Par Edward Pentin
L’Académie pontificale pour la vie a nommé sur sa liste de membres à part entière un économiste athée très influent qui soutient la légalisation de l’avortement et dont les opinions sur l’économie ont été en partie saluées par le pape François.
Mariana Mazzucato, qui enseigne l'économie de l'innovation et de la valeur publique à l'University College de Londres et est étroitement liée au Forum économique mondial, a été nommée samedi par l'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'académie, et Mgr. Renzo Pegoraro, son chancelier.
Mariée, mère de quatre enfants, Mazzucato est l'un des 14 nouveaux membres ordinaires nommés à l'académie. D'autres incluent le Congolais d'origine Jean Marie Okwo-Bele, ancien directeur du département de vaccination, vaccins et produits biologiques de l'Organisation mondiale de la santé (2004-2017) et aujourd'hui directeur du conseil d'administration de l'Institut international des vaccins ; Muslim Mosaad Helaly Saad Al-Din, professeur de jurisprudence islamique à l'Université Al-Azhar ; et le professeur Roberto Dell'Oro, ancien académicien correspondant et directeur de l'Institut de bioéthique de l'Université Loyola Marymount.
L'académie pontificale dirigée par Mgr Paglia a déjà suscité la controverse concernant le choix de ses membres. En 2017, il a nommé dans ses rangs un théologien pro-avortement et a choisi pour la première fois des membres non catholiques.
Mieux connue dans son domaine pour avoir préconisé une implication plus large de l'État auprès du secteur privé pour stimuler l'innovation, Mazzucato serait « admirée par Bill Gates », largement consultée par les gouvernements du monde entier, et a cherché à « sauver le capitalisme » en essayant, entre autres approches, pour le rendre plus inclusif socialement.
Elle n’a également pas caché ses sympathies pour le droit à l’avortement. En juin, après la décision de la Cour suprême des États-Unis d'annuler Roe v. Wade , Mazzucato a tweeté « tout va bien ! » en réponse aux propos de la commentatrice libérale Ana Kasparian, qui a ridiculisé les chrétiens pour avoir « dicté » comment elle devrait vivre sa vie en matière d’avortement et de contraception.
En 2016, Mazzucato a tweeté : « En tant qu'athée, je n'aurais jamais pensé que j'aimerais autant un pape. Quelle étoile ! » en référence à deux commentaires du pape – lorsqu'il a suggéré que Donald Trump n'était pas chrétien en 2016, et son discours un an plus tôt à l'ONU dans lequel il critiquait le système bancaire mondial, mettait en garde contre le changement climatique et défendait un « droit à l'environnement ». .»
Aux États-Unis, Mazzucato serait consultée par la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, DN.Y., et la sénatrice Elizabeth Warren, démocrate du Mass., tandis qu'en Europe, son approche de la politique publique sert de fondement aux 100 euros de l'Union européenne. milliard de dollars (98 milliards de dollars) de programme de recherche et d’innovation.
Entre 2015 et 2016, Mazzucato était membre du comité consultatif économique du Parti travailliste britannique, convoqué par les dirigeants travaillistes d'extrême gauche de l'époque, Jeremy Corbyn et John McDonnell. En 2017, elle a également conseillé le gouvernement conservateur du Royaume-Uni sur la politique industrielle, notamment en plaçant le Royaume-Uni à l'avant-garde de la révolution de l'IA et des données.
En 2013, elle a écrit son premier livre, The Entrepreneurial State: Debunking Public vs. Private Sector Myths , dans lequel elle défend le rôle du financement public dans les domaines de la biotechnologie, des produits pharmaceutiques et des technologies propres. Elle a également travaillé avec la NASA en fournissant une analyse sur la « économie » émergente dans l'espace.
En mars 2020, alors que l'urgence du COVID-19 commençait tout juste en Occident, le pape François a félicité Mazzucato pour son livre de 2018 La valeur de tout : créer et prendre dans l'économie mondiale , dans lequel l'économiste appelle les créateurs de richesse à redéfinir leurs priorités. « valeur » plutôt que « prix ». Le pape a déclaré qu’il pensait que sa vision de l’économie « pouvait aider à penser l’avenir ».
En réponse, Mazzucato a tweeté qu'elle était « profondément honorée » que le Pape ait lu son livre et qu'« il est d'accord » sur le fait que l'avenir « doit voir cette redéfinition des priorités ».
Le Vatican a déjà fait appel à Mazzucato : l’année dernière, elle était parmi les intervenants lors d’une conférence organisée par l’Académie pontificale des sciences sociales qui proposait le revenu de base universel, la politique verte et le « zéro-COVID » comme politiques viables. Les intervenants, dont beaucoup étaient diamétralement opposés à l’enseignement de l’Église catholique, ont expliqué comment nier « l’existence même » du virus COVID-19 et les « conséquences désastreuses » qui en ont suivi pourrait créer un précédent similaire pour une « dégradation climatique exacerbée, le crise migratoire, manque de solidarité intergénérationnelle et compétitivité accrue face à des ressources en diminution.
Mazzucato, qui est présidente du Conseil de l'Organisation mondiale de la santé sur l'économie de la santé pour tous et ancienne membre du Conseil de l'agenda mondial sur l'économie de l'innovation du Forum économique mondial, s'est exprimée sur le sujet : « Quelle responsabilité les dirigeants politiques ont-ils dans la guérison ? une Europe « patiente » ?
L'économiste italo-américain entretient des liens étroits avec le Forum économique mondial, une organisation internationale non gouvernementale et de lobbying financée par plusieurs des entreprises les plus riches du monde et qui organise une réunion annuelle avec des politiciens et d'autres décideurs influents à Davos, en Suisse.
Dans une récente interview qui fait partie d'un nouveau livre du fondateur du forum Klaus Schwab, Mazzucato a exprimé sa conviction que le secteur public a un rôle plus important à jouer en travaillant avec le secteur privé pour résoudre de nombreux problèmes auxquels la société est confrontée - un point de vue contraire à celui de la société. de nombreux défenseurs du libre marché plaident pour une moindre ingérence du gouvernement.
Le Register a demandé à l'académie ses commentaires sur la nomination compte tenu des opinions de Mazzucato, mais il n'avait pas répondu au moment de mettre sous presse.
La nomination de Mazzucato intervient avant la prochaine assemblée de l'académie, prévue du 20 au 22 février 2023, sur le thème « Converger vers la personne : les technologies émergentes pour le bien commun ».
L’académie a déclaré que le sujet était « d’une grande pertinence » étant donné la manière dont le monde « change profondément sous nos yeux, un monde où une réflexion éthique qui s’adresse aux femmes et aux hommes en quête de sens et d’espoir pour leur vie est plus que jamais nécessaire. »
ont déclaré Mgr Paglia et Mgr. Pegoraro, "En ce sens, il est important que l'Académie pontificale pour la vie comprenne des femmes et des hommes experts dans diverses disciplines et issus de différents horizons, pour un dialogue interdisciplinaire, interculturel et interreligieux constant et fructueux".