Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

L'anarchie synodale par la preuve Pologne Allemagne

Les évêques polonais s’inquiètent de l’évolution du Chemin synodal

 

24 FÉVRIER, 2022

 

PROVENANCE: FSSPX.NEWS

Mgr Georg Bätzing et Mgr Stanislaw Gadecki

 

Dans une lettre adressée au président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), Mgr Georg Bätzing, le président de la Conférence épiscopale polonaise (CEP), Mgr Stanislaw Gadecki, exprime sa « profonde inquiétude » sur la voie suivie par la réforme allemande et critique assez fortement les axes de réflexion du Chemin synodal.

 

Mgr Stanislaw Gadecki, archevêque de Poznan, introduit sa lettre en rappelant les liens qui unissent l’Eglise d’Allemagne et celle de Pologne. C’est la raison qui le pousse à « exprimer sa profonde inquiétude et son malaise face aux informations qui ont été récemment reçues de certaines sphères de l’Eglise catholique en Allemagne ».

Il fait part de sa préoccupation « quant à la valeur des déclarations faites par certains cercles de l’Eglise catholique en Allemagne, notamment dans le cadre du “Chemin synodal” ».

L’Église en Allemagne influence l’ensemble de l’Europe

Mgr Gadecki relève l’influence de l’Eglise d’Allemagne en Europe : il est « conscient qu’elle rayonnera sa foi ou son incroyance sur tout le continent. Par conséquent, je considère avec inquiétude les actions du Chemin synodal allemand ». Il énumère ensuite les points critiques.

La tentation de chercher la plénitude de la vérité en dehors de l’Evangile

Le président de la CEP indique d’abord que l’observation des fruits du Chemin synodal donne l’impression que l’Evangile n’est pas toujours la base de la réflexion du synode allemand et en particulier une certaine tentation de croire à l’infaillibilité des sciences sociales.

Il la présente ainsi : « L’une des tentations de l’Eglise aujourd’hui est de comparer les enseignements de Jésus avec les développements actuels de la psychologie et des sciences sociales. Si quelque chose dans l’Evangile n’est pas en accord avec l’état actuel des connaissances de ces sciences, les disciples, (…) tentent de “mettre à jour” l’Evangile. »

Le prélat fait remarquer de manière pertinente « que l’état des connaissances scientifiques évolue fréquemment et parfois de façon spectaculaire. (…) La mutabilité est inhérente à la nature même de la science, qui ne dispose que d’un fragment des connaissances possibles. La découverte d’erreurs et leur analyse est le moteur du progrès de la science. »

Il faut ajouter les sophismes idéologiques. « Ils sous-tendent, par exemple, le changement d’attitude à l’égard de la sexualité que l’on peut observer aujourd’hui. Le développement des connaissances ne s’arrête pas à notre génération. Les générations qui nous suivent devront mettre de côté des livres de psychologie ou de sciences sociales, aujourd’hui considérés comme infaillibles. »

La tentation de vivre avec un complexe d’infériorité

« Les catholiques, affirme Mgr Gadecki, en Allemagne mais aussi en Pologne, vivent sous la pression de l’opinion publique, ce qui fait que beaucoup d’entre eux souffrent d’une sorte de complexe d’infériorité. » Il exhorte Mgr Bätzing à ne pas céder aux pressions du monde et aux modèles de la culture dominante, car cela peut conduire à une corruption morale et spirituelle.

Il l’invite à éviter « la répétition de slogans usés et d’affirmations banales telles que l’abolition du célibat, le sacerdoce des femmes, la communion pour les divorcés et la bénédiction des unions entre personnes de même sexe. La “mise à jour” de la définition du mariage dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne n’est pas une raison pour modifier l’Evangile » conclut-il.

La tentation d’une pensée corporatiste

Le prélat est conscient « que l’Eglise en Allemagne perd régulièrement des fidèles et que le nombre de prêtres diminue d’année en année. Elle cherche donc des moyens de garder ses fidèles et d’encourager les jeunes à choisir le sacerdoce.

Toutefois, ce faisant, elle semble être confrontée au risque d’une pensée corporatiste : « il n’y a pas assez d’employés, alors abaissons les critères de recrutement ». C’est ce qui explique la demande d’abolition de l’obligation du célibat sacerdotal, ainsi que la question de l’ordination des femmes. Il rappelle pour ce dernier point que la question est définitivement tranchée.

Enfin, Mgr Gadecki pointe que « le Chemin synodal a approuvé la pratique erronée et scandaleuse de la bénédiction des relations homosexuelles et tente de modifier l’enseignement de l’Eglise sur le caractère pécheur des actes homosexuels ». Il en profite pour rappeler la récente condamnation de cette bénédiction par la Congrégation pour la doctrine de la foi.

La tentation de succomber à la pression

L’archevêque de Poznan donne l’exemple du pape Paul VI, alors qu’il était fortement critiqué pour sa prise de position sur la contraception dans l’encyclique Humanae vitae, expliquant à Jean Guitton que c’est rendre service à l’humanité de préserver l’idéal de la sainteté.

Cette lettre a le mérite de la franchise et du courage. Elle met en évidence les points principaux sur lesquels le Chemin synodal quitte la foi, et certaines raisons qui sous-tendent ce dérapage. Il reste à espérer que l’avertissement soit pris en compte par les destinataires.

(Sources : InfoCatolica/episcopat.pl – FSSPX.Actualités)

 

 



25/02/2022
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