Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Synode diocésain de Troyes 3

Le synode comprend trois phases.

Il commence par une enquête(1) laquelle est suivie par une relecture de l’expérience puis d’une appropriation des résultats de l‘enquête (2) ; enfin d’une assemblée délibérative, orientations et choix pastoraux avant la mise en œuvre (3).

On l’aura compris l’enquête est destinée à la réflexion des équipes pastorales qui ensuite décideront des orientations pour « rejoindre les attentes des hommes et des femmes d’aujourd’hui ».

Ce programme était déjà celui du Conseil diocésain de Pastoral en il y a un an ! (Cf. la revue catholique du diocèse n°10 octobre 2011, pages 10-11).

Première question posée par l’enquête synodale :

Comment voyez-vous l’Eglise catholique dans l’Aube aujourd’hui ?

Tous sont invités à répondre même ceux qui ne vont jamais à la messe. Tout le monde est égal devant le questionnaire. Compte tenu de la culture religieuse moyenne et de la culture générale de ceux qui sont interrogés, on se demande quel lapin va sortir de ce chapeau… sinon les clichés éculés qui traînent partout.

Comment peut-on répondre à cette question sans faire un bilan ? Pourquoi ne pas donner par exemple  le nombre de prêtres diocésains en 1962 et celui de la rentrée 2012 ? En cinquante ans que s’est-il passé ? Mgr Stenger nous dit lui-même « vouloir vérifier si depuis Vatican II notre Eglise a bougé par la mise en œuvre du Concile ».

Le nombre de prêtres serait une bonne mesure ainsi que celui des séminaristes. Combien en 1962 combien en 2012 ? Combien de fidèles donnaient au denier du culte en 1962, combien aujourd’hui ? Combien de baptêmes, de mariages, de professions de foi. Combien de fidèles ?

L’Eglise aujourd’hui dans l’Aube est le fruit de 50 ans de Concile. Ceux qui croient en Dieu ou ceux qui n’y croient pas ont besoin de ce bilan.

 C’est l’heure de vérité. Tous ont droit de savoir ce qui  s’est passé et si notre diocèse a été atteint par le vide souligné par Benoit XVI ou s’il a résisté. Cette vérité basique pour apprécier la situation actuelle seul le clergé la connaît. Elle est essentielle  et aucun de ceux qui vont répondre aux questions ne sont en état de faire ce bilan. Ils n’ont aucune donnée.

Pour notre part nous nous bornerons à quelques constats.

Nous avons remarqué à de nombreuses reprises que le clergé était atteint d’une méconnaissance réelle de la foi catholique.

Je ne parle pas seulement du non enseignement des fins dernières, du ciel et de l’enfer ou du rejet de l’enseignement de Paul VI dans Humanae Vitae ; ou du péché originel ou du péché mortel. Certains prêtres pensent que le purgatoire est une invention du Moyen-Age.

Non je parle d’erreur de gros calibre !

Exemple N°1

Le prêtre chargé d’une réunion générale des catéchistes déclare in fine : « Est-ce que Jésus savait en se réveillant le matin qu’il allait rencontrer Zachée ? »

Sur les cinquante catéchistes présents deux seulement on dit, oui. Le prêtre et le reste de l’assemblée ont dit non.

Deux autres prêtres ont été  sollicités pour  donner leur avis sur la question : l’un s’est défilé, l’autre a répondu :

« En tant qu’homme, de condition humaine, Jésus ne pouvait pas savoir qu’il allait rencontrer Zachée, et ainsi de tous ceux qu’il a rencontré chaque jour ; Jésus allait à la rencontre de tous ceux qui venaient à lui, et par hasard, c’est Zachée qui s’est trouvé sur sa route, car c’est Zachée finalement qui voulait voir Jésus sans être vu puisqu’il est monté sur un arbre pour ne pas être remarqué ».

Exemple N°2

La sainteté catholique n’est pas non plus très bien comprise par un autre clerc du diocèse qui disserte sur le sujet.

A la suite de problèmes personnels, ce prêtre va trouver un ami païen qui lui prodigue des paroles de réconfort qui lui font le plus grand bien. Il commente : « …j’ai compris que je venais de voir le salut que le Seigneur préparait, dans l’accueil de cet homme qui, c’est bien vrai, m’avait guéri sans appartenir au groupes des disciples mais au peuple des saints… ! »

Qu’il ait trouvé du réconfort c’est une chose ; mais que pour ses bonnes paroles son consolateur soit devenu  « saint », voilà qui est troublant. Que plus encore il appartienne au « peuple des saints » nous sommes en plein délire ! Et cette vision est précédée d’une explication qui laisse pantois lorsqu’on a lu le chapitre V de Lumen Gentium « La vocation universelle à la sainteté », 39-42.

La relecture qu’en fait ce prêtre est ahurissante !

« Hors de l’histoire pas de sainteté !

L’homme est l’espérance du Christ, il est la demeure de l’Esprit, demeure de Dieu fait homme. L’homme est en partage entre les nations, les cultures et les civilisations. Partons de lui ! Partir de l’homme, c’est être dans l’histoire. On ne peut pas confisquer la sainteté en la parquant dans un périmètre exclusivement croyant ou ecclésial, parce qu’on ne peut pas renvoyer dos à dos l’homme et le croyant, l’humain et le religieux, l’humain et le spirituel ».

 Le Dieu trois fois saint, source de toute sainteté a-t-il un remplaçant ? Voilà la communion des saints en concurrence avec le « peuple des saints ».

On ne s’étonnera pas de voir, après de semblables élucubrations, les fidèles déserter l’Eglise pour aller chercher une sainteté ailleurs et à moindre coût !

Pour ne pas achever ce tableau trop sombre, on peut parfois rire.

On a eu droit à une interprétation nouvelle du déluge. Rien à voir avec la pluie tombée quarante jours. Cette explication est complètement dépassée : c’était avant l’écologie.

Il s’agit tout simplement d’un réchauffement climatique qui a entraîné la fonte des glaces.

Tous les prêtres du diocèse ne sont pas directement les auteurs de ces erreurs ou fantaisies en tout genre. Mais le diocèse de Troyes c’est l’auberge espagnole ou pour parler plus sérieusement, c’est la terre d’élection du relativisme permanent. Aussi quelles que soient les réponses des croyants ou des autres catégories à l’enquête synodale, aucune évangélisation n’est envisageable sans un retour à la foi catholique à tous les niveaux en commençant par le clergé…et au courage de la foi.

 

Pour ce qui concerne les diacres nous demandons une enquête canonique ; ce sont de braves types qui nécessitent une formation sérieuse ailleurs que dans les officines de l’esprit du Concile.

Dans le diocèse, le catéchisme est organisé en dépit du bon sens ! Mais il paraît que ça vient des oukases au niveau national !

Le catéchisme n’a lieu qu’une matinée par mois ! Si bien que pour des raisons variées, vacances, maladies, sorties diverses les enfants peuvent rester plus d’un mois et demi sans instruction ! Ce système est d’une débilité absolue !

Alors la transmission de la foi dans ces conditions, c’est une gageure. Pas un enseignant digne de ce nom n’accepterait une répartition calendaire de cet ordre qui a été imposé par le clergé souvent contre l’avis des catéchistes !

Evidemment la demande de la Congrégation pour le Clergé n’est pas encore parvenue jusqu’à Troyes qui rappelle que « les fidèles ont le droit de reconnaître les prêtres par un habit identifiable ».

Si les conversions étaient la conséquence de la quantité de papier distribuée et des réunions de tous ordres, le diocèse de Troyes serait parmi les diocèses bénis.  Il n’en est rien. En dépit de toute cette « com », le diocèse est un désert où on rabâche « l’autrisme »,  c'est-à-dire une pseudo charité qui s’intéresse à l’autre sans jamais vouloir lui dire quelles sont les vérités nécessaires au salut !

Pour le reste, les informations sont à 99,9% les informations du journal LA CROIX.

 

Aussi, nous adhérons totalement  aux paroles du Cardinal Kasper prononcées récemment à Salamanque : «  Notre Eglise d’Europe ne connaît pas le printemps appelé de ses vœux par le Concile mais plutôt une phase hivernale ».

Ici à Troyes il s’agit d’une glaciation durable.

 

Notre prochaine réponse : la liturgie



28/11/2012
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