Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Youcoun - 4 - le Père de Chergé invoqué mal a propos

Dans les trois articles déjà parus sur « Youcoun » (1, 2, 3) nous avons donné les véritables filières qui ont aboutit  à cette escroquerie et comment on a fabriqué une star du dialogue interreligieux ignorante et vantarde.

Nous ajoutons aujourd’hui un complément car il n’est pas possible  de laisser de côté une des références du dialogue interreligieux avec l’Islam du fameux Samuel Grybowski. A l’heure où l’on est envahi par l’islam radical, à la française, modéré et extrémiste, il nous semble en effet très important de connaître de façon précise ce que nous concoctent les officines de l’appareil épiscopalo-médiatique spécialisée dans le dialogue avec l’Islam.

Car Youcoun –Samuel a des préférences de ce côté qui ne sont pas rien !

La Croix a déclaré que notre jeune prodige  qui a su très vite se faire un nom dans l’univers du dialogue interreligieux, « aime à citer Christian de Chergé ».

On m’objectera que s’il cite le Père de Chergé comme il cite soi-disant Vatican II on peut s’attendre à tout. Sauf qu’il est en relation avec le chantre de l’épiscopat « ineffable professeur de dhimmitude, »  (voir Youcoun 2), autorité au sein de l’épiscopat, Christophe Roucou ».

Le prieur de Notre-Dame de l’Atlas, mort assassiné avec ses confrères, Dieu ait son âme, n’est certainement pas une référence en matière de dialogue avec l’Islam.

Yves Daoudal qui nous a éclairés sur Christophe Roucou,  a donné  il y a quelque temps une conférence sur le sujet.  Aucune équivoque n’est possible !

On se reportera à cette conférence magistrale dont nous ne donnons ici qu’un extrait mais qui est à lire entièrement.

http://yvesdaoudal.hautetfort.com/list/conferences/l-apostasie-de-tibhirine.html

 

"Pour le P. de Chergé, les martyrs sont des intégristes

 

Puisqu’il est question de le béatifier comme martyr, commençons donc par là.

Le P. de Chergé était réfractaire à la notion de martyre de la foi. Il n’aimait pas les actes des martyrs, il l’a dit à plusieurs reprises, parce qu’il trouvait que les martyrs confessaient leur foi avec « dureté » face à leurs juges, avec un exclusivisme de la foi qui confinait à ce qu’on appelle aujourd’hui de l’intégrisme, puisqu’ils disaient qu’ils avaient raison et que leurs juges avaient tort. Il est étonnant, disait-il, qu’il ait fallu attendre le « XXe siècle déclinant » pour que l’Eglise reconnaisse le vrai martyre : le martyre de la charité. En la personne de saint Maximilien Kolbe. Ici, le P. de Chergé oublie que le P. Kolbe est mort parce qu’il était prêtre catholique, qu’il est mort pour manifester la charité du Christ, et en manifestant la charité du Christ. Pour le P. de Chergé, « martyr de la charité », cela dépasse le cadre religieux. Ainsi voit-il de nombreux martyrs de la charité chez les Algériens musulmans… En bref, quiconque, quelle que soit sa religion ou son absence de religion, est tué pour ne pas avoir voulu se comporter de façon inhumaine, ou pour avoir accompli un geste de fraternité, est par principe un « martyr de la charité ».

Il y a donc ainsi des martyrs musulmans comme il y a des martyrs chrétiens : des gens qui témoignent de ce que le P. de Chergé appelle la charité. En arabe, martyr se dit chahid, et chahid veut dire témoin, comme le grec martyr. Et le témoignage, en arabe, c’est chahada : la chahada est le témoignage de la foi musulmane, la profession de foi du musulman. Elle commence par Achhadou : Je témoigne. Je témoigne qu’il n’y a pas de dieu sinon Allah et que Mahomet est son prophète…

Le cardinal Barbarin a confié, lors d’une conférence à Versailles, qu’il avait appris par cœur la chahada afin de pouvoir, le cas échéant, la réciter au chevet d’un musulman mourant. Nous avons ici la charité et le témoignage dans le sens que donnait à ces mots le P. de Chergé.

Or la chahada est un cri de guerre antichrétien. Il n’y a pas d’autre religion où la profession de foi soit une négation. A priori c’est absurde de rendre compte de sa foi par une négation. Car la chahada dit « Non ». Non, il n’y a pas de dieu. Il n’y a pas de dieu autre qu’Allah. Cela veut dire : le Christ n’est pas Dieu, car Allah n’a pas de fils : c’est un blasphème, c’est le pire des crimes, de prétendre que le Christ soit Dieu. Voilà ce qu’on dit en récitant la chahada. Voilà ce que dirait le cardinal Barbarin au chevet d’un musulman, voilà ce qu’il considérerait, comme le P. de Chergé, comme un acte de charité. (3)

Le cardinal Barbarin était cette année l’invité vedette du prétendu pèlerinage islamo-chrétien des Sept-Saints, en Bretagne, inventé par Louis Massignon. Et il a dit que le mot de miséricorde devait être un mot clé pour le dialogue interreligieux, avec les juifs et avec les musulmans, puisque ce mot de la Bible se trouve souvent dans le Coran, et en tête de toutes les sourates.

Or il s’agit là d’un des grands thèmes du P. de Chergé. L’un de ses plus longs textes est un commentaire de l’encyclique de Jean-Paul II Dives in misericordia. Et l’on ne peut que frémir en lisant le texte du P. de Chergé : il commente l’encyclique par le Coran !

 

Une « parole commune »

 

Le grand leitmotiv du P. de Chergé est le début d’un verset du Coran qui dit : « Dis : ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous ! »

Il commente : « Les musulmans aimeraient faire entendre aux juifs et aux chrétiens cette invitation que Dieu leur a confiée dans le Coran », et il cherche cette parole commune. Or, « s’il y a une parole commune, c’est bien la miséricorde ».

Eh bien non. Bien sûr, l’islam a pris le mot de miséricorde dans la Bible. Mais il ne lui donne pas le même sens que le christianisme. Et cela vient du seul fait que le Dieu de l’islam est un Dieu d’une transcendance absolue, inaccessible. Allah est « al Samad », l’impénétrable. Il fait miséricorde à ceux qui suivent aveuglément ses commandements, s’il le veut. Et personne ne peut savoir pourquoi il va faire miséricorde à tel bon musulman et pas à tel autre. Dans le christianisme, la miséricorde est un fruit de l’amour de Dieu. Elle est relation de Dieu avec sa créature. On le voit tout particulièrement dans les sacrements, de façon éminente dans l’eucharistie, et de façon très précise dans le sacrement de pénitence, où Dieu fait miséricorde, non à qui il veut, mais à qui le demande. « Face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons sur la miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main et qui nous offre son pardon à travers le sacrement de la pénitence », rappelait le pape, la semaine dernière, aux jeunes des JMJ. La miséricorde, dans le christianisme, est un instrument divin de communion entre Dieu et les hommes, d’union dans l’amour divin. C’est le filin qu’il nous envoie d’en haut pour nous attirer à lui.

Rien de tel dans l’islam (4). Et les convertis le savent très bien. Ils découvrent dans le christianisme l’amour de Dieu, la vraie miséricorde, qui n’a rien à voir avec celle de l’islam. Le P. de Chergé a beau citer avec insistance les rares versets du Coran qui parlent de l’amour de Dieu, il a beau prétendre dans un de ses textes que « la religion de l’Unique est la religion de l’amour », il sait bien que ce n’est pas vrai si « l’Unique » est le Dieu du Coran. Dans un autre texte il tente d’ailleurs d’expliquer pourquoi. Et c’est pitoyable. Bien entendu c’est la faute des chrétiens. Mahomet vivait en un temps où les chrétiens étaient divisés en diverses sectes. Et, affirme-t-il, « la division des chrétiens ne permettait pas de trouver la religion de l’amour ».

C’est se moquer du monde. Mahomet, selon la tradition musulmane, vivait trois siècles après les conciles de Nicée et de Constantinople, deux siècles après saint Augustin, saint Jean Chrysostome ou le pape saint Léon, il vivait en un temps où des moines d’une parfaite orthodoxie peuplaient les déserts de Palestine et d’Egypte, et c’était un temps où l’on ne pouvait pas trouver la religion de l’amour ? C’est vraiment se moquer du monde.

 

La division des chrétiens, l’unité des musulmans

 

Et le P. de Chergé parle longuement de la division des chrétiens, qui s’est poursuivie, qui s’est aggravée, et c’est la faute de tout le monde, car si la réforme protestante était une erreur, la réforme catholique qui a suivi était elle aussi une erreur. Tout ça ce sont des « hérésies », pour le P. de Chergé, parce qu’elles sont exclusives. Comme le martyr de la foi est lui aussi exclusif. « Et il y a vraiment grâce, s’exclame-t-il à la fin d’une homélie en la fête des saints Pierre et Paul, chaque fois que les chrétiens, toutes confessions confondues, se retrouvent pour communier ensemble à l’infinie richesse de ce que “l’Esprit dit aux Eglises”... » Le P. de Chergé détourne le sens de l’expression de l’Apocalypse (« Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises »). Pour lui, les Eglises, ce sont les diverses confessions chrétiennes, auxquelles parle le Saint-Esprit, sans distinction. Rien de plus simple que l’œcuménisme : il suffit que les chrétiens de toutes les confessions constatent que le Saint-Esprit parle à tous. Rien de plus simple que le dialogue interreligieux : il suffit de constater que le Saint Esprit souffle dans toutes les religions, notamment dans l’islam, comme le P. de Chergé le dit souvent : c’est le « même Esprit de Dieu », affirme-t-il, qui s’exprime dans l’Evangile et dans le Coran.

Pour l’heure, si les chrétiens sont divisés, les musulmans quant à eux sont unis. Certes il y a des antagonismes qui peuvent être violents, par exemple entre chiites et sunnites, mais tous les musulmans ont conscience de faire partie d’une seule communauté, l’oumma, et à propos de La Mecque le P. de Chergé s’exclame : « Aucun sanctuaire de la chrétienté n’est encore le lieu béni d’une telle unanimité. »

Les musulmans sont donc en avance sur les chrétiens, et c’est pourquoi nous devons nous mettre à leur école.

Et si les musulmans ont cette unité, c’est parce qu’ils sont inspirés par l’amour divin. Là, on nage en plein surréalisme. Mais le P. de Chergé paraît convaincu de ce qu’il raconte.

« Pour former une communauté digne de l’Unique, il faut l’amour dont lui nous a aimés le premier », dit-il. Et là, il fait une longue citation du Coran, qui est censée illustrer ce qu’il vient d’affirmer, et qu’il a choisie parce que c’est un des rares passages où figure le mot amour (5). Et il conclut en disant : « Ne voit-on pas ici se profiler la litanie des Béatitudes ? » C’est doublement absurde. Le passage qu’il a cité énumère un certain nombre de vertus, cela n’en fait pas un pendant des Béatitudes. Et l’on ne voit certainement pas se profiler les Béatitudes, si l’on doit entendre par là qu’il s’agirait d’une préfiguration des Béatitudes, qui ont été énoncées six siècles plus tôt."

 

Cette analyse exemplaire est complétée par celle du Père Abbé du Barroux, F. Louis- Marie.

Dans la lettre aux amis du Monastère n°137, on lit :

« Quoi qu’il en soit de toutes ces belles qualités, on ne peut suivre cependant le Père Christian en toutes ses initiatives et moins encore le prendre comme référence théologique pour le dialogue interreligieux. (Souligné par nous). Il est évident que ce n’était pas un théologien. Il manquait pour cela de la structure philosophique nécessaire à une pensée cohérente. Son écriture coule bien. Elle est aussi animée de splendides élans poétiques. Mais la poésie n’est pas la théologie. Les raisonnements du Père de Chergé sont remplis d’équivoques et de sophismes. A Poyo (Réunion d’ordres monastiques en Espagne en 1993), il déclare par exemple que Jésus est le seul musulman possible. Ailleurs, il affirme que le Coran est une épiphanie du Verbe. Il établit un parallèle entre Coran et Evangile en se fondant sur l’étymologie : « Coran » vient de la racine « proclamer » et Jean-Baptiste « proclame ». Voilà une « preuve » bien faible pour assurer que Jésus est « le Coran fait chair » ! Une autre affirmation du Père de Chergé risque de nourrir bien des équivoques : l’islam serait une autre voie pour aller au Dieu unique. Affirmation dangereuse. Est-il déjà si sûr que nous ayons le même Dieu que les musulmans ? »

 

Il est à peu près évident que Youcoun Samuel ne connaît pas plus les textes du Concile que les écrits du Père de Chergé ou le Coran.

En revanche ce dont nous sommes certains c’est que les services de l’épiscopat qui ont monté- sous quelle autorité ?- cette incroyable supercherie de soi-disant présentation du Concile aux jeunes, avec l’assistance du Frère Alibert, nous prennent pour des imbéciles.

Dans notre prochaine livraison nous donnerons quelques nouvelles conclusions



10/10/2012
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