Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Témoins de la foi : produit de la "théologie" d'Astana

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TEMOINS DE LA FOI!

 

 

 

 

 

 

Une commission pour mettre en valeur certaines figures historiques qualifiées de « témoins de la foi » non canonisées

MAXIMILIEN BERNARD

14 OCTOBRE 2022

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A l’approche de la grande fête de la Toussaint, le souverain pontife a décidé par un décret rendu public le 5 octobre 2022 de créer une commission permanente afin de mettre en valeur certaines figures historiques qualifiées de « témoins de la foi », mais qui ne peuvent pas être canonisées parce qu’elles ne remplissent pas les conditions fixées par l’Eglise, conditions pourtant largement assouplies depuis une quarantaine d’années.

Lorsqu’on lui demande qui pourrait prétendre au titre de « témoins de la foi », le cardinal Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints répond :

« L’exemple qui me vient immédiatement à l’esprit est Dietrich Bonhoeffer (1906-1945), un théologien et pasteur d’église luthérien qui a été tué parce qu’il s’opposait au nazisme. L’Eglise ne le proclame pas martyr parce qu’il n’était pas catholique. Cependant, il est une figure émergente en tant que témoin chrétien. »

 

 

 

Avec de si larges critères, Martin Luther King, Gandhi et pourquoi pas Bouddha et tant d’autres, peuvent postuler au nouveau sésame qui sera délivré par le Dicastère pour les causes des saints.

L’annonce de la création de la Communauté des témoins de la foi a été faite en marge du colloque intitulé « la sainteté aujourd’hui », organisé à l’Institut patristique Antonianum du 3 au 6 octobre. Il s’agissait ni plus ni moins de « réactualiser » la notion d’héroïcité des vertus chrétiennes, comme l’a expliqué Mgr Semeraro lui-même. Et de ne surtout pas se laisser enfermer « dans un château de certitudes faciles » – entendez la Tradition de l’Eglise – comme l’a rappelé Mgr Bruno Forte, évêque de Chieti-Vasto (Italie).

 

 

 

Mais une question demeure : si tout le monde va au Ciel et si l’enfer est vide (ou n’existe pas, ce qui revient au même), à quoi tout cela rime ?

 

 

 

 

 

 

Riposte catholique nous a donné une belle information qui illustre à merveille ce que nous appellerons la vision d'Astana ou pour reprendre un mot cher au pape la vision polyédrique de l'univers terrestre et du paradis !

 

 

 

Il était fatal que l'on passât du polyèdre universel au polyèdre paradisiaque. La théologie pontificale ne se refuse rien ; aucune extension ne peut être refusée à cette embrassement.

 

 

 

Cette banalisation de la tendresse de Dieu sous le signe du polyèdre nous rappelle que ce mot très peu usité est une des clés de la pensée maçonnique de l'allemand Karl KRAUSE dont l'oeuvre a été diffusée par les jésuites espagnols dans une Fondation financée par la Fondation Friedrich Ebert , l'Instituto Fe y Secularidad.

 

 

 

L'Agence ZENIT précise : « Cette commission avait été mise en place par la Communauté San'Egidio pour le Jubilé de l'an 2000 à l'initiative du pape Jean Paul II. Celui-ci , rappelle le cardinal Semeraro pour Vatican News, avait souhaité « mettre en lumière des figures d'hommes et de femmes qui, bien que non canonisés, avaient manifesté leur foi avec force ».

San' Egidio est une agence mondiale de soutien au pape François. Un livre est essentiel pour « Comprendre le pape François : l'itinéraire d'un homme qui veut changer l'Eglise et le monde » traduit en français par une responsable de Zenit, Hélène Ginabat, permet de situer parfaitement San'Egidio. ( Plus spécialement le chapitre « La culture de la rencontre »).

 

 

 

Comme un miracle n'arrive jamais seul, je viens de lire dans les informations Zenit en espagnol, que le professeur Marco Impagliazzo président de San'Egidio vient d'être nommé consulteur historique à la Cause des Saints. Il était déjà membre du dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.

 

 

 

Il était nécessaire qu'à la dénonciation du repli autoréférentiel correspondît une ouverture inverse ! Or elle éclate sous nos yeux avec la création de la Commission pour les témoins de la foi.

 

 

 

Mais le plus intéressant c'est ce qui n'est rapporté par aucun informateur patenté !

Il s'agit d'une énième protubérance de la théologie de la libération (ou du peuple selon la version argentine). Et mieux encore par un jésuite urugayen, Juan Luis Segundo (1925-1996).

Son œuvre est immense. Nous donnerons seulement deux traits de sa littérature théologique pour situer notre explication.

 

 

 

En bon libérationniste, Segundo établit que « salut et libération sont associés à des actions décrites par les mêmes mots ,  libérer , créer des projets qui recouvrent le destin hors du monde «ultraterreno » et hors de l'histoire « ultrahistorico » de l'homme , de tous les hommes ». « Le salut, en tant que tel, inclut non seulement le « destin » éternel de tous les hommes mais il implique aussi la manifestation des projet « d'amour et de « solidarité », créés dans l'histoire par des hommes. Dieu de la même façon qu'il a agit avec Jésus, redonnera leur valeur définitive à tous ces efforts qui veulent soit libérer les hommes dans le besoin soit créer ce que Dieu à laisser incomplet dans l'univers . » ( texte de Fernando Verdugo S.J.).

Il résume cette disposition par, « la priorité de la liberté sur la priorité de la loi ».

 

 

 

Mais Juan Luis Segundo ne s'est pas contenté de cette invention théologique, il a aussi repensé les sacrements !

 

 

 

Dans Los Sacramentos, ( Montevideo, 1986), publiés d'abord en anglais aux Etats-Unis par les MaryKnoll, Segundo déclare que : «  Au dernier jour, quand Dieu verra tout ce que les hommes ont fait, il ne nous demanderas pas combien d'eucharisties tu as

célébrées ou reçu de communions, mais : «  As tu donné à manger à l'homme qui avait faim ? ». Parce que ne pas donner à manger à un homme et recevoir l'Eucharistie c'est la négation de l'Eucharistie même. ». (page 12).

 

 

 

Et encore :

 

 

 

« Pour saint Paul la foi ne signifie pas simplement un credo sinon un engagement libre pour le Règne qui est universel, et le jugement de Dieu va se fonder pour celui qui a donné à manger quand Il avait faim, quand il a accompagné celui qui était seul, infirme ou prisonnier, etc, sachant ou non que c 'était Lui qui était là ; et ceux-là son ceux qui vont posséder le Règne qui a été préparé pour les justes depuis le commencement du monde » .

 

 

 

Pour confirmer sa thèse il cite Rahner : « Dans l'ensemble pour l'humanité il y a un dénouement positif par la propre grâce toute puissante de Dieu » (En conjunto para la humanidad tiene un desenlace positivo por la propria gracia poderosa de Dios ».) ; (page 14-15 opus cit).

 

 

 

«  Je crois important de reconstruire une théologie des sacrements en accord avec ces éléments bibliques, parce que notre conception sacramentelle s'est trop séparée d'eux, et la grâce ne nous invite pas tant à recevoir les sacrements qu'à collaborer à ce travail qui est la construction du Règne » (page 18).

 

 

 

Deux remarques :

 

 

 

1 La Commission a une finalité immédiate qui complète les déclarations pontificales d'Astana.

 

 

 

2 Nous déplorons une foi encore l'ignorance insondable de l'épiscopat français pour tout ce qui concerne la théologie de la libération et du peuple face au raz de marée qui nous a submergé avec l'arrivée de François ! Il faut dire qu'avoir préféré « de même nature » à « consubstantiel » supposait déjà une rupture béante dans la connaissance de la théologie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



25/10/2022
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