Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Versailles : Aux sources du renouveau de l'Eglise

 

 

 

 

 

RENOUVEAU OU ENFUMAGE

 

 

La sœur Agnès Desmazières a donné une conférence de Carême à l'Eglise Saint Louis de Versailles le dimanche 3 avril 2022.

 

Elle est Maître de Conférences au Centre de Sèvres maison des jésuites de Paris. Elle a un doctorat en histoire et civilisation : « Histoire transculturelle de la réception catholique de la psychanalyse : les congrès catholiques internationaux de psychologie ». Et bien d'autres titres universitaires...elle intervient sur des sujets tels que : L'Eglise du pape François ; le dialogue dans un monde pluraliste ; ou encore , Pour une pratique dialogale de la théologie.

La conférence de Versailles a été reproduite in extenso sur le site d'information catholique, ZENIT. Elle comprend trois parties, sous le titre : Aux sources du renouveau de l'Eglise. 

 

Cette conférence est destinée à conscientiser un public libéral conservateur et sûr de lui. Elle s'adresse à une catégorie de personnes marquée par ce que M. l'abbé Barthe appelle la psychologie catho-libérale. Par habitude elle admet tout pour ne pas se poser de question et continuer à vivre sans souci du quotidien ou des institutions qui assurent sa survie. Nous n'avons lu aucune critique de cette conférence. Rien qui laisserait supposer que l'on est ,en fait, en présence d'une parole qui hypnotise l'auditeur.

 

Cette sœur, xavière, (jésuite), m'a immédiatement fait penser à Philaminte, la femme savante de Molière :

« Je n'ai rien fait en vers ; mais j'ai lieu d'espérer

Que je pourrai bientôt vous monter, en amie,

Huit chapitres du plan de notre académie.

Platon s'est au projet simplement arrêté,

Quand de sa république il a fait le traité.

Mais à l'effet entier je veux pousser l'idée

Que j'ai sur le papier en prose accommodée ».

(Les femmes savantes, acte 2 scène 3.)

 

 

Agnès est assurément une femme savante et elle apparaît comme pouvant disserter de tout.

 

Elle introduit sa conférence par une citation du prophète Isaïe : «  Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne le voyez-vous pas ? » (Is 43,19). Au chapitre VII , Isaïe a annoncé qu une vierge enfanterait et ensuite il console les juifs en exil à Babylone en leur promettant le retour à Jérusalem. Certes il y a changement ! Mais après l'Incarnation et la fondation de l'Eglise, le changement prôné est-il de même nature que celui du retour d'exil du peuple juif de Babylone à Jérusalem?

 

« Le renouveau est inhérent à l'Eglise : pour être pleinement elle même, l'Eglise est appelée à constamment se renouveler : cela fait partie de sa dynamique propre ».

Soeur Agnès cite Lumen gentium pour bien convaincre son auditoire. Si elle avait réflléchi elle aurait dû s'extasier, dire et proclamer que l'Eglise fondée par le Christ avait en elle un principe de renouvellement inouï puisque après deux mille ans elle est la seule institution subsistante. Evidemment ce genre d'apologétique est pour les simples pas pour les savants … mais pour elle, le principe du renouvellement est ailleurs !!!

Le Christ n'a-t-il assuré son assistance à l'Eglise jusqu'à la fin des siècles ? La dynamique propre de l'Eglise c'est le Christ !

 

Elle annonce les trois guides de sa réflexion : Vatican II, et deux docteurs de l'Eglise saint Irénée de Lyon, et sainte Catherine de Sienne. Pour faire moderne elle omet la mention de sainteté reconnue officiellement ! La reconnaissance de la sainteté ne fait plus partie de la dynamique propre de l'Eglise ????

 

 

*************

 

 

La lecture de la conférence produit un effet « hypnotisant ». En six pages on trouve :

 

11 fois le mot renouveau

9 fois le verbe renouveler (conjuguer ou non)

13 fois le mot renouvellement

10 fois le mot nouveau

3 fois le mot nouveauté.

 

Elle écrit aussi :

« Dans le contexte du Synode sur la synodalité, l'on parle fréquemment de l'Eglise « en chemin ». Cette idée est beaucoup plus ancienne : le père de l'Eglise, Jean Chrysostome, écrivait que « Eglise et synode sont synonymes » (Explicatio in psalmos 149 ; discours du pape françois du 17 octobre 2015 ) »...

 

Le problème est que le pape a bien prononcé cette phrase : mais si l'on se reporte au texte de Saint Jean Chrysostome donné dans la traduction de la collection de la bibliothèque monastique, il n'y a pas trace de cette identification.

 

Les derniers psaumes sont des psaumes de louanges que saint J.C. commente ainsi :   « Que sa louange retentissent dans l'assemblée des saints. Ces paroles renferment encore un autre enseignement. Elles montre la nécessité des louanges unies à d'autres louanges, des hymnes, s'élevant d'un choeur qui forme un concert. L'Eglise en effet , c'est un corps où tout se tient. C'est une assemblée ».

 

Le mot grec qui signifie assemblée est utilisé « techniquement » pour certaines assemblées ecclésiastiques sous la forme « synode ».

 

Pourquoi ne pas citer le Concile de Trente qui fait obligation aux évêques de tenir un synode annuel ! Oui, je sais il y a les bons synodes et les mauvais synodes !

Nous ne sommes pas surpris de ce « glissement » de sens de la part du pape car il l'a pratiqué de belle manière avec les citations qu'il a faites de L'univers religieux de Dostoïevski de Romano Guardini . (Voir notre livre à paraître :  François premier la conquête du pouvoir.)

On lit également dans le texte de la conférence  : «  Le temps est supérieur à l'espace », comme le dit le pape François ». La théologienne Desmazières ignore, comme toute la Compagnie de Jésus et ses affidés qu'il s'agit là d'un emprunt pontifical à la méthode d'organisation du parti justicialiste du général Juan Domingo Peron que le pape cite depuis 1974 ! (voir le détail chapitre IX de notre livre à paraître.)

 

La conférence d'Agnès revêt un ton qui n'est pas à proprement parler de l'arrogance mais plutôt un genre de matraquage idéologique et médiatique à partir de similitude verbale qu'elle transpose des début évangéliques à notre temps.

 

 

Agnès et Saint Irénée

 

 

La relation d'Agnès avec Irénée est spéciale ! Elle donne 11 citations tirées de la somme « Contre les Hérésies ».

 

Agnès dit :  « Irénée considère que la venue du Christ en ce monde inaugure les « temps nouveaux », le « maintenant » de l'Eglise. Ces « temps nouveaux » coïncident avec l' « année de grâce », annoncée par la prophétie d'Is 61, et dont Jésus annonce la réalisation dans la synagogue de Nazareth (Lc 4,16-27). L'année de grâce » est celle du don de l'Esprit, qui assiste l'Eglise de manière constante. Nous sommes invités à contempler les temps que nous vivons à cette lumière : en dépit de toutes les « tribulations » traversées, nous pouvons être confiants que nous vivons une « année de grâce ». La « nouveauté » de ces « temps nouveaux » est tout à la fois la « nouveauté » du Christ et celle de son Esprit qui renouvelle les hommes « en les faisant passer de leur vétusté à la nouveauté du Christ » ( Contre les hérésies III- 17,1).

(vétusté= appartenance à l'Ancien Testament)

 

 

Voyons maintenant ce qu'écrit saint Irénée 17, 1.

 

 

« En revanche, ils (les apôtres) ont dit ce qui était, à savoir que l'Esprit de Dieu descendit sur lui comme une colombe. C'est lui l'Esprit dont Isaïe avait dit : «  Et l'Esprit de Dieu reposera sur lui », comme nous l'avons expliqué déjà ; et encore : «  l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint. »  C'est lui l'Esprit dont le Seigneur disait : «  Car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit de votre père qui parlera en vous. » De même encore, lorsqu'il donnait à ces disciples le pouvoir de faire renaître les hommes à Dieu, il leur disait : «  Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Cet Esprit , en effet il avait promis de le répandre dans les derniers temps sur ses serviteurs et sur ses servantes afin qu'ils prophétisent . Et c'est pourquoi cet Esprit est descendu sur le fils de Dieu devenu Fils de l'homme : par là, avec lui, il s'accoutumait à habiter dans le genre humain, à reposer sur les hommes, à résider dans l'ouvrage modelé par Dieu : il réalisait en eux la volonté du Père et les renouvelait en les faisant passer de leur vétusté à la nouveauté du Christ ».

 

 

Tel est l'enseignement de Saint Irénée ! Rien à voir avec le renouvellement des structures !

 

 

Les 679 pages d'Irénée de Lyon n'ont rien à voir avec l'interprétation libérationniste d'Agnès qui déclare : «  L'on parle de la présence de « structures de péché » dans la société, l'on peut aussi se demander s'il n'y a pas des « structures de péché » à l'oeuvre dans l'Eglise ». (voir sur ce blog ce que nous avons publié sur le rapport Sauvé ; et la revendication des théologies du peuple et de la libération pour éliminer les structures de l'Eglise héritées du constantinisme et du Concile de Trente ).

 

L'appel au témoignage de sainte Catherine de Sienne aurait dû maintenir Agnès dans un discours plus circonspect.

«  Le renouveau de l'Eglise est donc aussi un renouveau de ses structures pour qu'elles rendent davantage témoignage du salut accompli en Christ ».

 

« Le chemin de salut , initié depuis la création, est, comme en témoigne l'appel reçu par Abraham à quitter Ur, un chemin dans la foi et qui implique une croissance et un approfondissement : Dieu se révèle peu à peu. La croissance dans la foi se réalise dans un chemin, elle nécessite du temps et se réalise dans un peuple ».

 

Agnès devrait lire : « Et l'Eglise s'est faite peuple ; Ecclésiologenèse : L'Eglise qui naît de la foi du peuple » de Leonardo Boff.

 

Est-il d'ailleurs utile de préciser que le premier théologien que cite Agnès est Bernard Häring : Tome I Théologie morale générale... ; cf Agnès Desmazières, «  Dialogue , corresponsabilité et conversion de l'Eglise : Jalons pour une morale ecclésiale à partir de Bernard Häring « , NRT 144 (2022), 216-231.

 

 

Voici un biographie de B. Häring par un de ses amis. Häring a été un adversaire acharné de Humanae Vitae.

 

 

Bernard Häring : un théologien moral dont l'âme correspondait à son érudition

Par CHARLES E. CURRAN

 

Rédemptoriste allemand Fr. Bernard Häring, le plus grand théologien moral catholique du XXe siècle et l'un des principaux défenseurs de la réforme de l'Église avant, pendant et après le Concile Vatican II, est décédé au monastère rédemptoriste de Gars-am-Inn, en Allemagne, le 3 juillet. Il avait 85 ans et était en retraite active à Gars depuis 1986.

Häring était un prêtre infirmier dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a publié un ouvrage révolutionnaire de théologie morale, La loi du Christ , traduit dans plus d'une douzaine de langues. Professeur de théologie morale à l'Académie Alfonsienne de Rome de 1950 à 1986, il fut l'un des péritus les plus influents de Vatican II. Il était également un infatigable missionnaire globe-trotter pour la spiritualité chrétienne et le renouveau de l'Église et un farouche opposant au légalisme et à l'hypocrisie dans l'Église.

Les faits objectifs de la vie de Häring ne peuvent jamais saisir l'esprit de la personne. D'autre part, en réfléchissant sur la vie et la contribution de Häring, je dois admettre mes propres sympathies et préjugés. Häring a été pour moi un enseignant, un mentor, un directeur spirituel, un ami et un soutien.

Je l'ai rencontré pour la première fois en 1959, enseignant la théologie morale à l'Académie Alfonsienne de Rome. Son approche a radicalement changé ma façon de penser. J'ai contribué à l'amener aux États-Unis pour la première fois, en 1963. Plus tard, il a passé plusieurs mois chaque année à enseigner et à donner des retraites aux États-Unis. Il était un rempart de soutien pour moi dans mes propres luttes avec le Vatican. Je remercie Dieu pour son exemple, sa force, ses conseils et ses encouragements.

Qu'est-ce qui a fait de Häring la personne qu'il était ? Qu'est-ce qui explique sa vie et son œuvre ? Comme tous les chrétiens, il devait répondre à la question évangélique de Jésus : « Qui dites-vous que je suis ? La réponse de Häring en dit long sur lui. "Jésus est pour moi Fils de l'homme, ce qui signifie avant tout qu'il est "l'un de nous". Il est le Fils de Dieu, l'offrande et l'assentiment insurpassables du Père pour nous. Il est le prophète, le démasqueur non violent mais aussi puissant de toutes les fausses images de Dieu, de toute falsification religieuse, l'adorateur parfait en esprit et en vérité." Cet engagement fondamental et cette foi nous aident à comprendre Häring le théologien moral, le réformateur de l'église et la personne chrétienne profondément spirituelle.

Son 1954 La loi du Christ proposait une théologie morale biblique, liturgique, christologique et centrée sur la vie. Il a été le pionnier d'une nouvelle approche de la théologie morale qui s'opposait à la méthode des manuels avec leur souci de former des confesseurs au sacrement de pénitence en apprenant à distinguer ce qui est péché et les degrés de péché.

La théologie morale de Häring était basée sur l'alliance - la bonne nouvelle du don d'amour de Dieu pour nous et notre réponse reconnaissante. Les chrétiens sont appelés à croître et à se convertir continuellement dans leur vie morale et dans leurs multiples relations avec Dieu, le prochain, le monde et soi-même. Il s'est fermement opposé à tout légalisme qui ferait de Dieu un contrôleur plutôt qu'un sauveur gracieux.

Deux développements significatifs se produisirent dans sa théologie morale. Le premier Häring, comme l'indique le titre de La loi du Christ , considérait encore la loi comme le modèle principal de la vie chrétienne. Mais en 1978, sa nouvelle théologie morale en trois volumes, écrite cette fois en anglais, s'intitulait Libres et Fidèles en Christ , ce qui indique le passage à un modèle plus relationnel de la vie morale et le rejet d'un modèle légal.

Le deuxième développement impliquait une insistance croissante sur le pouvoir de guérison de la non-violence. Häring était vraiment une personne de paix qui défendait souvent sa position avec franchise et force, mais ses manières étaient toujours non violentes. Même parmi les nations, le dernier Häring a souligné la nécessité de la non-violence, bien qu'il n'ait pas totalement exclu tout recours à la force.

Certains ont critiqué la théologie morale de Häring pour son manque de rigueur scientifique et son style souvent homilétique. Il y a du vrai dans ces critiques. Häring n'a jamais été avant tout un universitaire écrivant des tomes savants à la recherche de promotions et d'acclamations académiques. Il a écrit pour l'église et les gens de l'église. Cependant, son travail est issu d'une intelligence profonde et créative qui a contribué à remodeler toute la discipline de la théologie morale catholique à l'ère post-conciliaire. Dans ses divers écrits, il a également montré une large connaissance non seulement de la théologie et de l'Écriture, mais aussi de la sociologie, de la psychologie et de la médecine.

Le Rédemptoriste allemand était un auteur prolifique, écrivant environ 90 volumes sur la théologie morale, la spiritualité et la réforme de l'Église. De plus, il était un conférencier infatigable, allant partout dans le monde pour donner des conférences, des conférences et des retraites. Häring parlait couramment l'allemand, le français, l'italien, l'anglais, l'espagnol, le portugais et le polonais et a même appris le russe pendant la guerre. Il a beaucoup voyagé et donné de nombreuses conférences en Europe, en Afrique, en Asie et aux États-Unis.

Bien avant que Vatican II ne la popularise, il s'est engagé dans le dialogue œcuménique. Pendant la guerre, il a défié les ordres militaires et a exercé son ministère de prêtre non seulement auprès des catholiques mais aussi des protestants. Sur le front russe, il a baptisé de nombreux enfants orthodoxes au milieu de la sauvagerie de la guerre. Sa thèse de doctorat, "Le Saint et le Bien", faite à Tübingen, en Allemagne, en 1947, a montré sa familiarité avec de nombreux penseurs protestants. Après le concile, il a été professeur invité pendant un semestre dans trois institutions non catholiques ici aux États-Unis : Brown University, Yale Divinity School et Union Theological Seminary.

En tant que réformateur de l'Église, Häring a joué un rôle important dans Vatican II. Le pape Jean XXIII a écrit une lettre louant et remerciant Häring pour sa loi du Christ . Dans son journal, le pape Jean a mentionné qu'il avait lu avec une grande joie et un accord complet le livre de Häring sur ce qu'il espérait que le concile ferait. Le pape Paul VI , dans sa première année en tant que pape, a invité Häring à lui donner la retraite annuelle ainsi qu'à la curie romaine et l'a encouragé à parler franchement et sans crainte.

Häring a également contribué aux documents du conseil. Il a siégé aux commissions préconciliaire et conciliaire et a été le secrétaire du comité éditorial qui a rédigé la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde moderne. Le cardinal Fernando Cento, coprésident de la commission mixte chargée de ce document, a publiquement qualifié Häring de « quasi-père de Gaudium et Spes ».

Häring s'est constamment opposé au légalisme et à la falsification religieuse partout où il les a trouvés. Au cours du concile, il s'adressa fréquemment à des groupes d'évêques et à la presse. Son honnêteté et ses commentaires directs ont été largement appréciés.

En 1968, il est publiquement en désaccord avec l'encyclique Humanae Vitae , qui condamne la contraception artificielle. Je n'oublierai jamais ma propre joie de vivre lorsque Häring a facilement accepté de signer la déclaration de dissidence de Humanae Vitae que nous avions proposée ici aux États-Unis le lendemain de la publication de l'encyclique.

Sa réaction à l'encyclique Veritatis Splendor du pape Jean-Paul II de 1993 a été particulièrement forte. "Demandons à notre pape : êtes-vous sûr que votre confiance dans votre suprême compétence humaine, professionnelle et religieuse en matière de théologie morale et particulièrement d'éthique sexuelle est vraiment justifiée ?... Nous devons faire savoir au pape que nous sommes blessés par les nombreux signes de sa méfiance enracinée et découragé par les multiples structures de méfiance qu'il a laissé s'établir. »

Derrière Bernard Häring, le théologien et réformateur de l'Église, se tenait Bernard Häring, la personne de prière et de profonde spiritualité. Quiconque a passé un certain temps avec lui a reconnu qu'il était vraiment une personne vivant en présence de Dieu. Il régnait chez Häring un calme et une paix intérieurs qui transparaissaient dans tout ce qu'il faisait, même lorsqu'il s'opposait fermement à ce qu'il considérait comme une falsification religieuse. Häring était souvent impliqué dans le travail pastoral et passait beaucoup de temps à donner des retraites et des conférences spirituelles partout dans le monde. Il s'est particulièrement intéressé à la création de maisons de prière pour les ordres religieux où les gens pouvaient venir s'occuper de leur propre vie spirituelle. Il a donné des conférences spirituelles non seulement à des laïcs, des prêtres et des sœurs à travers le monde, mais aussi à de nombreux non-catholiques. Par exemple,

La spiritualité sacramentelle et priante de Häring était la base de sa vie et de son travail. Il a été élevé dans une famille allemande très pieuse et traditionnelle. Tout au long de sa vie, il a mis en pratique ce qu'il a prêché sur la conversion continuelle et la croissance dans sa vie avec Dieu.

Il était souvent caractérisé par d'autres comme trop optimiste. Mais c'était un optimisme de grâce basé sur l'amour rédempteur de Dieu. Dans sa propre vie, il a éprouvé une profonde tristesse et douleur. Il a fait face à la mort plusieurs fois pendant la guerre. Après quatre épisodes de cancer à la fin des années 1970, il a perdu son larynx et ne pouvait plus parler normalement. Quelle croix pour un homme qui avait parlé partout dans le monde en tant de langues ! Dans les années 1970, il a fait l'objet d'une enquête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et cette enquête cruelle s'est poursuivie même au milieu de ses graves maladies. Il a aussi beaucoup souffert de l'absence de véritable réforme dans l'Église après Vatican II, mais il a continué à avoir une espérance fondée non pas sur des pronostics humains mais sur l'amour rédempteur de Dieu.

Häring a servi l'église en tant que personne engagée, sainte, intelligente et courageuse. Son héritage est un exemple et un signe d'espérance pour tous ceux qui luttent pour la conversion dans nos vies et dans notre église.

Charles E. Curran est professeur de valeurs humaines à l'Université Elizabeth Scurlock à la Southern Methodist University.

National Catholic Reporter, 17 juillet 1998

 

 

Agnès et Catherine

 

Commentant le courage de Sainte Catherine de Sienne face au pape Grégoire XI, (devoir de manifester son sentiment pour « le bien de l'Eglise »), Agnès cite le pape François. Celui-ci, d'une autre manière, pratique ce « devoir », en associant, « écoute humble » et « parrhésie », c'est à dire le courage de parler. Ce courage de parler a sa source dans l'Esprit Saint, il s'ancre dans une vie de prière et suppose une capacité d'écoute : je reconnais que l'autre est habité par l'Esprit et que sa propre parole a de la valeur, peut me faire croître et faire croître l'Eglise ».

 

Evidemment le pape choisit ses interlocuteurs, ceux qui en sont dignes, et qui font croître l'Eglise libérationniste. Les autres sont rejetés et affligés d'une étiquette .

 

*********

 

Le mot synode et la chose ne sont évoqués qu'une fois explicitement dans la conférence. Cela est inutile . Chacun sait que l'instrument du renouveau c'est le synode généralisé à la terre entière. Et qu'est-ce que le synode sinon le dialogue et la rencontre avec le peuple de Dieu.Tous sont invités croyants et non-croyants. Les exemples recueillis en Allemagne en Espagne ou en France manifestent cette exemplarité dans la rencontre. L'autre est habité par l'Esprit, comme le dit si bien Agnès.

Et là nous sommes de plein pied avec la meilleure théologie de la libération et du peuple.

Sans doute elle ne le sait pas ; mais il n'en demeure pas moins que son adhésion évidente au renouvellement de l'Eglise participe de cet esprit -là. Par son raccourci elle introduit l'autre comme interlocuteur valable pour l'Eglise et pour elle . Tel est le principe synodal : échange et renouvellement.

 

Leonardo Boff, dans son livre Eglise,Charisme et Pouvoir, a très bien décrit cette dimension au chapitre XII :

 

Une vision alternative : l'Eglise sacrement de l'Esprit Saint :

« L'Eglise ne doit pas être présentée à partir du Jésus charnel, mais surtout à partir du Christ ressuscité, identifié avec l'Esprit. L'Eglise n'est pas seulement d'origine christologique, mais aussi, d'une certaine façon, d'origine pneumatique (pneuma= Esprit). En tant qu elle trouve son origine dans l'Esprit Saint qui est l'esprit du Christ, l'Eglise possède une dimension dynamique et fonctionnelle : elle se définit comme énergie, charisme et construction du monde, parce que « l'Esprit souffle où il veut » (Jn III,8) et que là où est l'Esprit du Seigneur, là règne la liberté «  ( II Cor III,17). page 243 op cit.

Et encore : «  L'Eglise n'est pas une grandeur totalement donnée et définie, mais doit toujours rester ouverte à la rencontre de nouvelles situations et de nouvelles cultures ; elle doit s'incarner et annoncer dans ces réalités, en un langage compréhensible, le message libérateur du Christ » ( op cit page 245-246).

 

 

 

Telle est le renouvellement de l'Eglise vu par Agnès... Ce n'est pas celui que Sainte Catherine de Sienne conseille au pape !

 

Derrière un fatras de fausse science et de citations que l'auditeur ne peut vérifier, Agnès participe au grand lavage de cerveau de l'Eglise bergoglienne.

 

 

Nous attendons avec impatience des commentaires des auditeurs d'Agnès !, clercs ou laïcs. Mais qui donc l'a invitée  à Versailles pour le Carême?

 

 

 

 

Suite inattendue à venir !!

 

 

 



03/06/2022
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