Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Anayse politique des événements de juin juillet - 2

 

Analyse politique des événements de juin juillet – 2

 

Difficile de s’y retrouver dans les déclarations qui accompagnent les retours de manifestations. On nous promet la victoire pour demain, pour après-demain, pour bientôt. Et puis si on ne gagne pas ça ne fait rien on se sera bien battu ! Les combats ne sont pas terminés on verra plus tard ! Voyez la non- violence de Solidarnosc, ça a fini par payer ! Combat de neuf années, un seul mouvement, appui du peuple et de l’Eglise polonaise !

 Donc s’il vous plaît, que les commentateurs arrêtent de npus bercer d’illusions ! Nous n’avons avec nous ni la foi de tout un peuple, ni les évêques !

Aujourd’hui que voit-on ? On voit une Pologne qui accepte toute la décadence qui fait notre honte !

Revenons au réel !

Il n’y a d’issue que politique. Or, en cette matière nous, catholiques, nous sommes des vaincus depuis 1850. C’est pourquoi il nous apparaît indispensable de connaître notre histoire pour ne pas une fois de plus aboutir à un échec tragique.

Nul doute que nos ennemis socialistes, UMP, libéraux et ralliés et évidemment la franc-maçonnerie, sont confiants dans un système qu’il contrôle parfaitement. Il est stupide d’imaginer que les gros bataillons de la révolution s’inquiètent déjà. L’appareil de répression fonctionne très bien. Et 163 ans de victoires donnent confiance.

Revenons à l’histoire « maîtresse de vie », non pour désespérer mais pour tirer les leçons indispensables pour vaincre !

Notre précédente récapitulation s’arrêtait à la série des lois de Séparation de l’Eglise et de l’Etat et à la disparition d’une opposition parlementaire  cohérente de ceux qu’on appelait alors les conservateurs ou les intransigeants. Le Premier Parti Démocrate Chrétien fondé à Paris en juillet 1895 ne servit à rien.

Les catholiques qui tenaient le haut du pavé, malgré une hiérarchie encore catholique et fidèle, c’était les abbés démocrates qui couvraient la France de leurs libelles et de leurs réunions en attendant l’arrivée du Sillon et de Marc Sangnier. Comme l’a écrit un historien de ces temps difficiles  la soumission de Marc Sangnier à la condamnation pontificale ne trompait personne. « … l’esprit su Sillon fut entretenu et sa flammes nourries par des Vestales qui en connaissaient la chaleur, pour l’avoir éprouvée, et que l’évocation de la discipline n’intimidait pas ».

Lorsqu’ après la Grande Guerre, Francisque  Gay fondera La Vie Catholique, il ne fait que reprendre le titre du torchon d’un des abbés démocrates, Dabry. Qui aujourd’hui se souvient de cette filiation avec La VIE- Le Monde ?

Voici ce qu’écrivait ce misérable et qui devrait faire réfléchir : «  L’autel construit dans le style du XVIIè siècle est destiné à rejoindre le trône. L’édifice tout entier est à rajeunir et à mettre en harmonie avec les goûts et les besoins des générations qui viennent ».

Malgré cette avalanche, et la chute vertigineuse du nombre de prêtre après les lois de séparation une seule école, L’Action Française, menée par l’agnostique Charles Maurras, conduisit un combat catholique et français. On relira avec profit  La  Politique religieuse : 

« La politique religieuse comme la politique économique, comme la politique sociale, est d’abord une politique. Elle consiste donc en tout premier lieu à s’emparer et à s’assurer du pouvoir. Rien n’est fait de certain, rien n’est fait de sérieux, contre un adversaire quelconque si on lui laisse le moyen d’édicter la loi, de l’interpréter et de l’exécuter. La conquête du pouvoir par les catholiques est donc le seul moyen certain d’une résistance sérieuse…. Cette solution positive, la seule positive, est d’une complexité immense. J’ajoute qu’elle n’est pas plus commode à manier que simple à concevoir. Seulement, elle est l’unique et elle est la vraie. »

On remarquera que Maurras ne dit pas au catholique d’adhérer à l’Action française.

La république maçonnique qui tenait captive l’Eglise voulait plus encore. Reprenant des éléments de la Constitution du Clergé de 1791 elle voulut asservir le culte avec les associations cultuelles.

Les démocrates chrétiens n’étaient pas de taille à intervenir pour favoriser  directement la République dans cette ultime démarche. Ce furent ceux qu’on  a appelé les « cardinaux verts », académiciens, députés, avocats,  écrivains qui demandèrent aux évêques et au pape de revenir sur le refus des « cultuelles » qu’il avait exigé. L’évêque de Nancy soutint le pape. Mais,  peu après, 59, cinquante-neuf évêques approuvaient un projet de « cultuelles modifiées ». Plus de la moitié des évêques refusaient d’obéir au pape !

Alors le pape sauva l’Eglise qui est en France par l’Encyclique Gravissimo  officii munere :

« C’est pourquoi, relativement aux associations cultuelles, telles que la loi les impose, Nous décrétons qu’elles ne peuvent absolument pas être formées sans violer les droits sacrés qui tiennent à la vie elle-même de l’Eglise.

Mettant donc de coté ces associations, que la conscience de Notre devoir Nous défend d’approuver, il pourrait paraître opportun d’examiner s’il est licite d’essayer, à leur place, quelque autre genre d’association à la fois légal et canonique, et préserver ainsi les catholiques de France des graves complications qui les menacent. A coup sûr, rien ne Nous préoccupe, rien ne Nous tient dans l’angoisse autant que ces éventualités ; et plût au ciel que Nous eussions quelque faible espérance de pouvoir, sans heurter les droits de Dieu, faire cet essai et délivrer ainsi Nos fils bien-aimés de la crainte de tant et si grandes épreuves.

Mais comme cet espoir Nous fait défaut, la loi restant telle quelle. Nous déclarons qu’il n’est point permis d’essayer cet autre genre d’association tant qu’il ne constituera pas, d’une façon certaine et légale, que la divine constitution de l’Eglise, les droits immuables du Pontife romain et des évêques, comme leur autorité sur les biens nécessaires à l’Eglise, particulièrement sur les édifices sacrés, seront irrévocablement, dans lesdites associations, en pleine sécurité ; vouloir le contraire, Nous ne le pouvons pas sans trahir la sainteté de Notre charge, sans amener la perte de l’Eglise de France.

Il vous reste donc à vous, Vénérables Frères, de vous mettre à l’œuvre et de prendre tous les moyens que le droit reconnaît à tous les citoyens, pour disposer et organiser le culte religieux. Nous ne vous ferons jamais, en chose si importante et si ardue, attendre Notre concours. Absent de corps, Nous serons avec vous par la pensée, par le cœur, et Nous vous aiderons, en toute occasion, de Nos conseils et de Notre autorité. ».

Grâce à l’abbé Trochu grand démocrate pro-socialiste , on apprit qui était l’auteur du document de quarante pages, intitulé « Mémoire Confidentiel » qui invitait à une capitulation en rase campagne. C’était M. Desgrées du Lou, directeur du journal démocrate chrétien de Bretagne, L’Ouest-Eclair. Le bon apôtre écrivait : «  Il dépend des catholiques et de leurs chefs religieux de rassurer l’opinion républicaine par la sagesse de leurs revendications »

L’abbé Naudet, comparse de Dabry, tenta de donner le change : « La gauche catholique n’a pas été effleurée par les récentes condamnations, les hommes qui la constituent sont du XXè siècle, ils sont modernes, ils ne sont pas modernistes. »

Pour les catholiques lecteurs du Temps, (Le Monde de l’époque) c’est le professeur Fonsegrive qui expliqua qu’à la fin tout s’arrangerait et que les relations se rétabliraient.

Jusqu’en 1914 l’Eglise est exsangue. De 1901 à 1913 le nombre d’ordinations annuelles  passe  de 1753 à 825.

Des évêques, des partis soi-disant chrétiens, des clercs, des laïcs, des réseaux ruinent la cohésion du peuple fidèle.

Voici la consigne que Saint Pie X donnait aux catholiques espagnols  le 20 février 1906 : «  L’effort principal des catholiques sera d’envoyer, soit aux municipalités, soit au corps législatif, les hommes qui, étant données les particularités de chaque élection et les circonstances de temps et de lieu, paraissent devoir mieux veiller aux intérêts de la religion et de la patrie dans l’administration des affaires publiques ».

Saint Pie X ne demande pas de voter pour des « catholiques » mais pour des « hommes… qui paraissent devoir le mieux veiller aux intérêts de la religion et de la patrie… »

Ces intérêts se déclinent aux élections municipales !

Que celui qui a des oreilles qu’il entende !

 

A suivre

 



09/08/2013
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