Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Le pape qui vient de loin - 10 - La théologie du pape

Le pape qui vient de loin.  Origine de sa théologie -10

 

 

Dans un article du 19 février, Sandro Magistère écrit : « Il y a en  Bergoglio un jésuitisme multiple, toujours en mouvement... Son discours est un continuel dire, dédire et contredire ».

 

Cette remarque qui commente les derniers échanges du pape dans l'avion de retour de Mexico, ne rend pas compte suffisamment du jésuite qu’est  Bergoglio et qui l'apparente trop à un homme indécis ou irréfléchi, ou à un dissimulateur de talent. Il n’a jamais été appelé comme Paul VI « il cardinale hamletico ». Il est connu pour être un homme très politique.

 

Nous ne pouvons pas attribuer au pape François une insuffisance de caractère ou une pratique habituelle de restriction mentale. Dans son passé de religieux, d'archevêque et de cardinal, il a toujours commandé sans faiblir et avec une autorité souvent très ferme aux dires de ceux qui l'ont côtoyé. Donc il faut chercher ailleurs les raisons de cette apparente incertitude chez celui que l'on a appelé « Le Grand Réformateur » et qui, de fait, veut changer  beaucoup de choses et pas seulement dans les apparences. Cette nouveauté dans le gouvernement de l'Eglise laisse apparaître ici et là des questions d'ordre doctrinal, moral et juridique qui ont été relevées par d'éminents savants.

 

L'Eglise catholique connaît aujourd'hui une crise comme elle n'en a jamais connu. Et le siège de Pierre qui souffle le chaud et le froid, fait indubitablement penser à l'Apocalypse (IV, 15-16).

 

Nous avons développé les causes lointaines et proches de ce gigantesque raz-de-marée qui a balayé la chrétienté latino-américaine et les origines européennes de ce cataclysme.

 

Nous avons montré de façon incomplète, mais certaine, les relations qui existent entre la théologie du pape et la théologie du peuple - version argentine de la théologie de la libération- dans des analyses antérieures. Cette théologie du peuple, une exclusivité jésuite, nous en avons donné l'origine argentine et nous l'avons située dans l'ensemble de la révolution politico- religieuse qui a sévi du Mexique à la Terre de Feu.

Or pour bien comprendre que cela n'est pas le fait du hasard, il a fallu remonter le temps.

 

En 2009, j'ai écrit pour la première fois le nom de Bergoglio, dans mon livre « Terrorisme Pastoral », sans m'arrêter, car il n'avait aucun lien direct avec le CCFD et sa propagande dans le cadre de la rencontre du CELAM à Aparecida en 2007.

L'élection du Pape François a suscité un immense engouement et ses détracteurs l'ont accablé avec l'affaire des jésuites qu'il aurait livrés à la police militaire pendant le gouvernement des généraux. Nous l'avons immédiatement défendu. L'accusateur ayant été une taupe des généraux chez les Montoneros puis un conseiller de Kirchner !

 

Le pape François et la théologie du peuple m'ont fait revenir à Lamennais, au modernisme, au Concile Vatican II et à la formidable bataille qui l’a précédé et suivi. Tous les acteurs du drame se mettent en place à cette date. Certains sont déjà passés chez Fidel Castro. Puis suivent Ivan Illich et Helder Camara. Toutes les analyses plongent dans le courant marxiste- léniniste qui règne en maître partout. Pas seulement avec Gutierrez et Boff mais avec les jésuites qui tiennent principalement le Salvador, le Nicaragua et le Chili.

Les auteurs tels que Ricardo de la Cierva  en 1986 ou à l'opposé Charles Antoine en 1999 ne citent jamais la théologie du peuple. De la Cierva donne deux fois le nom de l'auteur principal, le jésuite Scannone, lequel n’est qu’un activiste parmi d'autres. On trouve seulement, page 137 tome 1, « populismo argentino ».

 

 Dans le troisième volume de sa « Teologia en America Latina », J. S. Saranyana en donne une présentation sous le titre « La religiosité populaire » (pages 396 à 441) qui rend compte de son origine et de son développement avec ses variantes en ignorant totalement la gigantesque manipulation qui s’est opérée à partir des réseaux jésuites et affiliés. Il commet la même inversion que tous les autres en donnant accroire que ce sont les réunions du CELAM et Paul VI avec Evangelium nuntiandi  qui ont pensé la théologie du peuple alors que celle-ci y a été introduite à dessein par ses auteurs pour la faire avaliser par ces Assemblées et le pape ! Cependant nous conseillons cette lecture (en espagnol), car elle est la seule synthèse existante. Les documents initiaux sont multiples et très difficiles à se procurer.

« Dans le catholicisme populaire, «  la rigueur de la vie morale ou l’obéissance stricte aux orientations de l’Eglise, ne sont pas exigées. C’est une forme de religion accommodée aux pratiquants » (opus cit. page 409).

 

D'où sort-elle, cette théologie ? La rédactrice en chef de « Croire », Sophie de Villeneuve, écrit : « La religiosité des pauvres se révèle alors comme une porte d'entrée au coeur de la culture des pauvres, et comme un lieu théologique. Le projet de cette théologie, qui est aussi appelée théologie de la pastorale populaire, se résume en effet dans le désir que la théologie et l'action d'évangélisation de l'Eglise soient fécondée « par la richesse et la profondeur chrétienne et humaine de la religion populaire latino-américaine ainsi que par la sagesse de vie, de connaissance de Dieu et du Christ qu'elle porte » (Scannone Juan Carlos «  Religion del pueblo y teologia » CIAS (Argentine) 274, 1978, p.21.)

Elle présente ensuite l'activité de l'archevêque de Buenos Aires qui est une mise en œuvre active de la théologie du peuple, «  intuition chère à la théologie argentine : les pauvres sont un lieu théologique ; en conséquence sa devise pastorale est d'aller au peuple pauvre pour apprendre de lui ». ( in La pauvreté est-elle une richesse ? 4 avril 2013)

 

Nous avons déjà traité de l’origine de la théologie du pape  à propos de son voyage en Afrique. Et la boutade du journaliste américain qui déclare qu’il n’y a plus besoin d’apprendre le catéchisme mais qu’il n’y a plus qu’à s’installer dans un bidonville de Nairobi !

On aura compris, il faut aller plus loin. 

 

Alors que les jésuites ont été le fer de lance de la  théologie de la libération marxiste-léniniste répandue partout, que s’est-il passé ? Aujourd’hui  non seulement la théologie de la libération s’est ringardisée dans une lutte des classes à la sauce écologique, mais elle est supplantée par la théologie du peuple diffusée par d’autres jésuites et,  mieux encore, cette théologie est installée au sommet hiérarchique de l’Eglise catholique et régit les destinées des catholiques du monde entier. Que s’est-il passé ?

 

On a le devoir de savoir au moment où le blog Riposte catholique publie : Dix réponses pour survivre à un pape calamiteux et continuer à être catholique


 

 



23/02/2016
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