Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

SYNODALITE V

SYNODALITE V

 

 

 

Nous poursuivons notre tour d'horizon pour savoir ce qu'est la synodalité et comment elle a été pratiquée dans les année post conciliaires.

 

 

 

En fait il s'agit d'une guerre d'influence entre les formations de l'action catholique et les évêques et les évêques entre-eux, via le fonctionnement de la Conférence épiscopale et celle de la Commission épiscopale du monde ouvrier.

 

 

 

Cette Commission adresse, le 1er mai 1972, aux évêques de la Conférence épiscopale française une communication qui fait date dans l'histoire de l'Eglise de France bien qu'elle ne soit quasiment jamais citée. On la trouvera in extenso dans le livre du père Fessard déjà cité.

Cette commission est présidée par Mgr Ancel (1898-1984), évêque auxiliaire de Lyon depuis 1947. Il a intégré cette commission dès sa fondation en 1950. En 1972 elle comporte 14 évêques. Lors du décès de Mgr Ancel, Henri Krasucki, secrétaire général de la CGT : écrira au cardinal Decourtray « … Il a été un défricheur de haute stature, ouvrant des voies dont je suis convaincu qu'elles ont un grand avenir » (cité par Maitron – article 10036)

Le document de la Commission déclare au paragraphe 14 : « Mais on commence à se rendre compte aujourd'hui qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre l'Evangile et un système économique et politique de type socialiste, pourvu que soient observés les droits fondamentaux de la personne et les exigences d'une promotion collective de toute l'humanité, pourvu donc aussi que puisse s'exprimer la vocation surnaturelle de l'homme ».

 

 

 

A partir de cette date c'est un raz de marée qui s'abat sur l'épiscopat !

 

 

 

En 1975 Mgr Ancel publie : « Pour une lecture chrétienne de la Lutte des classes ». Le père Fessard constate : «  Si on examine les textes officiels , parus ultérieurement , on constate que tous ont entériné la légitimité de « l'option socialiste à référence marxiste » sans dénoncer davantage le mensonge de la praxis marxiste, origine de l'illusion spirituelle que nous avons mise en lumière » (op cit ,page 145).

 

 

 

La Conférence épiscopale cherchera dés 1972 à « découvrir dans les luttes de classe ouvrière les signes de l'action de l'Esprit ». Formule que l'on retrouve aujourd'hui partout aussi bien en Amérique Latine que dans toute la littérature européenne et pontificale pour les assemblées synodales.

La création du Front National le 5 octobre 1972, fournira à l'épiscopat, pendant de nombreuses années, l'occasion de manifester sa répulsion pour ce parti politique ce qui lui permettra de confirmer son engagement à gauche.

 

 

 

Mais le débat n'est pas clôt pour autant !

Je renvois à la thèse de Brigitte Vassort-Rousset (1986) « Les évêques de France en politique », spécialement le chapitre V, Les évêques pour un socialisme non marxiste ?.

 

 

 

«  L'Assemblée de Lourdes de 1975 traita des relations entre foi chrétienne et marxisme, et entre catholiques et marxistes. C'était aussi le thème de réflexion de plusieurs organismes de la CEF comme la Commission épiscopale du Monde Ouvrier, la Commission sociale, le Bureau des études doctrinales et le Comité de la Mission de France, sous la coordination de Mgr Matagrin (Grenoble), ancien président de la Commission sociale et alors vice président de la CEF »

 

 

 

Après des contacts multiples un rapport est publié, le 30 juillet 1977.

 

 

 

«  Le rebondissement organisationnel, chronologique et doctrinal se produisit alors. Ce rapport important sur le marxisme perçu par les plus hautes instances de la CEF fut très officiellement dévoilé au public....Mais un organisme de la CEF, la Commission du monde ouvrier, révéla le 4 juillet le fruit tout à fait différent de sa propre consultation des mouvements d'Action catholique spécialisés ( ACO,JOC , JOCF, et ACE), des prêtres ouvriers et des religieux, et l'enseignement de sa collaboration avec eux ! […]

Ce deuxième texte fut présenté par Mgr Vial, président de la Commission du Monde ouvrier. Le tumulte qu'il souleva fut tel que le Conseil permanent introduisit immédiatement un règlement en vertu duquel aucune commission et aucun comité épiscopaux ne pouvaient dorénavant publier une déclaration sans son accord explicite préalable ». opus cit pages 213,214, 215 ; (souligner par nous)

 

 

 

Un sondage éclaire la situation politique des évêque : 88 % déclare l'incompatibilité philosophique entre le catholicisme et le marxisme mais seulement 16% s'opposent aux ministres socialistes. Aux élections présidentielles de 1981, 12% des catholiques ayant une pratique régulière votent Mitterrand et 24 % des catholiques avec pratique occasionnelle votent également Mitterrand. ( page 233)

 

 

 

Nos conclusions en 2022 :

Il n'y a plus de vote catholique sinon à la marge.

En 2021, la CEF est aussi incapable de voir la réalité du rapport SAUVE... qu'elle a commandé, qu'elle l'était 1977 avec la Commission du monde ouvrier... où siègent 14 évêques !

 

 

 

 

 

 

Dernière nouvelle

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (ZENIT- 7janvier 2022)
Environ quarante responsables de mouvements français d’action catholique
en visite à Rome du 11 au 16 janvier 2022 

« Après deux ans de travail et de concertation, une première dans leur histoire, de nombreux mouvements d’action catholique se rendront à Rome  pour rencontrer le Saint-Père et les dicastères.

Anticipant le synode à venir, et pour la première fois de leur histoire, ces mouvements d’action catholique se sont concertés durant deux ans pour discerner ce qui les unit dans leur démarche et leur agir.

Ils veulent en témoigner à Rome lors de rencontres avec les dicastères. Ils mettront en avant la pertinence de leur place « d’apôtres » aujourd’hui dans le paysage ecclésial français, en raison de leur immersion dans une société de plus en plus éloignée des références chrétiennes et de l’Eglise.

Ce déplacement leur permettra aussi d’écouter ce que les instances de l’Eglise universelle auront à leur dire pour élargir leur vision, leurs réflexions et leurs actions afin de mieux s’associer, en partenaires, aux nécessaires évolutions de l’Eglise.

Une rencontre est prévue avec le pape François, en audience privée, pour clore le pèlerinage de ces chrétiens. Ils en reviendront fortifiés dans leur chemin de foi pour mieux être témoins, signes efficaces et porteurs de propositions au cœur du monde, d’une vie vécue selon l’Evangile. »

La fabrique des acteurs du synode est en marche ! La vision révolutionnaire de l'ACO n'a pas changé ! Nous en donnerons une preuve éclatante dans notre prochaine étude ! Mais l'ACO est reçue par le pape !

 

 

 

 



09/01/2022
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