspondent à autant de signes des temps que ce soit pour la communion des divorcés remariés puisque les mariages sont hors conscience de ceux  reçoivent le sacrement,(  la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls parce qu’ils disent ‘oui, pour toute la vie’ mais ils ne savent pas ce qu’ils disent parce qu’ils ont une autre culture. Ils le disent, et ils ont de la bonne volonté, mais ils n’ont pas la connaissance (du sacrement, ndlr) «c’est la culture du provisoire », « l’individualisme », « l’hédonisme ». Et le pape ajoute : « Cependant, vraiment, je vous le dis, j’ai vu tellement de fidélité dans ces concubinages, tant de fidélité; et je suis sûr que ce sont  des mariages vrais, qu’ils ont la grâce du sacrement, parce qu’ils sont fidèles. »(18 juin 2016)

 

 

La révision de la condamnation de Luther est au programme du Congrès pontifical des Sciences Historiques ce jeudi 23 mars 2017

 

 Révision qui avant même d’être actée entraîne  l’intercommunion etc…

 

Nota bene : on peut lire la totalité de cet exposé du père Chenu : http://www.nrt.be/docs/articles/1965/87-1/1508-Les+signes+des+temps.pdf

 

 et la méditation du pape François à Sainte Marthe du vendredi 23 octobre 2015.

 

Dans notre prochaine analyse nous découvrirons les « signes des temps » dans la théologie de la libération et … la théologie du peuple !

 

A suivre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



24/03/2017
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