Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Les origines ignorées de la Synodalité (1)

Les origines ignorées de la synodalité.

 

 

 

Les dictionnaires connaissent le mot « synode » mais pas encore « synodalité ». On peut s'entendre sur le mot : état permanent de synode. En langue vulgaire, « réunionite ». Evidemment dans l'église bergoglienne le sens est un peu différent. Mais sa nouveauté n'est qu'apparente car il y longtemps que dans l'Eglise catholique on pratique toutes sortes de réunions d'où doit jaillir la paix, le bonheur, l'ordre, la nouveauté qui sauve le monde, l'adaptation au monde qui n'est pas encore, etc...

La mode des synodes sous leurs formes modernes a fleuri après Vatican II. Rien à voir avec les anciennes concertations pour l'évangélisation.

En fait, par son apparition au balcon de Saint Pierre invoquant le peuple immédiatement après son élection et par l'abandon du titre de Vicaire du Christ, le pape par ses discours et ses pratiques a clairement montré que la religion nouvelle ne pouvait s'accommoder que d'une forme de gouvernement nouveau. On l'a vu très récemment lors de la consultation très controversée qui a - soit disant- motivé Traditionis custos.

 

 

 

Cette façon frauduleuse d'invoquer l'intention du peuple pour lui faire admettre ce qui a été décidé sans qu'il en soit même informé, est une pratique totalitaire. Elle a des racines lointaines qui appartiennent à l'Action catholique. D'abord sous une forme bénigne puis sous une forme systématique et enfin sous une forme contestataire radicale.

En Amérique latine les assemblées des Conférences de Medellin 1968, de Saint Domingue 1974, de Puebla 1979 et d'Aparecida en 2007 ont fonctionné selon le mode synodal moderne en vigueur. La dernière celle d'Aparecida a eu comme rédacteur final le cardinal archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio.

Pour mener à bien ce genre de manipulation de l'opinion de tout le peuple chrétien il faut un appareil à la hauteur . Depuis l'arrivée du pape Bergoglio tout le personnel des dicastères a été complètement renouvelé. Les plus anciens ne sont plus que des factotum sans pouvoir.La nomination d'un nombre toujours croissant de cardinaux indique clairement que tout cela a été imaginé pour durer. Leonardo Boff a déclaré que ce modèle de gouvernement et de pape serait valable pour quatre cents ans !

 

 

 

Le curriculum vitae des nouveaux arrivés au Vatican depuis 2013 remplirait des tomes !

 

 

 

Nous donnerons ici seulement quatre exemples que nous avons croisés au cours de travaux plus vastes : deux français Philippe Bordeyne, Bruno-Marie Duffé ; une argentine , Emilce Cuda ; et une espagnole Cristina Inogés-Sanz.

 

 

 

Philippe Bordeyne . (1959). HEC, London Business School . Prêtre en 1988 ,Spécialiste de théologie morale, Expert du Synode sur la famille. A publié en 2017 entre autre «  Divorcés Remariés » avec Juan Carlos Scannone. Le sous titre de l'ouvrage est significatif : « Ce qui change avec François ». Auteur d'un mime grotesque sur le pape Jean Paul II avec l'évêque de Troyes. 2011 recteur de l'institut Catholique de Paris. Nommé Président de l'Institut Pontifical de Théologie Jean Paul II pour les sciences du mariage et de la famille le 1er septembre 2021.

 

 

 

Bruno-Marie Duffé - (1951) Prêtre du diocèse de Lyon, ordonné en 1981. Ecole des hautes études en sciences sociales, docteur en droit et en éthique sociale ; maître de conférence en éthique sociale, théologie morale et doctrine sociale de l'Eglise à l'Université catholique de Lyon. Il enseigne aussi au centre de jésuites de La Baume-les Aix.Il est successivement aumonier du centre régional contre le cancer (2004-2014). En 2013 il est membre du Conseil diocésain de la solidarité et il initie la Coordination Urgence pour les migrants du diocèse Lyon.Le 1er septembre 2015 il est nommé aumônier national du CCFD. Il est Secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral

du Saint-Siège du 16 juin 2017 à juillet 2021, date de son retour en France. Il se déclare disciple de Mgr . Matagrin.

 

 

 

Emilce Cuda. Egérie du pape François elle adhère sans restriction à toutes les thèses de la théologie du peuple. Théologienne, conseillère et professeur au CELAM (Conférence des évêques d'amérique Latine). Membre du réseau mondial CTEWC. Inventeur de la théologie mystique des migrants. Elle a été nommée le 26 juillet 2021 Chef de bureau de la Commission Pontificale pour l'Amérique latine .

 

 

 

Cristina Inogès Sanz. Laïque catholique théologienne catholique qui a étudié la théologie catholique à la faculté de théologie protestante de Madrid SEUT( Seminario Evangelico de Teologia) Collaboratrice pendant dix ans à la faculté de théologie de Götingen . Communicante à la l'église évangélique de Buenos Aires. A sa grande surprise , (elle dit avoir lu la lettre de nomination quatre ou cinq fois) elle est nommée membre de la Commission de méthodologie du Synode. Elle ne désire pas être prêtre mais elle est pour la prêtrise des femmes. « Dans l'Eglise cléricale dont nous héritons nous les femmes, notre voix va être essentielle pour en finir avec ce cléricalisme » « Elle considère que la France est beaucoup plus participative au niveau des laïcs. «  L'eglise de France est mille fois plus synodal que l'Allemande mais elle n'élève pas la voix. »

« La dernière révision du Code de Droit canon date de 1983. Si les normes ne change pas cette fois, le chemin synodal n'aura servi à rien, ce sera un exercice de bonnes paroles, de désirs louables de tout ce qu'on veut, mais mais ça finira par de bonnes intentions qui ne serviront à rien »

« Ou nous prendrons la synodalité au sérieux et nous apprendrons à être Eglise d'une autre manière ou nous serons responsable devant les générations futures de ne pas savoir été capables d'aider l'Eglise à se décentrer d'elle-même pour mettre en son centre Dieu et Sa Parole. Ce qui se produirait automatiquement avec toutes les formes de périphérie et de cléricalisme ».

L'Eglise a la nécessité de changer, de se réformer, de se transformer et cela est vital pour sortir du puits dans lequel le cléricalisme nous a mis et l'abus de pouvoir sous toutes ses formes ».

 

 

 

Il n'y a que les aveugles qui ne veulent pas voir ce qu' il se prépare !

 

 

 

L'histoire des pratiques de l'Action Catholique

 

 

 

Elle permet de comprendre les méthodes passées qui ont abouti aux dérives actuelles

 

 

 

Nous avons réuni une documentation variée sur l'implantation progressive de cette pratique en France et son extension dans l'Action catholique. Celle-ci en est le vecteur principal et s'étendra dans toute l'Amérique latine grâce à l'invasion européenne de clercs et de laïcs, véritables nouveaux colonisateurs. Le clergé latino-américain viendra se former en Europe, Belgique, France et Allemagne sans oublier l'Espagne avec les institutions de la Compagnie de Jésus de tous ces pays.

 

 

 

L'auteur qui a réuni la plus importante documentation est le père jésuite Gaston Fessard dans «  Eglise de France prends garde de perde la Foi », 1979. Son passé de fondateur du Premier Cahier du Témoignage Chrétien sous l'occupation et son livre «France prends garde de perdre ton âme »qui dénonçaient la collusion d'une certaine France avec les nazis, aurait dû attirer l'attention . Il n'en a rien été. L'épiscopat français et les partis politiques regardaient ailleurs.

Nous avons retenu du livre du père Fessard quelques témoignages qui illustrent, selon nous, les pratiques synodales universalisées par le pape.

 

 

 

« La révision de vie »

 

 

 

Dans « J'étais un prêtre rouge » l'abbé jean Boulier écrit : « Dans un document récent où un groupement d'Action catholique s'opposait à une décision de l'Episcopat français prise à Lourdes, j'ai relevé trois fois cette expression. Au juste que signifie « une révision de vie » ? S'en remettre à la décision d'une coterie. En face de certains problèmes on prend certaines décisions ; on en parle aux copains ; on en discute avec eux ; ils sont d'accord ou il ne le sont pas . Conformément à la vie des copains, on décide de « réviser » sa vie. Et c'est ainsi que la décisions des évêques n'eut pas l'heur de plaire aux copains. Les évêques devrons donc céder, car les copains représente plusieurs milliers d'hommes et de femmes. Tout se ramène à un rapport de forces...

Quand je fais ma révision de vie, ceux qui me jugent , ce sont les copains. Ce sont eux qui décident . Est-ce Dieu ? » (EFPF p214)

 

 

 

Les évêques ne sont pas du même avis.

 

 

 

« La révision de vie dans les divers mouvement d'AC dans son évolution, cherche à répondre de mieux en mieux à la nécessité de cette articulation toujours difficile de la foi et des analyses politiques, les projets de société et de la vie quotidienne ? Comment accueillir Dieu que nous croyons présent en des hommes dont l'action n'est pas immédiatement commandée par la foi. Comment vivre ensemble de Jésus Christ et en être témoins dans une lutte exigeante ? Pour y réussir les chrétiens ont besoin d'approfondir la pratique de la révision de vie, sans la figer, en respectant la diversité des âges , des idéologies, des situations et des itinéraires. Ils ont besoin de dépasser le simple partage, si riche soit-il, pour nous laisser interpeller par la parole de Dieu et l'expérience de l'Eglise ; il leur faut nouer avec Dieu, dans la prière, un dialogue habituel. Ils entrent alors peu à peu dans l'univers de Jésus Christ qui sera toujours nouveau ». ( EFPF p215)

 

 

 

En 1977, lors d'une Rencontre nationale, la Conférence Episcopale titre son document : La révision de vie des évêques avec l'ACO selon deux attitudes essentiels à l'Eglise Accueil et Partage ».

Selon le vœu de leurs dirigeants, Mgr Vial, au nom de la CE, veut « témoigner des signes de Dieu reconnus grâce à la révision de vie ans le combat de la classe ouvrière ». Il s'agit donc d'abord d' »accueillir avec toujours plus de rigueur l'expression des travaileurs et de leurs organisations, dans leur diversité, la totalité et autonomie...pour accueillir , l'initiative de Dieu dans sa totalité de la classe ouvrière et du mouvemennt ouvrier » et de comprendre ainsi de l'intérieur ce que peu signifier « la rencontre collective de la classe ouvrière avec Jésus-Christ. Puis de partager avec enfants et jeunes de l'ACO/MO, avec JOC et JOCF au cœur même de l'histoire que font les travailleurs, leur expérience de Jésus-Christ ». Partage qui  « dépasse les frontières de l'Hexagone », étant donné la dimension universelle du Mouvement ouvrier ». (efpf 215-217)

 

 

 

Le père Fessard continue sa démonstration en rapportant une analyse du père jésuite François Denantes. Cette remarquable analyse vaut pour toutes les manipulations d'opinions y compris pour le battage vaccinatoire ou les campagnes contre tout ce qui n'est pas gouvernementale ou de gauche. A plus forte raison dans les rencontres synodales entre initiés diocésains !

Cette analyse s'intitule : «  Une logique influente » sur les relations entre marxisme et christianisme à partir du discours militant ». (Etudes, octobre 1976, 293-312).

 

 

 

«  Le père François Denantes, prêtre-ouvrier, explique pourquoi « la plupart des militants, sans avoir lu Marx « se sentent marxistes, se savent couverts pas sa pensée géniale et cela leur suffit. Tout simplement, « leur discours, à force de ne se dire que certaines vérités et d'en taire d'autres », joue « un certain rôle normatif et crée un conditionnement » (293-294). La constante de ce discours, c'est une « vision systématiquement dramatique du présent... »

 

 

 

« Le moindre aveu de satisfaction ou d'approbation de la politique actuelle exclut de la sensibilité marxiste, il fait taxer celui qui le profère de l'étiquette infamante de « réformiste ; ne pas dramatiser, c'est se ranger du côté de la droite et de la réaction, puisque tolérer c'est tolérer l'injustice présente  .

Ainsi , la dramatisation ne relève plus seulement d'une contestation : elle est une obligation pour les militants. D'abord parce qu'elle favorise la conscience et la politisation... ».

 

 

 

Cette pratique de la « dramatisation est d'une constante du discours politique, il ne faut pas la confondre avec les réelles annonces de véritable Cassandre !

La démonstration se poursuit :

 

« Quiconque, au cours d'une réunion de militants, ose soutenir un des ces thèmes risque de se voir mitrailler par une rafales d'accusations (« tu te laisse récupérer par le capitalisme, tu fui dans la piété, tu retombe dans l'idéologie religieuse... ») d'une efficacité redoutable, car elles reposent sur une logique qui semble impliquer que sitôt qu'on cesse de soupçonner ces thèmes on renie sa solidarité avec les exploités ».( page 304)

 

 

 

Sans aucune exagération, la transposition de ce modèle avec les réunions préparatoires puis les assemblées synodales de quelque niveau qu'elles soient, indique clairement à quoi il faut s'attendre, les mêmes causes produisant les mêmes effets. L'autorité hiérarchique se revêt des habits démocratiques. Le cléricalisme est vaincu... alors que c'est lui qui a tout organisé !

Dans le langage pontifical le terme « cléricalisme » est réservé à la pratique des clercs anté-concile... et cela depuis son gouvernement de l'archidiocèse de Buenos Aires.

 

 

 

Le lecteur aura reconnu les pratiques de la révolution communiste édictées par Lénine.

On pourra s'assurer de cette évidence en se reportant à l'étude remarquable de Léo Beaudouin smm , « La technique de la pénétration communiste, (Revue de l'Université d'Ottawa, avril juin 1956).

Les communistes français ont parfaitement suivi les consignes de leur parti pendant que l'ACO et la JOC prétendaient sous la conduite de jésuites et de clercs modernistes christianiser les masses ouvrières.

Dans un entretien avec l'abbé de Tarnoüan en 2002, Jean Madiran déclarait  après avoir constaté « le déclin de la philosophie et des sciences ecclésiastiques...tant il est vrai que l'inculture de l'épiscopat est la même aujourd'hui qu'hier : c'est une des seules choses qui ne change pas dans l'Eglise de France ».

Aujourd'hui cette inculture éclate au grand jour avec la déclaration de l'évêque de Grenoble qui ne sait rien de la messe de saint Pie V !

Le recueil des chants de l'ACJF ( Association catholique de la Jeunesse française), comportait entre-autres la chanson «  Le Pauvr' Bourgeois ». Dix couplets édifiants qui rapprochent plus de la lutte des classes que de l'Evangile.

 

 

 

« Il ( le bourgeois) met des bottin's en peau d'crocodile

En cuir d'veau mort-né ou ptérodactyle

Le pauv'bourgeois (bis)

Mais il n'a jamais chaussé les godasses

Où tous les orteils rigol'nt à leur place

Le pauv' bourgeois

 

 

 

Plus tard nous serons peut-êtr' millionnaires

Ouvriers, curés ou bien fonctionnaires

Ou n'import' quoi ((bis)

Mais quoi qu'nous fassions et quoi qu'il advienne

Nous ne s'rons jamais- à la tienne

Etienne

Le pauv' bourgeois (bis)

 

 

 

Le grand synode de 2023 sera une réplique des Etats Généraux de 1789 et les fidèles célèbreront la sainte Synodalité !

 

 

 

(à suivre)

 

 

 

 

 

 

 



01/12/2021
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