Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

La dérive des jésuites au Nicaragua sandiniste annonce-t-elle celle d'aujourd'hui ?

 

 

Ce sont les jésuites

qui ont permis à la révolution castriste

de s'implanter au Nicaragua.

 

 

 

 

 

 

Impossible d'écrire une histoire complète des événements qui ont ensanglanté l'Amérique Centrale à partir des années 1978 avec l'assassinat de Pedro Chamorro au Nigaragua, l'arrivée au pouvoir des Sandinistes le 19 juillet 1979 et les conséquences pour El Salvador. Un fil conducteur peut cependant permettre de suivre cette révolution : l'action des religieux spécialement celle des jésuites.

 

 

 

Notre activité professionnelle en Amérique Centrale à partir de 1986 nous a permis de rencontrer certains acteurs et de rassembler une documentation rare.

Au fil des années nous avons rencontré au Salvador Jon Sobrino et Ignacio Ellacuria . Au Nicaragua,Ernesto Cardenal et Xavier Jerez. J'ai lu leurs œuvres. J'ai vécu quelques jours dans la guérilla du Morazan . J'ai assisté à la messe révolutionnaire du père belge, Jorge Ponceele, du diocèse de Bruges, qui se terminait par l'hymne du parti communiste salvadorien. Il se définissait lui-même comme « un prêtre sans évêque ». J'ai assisté aux messes sandinistes qui se terminaient par l'hymne sandiniste.. J'ai constaté la relation qui existait entre Cuba et la révolution nicaraguayenne : les sandinistes qui avait fait leurs classes à Cuba avaient des intonations proprement cubaines qui les faisaient reconnaître.

La guérilla salvadorienne recevait ses ordres des chefs des guérillas basés à Managua. Et pour entrer dans la zone du Morazan il fallait avoir une autorisation écrite.

J'ai fait cette démarche à Managua. Au Salvador un émissaire nous a donné rendez-vous dans un lieu ecclésiastique où ce sauf-conduit m'a été remis. Une petite feuille de papier plus petite qu'un format 21x29.7 , pliée en huit et enrobée de scotch. Je l'ai finalement ouverte et nous étions acceptés pour aller à la Montaña.

Nous avons aussi rencontré, en 1988 au Salvador le 'commandante Miguel Castellanos' qui nous a dédicacé son livre. Ancien commandant dans la guérilla, il raconte «  De la Universidad a la montaña » comment il est devenu un des chefs de la guérilla salvadorienne avant de se rendre compte du terrorisme soviétique qui animaient les différentes factions des groupes de libération du Salvador. Sa franchise et sa droiture l'on désigné pour être assassiné.en 1989 ; il m'a signé son livre en 1988. Il a été exécuté le 16 février1989, pour haute trahison ;

 

 

 

La province jésuite Centre-Amérique comprenait à l'époque 300 jésuites dont 60 au Nicaragua. Les cinq jésuites qui n'avaient pas cédé aux charmes de la révolution sandiniste étaient déclarés « incomunicados » c'est à dire mis au secret. Donc on ne pouvait pas les rencontrer.

 

 

 

Mon témoignage serait insuffisant sur la responsabilité des jésuites dans les révolutions latino américaines si elles n'étaient confirmées largement par de remarquables témoins totalement occultés par la presse catholique française aux mains des progressistes du CCFD ou de DIAL... seule source d'information des évêques qui n'y connaissent toujours rien et répètent à l'unisson la propagande des décennies passées.

 

 

 

A titre d'exemple c'est un prêtre français du diocèse d'Arras qui a écrit le premier document sur la 'réconciliation' pour le compte du gouvernement cubain. Réconciliation du catholicisme avec le socialisme cubain. Nous avons gardé l'original qu'il m'a remis en mains propres lorsque je suis allé à La Havane en 1986.

 

 

 

Parmi les auteurs à lire sur les jésuites et la révolution sandiniste :

 

 

 

Ricardo de la Cierva :

-Jesuitas, Iglesia y Marxismo 1965-1985 La teologia de la liberacion desenmascarada .1986.

- Oscura rebellion en la Iglesia ; Jesuitas, teologia de la liberacion, carmelitas, marianistas y socialistas : la denuncia definitiva.1990

 

 

 

Malacchi Martin

Los jesuitas. La Compañia de Jesus y la traicion a la Iglesia catholica. (Existe en anglais). 1988

 

 

 

Ignacio Javier Pignatelli

La verdad sobre la Compañia de Jesus 1974

 

 

 

Teofilo Cabestrero ( Ministros de Dios, Ministros del Pueblo- Managua : publié par le ministère de la culture-, Nicaragua libre 1985)

 

 

 

Des Prêtres au gouvernement. L'expérience du Nicaragua 1983

 

 

 

Ce dernier livre est une traduction préfacée par Charles Antoine de la revue DIAL (Diffusion Information Amérique Latine). La revue a été pendant des années la seule source d'information des évêques français avec toute la presse progressiste confessionnelle ou non .

Le livre du père Charles Antoine est essentiel tant par l'analyse que par les portrait des pères Miguel d'Escoto, « maryknoll », Fernando Cardenal, jésuite et son frère Ernesto Cardenal, ordonné prêtre en 1965 à Managua.

 

 

 

Extraits de la présentation du livre de teofilo Cabestrero par le père Charles Antoine.

 

 

 

« Une caractéristique de la Révolution nicaraguayenne retient ici notre attention. Il s'agit de la place et de l'importance du facteur religieux en son sein.

 

 

 

« Pour la première fois dans l'histoire, une révolution socialiste ne s'est pas faite contre l'Eglise catholique, mais bien avec elle et grâce à elle... des membres de l'Eglise catholique ont, comme tels, joué un rôle de premier plan.Ce faisant, ils ont dédouané une révolution de type socialiste auprès des fidèles des milieux populaire : ils ont également amené l'Eglise en tant qu'institution, à travers sa hiérarchie, à peser de tout son poids dans la lutte contre le somozisme. Ceux de ces chrétiens qui s'étaient intégrés au Front Sandiniste ont réussi , dans un autre domaine, à convaincre Fidel Castro lui-même de la justesse de leur stratégie insurrectionnelle ; celui-ci à son tour et, à deux reprises , pourra user de son autorité pour rallier à cette stratégie les deux autres tendances du Front sandiniste »

 

 

 

Après la victoire des sandinistes, en juillet 1979, et la mise en place de la junte gouvernementale de reconstruction nationale, plusieurs personnalités religieuses  « historiques'» sont appelées à de hautes fonctions gouvernementales. C'est le cas d'Ernesto Cardenal, qui devient ministre de la culture, en dépit de ses dénégations ; de Miguel d'Escoto, nommé ministres des affaire étrangères ; et de Fernando Cardenal, promu, après son refus d'un poste ministériel, à la direction de la croisade d'alphabétisation. A l'époque, on compte jusqu'à dix prêtres exerçant des charges publiques importantes, que ce soit dans les ministères, dans la haute administration ou, plus tard, au Conseil d'Etat » (opus cit pages 5,6,7).

 

 

 

Pour éviter un commentaire qui nécessiterait un gros volume, nous ferons seulement deux remarques.

Les deux frères Cardenal occupent les postes clés de la formation idéologique des masses : alphabétisation et culture.

 

 

 

Il s'agit d'alphabétisation conscientisation révolutionnaire selon la méthode de Paolo Freire.(dans notre livre à paraître, François, la conquête du pouvoir .nous publions une photo de cette association.) Fernando deviendra plus tard ministre de l'Education.

Dans une très longue lettre envoyée à ses amis il écrit : «  J'ai expérimenté, dans un milieu porté à l'incroyance, que ma présence sacerdotale religieuse et chrétienne parmi les révolutionnaires est un témoignage important de la valeur et du rôle de la foi. Cette activité, je la vois dans le cadre du décret IV de la Congrégation Générale 32 et selon la mission spéciale qui a été donnée par le pape Paul VI à la Compagnie face à l'athéisme ». ( la Congrégation Générale s'est tenue en 1974-1975).

Suspendu a divinis par Jean Paul II le 4 février 1984 il est réhabilité par François le 4 août 2014 ainsi que d'Escoto, prix Lénine de Littérature)

 

 

 

La culture est confiée au poète Ernesto !Il déclare que le Che lui a servi d'exemple !

C'est le seul que nous ayons rencontré.

Comme il était difficile d'aborder ces héros, j'ai eu l'idée d'offrir à Ernesto la traduction française de ses commentaires d'un livre de photos (Dorothee Sölle) de Marylin Monroe «  Oracion por Marilyn Monroe ». Ernesto m'a dédicacé son livre.

Ernesto était un prêtre qui ne refusait pas les engagements extrêmes. Son centre d'activité sur l'île de Solentiname comprenait également la diffusion d'un chemin de croix révolutionnaire. Nous avons publié dans notre livre « Terrorisme Pastoral » la photo de la première station :

Somoza est Pilate ; il se lave les mains devant l'accusé, un pauvre nicaraguayen ensanglanté ; la foule crie : « mort à Jésus communiste », « vive Somoza ». En face les pauvres crient « mort à Somoza » ; « à bas l'impérialisme Yankee ».

Ernesto est Prix Pablo Neruda, puis prix Nobel de littérature ; suspend a divinis comme son frère , il est rétabli par François le 17 février 2019.

 

 

 

Jean Paul Ier et Jean Paul II ont cherché les moyens de réduire cette offensive où les jésuites occupent la première place. Le voyage de Jean Pau II à Managua avait cet objectif. Mais il connaissait mal la situation et peu les affaires centro- américaines.

 

 

 

De retour à Rome j'ai rencontré le père Moreau, jésuite à radio Vatican, qui m'a dit avoir eu la peur de sa vie pendant la messe au stade devant les masses sandinistes hurlantes.

 

 

 

Nota bene - Lorsque j'ai acheté le live préfacé par Charles Antoine , il contenait une feuille de propagande.

«  Lettre du 47 n° 2 84/85

Vous trouverez en annexe un bon de commande permettant aux comités diocésains de se procurer un exemplaire gratuit des livres suivants, dans la limite de notre stock.

Guide du Maghreb à Paris et en France par Ezedine Mestiri

Ce guide veut d'abord signaler ce qu'est cette présence maghrébine dans un milieu d'hommes de femmes et d'enfants en France , valorisant les liens maghrébins chez nous

Dieu en Asie

Rencontre de théologiens du Tiers Monde.

...D'autre part je fais une lettre aux EDITIONS KARTHALA pour l'envoi des livres ici au CCFD. Ci-joint photocopie du plan concernant le CCFD.

 

 

 

Ce n'est pas un hasard si le pape François ne répond pas encore... aux chrétiens du Nicaragua ceux qui restent aujourd'hui comme hier ne savent pas que les jésuites sont les grands responsables (pas les seuls) de l'effondrement catholique de l'Eglise latino américaine !

Le père Miguel d'Escoto et Fernando et Ernesto Cardenal ont été suspendus a divinis. Le premier a écrit à son évêque Mgr Ruben Lopez, évêque d'Estreli, pour lui dire que cette sanction était pour lui, nulle et non avenue, compte tenu de l'importance de son travail au service du peuple.

Le père Fernando Cardenal a été écarté de la Compagnie de Jésus puis réintégré en 1996.

Ceux qui veulent savoir où va le pape François feraient bien de s'interroger pour savoir si la dérive des clercs du Nicaragua n'était pas le début d'une dérive plus radicale encore aujourd'hui. Mais cette fois, la dérive est tolérée en attendant d'être officialisée grâce au synode universel !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À suivre, nous publions un article documenté de 2011

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01/09/2022
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