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Le Cardinal Gerhard Müller a livré un entretien au magazine Cardinalis, que l’on peut consulter en ligne ici et soutenir là. Le thème : Le dernier pape. Extrait :

 

 

Les fidèles catholiques se demandent avec consternation comment il est possible que des voix officielles du Vatican fassent l’éloge sans mesure de l’ex-fasciste et doyen de l’athéisme italien Eugenio Scalfari, connu comme un ami proche du pape actuel, qu’il accuse de déclarations contraires à la foi. En même temps, ils se demandent pourquoi il y a un silence assourdissant sur l’emprisonnement du déjà vieux cardinal Zen et la persécution du cardinal Pell par une presse et un système judiciaire corrompus. Des temps apocalyptiques semblent être arrivés lorsque les persécuteurs communistes de l’Église à Pékin, les bellicistes pseudo-orthodoxes à Moscou et les idéologues avorteurs “bons catholiques” à Washington bénéficient de l’indulgence diplomatique du Vatican, tandis que des laïcs convaincus, des prêtres dévoués et des religieux pieux doivent subir des accusations répétées de rigorisme et de cléricalisme, de dogmatisme et de manque de jugement pour les besoins pastoraux. Comment est-il possible que des cardinaux s’interrogeant sur la validité de la Parole du Seigneur sur l’indissolubilité du mariage sacramentel selon l’Exhortation post-synodale Amoris laetitia (2016) n’aient pas été dignes de recevoir une réponse avant 2022, alors que des pontes LGBT sont promus aux plus hautes fonctions ? Comment peut-on accuser l’archevêque Cordileone de San Francisco de ne pas faire la distinction entre la politique et la pastorale lorsqu’il considère la digne réception de la Sainte Communion comme opposée à la propagation de l’infanticide prénatal gravement pécheur par la députée Nancy Pelosi, comme si la doctrine catholique de la grâce sanctifiante comme condition pour la réception digne et spirituellement fructueuse du Corps et du Sang du Christ (1 Cor 11:27ff) n’était que sur le papier ?

Dans le même temps, la majorité “synodale” des évêques allemands ainsi qu’un groupe hétéroclite de fonctionnaires laïcs (ZdK, Comité central des catholiques allemands) propagent des doctrines qui contredisent la foi catholique, que Rome ignore imprudemment aujourd’hui dans son zèle destructeur de l’Église, tout comme elle a autrefois ignoré le schisme de la “Réforme protestante” à ses débuts dans l’Allemagne du XVIe siècle. Aucune référence n’est faite à la contradiction risible des “Allemands synodaux” d’être l’avant-garde de l’Église universelle alors que, depuis 2008 et sous le mandat des présidents de la Conférence épiscopale allemande qui en sont responsables (Zollitsch, Marx, Bätzung), 2 700 000 catholiques ont officiellement tourné le dos à l’Église, que la fréquentation des messes dominicales est passée de 25 % à 5 % et que, en raison de l’échec total de la pastorale des vocations, les séminaires sont presque vides.

L’Église catholique sera-t-elle emportée dans l’abîme dévastateur de la sécularisation et finalement submergée par le sentiment nihiliste de la “mort de Dieu” ? Car si Dieu n’existe pas, alors plus rien n’a de sens et tout est permis. L'”Antéchrist” aurait-il déjà pris pied ? Les catholiques les plus fidèles sont-ils ébranlés par le déclin de l’Église dans l’Europe autrefois chrétienne ? Les protestants identifiaient autrefois le pape romain à l’Antéchrist, “celui qui se place contre et au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore, jusqu’à s’installer dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu” (2 Thess 4) “Il faut que tu saches ceci : dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles” (2 Tim 3:1). Même dans l’Église catholique, avec des doctrines de leur propre invention et une morale du n’importe quoi, ceux qui sont “des amoureux du plaisir plutôt que des amoureux de Dieu […] donnent le ton. C’est à ce groupe qu’appartiennent ceux qui entrent dans les maisons et séduisent les jeunes filles chargées de péchés, emportées par des passions de toute espèce” (2 Tim 4, 6) ?

Dans cette confusion doctrinale et morale, est-elle encore “l’Église du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité” (1 Tm 3, 15) ? La promesse de Jésus à Pierre que les portes de l’enfer n’auront pas raison de son Église (Mt 16, 18) est-elle encore valable en ces temps apocalyptiques, alors que le Fils de l’homme lui-même se demande à son retour s’il trouvera encore la foi sur la terre (Lc 18, 8) ? Le rocher de Pierre tient-il encore debout dans cette époque turbulente de nihilisme théologique et anthropologique du début du XXIe siècle ?

Est-ce que vient maintenant le “dernier pape” des dernières persécutions sévères de la Sainte Église romaine, qui, selon les “Prophéties de Malachie” (1995), s’appellera Pierre II ?  Il y est dit de lui : “Pierre le Romain, qui fera paître ses brebis dans de nombreuses tribulations ; quand elles seront passées, la ville aux sept collines sera détruite, et le juge qui inspire la terreur jugera son peuple. Finis“.

D’un point de vue anti-chrétien aussi bien que chrétien, deux visionnaires ont formulé une position opposée à cette figure du “dernier pape”. D’une part, l’apostat protestant évangélique Friedrich Nietzsche (1844-1900), qui avec la prophétie de la “mort de Dieu” met également le pape au chômage, et d’autre part le philosophe orthodoxe russe Vladimir S. Soloviev (1853-1900), qui croit en l’unité de tous les chrétiens sous la direction du pape romain, puisque l’évêque titulaire de Rome est le successeur de Pierre et que Jésus lui dit : Tu es Petrus.

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