Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Savoir lire la lettre aux prêtres pour la Saint Curé d'Ars !

Lettre de François aux Prêtres pour la Saint Curé d'Ars

 

 

 

 

Elle est à nos yeux un modèle de la dialectique bergoglienne !

Elle s’adresse à des prêtres désemparés et se veut une lettre de remerciement. Neuf paragraphes sont consacrés à ces remerciements et se terminent par la formule du psaume 135 « éternel est son amour ».  Quoi de plus chaleureux !

 

Les prêtres d’aujourd’hui sont frappés par l’affaire des abus sexuels, « Je salue et j’apprécie votre courageux et constant exemple qui, dans les moments de trouble, de honte et de souffrance, nous montre que vous continuez à prendre des risques avec joie pour l’Evangile ».

 

Ils sont victimes de la mondanité. Le rapport avec le « monde » entendu au sens de l’Evangile n’est pas premier ici. Les prêtres de notre temps seraient trop liés à certains « groupes fermés et élitistes », à des tentations intellectuelles, à des styles de vie pas assez austères et simples, enclins à accepter des privilèges. Evidemment il se donne en exemple. Nous savons ce qu’il en est de sa modestie spectaculaire qui vient de loin ! Il a gardé la même paire de chaussures pendant des années et il invite les prêtres à « laver nos pieds imprégnés de mondanité. ». Lorsque l’on voit comment notre clergé est habillé on a du mal à se figurer des privilégiés dans ces débraillés en chemise, sans croix ni aucun signe qui marquerait leur appartenance !

 

Mais il se découvre en citant Bernanos et en soulignant l’acédie des prêtres d’aujourd’hui, c’est-à-dire une douce tristesse. Certes elle peut générer une certaine inertie mais le pape lui donne un sens très précis « … cette tristesse qui porte à l’accoutumance et conduit peu à peu à la naturalisation du mal et de l’injustice avec le faible murmure du « on a toujours fait ainsi ». Tristesse qui rend stérile toute tentative de transformation et de conversion en propageant ressentiment et animosité ».

Le prêtre doit entrer dans les merveilleux changements qui se développent dans l’Eglise. Gare à celui qui renâcle !

 

Et cela va très loin. Dix fois, il rappelle la référence ultime de la religion pontificale, le sacro- saint Peuple de Dieu qui est la mesure de tout. « Un ministre aimé est un ministre toujours en sortie ; et « être en sortie » nous conduit à marcher « parfois devant, parfois au milieu, parfois derrière ; devant pour guider la communauté, au milieu pour la comprendre, l’encourager et la soutenir ; derrière pour la maintenir unie et qu’elle n’aille jamais trop en arrière…et parfois pour d’autres raisons : parce que le peuple « sent ». Il a un sens de l’odorat dans la recherche de nouveaux chemins pour marcher, il a le « sensus fidei ». Nous sommes au cœur de la nouvelle religion. Ce « sensus fidei » n’a rien à voir avec celui que l’Eglise catholique reconnaît aux fidèles un attachement à la foi qui découle de la pratique des sacrements et de la vertu de religion.

 

C’est un sens de l’Eglise qui vient d’être dénoncé comme hérétique et apostat dans le texte de préparation du synode de l’Amazonie. Le peuple, parce qu’il est peuple de Dieu aurait connaissance de modes d’expression de la foi, de la liturgie et autres, supérieurs à ceux de l’Eglise institutionnelle !

On est très loin du Bon Pasteur que les brebis reconnaissent à la voix et qui abandonne son troupeau pour aller chercher celle qui s’est égarée !

 

La dialectique apparaît d’une façon évidente dans les deux commentaires de Andrea Tornelli et de Mgr Wong chargé des séminaires à la Congrégation du Clergé pour lequel la lettre est « existentielle ». Chacun s’accorde à bien faire comprendre que le modèle du clergé aujourd’hui est celui qui s’engage dans les réformes bergogliennes.

On pourrait résumer cette lettre : le prêtre au service du peuple entendu au sens où ce peuple est un lieu théologique.

 

Sous des apparences de miséricorde débordante, il ne faut pas oublier que cette lettre est aussi destinée aux prêtres latino- américains qui vivent depuis plus de cinquante ans au son de la théologie de la libération.

 

Le premier paragraphe de la lettre rappelle très directement l’appel initial lancé par Léonardo Boff et son frère pour initier la révolution dans l’Eglise « Ouvi os clamores do meu povo » : (J’ai entendu les cris de mon peuple). Le titre choisi par François est la première partie de ce verset de l’Exode : « J’ai vu la misère de mon peuple ». Nous sommes bien dans la même idéologie !

 

Un autre exemple est significatif et il échappe totalement au lecteur bienveillant qui ignore  qui est le prêtre Lucio GERA cité par la lettre.

Déclaré le plus grand théologien d’Amérique latine avec sépulture dans la cathédrale de Buenos Aires selon la volonté du cardinal Bergoglio, ce prêtre est un des plus grands révolutionnaires du continent latino-américain. Rien à voir Camillo Torrés mort dans la guérilla. En Allemagne à l’école de Karl Rahner (expert au Concile), il a appris des jésuites l’art de transformer l’Eglise catholique. En 1968, il adhère au « mouvement des prêtres pour le tiers monde » lancé par Helder Camara  qui a pour modèle la Révolution française de 1789 !  Avec génie, Lucio Gera va substituer très habilement la lutte des classes, en lutte pour la culture du peuple dans un jargon catolico-sociologico-historico-dialectico-péroniste… qui tient lieu d’idéologie à François ! 

 

Nous ne pouvons que redire ce que nous écrivons depuis longtemps : on ne peut pas lire ou écouter François sans connaître son idéologie !    

 

Pour comprendre enfin cette lettre il faut constater ce qu’il manque

 

Rien sur le curé d’Ars ! On saisit pourquoi !  

 

Rien sur la messe ou la confession sinon un merci pour dire la messe tous les jours. Sur la confession « sans rigorisme, ni laxisme » ,savoir dialoguer.

 

La Foi et la Charité omise, l’espérance en guise de salut dans les trois dernières lignes

 

Enfin je laisse à votre jugement la première partie du paragraphe 8 :

 

« Je suis convaincu que, dans la mesure où nous sommes fidèles à la volonté de Dieu, les temps de la purification de l’Eglise que nous vivons nous rendront plus heureux et plus simples, et seront, dans un avenir très proche, très féconds. « Ne nous décourageons pas ! le seigneur est en train de purifier son Epouse et il nous convertit tous à Lui. Il nous fait faire l’expérience de l’épreuve, afin que nous comprenions que sans lui nous sommes poussières. Il est en train de nous sauver de l’hypocrisie et de la spiritualité des apparences. Il souffle son Esprit pour redonner la beauté à son Epouse, surprise en flagrant délit d’adultère ».

 

Cela ressemble aux vaticinations de Jean XXIII et sa nouvelle Pentecôte, la catastrophe n’est pas loin. L’Epouse à purifier.. il ne se rend pas compte que c’est son église la prostituée de Babylone. Pas la nôtre !

 

 



07/08/2019
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