Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Synodalité III

SYNODALITE III

 

 

 

 

 

 

Nous ne le répéterons jamais assez. La ruine actuelle de l'Eglise catholique comme celle de la monarchie française a nécessité de longue année de préparation. Tous les fondements idéologiques des loges maçonniques ont été distillés. Les cahiers de doléances chargés de recueillir les desiderata du peuple sont les ancêtres directs des synodes locaux et universels qui nous sont imposés...

 

 

 

Les commentaires, au jour le jour, de cette décadence ne suffisent pas à interrompre la marée vaticane car ils n'informe jamais sur le causes proches ou lointaines.

Il faut remonter à Lamennais, au modernisme dénoncé par Saint Pie X ; relire « Notre charge apostolique » de 1910. La condamnation du Sillon énumère tous les ingrédients de la crise actuelle.(§ 25) ; fausse idée de la dignité humaine, §36 à 39, préparation d'une cité future, d'une Eglise universelle sans dogme, sans hiérarchie. Plus près de nous lire «  La crise de l'Eglise en France dans les années 1950-1951 » du Professeur Jean de Viguerie.

 

 

 

 

 

 

Nous survolons ici les « revendications » de quelques acteurs de cette décomposition.

 

 

 

Joseph Folliet (1903-1972) Milite au Sillon de Marc Sangnier, fréquente la JOC et la JAC ; rédacteur des revues Sept et Temps Présents avant leur interdiction par Rome. Nommé expert au Concile Vatican II. Ordonné prêtre en 1968 par Mgr Ancel, auxiliaire de Lyon favorable à l'action catholique-communiste.

Dans son livre « Les Chrétien au Carrefour » (1947), il écrit pages 53-54 : «  « Il convient, en effet , de constater courageusement que le sens, l'esprit de notre liturgie sont à peu près incompréhensibles aux masses contemporaines paganisées ou incultes. En devons-nous déduire qu'il faille bouleverser la liturgie pour l'adapter au masses ?...je ne le pense pas. La liturgie, en effet, existe pour les fidèles, pour ceux qui sont déjà « dans »  l'Eglise. Qu'on la rende la plus vivante possible, accessible aux fidèles les moins cultivés, c'est juste, et un grand effort s'accomplit dans ce sens. Mais je me défie des « adaptations » liturgiques qui vieillissent avec une redoutable rapidité : à preuve les cantiques « populaires » du siècle dernier, insupportables aux oreilles modernes et les paraphrases onctueuses du bon Fénelon qui, dans les vieux Missels,remplaçaient le texte liturgique de la Messe. Comme l'a vu l'abbé Michonneau, il semble que l'issue est à chercher du côté des para-liturgies à la portée des masses, on n'en sera quitte à les remplacer par d'autres. »

« Il y aura toujours un dogme et une morale, à la fois éternels et en progrès, une vérité ouverte et toujours « une pensée moderne », qui vaut ce qu'elle vaut, mais à laquelle la mission de l'Eglise, unique arche de salut, suppose une « adaptation » mue et régie par la charité. Il faut que la théologie s'adapte à son temps pour lui parler le langage qu'il peut comprendre. (page -118-119).

Il a été choisi comme expert au Concile par les évêques français ! Que celui qui a des oreilles entende!

 

 

 

 

 

 

Revue La NEF , 11e année, janvier 1954, cahier 5, « Problèmes du catholicisme français ». Editions Julliard.

 

 

 

Le Chrétien dans le monde par Marie-Dominique Chenu (pages 223-224)

 

 

 

« Longtemps le chrétien s'est complu, plus ou moins consciemment , dans la « civilisation chrétienne », sur tout le champ qui va de l'éducation de l'enfant jusqu'aux chefs-d'oeuvre de l'art, voire jusqu'à la démocratie chrétienne. Sous l'équivoque grave de cette « civilisation chrétienne » (limitée en fait à l'Occident latin) était compromise la liberté de l'Evangile et contaminée la foi dans des solidarités un instant glorieuses, en vérité facheuses.

 

 

 

Nous sommes à l'heure où le mouvement de l'histoire, tant par les découvertes scientifiques que par l'accès de civilisations nouvelles à la politique mondiale, impose au chrétien, avec un retour à l'Evangile par delà les chrétientés temporelles, le sens originel de sa mission dans le monde. L'Eglise n'est plus la Cité chrétienne faisant, aux frontières de son Saint Empire, des sorties en terres ennemies ; elle est en état de mission », dans toutes les communautés humaines, les sociales comme les géographiques. C'est la définition, à l'état pur. « La tâche missionnaire n'est pas de savoir comment l'Eglise, telle qu'elle est, sera la forme du monde ; elle est de découvrir comment le monde, tel qu'il est, sera matière à l'Eglise, ce n'est pas la même chose ». « Si le monde a besoin de l'Eglise pour vivre, elle a besoin du monde pour sa croissance et son achèvement ». Ce sont les termes mêmes du cardinal Suhard dans sa fameuse lettre pastorale de 1947, qui définit avec autorité ce statut de l'Eglise ».

 

 

 

On aura reconnu l'Eglise en état de mission.

Cardinal Suhard archevêque de Paris de 1940 à 1949.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le phénomène des communautés de base (1973). Phillipe Warnier

 

 

 

Ce livre est capital, il révèle le modèle absolu de l'idéologie synodale.

 

 

 

Les mouvements d'Action catholique ont pour une part affaibli les paroisses. La naissance des CDB va radicalement orienter les paroisses.

Philippe Warnier ne fait aucune mention des CEBS brésiliennes communauté ecclésiales de base)qui voient le jour dès le début des années soixante.

Si on les compare, on s'aperçoit que les communautés brésilienne se prétendent « ecclésiales ». Celles de P.W. « contestent l'institution par leur seule présence, leur refus de s'inscrire dans les organigrammes, leur pratique autogestionnaire en rupture avec le gouvernement monarchique et technocratique (ou clérical) de l'Eglise actuelle » (page 29). Parmi les 5 caractéristiques des CDB nous retiendrons la seconde.

«  Les communautés de base, et ce point est peut-être capital, ont la volonté de se constituer en « groupes -église » et non pa seulement en « groupes dans l'Eglise »...

« Voulant ainsi être « l'Eglise à N... »dans la totalité de sa mission, les communautés de bases tendent à assumer des tâches ecclésiales : catéchèse et écoute de la Parole, vie sacramentelle, témoignage de vie et de foi et à constituer ainsi de nouvelles paroisses.

« Le fait, en particulier, qu'elles deviennent le lieu habituelle de l'Eucharistie « dominicale » même si la messe n'a pas lieu le dimanche), les rend concurrentes de la paroisse.

« Cela n'empêche pas d'ailleurs certains membres des communautés d'appartenir à des paroisses ou, plus rarement à des mouvements, mais généralement avec le sentiment de préserver un dialogue entre une Eglise qui meurt et une autre qui naît. Ajoutons à ce propos que les frontières confessionnelles qui séparent les Eglises paraissent très dépassées pour les communauté qui vivent souvent un œcuménisme pratique fort loin de l'oecuménisme officiel ».(page 30)

 

 

 

« On trouvera dans une note du Secrétariat général de l'Episcopat datée de février 1970 une description assez complète du phénomène et des « réflexions qui témoignent d'un esprit ouvert... C'est plutôt l'attachement à la paroisse et aux formes de l'Action Catholique qui constituent un frein ».(page, 54)

 

 

 

Le récit de l'installation d'une CDB dans une paroisse est très remarquable.

Rien à voir avec la conquête idéologique du PC ou de la CGT. La CDB est une communauté organisée : Un déplacement collectif pour aller écouter DomHelder Camara, réflexion à partir du catéchisme hollandais,etc...

La pratique des communautés annonce les échanges informels des synodes à venir : « Dans les communautés, tout le monde est supposé avoir quelque chose à dire de Dieu dans la mesure où il a quelque chose à dire de soi. La recherche est malaisée, souvent balbutiante, mais elle vise à atteindre l'authenticité du vécu de chacun, à faire partager le meilleur d'une existence de croyant, à communiquer une expérience de Jésus dans la trame d'une vie »(page 87)[...] Le rejet global de tout langage appris, de tout système dogmatique affole ceux qui ont mis leur sécurité dans des formules inattaquables... parce que délibérément inattaquées ».(page 89).

La conclusion est simple «  Cette pratique remet totalement en cause le statut de la recherche et la fonction même de la théologie, comme le reconnaissent d'ailleurs des théologiens de plus en plus nombreux ».. et de citer Congar et Chenu !

 

 

 

On le voit, la déconstruction du catholicisme ne date pas d'aujourd'hui !

 

 

 

Pour ce qui concerne la liturgie :

 

 

 

« … c'est de la pratique et des attitudes des communautés que nous partirons : celles-ci manifestent le refus d'un certain type d'eucharistie traditionnelle ; elles portent aussi des interrogations théologiques radicales ; sacrifice et présence réelle sont refusées pour une large part tandis que sont mis en valeur, non sans risques d'ambiguïté : la célébration de la communauté humaine, la dimension politique de l'unité à réaliser et le refus de masquer les divisions d'aujourd'hui face à un réconciliation de caractère escatologique, l'importance de l'acte du souvenir dans la célébration. Enfin, elles sont peut-être en train d'inventer en tâtonnant de nouvelles formes d'expression liturgique ». ( page 127).

 

 

 

Cher lecteur, croyez-vous que ces hommes et ces courants sont sans postérité aujourd'hui ?

NON, ils frémissent d'impatience de reprendre leur combat dans le cadre d'un synode même diocésain ! Et il se trouvera des évêques pour envoyer un expert du genre Joseph Folliet au grand Synode de 2023 ! Pour rendre intelligible la situation actuelle de l'Eglise catholique, il faut relier impérativement ce que nous avons sous les yeux aux événements d'hier qui les ont annoncés et modelés !

 

 

 

 

 

 

Joyeux Noël ! Un Sauveur nous est né !

 

 

 

À suivre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



23/12/2021
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