Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Les lecons de la victoire du 13 mars 2014

Les leçons de la victoire du 13 mars 2014

 

 

 

 

L'affaire Brunin-Pontier ne fait que commencer.  Les Brugère et Baujar sont pour un temps hors circuit.

 C'est une incontestable victoire des catholiques qui, derrière le Salon Beige et Riposte Catholique, ont pour la première fois fait reculer l'hydre du Noyau Dirigeant de l'Episcopat. (NDE).

Nous allons décortiquer cette réussite pour en tirer les leçons qui s'imposent pour les actions à venir. Il ne suffit pas de lire des traités sur l'action pour devenir un combattant.

Il faut analyser les situations, c'est-à-dire, les coups reçus et les coups donnés, les défaites et les victoires. Seul, ce travail rigoureux permet de progresser et de vaincre.

 

La victoire sur le NDE n'a pas fait l'objet de ce décryptage indispensable de la part des acteurs principaux. Il faut dire qu'en ce moment la tâche ne manque pas.

 

 

I - LES ANTECEDENTS

 

1 - Le Conseil  Famille et Société (CFS) s’est déjà illustré en mai 2013 par un document intitulé « Poursuivons le dialogue », avec un sous-titre «  Perspectives après le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ».

Ce document de neuf  pages a été précédé de deux autres, l’un en 2001 et l’autre en 2012.

 

Celui de 2001, ( http://classiques.uqac.ca/contemporains/rouland_norbert/inventons_la_famille/roland_et_al_inventons_famille.pdf ) n’appartient pas à la littérature du CFS mais constitue une étude juridique de la spécialiste en droit du CFS, Mme F. Dekeuwer-Défossez, publiée sous le titre « Inventons la famille ». (Ce texte contient d’autres études de différents intervenants). Elle déclare d’emblée :

« Pour un juriste, qu'est-ce que la famille ?

De façon assez surprenante, la réponse à cette question n'est pas facile. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'existe pas vraiment de « droit de la famille ». Le Code civil contient des règles relatives au mariage, à la filiation, et, depuis la loi du 15 novembre 1999, au PACS et au concubinage. Mais il ne regroupe pas ces dispositions dans un chapitre ou un titre intitulé « droit de la famille ».

Dans un très long développement elle présente tous les arguments et les difficultés  juridiques constitutifs d’un changement de législation sur le mariage et la filiation, entendus jusqu’alors par le droit comme ayant son origine à partir d’un homme et d’une femme.

 

On peut dire que cette étude est la source principale des publications du CFS.

 

En septembre 2012, le CFS publie une lettre, «  Elargir le mariage aux personnes de même sexe ? Ouvrons le débat ! ». http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/elargir-le-mariage-aux-personnes-de-meme-sexe-ouvrons-le-debat-note-du-conseil-famille-et-societe-14982.html   « Cette note se place sur le terrain juridique et anthropologique pour favoriser le dialogue avec le plus grand nombre de personnes possible. »

On  y trouve un rappel du mariage catholique, mais surtout un souci répété de l’accueil des personnes homosexuelles qui n’est pas une approbation des actes. La conclusion de cette note comme l’ensemble du texte reflète surtout la volonté de ne rien dire sur l’homosexualité et la condamnation absolue de l’Ancien et du Nouveau Testament, le tout enrobé dans des formes humanistes et juridiques. Nulle part nous n’avons vu de référence à la loi naturelle ! L’anthropologie c’est tellement confortable !  

 

 

« Une évolution du droit de la famille est toujours possible. Mais plutôt que de céder aux pressions de différents groupes, la France s'honorerait à instaurer un vrai débat de société et à chercher une solution originale qui fasse droit à la demande de reconnaissance des personnes homosexuelles sans pour autant porter atteinte aux fondements anthropologiques de la société. »

 

 

En mai 2013, la loi inique a été votée et le CFS déclare « Poursuivons le dialogue » alors que les catholiques ont été exclus souvent manu militari par les sbires du gouvernement.

 

A cette date l’inquiétude du CFS et du Noyau Dirigeant de l’Episcopat  est à son comble. La laïcité apaisée est en danger !

 

« …ce projet de réforme a divisé la communauté nationale. Une incompréhension s’est installée entre partisans et adversaire de la réforme et des divergences sont apparues sur la façon d’exprimer les désaccords. Une radicalisation est observable aujourd’hui. Cela n’est pas sans écho au sein même des communautés catholiques et les responsables de la pastorale des familles ont, parmi d’autres, exprimé le besoin de disposer d’éléments de discernement et de pistes de travail pour poursuivre la réflexion. Le Conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France propose donc ce texte pour aider les communautés catholiques à surmonter leur différence d’approche et à approfondir le dialogue ».

La complexité du jugement éthique n’empêchent pas de tirer les enseignements positifs… « vivre l’exigence démocratique, respecter la laïcité ».

Les catholiques doivent « se comporter comme citoyens assumant une position minoritaire en démocratie. »

« C’est une preuve de maturité démocratique que d’accepter sans violence que son propre point de vue ne soit pas retenu… »

 

Le CFS dans un aveuglement redoutable invoque la Convention des Nations Unies et le Conseil Constitutionnel pour faire croire que ces institutions sont garantes de l’intérêt supérieur de l’enfant.

 

Ces déclarations sont ponctuées de références chrétiennes pour se terminer sur la tarte à la crème du vivre ensemble :

« Il revient à chacun de garder toujours plus justement, le souci du vivre ensemble qui respecte la dignité de la personne humaine, souci du vivre ensemble social et politique, orienté vers toujours plus de justice, de paix et de solidarité ».

 

REMARQUE

 

Les textes de la CFS ont une idéologie propre. L’affirmation catholique est toujours « a minima » sous prétexte de s’adresser au plus grand nombre. Elle ne conduit jamais à un exposé des principes qui induisent un ordre naturel et moral. Au contraire, les textes sont toujours à usage mondain.

Chacun peut le vérifier en comparant «le délayage » CFS et les textes de Mgrs Aillet ou Roy. On peut lire aussi sur la liberté religieuse et la laïcité la lettre pastorale de l’Avent 2013 de Mgr Minnerath, Archevêque de Dijon. Cette lettre a l’avantage d’être écrite en bon français par un évêque de science certaine.

Les déclarations de la CEF ou celles du NDE stérilisent tout ce qu’elles touchent. En revanche elles montrent au gouvernement français et aux parlementaires l’ouverture au dialogue, véritable article d’un nouveau credo. Mme Dekeuver-Défossez est une habituée des commissions parlementaires et des institutions en général. Elle peut être un agent utile pour l’épiscopat auprès du gouvernement.

 

« Une incompréhension s’est installée entre partisans et adversaires de la réforme et des divergences sont apparues sur la façon d’exprimer les désaccords ». (CFS).

 

Avec l’épiscopat on est à des années-lumière de la réalité et de la volonté affirmée par Mme Taubira de changer la civilisation !

 

A suivre : Sylvie Goulard à Lourdes

 

 

Suite à un dysfonctionnement de ce blog nous publions des articles plus anciens qui n’ont pu être lus



25/03/2014
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