TOULON, France ( LifeSiteNews ) — L'évêque Dominique Rey du diocèse de Fréjus-Toulon a démissionné mardi à la demande du pape François, marquant le transfert définitif du pouvoir dans un diocèse français en proie à des censures de Rome ces dernières années.

Dans une déclaration surprenante publiée en milieu de matinée le 7 janvier, Mgr Rey a annoncé qu'il se retirait de son poste d'ordinaire du diocèse de Fréjus-Toulon, ce qui signifie que son coadjuteur, Mgr François Touvet, assumera désormais la direction.

Quelques heures plus tard, le bulletin quotidien du Saint-Siège annonçait que le pape François avait accepté la démission de l'évêque de 72 ans.

Le diocèse de Rey est depuis quelques années l'épicentre d'une lutte avec le Vatican. Considéré comme l'un des prélats les plus orthodoxes de France et très ouvert à la messe traditionnelle, Rey a attiré dans son diocèse un nombre croissant de communautés et de prêtres naissants, ce qui lui a progressivement valu la colère de certains responsables de Rome.

Rey n'a pas seulement accueilli des prêtres pratiquant la messe traditionnelle, il en a aussi ordonné lui-même, tout en gagnant un soutien particulier parmi les catholiques français pour son implication dans le pèlerinage de la messe latine à Chartres. Son ouverture ne concernait pas seulement les communautés de messe latine, mais aussi celles plus charismatiques : c'est cependant sa sympathie envers le clergé traditionnel qui a propulsé Rey sous les feux des projecteurs ces dernières années.

Malgré son séminaire et son diocèse florissants – qui abritent un certain nombre de communautés naissantes consacrées à l'utilisation traditionnelle de la liturgie et des sacrements par l'Église – Rey s'est vu interdire de procéder à des ordinations dans un décret publié par le Vatican en juin 2022. Cette interdiction est intervenue moins d'un mois avant que Rey ne doive ordonner quatre nouveaux prêtres et six diacres.

Après l'interdiction de ses ordinations par le Vatican, puis l'installation de Touvet comme coadjuteur en novembre 2023, la position de Rey a été sévèrement limitée. Les ordinations dans le diocèse ont repris plus tard, mais seulement après l'arrivée de Touvet, qui était le chef de facto du diocèse, sauf en nom.

Dans sa lettre de démission d'aujourd'hui, Rey a déclaré que le pape François l'avait encouragé à rester comme évêque diocésain lorsque, lors d'une réunion en décembre 2023, Rey a interrogé le pape sur son avenir à Toulon.

Mais Mgr Rey a déclaré aujourd'hui que le nonce apostolique « m'a informé que le Saint-Père me demandait de renoncer à ma charge d'évêque diocésain de Fréjus-Toulon, sans que j'aie eu connaissance d'éléments nouveaux par rapport à ceux qui avaient motivé la nomination de l'évêque coadjuteur ».

À LIRE : EXCLUSIF : L'évêque Rey demande aux chrétiens de réparer le blasphème provoqué par la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques

La consternation de longue date de Rey face à la gestion des problèmes de son diocèse par le Vatican était présente dans sa déclaration de démission. Cependant, il a pris soin de souligner son « obéissance au successeur de Pierre » et de démissionner comme demandé :

Face aux incompréhensions, aux pressions et aux polémiques toujours néfastes pour l’unité de l’Église, le critère ultime de discernement reste pour moi celui de l’obéissance au Successeur de Pierre.

Rey a souligné ses tentatives de mettre en œuvre les différentes priorités des papes récents, mais n'a notamment pas précisé un aspect particulier du pontificat de François :

De même que je me suis toujours efforcé de répondre aux appels à la nouvelle évangélisation de saint Jean-Paul II, puis aux encouragements de Benoît XVI à accueillir et à former les vocations sacerdotales, et enfin aux orientations de François, j’ai accepté, dans ce cas, de transmettre la charge pastorale qui m’avait été confiée en 2000 par Jean-Paul II.

Il célébrera une messe d'adieu au diocèse le 1er février.

S'adressant à Famille Chrétienne, Rey a ajouté : « Ma mission ne m'appartient pas, elle vient du pape, comme tout évêque. »

Après avoir envoyé sa lettre de démission au Vatican le 31 décembre, Rey a déclaré avoir informé son clergé de la nouvelle aujourd'hui.

La démission demandée de Rey est interprétée par des journalistes chevronnés et des catholiques français comme une manœuvre de pouvoir du Vatican contre un évêque devenu « trop » amical envers les communautés traditionnelles, à un moment où le Saint-Siège tente de restreindre l'ancienne liturgie.

Avant la suppression des ordinations en juin 2022, le diocèse avait fait l’objet en 2020 d’une « visite fraternelle » menée par l’actuel cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et favori du pape François. Cette visite avait été ordonnée par le Vatican et le Dicastère pour les évêques. Le diocèse avait également fait l’objet d’une visite apostolique menée par l’archevêque de Dijon, Antoine Hérouard, plus tôt en 2023.

Mais même depuis l'arrivée de Touvet, Rome empêche toujours l'ordination de séminaristes attachés à la liturgie traditionnelle.

LIRE : Rome bloque les ordinations de séminaristes dans une communauté française qui propose la messe en latin, selon le supérieur

Leurs ordinations ont finalement eu lieu quelques mois plus tard que prévu, après que Touvet eut assuré que la communauté acceptait « la validité du missel actuel », même si elle célèbre elle-même la messe en latin.

Commentant la démission de Rey, le média français respecté La Salon Beige a estimé que cela était principalement dû à son accueil affable au clergé traditionnel :

Avec cette nouvelle sanction, Mgr Rey paye sa trop grande proximité avec le « monde trad ». Non, il n'était pas trad, mais il a accueilli des trads dans son diocèse. Notez la précision de l'accusation ! N'importe qui peut être proche d'un trad ou de quelqu'un qui est proche d'un trad, et ainsi de suite. Comme la peste, cette maladie est susceptible d'être contagieuse, et quiconque ne se roule pas par terre en écumant à la vue de la liturgie traditionnelle risque de se retrouver accusé.

Bien que moins franc que celui de l'évêque Joseph Strickland, la démission forcée de Rey présente des similitudes notables avec celle de l' évêque du Texas évincé, qui a eu lieu en novembre 2023.

Note de Terrorisme Pastoral :  le nom de Mgr Hérouard figure page 359 dans le recueil des membres" du club maçonnique,  Le Siècle, "Au coeur du pouvoir"  (2011)d 'Emmanuel Ratier. Mgr Hérouard a été aussi envoyé pour  auditionner Mgr Aillet évêque de Bayonne . 

Il faut s'attendre au pire . Le nettoyage des diocèses de France  est en cours. On trouve aussi celui du défunt cardinal Poupar page 562.  Le nom du cardinal figure dans le volume précédent de 1996, page 458.