CITÉ DU VATICAN ( LifeSiteNews ) — L'agence de presse interne du Vatican a une fois de plus utilisé une image du père Marko Rupnik, aujourd'hui en disgrâce, pour célébrer la fête de Saint Joseph, malgré les images de Rupnik décrites comme intrinsèquement liées à ses abus sexuels en série présumés.

Les visiteurs du site Vatican News à l'occasion de la fête de saint Joseph, le 19 mars, découvriront une image du saint réalisée par Rupnik . Il s'agit clairement d'une œuvre de Rupnik, réalisée dans son style reconnaissable et désormais célèbre.

Vatican News, sous l'égide du Dicastère pour la Communication du Vatican, utilise les images de Rupnik pour une grande variété de fêtes tout au long de l'année liturgique. Elles sont disponibles dans la  section Saint du jour  du site web et dans la  section Fêtes liturgiques , les deux sections présentant ses œuvres tout au long de l'année, selon un cycle annuel.

Cela est dû à une décision officielle prise par le dicastère en 2023, selon laquelle « rien n'empêchait la poursuite de l'utilisation des mosaïques de Rupnik. » Ils ont déclaré que l'œuvre devait être considérée comme indépendante et dissociée de la vie personnelle de l'artiste.

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Le dicastère est responsable du Conseil pontifical pour les communications sociales, du Bureau de presse du Saint-Siège, du Service Internet du Vatican, de Radio Vatican, du Centre de télévision du Vatican, de L'Osservatore Romano , de l'Imprimerie du Vatican, du Service photographique et de la Maison d'édition du Vatican.

Une collaboratrice clé et membre du centre d'art Aletti de Rupnik, basé à Rome, aurait joué un rôle déterminant dans cette décision. Natasa Govekar est citée  comme directrice du département théologique et pastoral du Dicastère pour la communication. Elle est également  membre  du centre Aletti de Rupnik, où elle travaille sur la « théologie des images ».

Sa présence est essentielle au sein du dicastère depuis sa création, et elle est responsable du suivi et de la gestion des comptes Instagram et X du pape . Elle est depuis de nombreuses années accueillie comme conférencière principale lors de conférences sur le journalisme catholique, en raison de son rôle de premier plan au Vatican.

Le scandale vient des images elles-mêmes

Les images de Rupnik ont ​​été décrites comme étant intimement liées à ses prétendus abus en série – abus qui seraient d’ordre sexuel, spirituel, physique et psychologique.

Gloria Branciani, ancienne membre de sa communauté religieuse et victime présumée, a déclaré que « l'obsession sexuelle de Rupnik n'était pas improvisée mais profondément liée à sa conception de l'art et à sa pensée théologique ».

Il a été accusé par plusieurs victimes présumées d'avoir exigé des trios sexuels pour imiter la Trinité et d'avoir forcé des religieuses à boire son sperme dans un calice.

Les victimes ont affirmé que Rupnik avait fait des avances sexuelles lors de séances de peinture, après avoir célébré la messe ou après avoir entendu des confessions dans son centre d'art Aletti de Rome.

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En effet, lors des dernières accusations choquantes portées contre Rupnik, Branciani a récemment déclaré à la télévision italienne que Rupnik exigeait sa présence dans la pièce pendant qu'il peignait, mais qu'il peignait nu jusqu'à la taille et sexuellement excité. Elle a déclaré :

Il m'invitait très souvent, car il me disait que je pourrais lui servir de modèle. Je peux vous dire que lorsqu'il peignait aussi, peut-être torse nu, il était excité ; sa peinture était donc précisément liée à l'excitation physique. À la fin de la première confession, il m'a longuement serré dans ses bras.

Après avoir été forcé à avoir des relations sexuelles avec Rupnik, Branciani raconte qu'il lui a dit d'avorter si elle tombait enceinte :

Il n'y a eu qu'un seul rapport sexuel complet, lors d'une de ses tentatives, il s'est jeté sur moi et je l'ai arrêté en disant : « Mais je pourrais aussi tomber enceinte » et il a dit : « Mais si tout cela n'est qu'un jeu, tu peux aussi avorter comme un jeu. » J'étais juste dévastée, alors je n'ai même plus réagi.

Rupnik a été accusé d'avoir abusé sexuellement et spirituellement de nombreuses personnes, dont des religieuses et des victimes masculines. L'ancien jésuite a également été excommunié pour avoir absous un complice sexuel en confession, mais sa peine a ensuite été révoquée. De nombreuses spéculations subsistent quant à une intervention  personnelle du pape François  pour lever rapidement l'excommunication.

La crédibilité des  allégations bien documentées  d'abus en série de Rupnik est jugée « très élevée » par ses anciens supérieurs jésuites.

Après le tollé international, le pape François a été contraint, par la honte, d'annoncer en octobre 2023 que Rupnik faisait  l'objet d'une enquête rouverte du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) pour abus.

Mais cette affaire traîne en longueur et, plus de 500 jours plus tard, on ne voit toujours pas de fin.

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Le cardinal Victor Manuel Fernández, dont le DDF dirige l'enquête, a déclaré en janvier  que celle-ci était en cours mais qu'il y avait d'autres cas « plus graves » mais moins connus du public.

Plus récemment, une source du Vatican  a confirmé que Rupnik serait bientôt jugé selon les nouvelles normes de la DDF concernant les crimes d'abus spirituel. « La sentence est attendue dans un avenir proche », a déclaré la source à OSV News.

Si cela est vrai, Rupnik ne semble pas faire l’objet d’un procès ni d’accusations pour ses abus sexuels, physiques ou psychologiques, ou pour les pressions qu’il a exercées sur Branciani pour qu’elle obtienne un avortement si elle tombait enceinte après l’avoir violée.

En fait, depuis que le scandale Rupnik a éclaté au grand jour en décembre 2022, il a reçu une promotion continue et une faveur manifeste de la part du Vatican et également du pape François, qui a été vu en train de garder deux images de Rupnik dans ses propres chambres.

En effet, en 2018, François a déclaré que l’une des images de Rupnik était un cadeau personnel du prêtre préféré.

Ceux qui ont suivi cette triste saga au fur et à mesure de son déroulement ne devraient pas être surpris par l'utilisation continue de l'art de Rupnik par le Vatican - seulement indignés.