Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Un exemple de faiblesse systémique permanente : de Comenius à Noursultan

 

 

Préparation au Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles

 

 

 

 

 

L'information papillonnante – INFOPAPI – continue ses petites histoires sans même se rendre compte de ce qu'il se passe dans l'Eglise catholique. Il nous a semblé logique de considérer le panorama catholique, l'une de ces religions mondiales et traditionnelles, à la veille d'un congrès aussi universel que celui qui va se tenir non pas à Astana mais à Noursultan, nouveau nom de la capitale, choisi par le président de ce pays.

 

 

1 Silence au pré-conclave sur le sort du cardinal Zen qui sera prochainement jugé par un tribunal de la Chine Communiste. Silence des cinq cardinaux français également.

 

 

2 On se lamente sur les persécutions anti-catholiques et on oublie la persécution de Ortega au Nicaragua. L'épiscopat français n'a rien dit. Famille Chrétienne a fait deux tiers de colonne pour nous dire qu'un évêque était placé en résidence surveillée, Mgr Rolando Alvarez. La lecture des agences catholiques latino américaines aurait permis d'informer le lecteur : cet évêque et plusieurs prêtres sont séquestrés, incomunicados … comme les pères jésuites qui n'ont pas voulu se soumettre aux ordres de la Compagnie en 1986 lors de la première dictature de Ortega.

 

 

3 Rien sur la liquidation de l'Ordre de Malte, rien sur la transformation canonique de l'Opus Dei. Ces deux entités ne pouvaient pas entrer dans la nouvelle Eglise synodalisée !

 

 

4 Rien sur la nouvelle liturgie amazonienne. Et ses auteurs jésuites ! Un seul petit cri pour dire que la messe traditionnelle n'a droit à rien comme si c'était une surprise.

 

 

5 Rien sur l'évêque Lafont, félicité en son temps par Mandela ; Mitterrand lui avait payé son billet pour aller aux funérailles de son laudateur en Afrique du Sud.

 

 

Résumons : la maladie de l'épiscopat est la faiblesse systémique.

 

 

Il faut que cette expression soit reprise partout. Elle a été inventée par M. l'abbé Barthe. Un prêtre de son temps qui sait parler aux évêques qui ont oublié l'évangile : « Si le sel s'affadit avec quoi le salera-t-on ? ».

 

 

 

 

LES ANCÊTRES du CONGRES de NOURSULTAN

 

 

Malgré les hérésies, on peut dire que la Chrétienté a subsisté jusqu'à Luther . La nouvelle religion qui prétendait instaurer une nouvelle universalité a engendré un monstre aux mille têtes qui ne cesse de prospérer.

Cette conséquence inéluctable a bien embarrassé Comenius (1592-1670) qui est sans doute, à l'ère moderne, l'inventeur d'un nouvel universalisme prisé encore aujourd'hui dans les loges maçonniques et à l'UNESCO. Calviniste il a voulu inspiré un mode de formation intellectuelle propre à unir les religions :

 

 

L’appel universaliste de Comenius

 

« Ce n’est pas un seul d’entre vous que j’appelle pour être juge ni un nombre limité, ni une multitude non plus ; je vous appelle au contraire tous à la fois à former un tribunal ; ce n’est pas la sentence de plusieurs d’entre vous que j’attends, c’est la sentence de tous… Et si je vous appelle en nombre illimité, ce n’est pas pour vous faire décider du sort d’un seul homme, mais du salut du monde entier ; je ne vous mène pas devant l’autel d’une divinité fictive, mais devant la face du vrai Dieu vivant … qui n’est pas le roi des guerres et des meurtres, mais de la paix et de la vie, et qui vous a comblés de ses présents pour vous confier la direction des affaires humaines … Disons ouvertement que les erreurs ne naissent que de l’ignorance ; il faut qu’elles s’effacent à la paisible lumière de la vérité sans voile. Il faut que les sectes, nées de la discorde et nourries dans leur croissance et dans leur affermissement de la même source, se dissolvent sous l’action de la douce chaleur de l’amour et revêtissent des formes nouvelles ; c’est pour elles le seul chemin à prendre. Ce ne sont pas les ténèbres qui chassent les ténèbres; une opinion ne cède pas sa place à une autre opinion, une secte ne disparaît pas pour faire régner une autre secte ; où il y a de la haine, on ne peut guère y remédier par de la haine, car le double mal attire plutôt de l’endurcissement des deux côtés… Par conséquent, comme ce n’est pas aux batailles que nous voulons inviter les hommes, mais à la contemplation et à l’union… il est juste que nous en donnions l’exemple en prenant soin de commencer à un endroit où il n’y a point de différence d’opinion qui nous divise, nous rendant suspects les uns aux autres. Nous allons procéder lentement et par degrés, en évitant tout ce qui pourrait offenser ; on va s’y prendre de manière à faire participer à nos efforts et à leur continuation sans aucun obstacle les Juifs, les Turcs, les païens et à plus forte raison nous autres chrétiens qui aurons d’abord à expliquer nos points de vue les uns aux autres. Que chacun de nous atteigne à ce point où il sentira les rayons de la lumière briller et l’enceinte de la vérité se fermer autour de lui de manière qu’il ne puisse ni facilement reculer, par peur de se couvrir de honte, ni faire un pas en avant qui lui fasse espérer plus de lumière ! Qu’il se mette donc à se réjouir en Dieu en se voyant uni à tous les autres dans la vérité et dans l’Harmonie commune !… Nous désirons que le furieux Mars, qui a dépeuplé le monde chrétien, meure et périsse et que tous les peuples forment un seul troupeau couchant tranquillement au même pâturage. Nous voulons que les peuples forgent de leurs glaives des hoyaux et de leurs lances des serpes ; nous désirons qu’une nation ne tire plus l’épée contre une autre et que l’on n’apprenne plus la guerre. Quelle autre chose serait à désirer sinon une harpe qui remplirait de douceur les esprits des hommes, jusqu’alors féroces ? Une telle harpe une fois inventée, que pourrions-nous vouloir sinon nous mettre au milieu des autres : et éveiller ses tendres sons? Or, notre doux Père nous a déjà fait connaître la harpe de la panharmonie, destinée à remplir le monde de ses doux sons. Si nous ne saisissons pas l’occasion de lever la main, de prendre la harpe, de l’accorder, de la touche pour modérer par sa musique suave les esprits furieux de ceux qui écoutent, nous serons des ingrats et nous mériterons d’être punis pour avoir méprisé le don de Dieu. »

 

Il faudrait présenter l'universalisme de la Révolution française et son extension coloniale sous Jules Ferry. ...

 

Une nouvelle comète est apparue en 1893 avec la fondation du Parlement mondial des religions dont le premier congrès s'est tenu à Chicago sous les auspices de Swami Vivekananda. Son nom originel est Narendranath Datta. Il est né à Calcutta le 12 janvier 1863. Installé aux Etats Unis, il a été le promoteur du Vedantisme.

 

 

Manifeste humaniste 1933

 

 

Aujourd'hui, la compréhension plus large que l'homme a de l'univers, ses réalisations scientifiques et son appréciation plus profonde de la fraternité ont créé une situation qui exige une nouvelle déclaration des moyens et des buts de la religion. Une telle religion vitale, intrépide et franche, capable de fournir des objectifs sociaux et des satisfactions personnelles adéquats, peut apparaître à beaucoup de gens comme une rupture complète avec le passé. Bien que cette époque ait une dette énorme envers les religions traditionnelles, il n'en est pas moins évident que toute religion qui peut espérer être une force de synthèse et dynamique pour aujourd'hui doit être façonnée pour les besoins de cette époque. Établir une telle religion est une nécessité majeure du présent. C'est une responsabilité qui repose sur cette génération. Nous affirmons donc ce qui suit :

 

 

PREMIER : Les humanistes religieux considèrent l'univers comme existant par lui-même et non créé.

DEUXIÈMEMENT : L'humanisme considère que l'homme fait partie de la nature et qu'il a émergé à la suite d'un processus continu.

TROISIÈME : Détenant une vision organique de la vie, les humanistes trouvent que le dualisme traditionnel de l'esprit et du corps doit être rejeté.

QUATRIEME : L'humanisme reconnaît que la culture religieuse et la civilisation de l'homme, telles qu'elles sont clairement décrites par l'anthropologie et l'histoire, sont le produit d'un développement graduel dû à son interaction avec son environnement naturel et avec son héritage social. L'individu né dans une culture particulière est largement façonné par cette culture.

CINQUIEME : L'humanisme affirme que la nature de l'univers dépeinte par la science moderne rend inacceptable toute garantie surnaturelle ou cosmique des valeurs humaines. De toute évidence, l'humanisme ne nie pas la possibilité de réalités encore inconnues, mais il insiste sur le fait que la façon de déterminer l'existence et la valeur de toutes les réalités passe par une enquête intelligente et par l'évaluation de leurs relations avec les besoins humains. La religion doit formuler ses espoirs et ses projets à la lumière de l'esprit et de la méthode scientifiques.

SIXIÈME : Nous sommes convaincus que le temps est révolu pour le théisme, le déisme, le modernisme et les diverses variétés de "nouvelle pensée".

SEPTIÈME : La religion consiste en ces actions, buts et expériences qui sont humainement significatifs. Rien d'humain n'est étranger au religieux. Cela comprend le travail, l'art, la science, la philosophie, l'amour, l'amitié, les loisirs - tout ce qui, à son degré, exprime une vie humaine intelligemment satisfaisante. La distinction entre le sacré et le profane ne peut plus être maintenue.

HUITIÈME : L'humanisme religieux considère la pleine réalisation de la personnalité humaine comme la fin de la vie de l'homme et cherche son développement et son accomplissement dans l'ici et maintenant. C'est l'explication de la passion sociale de l'humaniste.

NEUVIEME : A la place des anciennes attitudes impliquées dans le culte et la prière, l'humaniste trouve ses émotions religieuses exprimées dans un sens aigu de la vie personnelle et dans un effort coopératif pour promouvoir le bien-être social.

DIXIÈME : Il s'ensuit qu'il n'y aura pas d'émotions et d'attitudes uniquement religieuses du genre jusqu'ici associées à la croyance au surnaturel.

ONZIÈME : L'homme apprendra à affronter les crises de la vie en fonction de sa connaissance de leur naturel et de leur probabilité. Les attitudes raisonnables et viriles seront encouragées par l'éducation et soutenues par la coutume. Nous supposons que l'humanisme empruntera la voie de l'hygiène sociale et mentale et découragera les espoirs sentimentaux et irréels et les vœux pieux.

DOUZIÈME : Convaincus que la religion doit travailler de plus en plus à la joie de vivre, les humanistes religieux visent à favoriser la créativité chez l'homme et à encourager les réalisations qui ajoutent aux satisfactions de la vie.

TREIZIÈME : L'humanisme religieux soutient que toutes les associations et institutions existent pour l'épanouissement de la vie humaine. L'évaluation intelligente, la transformation, le contrôle et la direction de ces associations et institutions en vue de l'amélioration de la vie humaine est le but et le programme de l'humanisme. Certes, les institutions religieuses, leurs formes rituelles, leurs méthodes ecclésiastiques et leurs activités communautaires doivent être reconstituées aussi rapidement que l'expérience le permet, pour fonctionner efficacement dans le monde moderne.

QUATORZIÈME : Les humanistes sont fermement convaincus que la société actuelle d'acquisition et de profit s'est révélée inadéquate et qu'un changement radical dans les méthodes, les contrôles et les motivations doit être institué. Un ordre économique socialisé et coopératif doit être établi afin que la répartition équitable des moyens de vie soit possible. Le but de l'humanisme est une société libre et universelle dans laquelle les gens coopèrent volontairement et intelligemment pour le bien commun. Les humanistes exigent une vie partagée dans un monde partagé.

QUINZIEME ET DERNIER : Nous affirmons que l'humanisme : (a) affirmera la vie plutôt que de la nier ; (b) chercher à découvrir les possibilités de la vie, et non les fuir ; et (c) s'efforcer d'établir les conditions d'une vie satisfaisante pour tous, et pas seulement pour quelques-uns. C'est par ce moral et cette intention positifs que l'humanisme sera guidé, et de cette perspective et de cet alignement découleront les techniques et les efforts de l'humanisme.

Ainsi tiennent les thèses de l'humanisme religieux. Bien que nous considérions que les formes et les idées religieuses de nos pères ne sont plus adéquates, la quête de la vie bonne reste la tâche centrale de l'humanité. L'homme prend enfin conscience qu'il est seul responsable de la réalisation du monde de ses rêves, qu'il a en lui le pouvoir de le réaliser. Il doit mettre l'intelligence et la volonté à la tâche.

 

 

 

D'autres congrès du même genre se sont tenus jusqu'au premier Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles du 23 au 24 septembre 2003. ( le Parlement des Religions a encore tenu une assemblée à Melbourne en décembre 2009 avec la participation du Dalaï Lama et de Hans Küng, expert au concile Vatican II.)

 

 

La déclaration suivante (de la première rencontre d'Astana) figure sur le site officiel du Vatican. Le cardinal Josef Tomko, présidait le délégation du Saint Siège.

 

 

DÉCLARATION FINALE

DE LA RENCONTRE INTERRELIGIEUSE

D'ASTANA (KAZAKHSTAN)

23-24 september 2003   

 

NOUS, participants au premier "Congress of Leaders of World and Traditional Religions", qui s'est tenu les 23 et 24 septembre 2003 à Astana, capitale de la République du Kazakhstan,

Reconnaissant le droit de toute personne humaine d'être librement convaincue et de librement choisir, exprimer et pratiquer sa religion,

Considérant le dialogue interreligieux comme l'un des instruments les plus importants pour assurer la paix et l'harmonie entre les peuples et les nations,

Encourageant les efforts des Nations unies, et des autres organisations internationales  et régionales importantes, ainsi que les gouvernements, les sociétés civiles et les organisations non gouvernementales dans la promotion du dialogue entre les civilisations,

Confirmant l'importance de la religion pour le bien-être de toute l'humanité,

Condamnant la sous-représentation des religions et l'utilisation erronnée des différences entre les religions comme moyen de poursuivre des buts égoïstes, déstabilisants et violents, Conscients

Du recul du sens du respect de la sainteté de la vie humaine et de la dignité de toute personne humaine,

Des sérieuses difficultés posées à la stabilité, à l'échelle mondiale, par la pauvreté, la faim, l'illétrisme, la maladie, l'immoralité et le manque d'accès à l'eau potable et à la santé,

Du recours à l'oppression, à la cruauté, à la violence comme principaux instruments dans la résolution des conflits,

De la crise écologique où se trouve le monde, et de ses graves conséquences pour les générations présentes et futures,

DECLARONS: 

Que la défense des valeurs de la tolérance, de la vérité, de la justice et de l'amour doivent être le but de tout enseignement religieux,

Que l'extrémisme, le terrorisme et toutes formes de violences au nom de la religion n'ont rien à voir avec la signification authentique de la religion, mais constituent une menace à la vie humaine et doivent par conséquent être condamnés,

Puissent nos engagements être bénis, et que soient accordées aux peuples du monde la justice, la paix et la prospérité,

Que la diversité des croyances et des pratiques religieuses ne devrait pas conduire à la méfiance, à la discrimination et à l'humiliation mutuelles, mais à l'acceptation réciproque et à l'harmonie en  soulignant les caractéristiques distinctes de chaque religion et de chaque culture,

Que les religions doivent aspirer à une plus large coopération, en reconnaissant la tolérance et l'acceptation mutelles comme des instruments essentiels au service de la coexistence pacifique entre tous les peuples,

Que les programmes d'éducation et les moyens de communication sociale devraient être des instruments essentiels au service de la promotion d'attitudes positives vis-à-vis des religions et des cultures,

Que le dialogue interreligieux est l'un des moyens-clés du développement social et de la promotion du bien-être de tous les peuples, en promouvant la tolérance, la compréhension mutuelle et l'harmonie entre les différentes cultures et religions, et en oeuvrant pour mettre fin aux conflits et à la violence,

Que la famille humaine tout entière doit être encouragée à vaincre la haine, l'inimitié, l'intolérance et la xénophobie,

Nous devons renforcer notre coopération dans la promotion des valeurs spirituelles et de la culture du dialogue, dans le but d'assurer la paix pour ce nouveau millénaire.

Nous sommes prêts à faire tous les efforts possibles afin de ne pas permettre l'utilisation des différences religieuses comme un instrument de haine et de discorde, afin de sauver l'humanité d'un conflit à l'échelle mondiale entre les religions et les cultures,

Nous attendons avec impatience des actions communes afin d'assurer la paix et le progrès à l'humanité et de renforcer la stabilité des sociétés qui est la base d'un monde harmonieux pour l'avenir,

Nous remercions la République du Kazakhstan et Son Excellence Monsieur le Président Nursultan Nazarbayev d'avoir organisé et accueilli ce Congrès,

Puissent nos engagements être bénis, et que soient accordées aux peuples du monde la justice, la paix et la prospérité.

Résolution du premier "Congress of World and Traditional National Religions"

Les participants au premier "Congress of World and Traditional National Religions", qui s'est tenu les 23 et 24 septembre à Astana, capitale de la République du Kazakhstan,

Considérant l'échange fructueux des points de vue sur le rôle des religions dans la promotion de la paix et de l'harmonie dans le monde,

Exprimant une compréhension commune sur la nécessité de poursuivre le dialogue constructif entre les représentants des religions du monde: 

ont pris la RÉSOLUTION : 

- De réunir le Congrès au moins une fois tous les trois ans;

- D'approuver le titre suivant pour le Congrès:  "Congress of Leaders of World and Traditional Religions";

- De demander à la République du Kazakhstan, en tant qu'initiateur du Congrès de coordonner tous les aspects concernant l'établissement du Secrétariat;

- De réunir le deuxième Congrès à Astana, en République du Kazakhstan.

 

 

 

 

 

A suivre.... et à transmettre à votre évêque qui ne sait rien sur ces sujets. Si un lecteur à trouver quelque chose sur le site de la CEF merci de me communiquer.

 



09/09/2022
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