Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Le cardinal Walter Kasper établit, sans le dire, mais de façon certaine, la filiation maçonnique de la théologie du peuple.

Le cardinal Walter Kasper établit, sans le dire, mais de façon certaine, la filiation maçonnique de la théologie du peuple.

Après les sacrements 'ad libitum', voici l'interreligion et l’oecuménisme

 

 

 

Par cette étude nous essayons de déterminer ce que sera la célébration de l’anniversaire de la réforme en Suède, le 30 octobre prochain. Et nous présentons la plus extraordinaire découverte sur l’origine de la théologie du peuple du pape François !

 

 

L’interreligion 

 

C’est la dérive ultime de la théologie du peuple inspirée directement de la conception de Karl Rahner et transmise à l’Amérique latine entière par le professeur de théologie du pape, Juan Carlos Scannone.

L’interreligion a pour point de départ l’affirmation philosophique et théologique selon laquelle l’homme quel qu’il soit a une capacité fondamentale à recevoir une « autocommunication » de Dieu, ce que Rahner appelle la « potentia  oboedientialis ». Selon l’analyse favorable du père Martin Maier s.j.  , « l’autocommunication de Dieu devient alors un présupposé fondamental tant au niveau existentiel que méthodologique ».    

L’œcuménisme et l’interreligion partent de bons sentiments, de la dignité de la personne et de la miséricorde tous azimuts.

C’est la somme de tous les subjectivismes.

 

1 -DIEU n’est pas sentimental ! Il est celui qui EST. EGO SUM QUI SUM ET NON MUTOR

 

2 - La dignité de la personne tient à deux facteurs inséparables qui étaient rappelés à chaque messe : « Deus, qui humanae substantiae dignitatem mirabiliter condidisti, et mirabilius reformasti: da nobis per hujus aquae et vini mysterium, ejus divinitatis esse consortes, ... »

 

« O Dieu qui, d’une manière admirable avez créé la nature humaine dans sa noblesse et l’avez restaurée d’une manière plus admirable encore… »

 

Notre dignité n’a pas d’autre origine. Nous avons été créés à l’image et ressemblance de Dieu et après le péché originel il a fallu la recouvrer. «  mirabilius reformasti ». C’est le mystère de la Passion, de la Croix, de la Résurrection et de l’Ascension. Pour reprendre l’expression de Pie XII, c’est l’Incarnation-Rédemptrice qui nous redonne notre dignité originelle, O felix culpa !

 

 

3 – Nous avons déjà recommandé le livre de Guido Vignelli, « Una revoluzione pastorale » en italien, préfacé par Mgr A. Schneider.
Nous donnons donc seulement deux références pour ne pas nous perdre dans un dédale sentimentalo-religieux.

 

1 « Il est miséricordieux envers ceux  qui reçoivent l’instruction et ceux qui s’empressent  d’accomplir ses préceptes » Ecc XVIII, 14.

La vulgate traduit  le grec « paideia » par « doctrinam » ;  le mot grec signifie instruction, éducation des enfants avec discipline, action coercitive et châtiments corporels. Rien qui suggère une attitude bonasse qui pardonne tout.

 

2 S’il y a une personne qui s’y connaît en miséricorde c’est bien la Sainte Vierge. Que chante-t-elle dans le Magnificat : «  Sa miséricorde s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent ». Oui la miséricorde de Dieu est éternelle…et elle implique que celui qui veut en bénéficier, pratique au moins le don de crainte, fruit de l’Esprit Saint.

 

Pourquoi une telle introduction ?

 

Parce qu’avec la dernière intervention du pape François dans l’avion qui le ramenait de Georgie, nous sommes atterrés et qu’il faut avoir bien présent à l’esprit que nous vivons des turbulences inédites. Le pape a déclaré à propos du Patriarche Ilia II : « C’est un homme de bien. Faisons ensemble de bonnes choses pour les autres. C’est le chemin de l’œcuménisme. Ne commençons pas à discuter des choses de la doctrine, laissons ceci aux théologiens ».

Cet état d’esprit du pontife n’est pas une surprise. Et si l’on suit ses déclarations quasi journalières sur l’œcuménisme nous avons à faire à une campagne de préparation qui vient d’atteindre son maximum le 13 octobre dernier alors qu’il recevait une délégation luthérienne dans l’aula Paul VI. Une statue de Luther présidait l’assemblée. Du 99 ème anniversaire de l’apparition de la Vierge à Fatima, il n’a pas été question. (Voir les photos) Et le pape a reçu en cadeau les 95 thèses de Luther.

 

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Cet engouement du pape pour l’œcuménisme n’est pas une nouveauté. Ce prurit pour la réconciliation universelle des hommes date de longtemps et ne procède pas d’une affectio societatis particulière. On pourrait penser aussi à une charité fraternelle qui le pousserait à aimer tous les hommes. Une sorte d’élan salésien.

 

Ce que nous allons écrire maintenant est  tout à fait inconnu bien que déjà publié. Les nombreuses biographies parues ne mentionnent jamais ce fait, ni en général d’ailleurs, les origines de la pensée ni les véritables sources intellectuelles et théologiques du pape François. Le livre le plus farfelu sur le sujet est celui de Mario Fazio, «  Le Pape François, les clés de sa pensée », absolument vide.

 

La révélation du Cardinal Kasper

 

Dans un article de la revue italienne Rivista Missioni Consolata, Marianna Micheluzzi  commente le livre du cardinal Walter Kasper « Papa Francesco, La rivoluzione della tenerezza e dell’amore » (la révolution de la tendresse et de l’amour). Ce livre existe en allemand, en anglais et en italien. Il n’a pas été à notre connaissance traduit en français.

 

L’article de Missioni Consolata déclare, sans guillemets, que la pensée du philosophe allemand Krause a été reprise bien des années plus tard dans l’œuvre du belge Tiberghien. C’est cette doctrine philosophique qui a influencé Lucio Gera et à travers lui, l’étudiant Bergoglio.

 

Selon l’AVVENIRE » italien, « Il suo più importante maestro di teologia  è stato Lucio Gera ».

 

Nous avons trouvé la trace du titre du livre de Kasper dans un article en allemand puis traduit sur « ForumCatholique » et sur un texte de l’Agence DICI qui cite deux phrases de Kasper : « Le principe de François n’est pas tant d’occuper des positions que d’introduire des processus qui ne seront plus réversibles. C’est son intention ». « Joie de l’Evangile est un programme de tout un siècle, qu’un pape ne peut pas accomplir durant son mandat ».

Le nom de Lucio Gera apparaît dans « la présentation » systématiquement orientée de « La Documentation Catholique » sur la théologie du peuple…source d’inspiration pour François !

Le blog radiovatikan.de a consacré un article à Krause le 30 avril 2015Il rattache sa philosophie au péronisme sans donner vraiment de sources précises.

 

 

 

Nous n’avons pas tout lu, mais nous avons lu des milliers de pages sur tout ce qui touche les bouleversements de la religion catholique en Amérique Latine. Nous avons écrit à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de théologie latino-américaine mais seulement une transposition du modernisme philosophique et théologique européen. Un des exemples les plus patents est celui du professeur du père Bergoglio, Juan Carlos Scannone, argentin, qui a mis en forme la théologie du peuple. Il soutient une thèse de doctorat en théologie sur Blondel  à Munich et Fribourg à la demande de son professeur Karl Rahner !

 

Jamais, jusqu’à ce que nous lisions cette recension du livre du cardinal Kasper nous n’avions rencontré le philosophe allemand Karl Christian Krause (1781-1832). Nous avions constaté que les philosophes et théologiens latino-américains cachaient soigneusement des origines compromettantes pour se donner un air sud-américain, mais jamais le  krausisme n’était apparu. Le biographe du pape le plus complet, Austen Ivereigh, ignore complètement cette information.

 

Aucun des turiféraires du pape François et ils sont légions, n’évoquent  de près ou de loin cette filiation connue et publiée à ce jour par le seul cardinal Walter Kasper. Il a répété dans plusieurs médias italiens cette affaire Krause.

Nous aurons à étudier quand et comment le cardinal Kasper a eu  connaissance d’une influence aussi capitale dans la formation intellectuelle du pape François.

 

Aujourd’hui nous présentons à grands traits la pensée de Krause selon des sources anglaises et françaises : Encyclopedia of philosophy et l’étude de Jeane Hunter Delaney, Karl Christian Krause and his influence in the hispanic world. Un universitaire français, Pierre Bidart a produit une étude très complète dans la Revue germanique internationale  (n° 21, 2004): « L’influence du philosophe allemand F. Krause dans la formation des sciences sociales en  Espagne ».

 

Krause étudie d’abord à Iéna puis à Berlin sous la double influence de Fichte et de Schelling mais son ambition est de développer les positions kantiennes. Il appelle le système qu’il imagine « Panentheism » c’est-à-dire un composé de panthéisme et d’athéisme. Son langage philosophique est abscond. L’encyclopédie philosophique anglaise parle de monstrueux néologismes. Une des raisons de son peu de succès en Allemagne tient à l’usage de mots étrangers germanisés difficilement intelligibles pour le sens commun. En 1805 il entre dans la maçonnerie.

 

Selon Pierre Bidart sa notoriété s’est constituée pour l’essentiel sur un seul ouvrage, L’idéal d’humanité pour la vie – qui n’était pas l’œuvre la plus remarquable- traduite en espagnol imparfaitement, en réalité expurgée de ses formules les plus significatives signant son appartenance maçonnique ‘en effet, le titre allemand comporte la mention « Excellent pour les Francs-Maçons » qui n’a jamais été reproduite et qui n’a jamais été mentionnée par les différents experts de son œuvre).

 

Ce « panentheisme » affirme que Dieu est un Être Absolu qui est UN avec le monde mais  n’est pas limité par lui. Les hommes sont une part d’un tout spirituel, ils forment une Ligue de l’Humanité, qui trouve son achèvement dans l’histoire.

Telle est l’essence de toute chose. Raison et Nature sont deux être à la fois distincts et cependant dépendants de Dieu. Les êtres ou les groupes d’êtres sont d’essence divine. Le corps et l’âme s’intègrent dans l’homme et sont le reflet de Raison et Nature. La Nature est une œuvre-d’art divine.

 

 L’union intime avec Dieu, ou ferveur divine est le fondement de l’éthique. Les hommes sont citoyens de l’univers sous un gouvernement divin. Seul un gouvernement républicain est compatible avec l’idéal de justice. L’histoire est le déploiement temporel de l’idéal moral. Les âges de l’histoire se décomposent  en polythéisme, monothéisme pour finalement rejoindre la Nature, la Raison, l‘Humanité et Dieu. Les quatre principes se confondant in fine ! C’est l’unification du monde !

 

Comme tous les « penseurs » de la fin du XVIIIème et début du XIXème siècle, Krause recherche un modèle idéal de paix universelle. Il n’y a guère de philosophie dans tout cela mais surtout une imagination débordante pour ne pas dire une fantasmagorie qui trouvera son achèvement avec Teilhard de Chardin.

Comme Kant, Krause imagine un mode gouvernement que Kasper qualifie de «  romantisme démocratique ».

Selon Pierre Bidart « l’Idéal de l’humanité pour la vie » inspirera la genèse de bien des projets institutionnels, culturels et scientifiques » dans l’Espagne du XIXème siècle.

 Et il ajoute une qualification définitive :

« La compréhension de cette influence ne semble possible qu’en rappelant l’appartenance franc maçonnique de Krause et en soulignant la marque nettement maçonnique de son œuvre ».

 

Autre précision : le philosophe belge, Tiberghien, qui a servi de vecteur pour la transmission de la pensée de Krause, selon Kasper, appartient lui aussi à la maçonnerie belge.

 

Ainsi le cardinal Walter Kasper a délibérément caché à ses lecteurs la réalité profonde de la pensée qui a inspiré le plus important des professeurs de théologie du pape actuel.

 

Mais l’histoire ne s’achève pas avec cet épisode. Que dit encore Pierre Bidart.

 

« L’influence de Krause en Espagne a été telle qu’elle a donné lieu à la formation de ce que l’on appelle le Krausismo, terme désignant le mouvement e pensée se réclamant de Krause, et à la figure du krausiste, individu personnifiant , l’adepte, l’admirateur, l’exégète de l’œuvre de krause. Son œuvre jouit encore aujourd’hui d’une faveur certaine si l’on en juge par les ambitions de l’Instituto universitario de investigacion sobre liberalismo, Krausismo y masoneria fondé au sein de l’Université jésuite madrilène Pontifica Comilla ».

 

Le Krausisme en Argentine

 

Arturo Andrés Roig a publié une longue étude sur le sujet montrant l’impact  du krausisme sur la vie politique argentine notamment avec Hipolito Yrigoyen. « A partir de Yrigoyen l’idéologie de base de l’énorme mouvement (Union Civique radicale) populaire des luttes contre l’oligarchie, a pris sa source dans le krausisme. » (Los Krausistos argentinos, chap. III, krausismo y politica, § 79.)

 

Les argentins n’ont pas seulement hérité du krausisme politique mais aussi de son versant culturel. En Espagne un de ses adeptes le plus fervent fut l’écrivain Antonio Machado y Nunez et son fils Antonio Machado y Alvarez.  Ce dernier associant krausisme et positivisme va développer sur le modèle du Volkgeist  le premier  réseau de Folk-Lore dans toute l’Espagne. Citant Bernard Sesé, Pierre Bidart résume la pensée de Machado : « … scepticisme ou rationalisme en matière religieuse, libéralisme en politique, sens de la fraternité et de la justice, culte de la vérité, tout cela converge vers un idéal que l’auteur désigne par la formule « misticismo laico ». Pour notre part, poursuit-il nous y verrions plutôt les indices de la philosophie maçonnique dont les concepts structurants recouvrent, notamment, ceux de l’harmonie, de raison, de progrès, de liberté, d’humanité, de vérité, de fraternité, et dont on a pu noter l’usage récurrent dans la terminologie des krausistes les plus engagés ».

 

Tout cela est passé en Argentine et Lucio Gera, le maître de l’étudiant Bergoglio, va le diffuser dans ses travaux ce qui donnera après remodélisation la théologie du peuple. Puis Lucio Gera adhèrera au modèle de la révolution française prôné par Helder Camara dans l’appel des évêques du tiers-monde. La conception de l’histoire de Lucio Gera est d’ailleurs d’inspiration kraustienne évidente !

 

Remarque

 

Il faudrait une longue, très longue étude, pour analyser chaque élément de l’héritage kraustien. Nous n’en retiendrons qu’un seul qui nous semble décisif pour comprendre l’œcuménisme et l’interreligion du pape François.

 

Le théisme kraustien comporte, du fait du panthéisme qui y est associé une disposition très particulière. Les êtres  bien qu’ils soient finis participent directement à l’Essence divine et en eux comme dans la divinité il y a une interpénétration de la Nature et de la Raison… vos eritis sicut dii. Dans le système kraustien l’homme est divinisé d’où un athéisme militant.

 

On retrouve dans la théologie du peuple cette même confusion avec l’autocommunication  de Karl Rahner mais habillée d’anthropologie et de théologie. En fait, celle-ci est récurrente chez tous les philosophes et les théologiens modernistes auxquels se rattache la théologie du peuple. Tout l’appareil de culture populaire, de religion populaire, de peuple à l’humanité bienfaisante et salvatrice se trouve directement dans le système Krause.

 

Le pape François n’est pas exempt de cette dérive. Voici  un exemple.

 

 Lorsque le pape a présenté les croyants avec Buddah, Jésus-Christ, Allah et Yaweh il a déclaré : « Beaucoup pense de façons diverses, sentent de façons diverses, cherchent Dieu et trouvent Dieu de façons diverses. Dans cette multitude, dans cette gamme ample des religions, il y a pour moi une seule certitude : nous sommes tous des fils de Dieu ».

 

Le père Ignace de la Poterie a écrit : « La filiation divine n’est pas l’issue automatique garantie par l’appartenance au genre humain. La filiation divine est toujours un don gratuit de la grâce, on  ne peut faire abstraction  du don gratuit de la grâce du baptême, reconnue et acceptée dans la foi ».

 

La filiation divine pour le pape François est antérieure à l’Eglise et aux sacrements.

 

L’appartenance à l’humanité est déjà une qualification divine unificatrice. La religion quelle qu’elle soit, est un accessoire  qui favorise la paix universelle d’où la « culture de la rencontre et du dialogue ».

Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires le pape a demandé à un ami anglican de ne pas se convertir au catholicisme car il avait besoin de « ponts ». De la même façon, il a n’a pas voulu évangéliser son ami le journaliste radical, Eugenio Scalfari. Le 13 octobre dernier il a conseillé à une jeune catholique de s’en tenir à un témoignage de vie «  Il n’est pas licite de convaincre les autres de votre foi ; le prosélytisme est le plus fort poison du chemin œcuménique ». La raison donnée par le pape est  que c’est l’Esprit-Saint qui change le cœur grâce au témoignage. « Mais sans chercher à convaincre. But without wanting to convince ». 

 

La question qui se pose est celle du professeur de Mattei : « Mais qu’elle est donc la religion du Pape ? »

 

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Le pape François reçoit en cadeau les 95 thèses de Luther et  la charte œcuménique en édition prestigieuse



24/10/2016
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