Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Situation du CCFD dans la France profonde.

Il y a huit jours, dans la France profonde d’une paroisse de l’Yonne, le curé développe dans son sermon qui suit l’évangile de la multiplication des pains, la nécessité d’aider les pays pauvres. Il faut dépasser la simple assistance et participer au développement des pays du Sud. Et de citer l’action exemplaire du CCFD.

A la fin de la messe un fidèle occasionnel va trouver un responsable de la paroisse pour lui expliquer que peut-être le CCFD ne correspond pas du tout à l’image merveilleuse de la charité chrétienne  qui vient d’être présentée aux assistants.

Stupéfaction du responsable qui n’a jamais entendu que le son de cloche épiscopale et diocésaine !

Cet exemple parfaitement attesté montre deux aspects d’une même réalité.

 1 - Le peuple chrétien et, sans doute, une grande partie du clergé ne savent rien de ce qu’est le CCFD et ses pratiques.

2 – Le CCFD se mure dans un silence absolu, car il sait qu’un débat public à la loyale révèlerait son vrai visage. L’exemple récent de Développement et Paix (Caritas-Canada) a ouvert les yeux d’un très grand nombre de chrétiens et permis à des évêques courageux de manifester au grand jour les financements attribués à des organisations qui promeuvent l’avortement et bien d’autres turpitudes. Nous attendons une réaction des milieux catholiques et d’un ou des évêques français qui susciterait un début d’information objective.

Nous allons donc reprendre un certains nombre d’informations essentielles dont Témoignage Chrétien a donné un court résumé très significatif à l’occasion des 50 ans du CCFD.

Témoignage Chrétien comme Le Pèlerin, la Vie et La Croix sont des amis de toujours du CCFD. Avec la propagande propre au CCFD, ces publications sont les seules sources de renseignements dont disposent les fidèles et les évêques. Nous sommes conscients de la difficulté de notre tâche. Mais la vérité fait son chemin.

 

Avant d’entrer dans une étude plus approfondie du fonctionnement du CCFD, nous commentons ci-après une courte interview donnée par Guy Aurenche au Pelerin et publiée le 3 mars 2011. L’article qui suit l’interview est aussi sur internet sur le site du Pèlerin.(http://www.pelerin.info/Foi-Religions/Vie-d-Eglise/Depuis-50-ans-la-methode-du-CCFD-Terre-Solidaire-stimule-la-solidarite-internationale)

 

Vie d'Église

Depuis 50 ans, la méthode du CCFD-Terre Solidaire stimule la solidarité internationale

 

Première ONG française de développement, le CCFD-Terre Solidaire fête ses 50 ans. Guy Aurenche, son président, revient sur l'originalité de cette association chrétienne qui mène une action temporelle tout en restant spirituelle.

Pèlerin : La présidence du CCFD, écrivez-vous, « est une expérience mystique ». Première surprise !
Guy Aurenche : On ne peut plus se contenter de dire : « Touche pas à mon pote. » Aujourd'hui, le défi c'est : « Mon pote, on va faire quelque chose ensemble ! » Quand vous nouez un partenariat avec une ONG locale dans un pays du Sud, vous prenez un risque : celui de ne pas maîtriser les choses. En même temps, vous prenez le risque de rencontrer une part de vous-même à travers l'autre. L'expérience mystique est là.

Le partenariat, c’est quoi ?
Le CCFD n'envoie pas ses experts. Il les met au service d'associations locales. Il y a cinquante ans, nous avons reçu une mission des évêques français et des services d'Église : « Aidez-nous pour que l'Église de France soit présente dans la solidarité internationale ». J'y ajouterai : « Aidez-nous sérieusement. » Pas de bricolage. Je suis donc très exigeant sur le choix de mon partenaire.

Nous travaillons toujours en lien avec l'évêque et l'Église locale, mais le groupe que nous identifions comme un partenaire possible n'est pas forcément catholique. Cela, nous devons l'expliquer à l'évêque qui ne comprend pas toujours qu'une ONG catholique comme la nôtre ne privilégie pas des associations locales catholiques.

Entre l’action et la prière, il existe donc un juste milieu ?
Non, plus fort que ça. Au cœur de l'action, il y a forcément un souffle. Ce peut-être celui de l'indignation. Mais ce souffle peut aussi venir de nos racines spirituelles. « J'ai mis devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur », dit le Deutéronome (30, 15-20).

Choisir la vie, ce n'est pas « mettre un peu de spiritualité dans son action », c'est - au cœur de la vie agissante, transformatrice, politique - reconnaître et tenter de recevoir le souffle qui m'est donné.

- Le souffle d’une vie , préface de Stéphane Hessel, Éd. Albin Michel, 258 p. ; 16 €.

 

Notre analyse

 

1 – Le journaliste qui pose la question n’en revient pas : « Première surprise ! »

Nous non plus !

 Nous avions lu le livre de Guy Aurenche avant cet interview et noté cette phrase étonnante : «  Au sein du comité, je me suis émerveillé de retrouver la même énergie d’humanité et de communion (que celle qu’il avait trouvé à l’ACAT). C’est une expérience- oserais-je dire le mot ?- mystique ! Une expérience qui dépasse tout ce que je pourrais dire… » (Page 137).

Avec  Guy Aurenche il faut s’attendre à tout car c’est un avocat et, chez lui, les effets oratoires ne sont pas rares. Nous l’avions signalé dans notre livre en donnant un discourt complet du président du CCFD (Le Terrorisme Pastoral, annexe III), dans lequel il proclame que la véritable démocratie exige l’éthique de l’altérité : formule laïcisée de l’amour du prochain !

L’article du Pèlerin nous a obligé à approfondir la question de la ‘mystique’ selon Guy Aurenche. Je n’ai rien vu dans le Larousse ni dans le Robert qui puisse m’éclairer.

Mais avec l’expérience mystique surgie de la rencontre d’un « pote » venu d’un pays du Sud ! Là, j’ai été interpelé au niveau du vécu ! Ca ne m’était jamais arrivé, bien que j’aie travaillé dans quinze pays d’Amérique Latine et neuf pays d’Afrique subsaharienne. Il est vrai que je ne travaillais pas dans le développement !

J’ai repris le livre de Guy Aurenche où j’ai trouvé des formules éclairant cette mystique inattendue.

«  Sur la route qui menait à Jéricho, un homme a su s’approcher d’un autre, blessé. Et cela, sans lui demander s’il avait des papiers en règle, s’il croyait en Dieu, ou s’il avait une pratique morale impeccable. C’est dans la mise en mouvement de l’humain vers l’humain, que nous devenons des vivants et retrouvons le souffle, en le redonnant aux blessés de la vie». (Page 21).

 

« Nous pouvons tous à mains nues redonner de l’espérance. Ce qui me bouleverse, c’est la capacité de chaque homme à sauver, à aimer, à relever celui ou celle qui est au bord de la route. J’y lis un reflet de la présence de Dieu. J’ai découvert son immensité d’amour. Un amour incarné ». (Page 78).

 

« Les droits de l’homme (ceux du 26 juin 1945.NDRL), affirment la transcendance de l’être humain. Il ne s’agit pas de donner une connotation exclusivement religieuse à ce terme, mais d’affirmer qu’en posant la dignité de l’homme, les nations et les cultures du monde entier disent que l’homme est toujours plus que toute définition enfermante (Sic )». (Page 163).

Dans chacun de ces exemples, mais il y en a bien d’autres, l’auteur cherche à se débarrasser de la référence chrétienne avec des accents de solidarité, de générosité et de fraternité.

Faut-il rappeler que la parabole du bon Samaritain est la deuxième partie de la réponse du Christ à la question du docteur de la loi qui lui demande ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle ? L’utilisation de cette parabole pour justifier l’humanitaire sans Dieu rejoint exactement la morale de Jules Ferry. Lorsque l’école laïque enseignait la morale  cette parabole figurait dans les livres d’école avec le sens que lui donne ici Guy Aurenche.

 

2 - Non, l’homme sans la grâce ne peut donner l’espérance, même au CCFD. Le couplet subjectif est là pour faire passer le lyrisme de « à mains nues » ? C’est beau, mais c’est nul.

 

3- Enfin les droits de l’homme et la transcendance relèvent d’une lecture qui n’a aucun sens. On juge l’arbre à ses fruits. La proclamation de 1945 a produit depuis 65 ans les pires aberrations  contre l’ordre naturel et divin. Page 153, il est question aussi de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui « porte des flots de larmes et de sang, et en même temps d’espérance » ?

Pour comprendre la mystique « aurenchienne » il faut encore lire la page 137 : « Oui, le CCFD-Terre solidaire est né comme service d’Eglise. Notre association a bien une dimension religieuse. Mais que l’on ne se méprenne pas sur ce terme. Il s’agit de relier (italique dans le texte), les 15 000 militants français entre eux ainsi qu’avec les responsables de  l’Eglise, et notamment les évêques. Elle l’est aussi, car elle relie les milliers de membres de toutes les associations avec lesquelles nous sommes en collégialité et en partenariat. Le comité promeut vraiment un « ministère de reliance » entre les hommes et les femmes qui, bien au-delà d’une appartenance ecclésiale déclarée, combattent les causes du mal-développement. Parce qu’il est catholique, il se doit d’aller aux frontières de l’Eglise, là où elle a parfois du mal à s’aventurer, et où l’Esprit déploie aussi ses trésors d’inspiration. Je ne m’inquiète pas outre mesure des reproches qui peuvent nous être fait de ne pas être toujours « très catholique », au sens identitaire. »

Les catholiques, qui  correspondent à une « définition enfermante » sont aujourd’hui pris en main par le « ministère de la reliance ». L’initiation et le combat idéologique du CCFD créent entre toutes les parties concernées un lien subtil qui est religieux sans être catholique. Ce lien selon les cas s’ajoute à la communion instituée par le baptême et permet de faire hors de l’Eglise ce que l’Eglise ne sait pas ou ne veut pas faire. (La notion de « frontière »  est masque qui signifie transgression). Il existe donc ainsi et c’est le sens de la nouvelle « reliance » proposée par le président du CCFD, deux catégories de catholiques :

 Celle de la foi communément admise qui  reconnaît l’Eglise comme institution divine avec la hiérarchie apostolique.

Celle qui substitue ou ajoute au  corps mystique une appartenance sélective qui découle de l’engagement dans les luttes pour relever les défis de notre temps dont le défi écologique du développement qui occupe une place prépondérante. « Que signifierait l’annonce d’une Bonne Nouvelle, si l’aujourd’hui des enfants est invivable ? »(Page, 131).

Le lecteur averti aura reconnu dans les propos de Guy Aurenche une nouvelle gnose. La religion du petit nombre qui sait tout et mieux que les autres !

 La religion des réformateurs. C’est l’engagement de toute la vie de Guy Aurenche. Nous avons donné dans notre livre le programme de réforme de l’Eglise catholique (Pages  133 à 137) voulu par Guy Aurenche et les nouveaux apôtres au nombre desquels on rencontre Gabriel Marc, qui est aussi un ancien président du CCFD.

 

Voilà à quel délire on est arrivé ! L’Eglise était mal placée pour financer la révolution soviétique au Nicaragua : le CCFD l’a fait.

L’Eglise ne finançait pas les associations pro-avortement dans le tiers-monde : le CCFD l’a fait.

La deuxième réponse de Guy Aurenche est digne de Pinochio. Il est très exigeant sur le choix des partenaires que les jésuites et les dominicains l’aident à trouver.  « Nous travaillons toujours en lien avec l’évêque et l’église locale et l’évêque ne comprend pas toujours… surtout s’il n’est pas au courant comme au Pérou !

Choisir la vie… La dernière réponse c’est l’ultime coup de bluff. Dans son livre Guy Aurenche parle de tous les droits sauf des droits de l’enfant à naître et de la protection de la vie jusqu’à sa fin naturelle.

Ce que nous avons écrit dans notre livre sur l’idéologie de Guy Aurenche est encore ici confirmé en quelques phrases.

Disons un mot du préfacier, Stéphane Hessel. Secrétaire de la commission de l’ONU pour la déclaration des droits de l’homme, nommé ambassadeur de France par Mitterrand. Il appartient au club socialiste Jean Moulin. En 2009 il apporte son soutien à Europe écologie, et en 2010 Nicolas Hulot. Le 30 décembre 2009 il déclare Israël, Etat tyrannique. Il est pour le droit à mourir dans la dignité. Croit toujours à l’ONUet voit en Edgar Morin un penseur pour l’avenir. Ce dernier, selon sa biographie Wikipedia, « considère le monothéisme comme un fléau de l’humanité et apprécie le bouddhisme, entre autres, car c’est une religion sans dieu. »

La suite de nos analyses montrera que dès l’origine du CCFD il existait un ministère de la reliance.   Il faut  remercier chaleureusement Guy Aurenche d’avoir su trouver un titre si approprié. Le mot « ministère » a dans notre langage deux sens bien distincts. C’est à la fois un lieu de gouvernement et dans la religion une fonction dévolue par l’autorité. Le CCFD cumule les deux fonctions : la seconde lui ayant été confiée grâce au mandat de ceux qu’il gouverne.

 Nous aurons l’occasion de le démontrer que le CCFD est un ministère de la propagande qui a pour objet permanent le contrôle des esprits catholiques en France y compris celui des évêques. Ceux-ci semblent parfaitement sous contrôle.

Malheureusement, toutes les grandes agences catholiques, d’Irlande, du Royaume Uni, d’Allemagne et du Canada sont des répliques idéologiques du CCFD.

Quand la France profonde sera-t-elle informée ? Les fidèles qui n’obéissent pas au « ministère de la reliance » n’ont pas voix au chapitre. Le diktat du ministère (deux sens) est un acte terroriste qui stigmatise et place hors de la communauté une partie des catholiques.

A nous de casser ce ministère !

 

Bonnes vacances, chers amis, à bientôt après le 15 août.



04/08/2011
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