Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Article sans titre

 

 

La dialectique du pape volant

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une analyse générale documentée sur le voyage du pape au Canada et son rapport avec l'institution « Eglise », il nous faut absolument revenir à certains écrits que nous avons publiés. Le lecteur aura constaté que depuis la création de ce blog en 2009 nous avons publié à ce jour 1002 articles. Certains ne sont pas de nous car nous n'avons pas une science universelle. Cependant il nous a paru très important pour la compréhension des phénomènes qui se produisent dans l'Eglise catholique et chez le pape François en particulier, d'en indiquer certains.

Ainsi : François et le peuple 14/04/ 2020 ; Ce pape est-il un touche à tout incompétent ? 11/12 /2020...

Et surtout pour l'affaire qui nous occupe aujourd'hui, 7 articles intitulés « François le grand communiquant » en janvier, février et avril 2021.

Dans le deuxième article, nous commentions le jugement d'un proche du pape qui nous semble ne jamais devoir être oublié :

« Pour éclairer les propos nous retiendrons une expression du père Jorge Oesterheld qui a été pendant 16 ans porte- parole de la Conférence Episcopale Argentine et du cardinal Bergoglio. (Zenit 27 mai 2016). Il a publié un livre dont le titre reprend une expression favorite du cardinal « Non, pas seulement avec un clic », No basta con un click. « Le pape ne parle pas aux journalistes, il parle aux gens ».

« Le pape François est un grand communicant (un gran comunicador) . « Je crois qu’il considérait de son devoir et comme une nécessité d’établir une communication directe avec les gens à travers la presse »

« En réalité le pape ne s’adresse pas aux journalistes, il parle aux gens. Il valorise la fonction de journaliste comme médiateur ce qui lui permet d’atteindre des millions de personnes. Ce qui l’intéresse lui, c’est cette diffusion de sa parole c’est la raison pour laquelle il le fait en un langage simple qui est le sien et qui parfois est mal interprété. Il préfère risquer d’être mal interprété par ceux qui sont attentifs à quelque détail de doctrine que de risquer de n’être pas compris par ceux qui l’écoutent. Il préfère que les gens ordinaires le comprennent. Je crois qu’il agit ainsi comme une partie de son service ».

« Pour apprendre à communiquer, il faut apprendre à écouter. Le pape parle bien, il parle dans un langage qu’on comprend parce que toute sa vie il a beaucoup écouté et écouté des gens du commun. Il parle le langage des personnes ordinaires , les écoute et écoute les problèmes des personnes ordinaires. Le pape ne parle pas des problèmes qu’a le pape, de ceux des évêques,. Il parle des problèmes qu’ont les personnes et c’est pourquoi il parle de ce qui les intéresse et ils l’écoutent ».  

 

 

 

 

Comment oublier cette analyse si véridique, cette pratique prope au pape, pour analyser ce qu'il a dit dans l'avion lors de son retour du Canada !

Nous retiendrons deux exemples : la contraception et la tradition.

1 – « Question de Claire Giangrave de Religion News Service

« Beaucoup de catholiques, mais aussi de nombreux théologiens, croient qu'un développement est nécessaire dans la doctrine de l'Eglise sur les produits contraceptifs... Qu'en pensez-vous, c'est à dire : êtes-vous ouvert, en somme, à une réévaluation dans ce sens ? Ou existe-t-il une possibilité pour un couple d'envisager des contraceptifs ?

 

 

 

 

La réponse du pape est un chef d'oeuvre

.

1 affirmation d'un principe : « Sachez que le dogme, la morale, sont toujours sur un chemin de développement, mais un développement dans le même sens ».

 

 

 

2 « Il y a une règle qui est très claire et éclairante : c'est ce qu'a fait Vincent de Lérins, un Français, au Ve siècle ».

 

 

 

Le pape cite saint Vincent de Lérins et le commente :

 

 

 

« Il dit que, pour avancer, pour se développer, la véritable doctrine ne doit pas être tranquille, elle se développe ut annis consolidetur, dilatetur, sublimetur aetate. Cela signifie qu'elle se développe avec le temps, elle se dilate et se consolide et devient plus ferme, mais toujours en progressant. »

 

 

 

Ce premier commentaire est amplifié par le pape  :

 

 

 

«C'est pour cette raison que le devoir des théologiens est la recherche, la réflexion théologique . On ne peut faire de théologie avec un « non » devant soi. Ensuite, c'est le Magistère qui dira : » Non, tu es allé trop loin , reviens ». Mais le développement théologique doit être ouvert, les théologiens sont là pour cela. Et le Magistère doit aider à comprendre les limites ».

 

 

 

Notre commentaire :

 

 

 

Saint Vincent de Lérins est mis à contribution sur une dispositon générale de la recherche théologique. Le rôle du Magistère étant celui d'un agent de la circulation : stop et limites.

S'adressant au peuple, le pape n'a pas à entrer dans les règles de fonctionnement des publications des théologiens.

 

 

 

Le premier problème mis en évidence par cette réponse est que le pape omet dans un silence assourdissant que son prédécesseur Paul VI, - qu'il a canonisé- , a théologiquement clôt la discussion sur ce sujet dans l'encyclique, Humae Vitae du 25 juillet 1968 (cf § 11,12,13,14).

 

 

 

Le pape rapporte ensuite sans le nommer un congrès sur le problème des contraceptifs et et d'autre questions matrimoniales. Ce congrès qu'il ne nomme pas « a fait des présentations, il y a eu des discussions puis des propositions ».

 

 

 

«  … ceux qui ont participé à ce congrés ont fait leur devoir, parce qu'ils ont essayé d'avancer dans la doctrine, mais dans un sens ecclésial, pas en-dehors, comme je l'ai dit à propos de cette règle de Saint Vincent de Lérins. Ensuite le Magistère dira : « oui c'est bien » - « Non, cela ne va pas ».

 

 

 

Le pape poursuit :

 

 

 

«  Mais beaucoup de choses sont remises en question. Pensez par exemple aux armes atomiques : aujourd'hui j'ai déclaré officiellement que l'usage et la possession des armes atomiques est immorale. Pensez à la peine de mort : avant, la peine de mort, oui... Maintenant je peux dire que nous ne sommes pas loin de l'immoralité, parce que la conscience morale s'est bien développée ».

 

 

 

Notre commentaire :

 

 

 

Vous avez compris ! Le pape rapporte le problème des contraceptifs à celui des armes atomiques (nucléaires), et de la peine de mort !

Il se satisfait de sa déclaration et de l'élévation de la conscience morale !

Pour les armes nucléaires on trouvera une une vraire réflexion chez le Vénérable Pie XII, (radiomessage au monde 24 décembre 1955)

Pie XII reprend des propositions : renonciations aux expériences avec les armes nucléaires, renonciations à l'emploi de telles armes, contôle général des armements.

Avec François nous sommes dans le déclaratif et le rêve. Comme cela a été exposé par Austen Ivereigh dans « Un temps pour changer ».

Pour la peine de mort voir le Catéchisme Catholique (art, 2266)

 

 

 

Ce mouvement perpétuel de la théologie (voir la philosophie d'Héraclite) et celui de la conscience morale va recevoir une application étonnante à laquelle le pape ne résiste pas : les contracptifs c'est comme la peine de mort et la bombe atomique ! Ça va changer !

Cela montre à l'évidence où est la préoccupation pontificale. Il n'y a pas l'ébauche d'une réponse mais il induit dans l'esprit de son interlocuteur qu'il va y avoir un changement radical … et c'est cela que le peuple attend !

 

 

 

Les contraceptifs : il peut consider cela comme acquis. Le battage universel est porteur ! Pas d'inquiétude  ça va venir !

 

 

 

Mais les tradis voilà le danger universel ! Impossible d'évoquer leur suppression. Mais il ne faut pas les rater. Le message par avion est un message au monde .

 

 

 

« Toujours sous l'égide de Saint Vincent de Lérins Bergoglio déclare :

 

 

 

« Je crois que c'est très clair : une Eglise qui ne développe pas sa pensée dans un sens ecclésial est une Eglise qui recule. Et c'est le problème d'aujourd'hui, de tous ceux qui se disent « traditionnels ». Non, ils ne sont pas traditionnels, ils sont « arriéristes », ils reculent, sans racines. Cela s'est toujours passé ainsi, au siècle dernier, cela s'est passé ainsi. Et « l'arriérisme » est un péché, parce qu'on n'avance pas avec l'Eglise. En revanche, ...la tradition est la foi vivante des morts. Au contraire, pour ces « arriéristes » qui se disent traditionnalistes, c'est la foi morte des vivants. La tradition est précisément la racine de l'inspiration pour avancer dans l'Eglise. Et c'est toujours vertical....

 

 

 

« C'est pourquoi pour ta question, il faut faire avancer la foi et la morale, et tant qu'elle va dans la direction des racines, de la sève, tout va bien. Avec ces trois règles de Saint Vincent de Lérins, que j'ai mentionnées. »

 

 

 

Notre commentaire

 

 

 

En italien vous êtes « indietristas » ; en espagnol vous êtes, « haciatrasistas. »

 

 

 

Les tradis ont été affublés de toute sorte de noms mais le pape avec le goût que l'on lui connaît pour les étiquetages, a réussi un beau coup ! Ne pas oublier qu'il est un politique et qu'il faut ridiculiser l'adversaire, le marquer, lui coller une étiquette pour faciliter sa ruine . Non pas dans un dialogue à la loyale – ils sont déjà écartés par leur proximité indéterminée avec les hérétiques et les schismatiques - : l'étoile jaune imposée par le pape c'est le péché d' « arriérisme »... inconnu après plus de deux mille ans de christianisme !

 

 

 

L'agence mexicaine ASI PRENSA a décliné la trouvaille : les Judaïsants, les Protestants, les Vieux Catholiques, les Lefèbvristes, et les Modernistes tous arriéristes ! Cette dernière catégorie est inattendue ; cependant les arriéristes modernistes protestent contre un retour à l'antiquité païenne avec la généralisation du divorce, de l'avortement, la permission des actes sexuels non hétérosexuels, l'infanticides , etc..

 

 

 

La traduction de Saint Vincent de Lérins « sublimetur aetate » par « consolide et ferme » est au moins douteuse car Saint Vincent dit clairement que la tradition est glorifiée à travers les âges !

Mais le plus étrange dans ce couplet où ce grand saint est cité quatre fois … est l'absence des trois véritables critères qu'il a établis et qui fixent l'héritage de la foi de l'Eglise :

 

 

 

« Le premier consiste dans l'unité de la foi à travers le temps et l'espace : « Il faut veiller avec le plus grand soin à tenir pour vrai ce qui a été cru partout, toujours et par tous », « Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est ».

 

 

Le deuxième consiste à vérifier la cohérence du progrès dans la foi : « Il faut donc que croissent et progressent beaucoup l'intelligence, la connaissance, la sagesse de chacun des chrétiens et de tous, celle de l'individu comme celle de l’Église entière, au cours des siècles et des générations, pourvu qu'elles croissent selon leur genre propre, c'est-à-dire dans le même sens, selon le même dogme et la même pensée ».

 

 

 

Le troisième consiste à lire les Écritures dans la Tradition : « Le Canon divin doit être interprété selon les traditions de l'Église universelle et les règles du dogme catholique ».

 

 

 

 

Toutes les déviances bergogliennes, jusqu'au péché d'arriérisme, sont ici concentrées. Cette fausse facilité pour répondre à des questions graves est une forme de mépris pour ses interlocuteurs. Et une perte du sens de sa fonction de sucesseur de Pierre. «  Si le fils de l'un d'entre vous demande à son père du pain, lui donnera-t-il une pierre ? Ou s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il à la place du poisson un serpent ? Ou s'il lui demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? (Luc XI, 11,12)

 

 

 

Le sens ecclésial du pape est celui de l'Eglise synodale !

 

 

 

BONNE Fête de l'ASSOMPTION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



13/08/2022
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