Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

LE DEGRE ZERO DE L'INFORMATION

LE DEGRE ZERO DE L’INFORMATION

 

 

 Le pape François s'est donné quatre critères de gouvernement. Il en a transmis trois aux jésuites de la Province d'Argentine lors de l'ouverture de la XIV Congrégation Provincial, le 18 février 1974. (Meditaciones para Religiosos, pages 43-49, ed. 2014).

 

 A cette date le père Bergoglio est provincial depuis le 31 juillet 1973.

 

Pourquoi choisissons-nous d'étudier en détail une affaire qui pourrait être banale ?

 

 En France les informateurs chrétiens ou non, se cantonnent dans un registre qui a pour objectif de masquer la situation catastrophique du pontificat, de jeter le manteau de Noé  sur les réformes en cours et celles à venir. Ils n'opèrent aucune information en profondeur qui permettrait de savoir véritablement ce qu'il se passe. Ils sont saisis d'effroi à l'idée de dire la vérité sur le pape et dans un grand effort d’imagination, ils déclarent qu’il n’est ni de droite ni de gauche ! C’est vraiment le degré zéro de l’information !

 

Une autre attitude consiste à sélectionner certaines paroles et actions du Saint Père pour en faire un pape sans histoire dans la continuité de ses prédécesseurs au mépris d’une réalité chaque jour plus effrayante. La dernière en date consistant lors de son retour d’Arménie de citer le Catéchisme Catholique sur l’homosexualité et les homosexuels en amputant la réponse de plus des deux-tiers. … ce qu’il avait déjà fait

 

La troisième attitude se rattache à la propagande.

 

C’est celle du livre de Nicolas Senèze, journaliste à La Croix (spécialiste de l’intégrisme), Les Mots du Pape. Ce livre est la compilation d’une multitude de citations qui ne donne aucune explication. C’est un plaidoyer sans nuance ni réflexion.

Trois exemples suffiront à montrer cette méthode.

1-     page 12. Nicolas Senèze déclare que le pape a élaboré au cours de ses nombreuses années d’apostolat « sa propre pensée théologique », sans nous en dire en quoi elle consiste ! Puis il enchaîne sur les quatre principes : le temps…, l’unité…, la réalité…, le tout….Il a trouvé cinq références où l’on rencontre ces postulats sans en commenter la substance, ni les interprétations données par des interprètes favoris !... Ainsi Senèze enfile les truismes pontificaux du  genre « Ce n’est pas une époque de changement mais c’est un changement d’époque. »

 2 – page 82. A propos des « périphéries » il ignore que ce mot est un concept de la théologie de la libération et un élément de sa dialectique. En revanche, il cite le pape : « Je suis convaincu d’une chose : les grands changements de l’histoire se sont réalisé quand la réalité a été vue, non depuis le centre, mais depuis la périphérie. C’est une question herméneutique : on comprend la réalité seulement si on la regarde depuis la périphérie, et non si votre regard vient d’un centre équidistant de tout. »

Pour justifier la « pensée du pape, Senèze décrit dans le paragraphe suivant les voyages pontificaux à travers le monde. Il n’a pas compris que le pape voyageait pour répandre SA conception de l’Eglise et non autre chose ! Au point qu’il a donné à penser que son successeur serait le cardinal philippin Tagle !

A quoi pourrait bien servir les Etats-Majors…y compris celui des Jésuites qui s’appelle « la curie »  !

 

3 – page 270 . Les pages consacrées aux homosexuels sont insérées dans le chapitre sur la famille et rappellent que, en 2010 « s’il refusait le mariage homosexuel, le cardinal Bergoglio ne rejetait pas pour autant le concept d’unions civiles, à condition qu’elles soient bien distinguées du mariage ».

 

Le regard périphérique peut mener très loin ! Mais surtout ce que rejette le pape François c’est le CENTRE, en tant qu’il est une Autorité Unique et exprime la doctrine immuable de l’Eglise.

 

 

 

 

 

 

Le texte suivant est un abrégé de celui que nous avons cité in extenso : Les quatre principes et fondements de l’action pontificale.(Sandro Magister)

 

 

 

 

« Tout le bloc d’"Evangelii gaudium" qui présente les quatre critères est la retranscription d’un chapitre de la thèse de doctorat, restée inachevée, que le père Bergoglio avait écrite au cours des quelques mois qu’il avait passés en Allemagne, à Francfort, en 1986. Cette thèse portait sur le théologien italo-allemand Romano Guardini, qui est d’ailleurs cité dans l’exhortation.
Cet arrière-plan d’"Evangelii gaudium" a été révélé par le pape François lui-même, dans un livre, publié en Argentine en 2014, où il est question de ses années "difficiles" en tant que jésuite :
"Même si je ne suis parvenu à terminer ma thèse, les études que j’ai effectuées à ce moment-là m’ont été d’une grande utilité pour tout ce qui est venu par la suite, y compris pour l'exhortation apostolique 'Evangelii gaudium', étant donné que toute la partie concernant les critères sociaux que l’on trouve dans celle-ci est tirée de ma thèse relative à Guardini".
Il est donc indispensable d’analyser ces critères, si l’on veut comprendre la pensée du pape François.
C’est ce que fait, dans le texte ci-dessous, le père Giovanni Scalese, 61 ans, barnabite. Il est depuis 2014 le chef de la mission "sui juris" en Afghanistan, unique avant-poste de l’Église catholique dans ce pays, où il exerce également un rôle diplomatique en tant qu’attaché à l'ambassade d'Italie.
Le père Scalese, qui a été missionnaire en Inde et aux Philippines ainsi qu’assistant général de l'ordre des Barnabites, a également été professeur de philosophie et recteur au Collegio alla Querce de Florence.

Les quatre postulats du pape François par Giovanni Scalese

« On peut les considérer comme les postulats de la pensée du pape François, à partir du moment où, en plus du fait qu’ils sont récurrents dans son enseignement, ils sont présentés par lui comme des critères généraux d’interprétation et d’évaluation.

Ces postulats sont :
- le temps est supérieur à l’espace ; - l’unité prévaut sur le conflit ; - la réalité est plus importante que l’idée ; - le tout est supérieur à la partie.

Dans "Evangelii gaudium" 221, François dit que ce sont des "principes". Personnellement je considère qu’on peut en réalité les considérer comme des “postulati”, terme qui, dans le dictionnaire Zingarelli de la langue italienne, désigne une "proposition qui n’a pas un caractère d’évidence et qui n’est pas démontrée mais qui est tout de même reconnue comme vraie dans la mesure où elle est nécessaire pour fonder un processus ou une démonstration".

Toujours dans "Evangelii gaudium" 221, le pape écrit que les quatre principes "découlent des grands postulats de la doctrine sociale de l’Église".
Cependant, dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, ce qui est indiqué comme "principes permanents" et "véritables fondements de l'enseignement social catholique", c’est plutôt la "dignité de la personne humaine", le "bien commun", la "subsidiarité", la "solidarité", auxquels sont associés la destination universelle des biens et la participation, en plus des "valeurs fondamentales de la vie sociale" telles que la vérité, la liberté, la justice, l’amour.
Or on a du mal à percevoir comment les quatre postulats d’"Evangelii gaudium" proviennent des “principes permanents" de la doctrine sociale de l’Église que l’on vient de citer. Ou tout au moins cette provenance n’est pas tellement évidente ; il faudrait la mettre en lumière au lieu de la considérer comme un fait acquis.

C’est un fait que ces postulats ont toujours été les principes premiers de la pensée du pape François. Le jésuite argentin Juan Carlos Scannone nous informe que "quand Jorge Mario Bergoglio était provincial, en 1974, il les utilisait déjà. Je faisais partie de la congrégation provinciale avec lui et je l’ai entendu les utiliser pour faire la lumière sur diverses questions qui étaient traitées dans cette assemblée".
Il faut se rappeler que, en 1974, Bergoglio avait 36 ans, qu’il était entré chez les jésuites en (1958), qu’il avait obtenu une licence en philosophie depuis une dizaine d’années (1963), qu’il était prêtre depuis cinq ans (1969), provincial depuis un an (1973-1979) et qu’il ne s’était pas encore rendu en Allemagne (1986) pour terminer ses études. Il semblerait donc que ces quatre postulats soient le résultat des réflexions personnelles de Bergoglio quand il était jeune.

Dans l'exhortation apostolique "Evangelii gaudium" François propose de nouveau ces postulats "avec la conviction que leur application peut être un authentique chemin vers la paix dans chaque nation et dans le monde entier" (n° 221).

Premier postulat : "Le temps est supérieur à l’espace".

Il semblerait que, parmi les quatre postulats, le premier soit le plus cher au pape François. On le trouve formulé pour la première fois dans l’encyclique "Lumen fidei" (n° 57). On le retrouve, ainsi que les trois autres, dans "Evangelii gaudium" (n° 222-225). Il est encore repris par la suite dans l’encyclique "Laudato si’" (n° 178). Et il est enfin cité, à deux reprises, dan l’exhortation apostolique "Amoris lætitia" (nos 3 et 261).
C’est pourtant celui qui est le moins immédiatement compréhensible dans sa formulation. Il ne devient clair que lorsqu’il est expliqué. Voici de quelle manière il est présenté dans "Evangelii gaudium" :

"Ce principe permet de travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats. Il aide à supporter avec patience les situations difficiles et adverses, ou les changements des plans qu’impose le dynamisme de la réalité. Il est une invitation à assumer la tension entre plénitude et limite, en accordant la priorité au temps. Un des péchés qui parfois se rencontre dans l’activité socio-politique consiste à privilégier les espaces de pouvoir plutôt que les temps des processus. Donner la priorité à l’espace conduit à devenir fou pour tout résoudre dans le moment présent, pour tenter de prendre possession de tous les espaces de pouvoir et d’auto-affirmation. C’est cristalliser les processus et prétendre les détenir. Donner la priorité au temps, c’est s’occuper d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces. Le temps ordonne les espaces, les éclaire et les transforme en maillons d’une chaîne en constante croissance, sans chemin de retour. Il s’agit de privilégier les actions qui génèrent les dynamismes nouveaux dans la société et impliquent d’autres personnes et groupes qui les développeront, jusqu’à ce qu’ils fructifient en évènement historiques importants. Sans inquiétude, mais avec des convictions claires et de la ténacité" (n° 223).

La présentation qui est donnée de ce postulat dans "Amoris laetitia" est plus resserrée :

"…il s’agit plus de créer des processus que de dominer des espaces" (n° 261). Cependant, dans cette dernière exhortation apostolique, il est fait une application surprenante du postulat en question :
"En rappelant que «  le temps est supérieur à l’espace  », je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit nous conduise à vérité entière (cf. Jn 16, 13), c’est-à-dire, lorsqu’il nous introduira parfaitement dans le mystère du Christ et que nous pourrons tout voir à travers son regard. En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux" (n° 3).

Il faut reconnaître sincèrement que le rattachement de cette conclusion au postulat que l’on est en train d’examiner n’est pas aussi immédiat et évident que le texte semble le supposer. On croit comprendre que l’essence de ce premier postulat réside dans le fait que l’on doit ne pas avoir la prétention d’uniformiser tout et tout le monde, mais que l’on doit laisser chacun parcourir son propre chemin vers un “horizon” (nos 222 et 225) qui reste plutôt indéfini.
Dans l’interview qu’il a accordée au père Antonio Spadaro et qui a été publiée dans "La Civiltà Cattolica" en date du 19 septembre 2013, François présente le postulat dans une perspective plus théologique :
"Dieu se manifeste dans une révélation historique, dans le temps. Le temps lance les processus, l’espace les cristallise. Dieu se trouve dans le temps, dans les processus en cours. Il ne faut pas privilégier les espaces de pouvoir par rapport aux temps des processus, même s’ils sont longs. Nous devons lancer des processus, plutôt que qu’occuper des espaces. Dieu se manifeste dans le temps et il est présent dans les processus de l’histoire. Cela conduit à privilégier les actions qui génèrent des dynamiques nouvelles. Et cela demande de la patience, de l’attente" (p. 468).

Dans la revue "PATH", qui est publiée par l’Académie Pontificale de Théologie (n° 2/2014, pp. 403-412), le père Giulio Maspero indique que les origines du postulat se trouvent chez saint Ignace et chez Jean XXIII, cités par François dans l’interview qu’il a accordée au père Spadaro, ainsi que chez le bienheureux Pierre Favre, cité dans "Evangelii gaudium" 171 ; en revanche il ne considère pas comme une source Romano Guardini, qui est lui aussi cité dans EG 224.

 Le postulat se voit reconnaître "une profonde racine trinitaire", tandis que sa clé d’herméneutique, de nature strictement théologique, est trouvée dans l’affirmation de la présence et de la manifestation de Dieu dans l’histoire. À vrai dire, on a un peu de peine à suivre le raisonnement du père Maspero lorsqu’il se livre à un commentaire passionné du principe de la supériorité du temps sur l’espace.
En ce qui me concerne personnellement, je ne peux pas ne pas détecter à la base du premier postulat - plutôt que les racines théologiques, qui restent toutes à démontrer - certains courants de la philosophie idéaliste, tels que l’historicisme, la primauté du devenir sur l’être, l’idée que l’être soit issu de l’action ("esse sequitur operari"), etc. Mais c’est une question qui devrait être approfondie par des experts dans un cadre scientifique.

 

 

Notre commentaire à partir du texte - La Congrégation de 1974

 

 

C’est la première assemblée  provinciale présidée et dirigée par le plus jeune provincial jésuite de tous les temps. Il y a juste sept mois qu’il a été nommé. Ce n’est pas une assemblée ordinaire puisqu’elle doit désigner les électeurs qui participeront à la XXXII Congrégation Générale, celle qui va refonder complètement la Compagnie sous l’autorité du père Arrupe.

 

Le père Bergoglio va souligner trois points qui doivent asseoir l’unité de la Province : une conviction, pour dépasser les contradictions inter-ecclésiastiques ;  une lucidité, contre les fausses solutions des problèmes apostoliques ;  un désir, retrouver les authentiques chemins de la croissance « ceux de notre histoire ».

 

En 1974, l’Argentine est secouée par une violente crise politique et religieuse. Les jésuites appartiennent à des factions diverses qui vont des plus révolutionnaires avec « Les prêtres du tiers-monde » affiliés à l’idéologie révolutionnaire de Dom Helder Camara, aux plus traditionnels.

 

La conviction

Les uns et les autres sont violemment stigmatisés et rappelés à l’ordre, les clans « absolutisent » leur position et il s’agit  de dépasser les conflits et donc de ne pas donner plus d’importance aux parties qu’au tout. (…mas importancia a la partes que al todo). C’est l’herméneutique pour discerner le principal de l’accessoire, l’authentique du faux. (Esta es la hermeneutica para discernir lo principal de lo accesorio, lo autentico de lo falso).

 

Le père Bergoglio ajoute pour être bien compris : c’est le principe de notre unité et de notre discipline apostolique. (Este es el principio de nuestra unidad y de nuestra disciplina apostolica). Un peu plus loin dans son discours il énonce le critère : « la unidad es superior al conflicto »

 

La lucidité

L’unité ne s’acquiert pas par un « abstractionisme » spiritualiste qui construit l’unité en oubliant le véritable conflit ; ni par un « méthodologisme fonctionaliste » qui prétend trouver l’unité par des moyens sans rapport avec la fin ; ni par une pseudo ouverture vers d’autres horizons qui réduisent les problèmes en les universalisant ou en les internationalisant à la façon du « Rotary ».

Donc ni posture « éthiciste » ni « élitiste » des idéologies abstraites qui ne coïncident pas avec la réalité.

Ici le père Bergoglio indique très clairement qu’il n’y a pas de compromis possible. Il donne une image pour confirmer son propos : pas de mariage entre un nandou et un faisan. Le critère « la réalité est plus importante que l’idée est sous-jacent mais n’est pas prononcé. Seul est émis , « le tout est supérieur à la partie ». La circonstance l’impose puisqu’il s’agit plus de l’unité de la Compagnie présente en Argentine  que d’un débat philosophique.

 

Un Désir

Les voies authentiques de la croissance sont celles de notre histoire de jésuites et d’Argentins. Là encore l’actualité argentine implique une mise au point capitale.

A cette époque il y a dans le pays une forte présence traditionnelle qui se réclame de la « Cité Catholique », de la Royauté Sociale du Christ-Roi. Aussi la théologie du peuple, avatar de la théologie de la libération, prend une importance décisive car elle correspond à la révolution voulue dans la Compagnie.

Cette « théologie » que le père Bergoglio assume personnellement repose sur la réalité du peuple fidèle, pueblo fiel. Il déclare :

 

« Quand j’étudiais la théologie, quand comme vous, je révisais le Denzinger et les traités pour en confirmer les thèses, j’admirais beaucoup la formulation de la tradition chrétienne : le « peuple fidèle est infaillible « in credendo » - dans le croire - . De cela … j’ai tiré ma propre formule, qui ne sera pas nécessaire, mais qui m’aide beaucoup : quand tu veux savoir ce que croit la Mère Eglise, va au Magistère – parce que c’est lui qui est chargé de l’enseigner infailliblement -, mais quand tu veux savoir comment croit l’Eglise, va au peuple fidèle.

Le magistère t’enseignera qui est Marie, mais notre peuple fidèle t’enseignera comment aimer Marie. » (souligné par nous)

 

Le reste du discours d’introduction  confirme ce qu’il appelle la viabilité apostolique qui se situe en dehors des catégories abstraites de la bourgeoisie et du prolétariat. « Nos projets libérateurs les plus authentiques privilégieront l’unité au conflit… Parce que c’est un projet de nation qui est en jeu, et non un arrangement de classe.

 

La conclusion

« Les grands critères pour conduire les développements : l’unité est supérieur au conflit, le tout est supérieur à la partie, le temps est supérieur à l’espace, doivent inspirer notre travail. »

 

 

 L’année suivante, lors de la quinzième Congrégation il n’est plus question des « critères ». Seul souvenir au détour d’un paragraphe, « le temps qui nous insère dans l’« histoire » du saint peuple fidèle, rendra notre apostolat fécond… ».L’heure est à l’inculturation.

 

En février 1974, le père Bergoglio a déjà élaboré des règles de travail apostolique. C’est ce dont se souvient le père Scannone. Elles n’appartiennent pas à un discours philosophique véritable.

Les deux premières concernent la stricte conduite que doivent tenir les jésuites pour préserver l’unité d’action de la province. La troisième trouve son explication dans cette étrange mais logique apparition du peuple fidèle.

L’évangélisation de l’Argentine a constitué un peuple qui est arrivé à l’âge adulte et qu’il faut révéler à lui-même. L’histoire est porteuse de progrès, nous sommes à l’heure de la libération. Le père Bergoglio n’hésite pas à parler de « projets libérateurs ». Pour lui la cause est entendue, il a sa propre interprétation. Bien sûr l’Eglise et les fidèles connaissent le sensus fidei qui s’imprime dans notre conscience avec la foi. Mais le père Bergoglio va beaucoup plus loin comme d’ailleurs les théologiens de la libération toute catégorie confondue !

 

Il constitue le peuple fidèle en une entité propre qui sait le comment de l’Eglise. Cette opposition dialectique donne à penser que la lex credendi appartient au Magistère mais que la lex orandi appartient au peuple fidèle. Nous savons par les développements que ne cessent de proposer le pape François, que le Magistère de l’Eglise est un obstacle à l’évangélisation.

 

En 1974, nous sommes au début des grands changements. L’année suivante les projets de libération ont un nom nouveau, l’inculturation. Nous vivons aujourd’hui l’inculturation universelle.

 

Comme nous l’avons écrit depuis longtemps, le pape François vient de loin et pour comprendre ses discours d’aujourd’hui il est bon de connaître ceux d’hier !

 

 

 

                                                            NOTE

 

Nous sommes arrivés à la fin de nos recherches. A partir de notre prochaine livraison nous publierons la synthèse de ces travaux avant d’en donner les détails. Comme l’a en son temps déclaré, le cardinal Ratzinger, il n’y pas de théologie latino-américaine. Il n’y a pas non plus de philosophie latino-américaine. Toutes les élucubrations qu’on nous vend avec un parfum latino viennent en droite ligne, d’Allemagne, de France et de Belgique. Des philosophes et des théologiens !

 

 

 

 

 

 

 

 



28/06/2016
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