Le cardinal Burke s’exprime sur le COVID, la vaccination obligatoire et "Traditionis Custodes” chez Raymond Arroyo sur EWTN |
by Jeanne Smits Jan 21, 2022 |
Bien remis de son épisode de COVID-19 cet été, le cardinal Raymond Burke a accordé une interview d’une demi-heure à Raymond Arroyo dans son émission The World Over sur EWTN, jeudi. Le cardinal, désormais de retour à Rome, y évoque sa guérison qu’il juge miraculeuse, sa volonté d’accomplir le travail que Notre-Seigneur lui confie au travers de cette guérison, et son opposition non au « vaccin » mais aux mesures de vaccination forcée, notamment à travers la perte d’emploi en cas de refus : il les juges contraires aux droits humains fondamentaux. Il précise que la réception du vaccin COVID constitue la participation à une expérimentation compte tenu de leur état actuel.
Le cardinal Burke s’exprime également avec vigueur sur le motu proprio Traditionis custodes et sur le droit de cité de la messe traditionnelle dans l’Eglise, invitant les prêtres et les fidèles qui en tirent leur nourriture spirituelle à se battre pour ce droit.
J’ai retranscrit et traduit l’essentiel de cette interview, omettant seulement la dernière partie consacrée à l’Ordre de Malte que le Saint-Siège est en train de priver de sa souveraineté. – J.S.
Cardinal Burke. – De manière générale, je me sens très bien et je retrouve plus ou moins un rythme de vie normal. L’effet persistant concerne mes poumons. Les médecins m’ont dit qu’ils n’en savent pas beaucoup à ce sujet, et qu’ils ne savent pas combien de temps cela prendra, mais que cela pourrait durer environ un an. Je reprends des forces chaque jour, mais cet effet persistant continue d’être présent. Bien sûr, j’ai été sous respirateur pendant neuf jours, neuf jours perdus pour moi – je n’en ai aucun souvenir – et quand je suis sorti de l’intubation, je ne pouvais même pas me tenir debout. J’ai dû retrouver toute ma capacité à me tenir debout, à marcher, à monter ou descendre des escaliers, et grâce à Dieu, cela s’est bien passé, et c’est en partie la raison de ce rétablissement prolongé. Et puis, comme les personnes qui ont vécu cela vous le diront, j’ai ressenti une fatigue extrême. J’ai quitté l’hôpital le 3 septembre et pendant environ un mois, j’étais tout le temps fatigué : peu importe le nombre d’heures de sommeil la nuit, je me réveillais le matin fatigué. C’est une chose terrible, mais cela aussi est passé, grâce à Dieu, et oui, je suis fatiguée un peu plus tôt dans la journée qu’avant, mais pendant la journée, je vais très bien.
(...)
Je suis tombé malade assez brusquement et on m’a très vite mis sous respirateur, mais quand j’en suis sorti, je crois que c’était le 20 août, et que j’ai commencé à lire ces messages et à apprendre que tant de personnes priaient pour moi, j’ai été vraiment bouleversé et rempli d’une profonde gratitude. Je dois dire que lorsqu’ils m’ont désintubé et que j’ai repris conscience, j’ai immédiatement eu le sentiment que notre Sainte Mère avait pris soin de moi pendant tout ce temps, et je dis cela très sincèrement. Les médecins avaient informé ma chère sœur Marie qu’il n’y avait vraiment aucun espoir que je survive à cela, et qu’elle devait mettre mes affaires en ordre, et je n’ai aucun doute dans mon esprit que ce sont toutes ces prières qui ont été adressées à Notre Seigneur et les prières qu’Il a entendues, qui m’ont sauvé pour quelque travail qu’Il attend désormais de moi. Mais j’ai eu immédiatement ce sentiment très fort et il est resté en moi ; c’était vraiment miraculeux, et nous ne devrions jamais douter de la puissance de la prière. Mais dans ce cas précis, je l’ai vécu d’une manière remarquable, car je savais que j’étais mourant et je n’étais vraiment pas du tout certain de survivre. Lorsque j’ai repris conscience, j’ai appris que toutes ces prières avaient été offertes et j’ai compris ce qui s’était passé.
Raymond Arroyo. – Dans de nombreux articles rapportant votre maladie, vous avez été dépeint, Votre Éminence, comme un négationniste et un sceptique des vaccins. Même le pape a fait référence à vous en tant que négationniste dans l’avion papal au retour de son voyage de Slovaquie en septembre. Il a dit : « Même dans le collège des cardinaux, il y a quelques négationnistes et l’un d’entre eux, le pauvre, est hospitalisé avec le virus : ironie de la vie. » Qu’avez-vous pensé en entendant ces commentaires selon lesquels vous étiez négationniste et sceptique à l’égard vaccins ? L’êtes-vous ?
Eh bien non, je n’ai jamais dit à personne qu’il ne fallait pas se faire vacciner. J’ai insisté sur le fait que la question de la vaccination est une décision personnelle, c’est l’exercice d’un droit humain fondamental, et je suis absolument opposé à la vaccination forcée, à ces contraintes. Mais je n’ai pas pris position contre le vaccin. D’autre part, nous n’avons qu’un seul Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ : nous nous en remettons à Lui, et ce n’est pas en vaccinant le monde entier que l’on va sauver le monde. Et il y a aujourd’hui ce genre de rhétorique où les gens pensent que si tout le monde était vacciné, tout irait bien ; pour un chrétien ce n’est pas une pensée juste.
Et scientifiquement non valide, pourrais-je ajouter, comme les événements l’ont prouvé en particulier avec le variant Omicron. Cependant, Eminence, le Vatican, rend actuellement obligatoire la vaccination de tous ses employés. Il encourage la vaccination de tous, y compris des enfants. Plusieurs membres de la Garde suisse pontificale ont perdu leur emploi pour ne pas avoir reçu le vaccin. Nous ne disposons d’aucun chiffre sur les autres emplois perdus jusqu’à présent, nous n’en savons rien. Quelle est votre réaction à l’obligation vaccinale au Vatican, en particulier maintenant que, comme nous l’avons mentionné, il a été largement rapporté que le vaccin n’est pas efficace contre l’omicron, et que plusieurs pays européens – notamment l’Angleterre et l’Espagne – ont maintenant levé leurs contraintes de vaccination ?
La position du Vatican à ce sujet est très sévère, il n’y a aucun doute là-dessus. Vous ne pouvez pas entrer, par exemple, dans le palais apostolique ou dans d’autres bureaux du Vatican, à moins de pouvoir prouver que vous êtes vacciné. Je crois savoir – je n’en ai pas la connaissance personnelle mais c’est ainsi que je comprends la situation – qu’il y a un certain nombre de personnes qui ne peuvent pas venir travailler parce qu’elles ne sont pas vaccinées, et bien sûr leur absence du travail est considérée comme injustifiée et elles ne sont donc pas payées. J’ai également entendu dire qu’un certain nombre de gardes suisses ont dû quitter le service des gardes parce qu’ils avaient choisi de ne pas être vaccinés. Comme je l’ai déjà dit, je crois que la vaccination forcée est une violation des droits de l’homme, et il y a par ailleurs des précautions normales qui peuvent être prises en ce qui concerne la propagation de n’importe quel type de maladie, et ces précautions doivent être prises. Mais c’est vrai : il y a beaucoup de personnes qui ont été vaccinées qui ont maintenant contracté apparemment ce variant Omicron. Pour moi, l’essentiel est que la vaccination, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est expérimentale. Nous n’avons pas l’expérience nécessaire par rapport à ce vaccin, et donc les personnes qui se font vacciner acceptent de faire partie d’une expérience.
Oui, et comme vous l’avez mentionné, il y a même eu des fonctionnaires du Vatican qui ont maintenant contracté le COVID, beaucoup d’entre eux ayant reçu une triple vaccination dans certains cas. Dites-moi comment cela s’accorde avec l’enseignement catholique, car le document de la CDF de l’année dernière, de décembre dernier, disait que vous pouvez en bonne conscience et en tant que bon catholique décider de ne pas prendre ces vaccins, et que cela est parfaitement licite. Mais maintenant nous semblons recevoir un message différent, au moins en paroles, du Vatican, sans parler de ces obligations qu’ils ont imposées aux employés.
Ce qu’a dit la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est l’enseignement catholique. Une vaccination forcée des gens ne fait pas partie de l’enseignement catholique et c’est tout ce que je peux dire : cela n’a jamais fait partie de l’enseignement de l’Église, y compris dans le document de la Congrégation. La CDF a été claire à ce sujet et je pensais que cela avait été compris. Mais le Vatican lui-même a adopté cette position qui ne correspond pas à cet enseignement et qui entraîne beaucoup de souffrances.
Éminence, je voudrais passer à un autre sujet : le soutien à et les attaques continuelles contre la messe latine traditionnelle depuis le motu proprio « Gardiens de la tradition » du pape François, publié en juillet. Dans l’archidiocèse de Chicago, où la messe en latin est pratiquement interdite, le cardinal Blase Cupich a publié le mois dernier, le jour de Noël, des règles interdisant l’utilisation de la liturgie traditionnelle à Noël, le dimanche de Pâques, le premier dimanche de chaque mois et lors d’autres jours saints, « pour favoriser et rendre manifeste l’unité de cette église locale et aussi pour fournir à tous les catholiques de l’archidiocèse une occasion d’offrir une manifestation concrète de l’acceptation de l’enseignement du Concile Vatican II et de ses livres liturgiques ». Cardinal Burke, sur quoi se fonde la peur de l’ancien rite, et la célébration actuelle de la messe en latin est-elle dans votre esprit un défi pour le concile Vatican II ou des livres liturgiques qui en sont issus ?
Absolument pas. Dans de nombreux diocèses, depuis de nombreuses années, certains fidèles assistent à la célébration de la sainte messe, en particulier les jours de fête, selon l’usage le plus ancien, l’usus antiquior, la forme extraordinaire comme on l’appelle aujourd’hui. Cela n’a pas été une cause de désunion. De fait, j’ai servi dans deux diocèses et c’était une grande bénédiction d’avoir ces communautés qui suivaient ces anciens rites tels qu’ils nous ont été transmis depuis l’époque du pape Grégoire le Grand et même avant, et je ne veux pas en parler comme s’il s’agissait de simples antiquités, pas du tout ! La sainte liturgie est une réalité vivante : c’est le Christ lui-même qui agit au milieu de nous pour nous sanctifier, et dans la sainte messe de la manière la plus merveilleuse qui soit, en renouvelant sacramentellement son sacrifice sur le calvaire, puis en nous nourrissant de son propre corps et de son sang. Et cela reste la réalité, de sorte que la forme de la Messe telle qu’elle a été établie après le Concile de Trente mais telle qu’elle avait existé pendant des siècles auparavant est une réalité vivante, et nul ne peut le nier.
En ce qui concerne le Concile Vatican II, de nombreuses choses qui se sont produites après le Concile en ce qui concerne la sainte liturgie n’ont aucun fondement dans les documents sur la sainte liturgie, et les personnes intelligentes qui ont étudié ces questions savent bien qu’il y a eu de nombreux abus après le Concile – le soi-disant esprit du Concile, et toute la manière dont la liturgie a été réformée, dont les rites ont été réformés. Il y a donc des questions légitimes. Certaines d’entre elles ont été abordées, d’autres doivent encore l’être. Mais le pape saint Jean-Paul II, par exemple, dans les dernières années de son pontificat, n’a cessé d’insister sur la nécessité de s’occuper de la sainte liturgie et de restaurer la transcendance de l’action liturgique, à savoir que c’est Jésus-Christ lui-même qui agit au milieu de nous, qui entre en nous par la liturgie sacrée. Et bien sûr, le pape Benoît XVI a été un merveilleux professeur à cet égard, et Summorum Pontificum, son motu proprio par lequel il a rendu plus accessible la célébration de la forme extraordinaire, comme il l’a appelée, a été un grand cadeau et a été le résultat de l’exercice de ce cadeau. L’utilisation de ce don était un grand don dans l’Eglise. Je ne comprends pas la situation actuelle. J’ai beaucoup de contacts avec les oratoires et les paroisses qui célèbrent la forme extraordinaire, et avec les prêtres, et tout est positif. Ils ne se considèrent pas comme la véritable Église ou comme de meilleurs catholiques que quiconque : ils trouvent simplement une formidable nourriture spirituelle dans ces rites anciens, la forme traditionnelle de la messe. Et pourquoi cela devrait-il leur être refusé ?
Votre Éminence, un prêtre du diocèse de Chicago a demandé à être autorisé à utiliser la posture ad orientem, faisant face à l’Est pendant la messe : cela lui a été refusé. Lorsqu’il a protesté, il a été accusé d’incitation à la désobéissance contre l’évêque diocésain. La posture ad orientem a-t-elle été abrogée, interdite par le Concile ou l’Église et qu’est-ce que tout cela a à voir avec la messe en latin ?
Toute messe peut être célébrée face au Seigneur ou face à l’Orient, ad orientem versus Dominum, et en fait, beaucoup de gens me disent, et c’est parfaitement logique, que c’est une très belle chose d’avoir le prêtre à la tête de l’assemblée qui offre la messe lorsque tout le monde est face à Notre Seigneur, et cela montre clairement que le sacrifice est le sacrifice de Notre Seigneur. Nous adorons en esprit et en vérité en Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est vrai que l’usage le plus ancien était certainement de célébrer la Messe face au Seigneur, face à l’est, mais je ne trouve rien dans les documents du Concile Vatican II qui puisse conduire à l’interdiction de la manière traditionnelle, de la posture ou de la position traditionnelle du prêtre pendant la célébration de la Messe ; et je ne comprends pas pourquoi cela est maintenant remis en cause.
Votre Éminence, l’effet pratique de ceci, je pense que les gens n’y ont pas prêté attention à Rome, ce que j’entends, c’est que beaucoup de ces communautés catholiques – ce sont certes de petits groupes de catholiques mais ils sont fervents, l’église est remplie pour ces messes traditionnelles en latin – beaucoup d’entre eux se dirigent maintenant vers ces chapelles de la Fraternité Saint-Pie X. L’intention de certains à Rome est-elle de pousser ces catholiques attachés à ce rite vers la Fraternité Saint-Pie X et de les déclarer schismatiques à une date ultérieure ? Pourquoi créer cette division tout en parlant d’accompagnement ?
Je ne sais pas. On m’a dit aussi que la pensée de certains est que toute personne qui est attirée par l’usage plus ancien devrait simplement se rendre à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, mais c’est absolument faux parce que l’usage plus ancien fait partie intégrante de la vie de l’Église ; il l’a été tout au long des siècles. Même après l’introduction du Novus Ordo, comme on l’appelle dans l’usage plus récent, l’Église a toujours permis aux individus et aux groupes la possibilité de suivre l’usage plus ancien. Et donc cette idée que d’une certaine manière si vous êtes attiré par l’usus antiquior vous êtes un schismatique, je veux dire que c’est tout simplement faux et c’est mal de pousser les gens dans cette direction. Mais Notre Seigneur est avec nous dans l’Église : Il nous a dit qu’il resterait toujours avec nous dans l’Église, et donc nous devons rester dans l’Église et lutter pour préserver, promouvoir et cultiver la vie liturgique de l’Église, y compris à travers la forme extraordinaire. Et donc je dis aux gens que nous n’avons pas le choix.
Saint Athanase a été exilé, il a été excommunié, il a subi tant d’humiliations pour avoir défendu la vérité de la foi, mais il n’a jamais quitté l’Église. Padre Pio est un autre exemple plus récent : il a beaucoup souffert aux mains du Vatican et pourtant il est resté fidèlement dans l’Église, et c’est ce que nous devons faire. Notre Seigneur ne va pas permettre – je le sais – Notre Seigneur ne va pas permettre que ce beau cadeau de l’usage plus ancien, le beau cadeau de ces rites soit perdu. Il est clair qu’Il ne l’a pas permis et depuis l’époque du Concile, il y a eu une croissance continue et un intérêt grandissant pour l’usage plus ancien. Je connais tant de fidèles laïcs et de prêtres qui m’ont dit que le fait de pouvoir assister à la sainte messe selon l’usus antiquior les a aidés à approfondir leur compréhension, leur appréciation et leur participation à la sainte messe.
Un certain nombre de prêtres m’ont dit que ce n’est que lorsqu’ils ont assisté à l’ancien rite ou l’ont célébré qu’ils ont pleinement compris et apporté une nouvelle sacralité et une nouvelle dévotion au nouveau rite, parce que l’un nourrit l’autre, il se tient sur les épaules de l’autre. Mais comme vous l’avez mentionné, Votre Éminence – et j’ajouterais le nom de Mère Angelica à cette liste de martyrs de la foi qui se sont battus et ont été abusés par les autorités à propos de la liturgie, soyons réalistes – il est curieux et bizarre pour moi qu’au moment même où le Vatican invite les protestants et les anglicans à marcher avec l’Église catholique romaine dans ce synode, nous traitions les catholiques très fidèles d’une belle tradition vivante de l’Église comme s’ils étaient des lépreux, et que nous disions qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’auberge. George Weigel a qualifié Traditionis custodes de « théologiquement incohérent, pastoralement diviseur et inutile ». L’évêque Thomas Tobin de Providence appelle l’Église à soutenir ceux qui sont attachés à l’ancien rite. Pensez-vous qu’il s’agira d’une lutte permanente ici, et comment la combattre au mieux ?
Ce sera le cas, et mon conseil aux gens est le suivant : continuez à faire ce que vous avez fait. C’est ainsi que vous nourrissez votre foi, que vous nourrissez votre proximité avec votre évêque et votre proximité avec toute l’Église, et c’est ainsi que nous pouvons le mieux mener cette bataille. Ensuite il faut faire valoir nos droits dans l’Église, faire des recours lorsque des injustices sont commises envers des communautés légitimes de fidèles. Et bien sûr, il y a aussi des instituts de vie consacrée ou des sociétés de vie apostolique dont le charisme particulier est la célébration de la liturgie selon le rite romain selon l’usage le plus ancien, et de la promouvoir. C’est leur droit de le faire. Je crois donc qu’il continuera à y avoir une réponse très forte à la situation, et si Dieu veut –et je suis sûr que Notre Seigneur bénira cela – nous reviendrons à un usage régulier et libre de l’usage plus ancien du rite romain.
En attendant, cela va être très difficile quand beaucoup de ces prêtres ne seront pas autorisés à célébrer la Messe en latin dans une paroisse ; alors je suppose que cela deviendra clandestin comme c’était le cas autrefois et en Chine communiste – je suppose que c’est dans cette situation que le monde entier se trouve désormais.
Votre Éminence, en décembre, le pape François a écrit une lettre louant le travail de la sœur Jeannine Gramick, qui dirige les très controversés New Ways Ministries, un groupe condamné par la Conférence des évêques des États-Unis et par les deux pontificats précédents. Le pape a fait l’éloge de son travail pour son action auprès des catholiques LGBTQ. Sa lettre contredit totalement les admonitions de Jean-Paul II et de Ratzinger en 1999 contre son travail. Que pensez-vous de cette lettre et du message qu’elle envoie à l’Église et au monde entier ?
Eh bien, la réponse de l’Église au New Ways Ministry, et à l’époque où il étaitt encore en vie, le père Nugent et à sœur Jeanine Gramick, se trouve dans un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a été publié dans les Acta Apostolici Sedes, l’organe officiel de communication de l’Église, en 1999, et vous pouvez l’y lire. Ce qui y est écrit est aussi vrai aujourd’hui que lorsque cela a été écrit. Ce que sont ces actes personnels du pape, c’est exactement cela : ce sont des actes qu’il assume personnellement, mais qui n’ont rien à voir avec l’enseignement de l’Église, en ce qui me concerne. Ce que j’ai lu et qui a été cité dans les médias de cette lettre – ou ces lettres, je ne suis pas sûr – écrite à sœur Jeanine, ce sont simplement les opinions d’un homme, mais celles-ci n’ont rien à voir avec le magistère de l’Église. C’est ce qu’on trouve exposé très soigneusement dans ce document : lorsqu’un document est publié dans les Acta Apostolici Sedes, c’est très significatif : cela nous indique qu’il est, d’une manière particulière, l’expression de la doctrine et de la discipline de l’Église.
Propos recueillis par Raymond Arroyo
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