Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Ayant lu Caroline Parmentier pendant des années , nous lui devions cette réparation face au terrorisme journalistique

 

 

 

Cabale de Médiapart contre Caroline Parmentier (RN). Quand la gauche n’a plus d’idées, elle ouvre les archives

 

 

 

 

Réponse à une charge sans courage

Il faut avoir une singulière conception du journalisme pour confondre recherche de la vérité et chasse aux sorcières, enquête et pamphlet, critique et règlement de comptes. C’est pourtant ce à quoi se livre Mediapart, dans un article daté du 19 juin 2025, qui prétend « informer » le public sur Caroline Parmentier mais se contente, une fois encore, de feuilleter les archives jaunies du vieux journal Présent, comme d’autres agitaient autrefois un casier judiciaire pour faire taire les gêneurs.

L’objectif est transparent : faire le procès d’intention à Marine Le Pen en retournant contre elle les fréquentations et les fidélités anciennes de celle qui fut journaliste, puis attachée de presse, et enfin députée. Puisque l’on ne trouve rien à redire à la politique qu’elle mène aujourd’hui, on ressort de vieux articles, des propos de trente ans, des amitiés qui sentent le fagot, au sens inquisitorial du terme. Ce n’est pas un article, c’est une stèle dressée sur les ruines de la pensée critique.

Que Caroline Parmentier ait dirigé un journal situé à droite de la droite n’est pas une découverte. Elle ne l’a jamais caché, et son engagement fut toujours public. Qu’elle ait défendu des positions conservatrices, parfois radicales, sur les sujets de société, ne devrait pas étonner un média qui feint d’aimer la pluralité mais ne la tolère que si elle s’exprime dans un idiome progressiste. Ce que Mediapart reproche à Parmentier n’est pas ce qu’elle dit aujourd’hui, mais ce qu’elle a pensé, écrit ou publié hier. C’est l’âge de ses idées qu’on lui reproche, non leur pertinence.

L’attaque ad hominem, déguisée en reportage, est d’autant plus révélatrice qu’elle intervient dans un vide idéologique de plus en plus flagrant à gauche. Faute de ligne politique claire, on préfère jouer les inspecteurs des pensées impures. On accuse, on insinue, on archive, comme si le passé, surtout s’il est conservateur, suffisait à disqualifier toute voix. Ce tribunal médiatique ne connaît ni prescription ni défense : on y condamne par le soupçon.

Et surtout, on s’épargne le débat. Plutôt que de répondre aux idées, on s’attaque aux personnes. Plutôt que de confronter des visions du monde, on traque les résidus d’une mémoire honnie. Plutôt que de nommer le réel, on l’exorcise. Ce mode opératoire, hérité du trotskisme recyclé dans la gauche morale, permet de ne jamais se confronter à la substance des choses. À l’instar de ce qu’Ernst Niekisch dénonçait déjà dans l’Allemagne républicaine, on se plaît à jouer les censeurs sous prétexte d’éthique.

Car enfin, de quoi s’agit-il ? D’une femme, Caroline Parmentier, qui assume ses convictions, s’est rangée sous une bannière politique légaliste, a été élue démocratiquement, et travaille au service d’une ligne, la sienne. Ce que ses adversaires lui reprochent, ce n’est pas une faute, c’est une fidélité. Ils voudraient des adversaires sans passé, sans colonne vertébrale, sans mémoire. Des fantômes neutres qu’on pourrait tolérer, à défaut de les respecter. Ce qu’ils ne supportent pas, c’est qu’une femme, issue du monde des idées, soit entrée en politique sans abjurer son histoire.

Il faut en finir avec cette idée que seules les opinions de gauche sont compatibles avec la démocratie. En République, le débat implique la coexistence des dissensions. Or, à gauche, on ne débat plus, on récuse. Et quand l’adversaire ne peut être battu sur le terrain électoral, on tente de le salir par les marges. Méthode misérable d’un camp à bout de souffle, qui n’a plus que l’indignation comme boussole.

La réalité, c’est que Caroline Parmentier dérange non parce qu’elle aurait dit le faux, mais parce qu’elle dit ce que beaucoup pensent tout bas. Elle n’est pas dangereuse pour la démocratie, elle est menaçante pour ceux qui en ont fait une religion fermée, sans sacrements ni pardon.

— Balbino Katz chroniqueur des vents et des marées

Crédit photo : DR (photo d’illustration)

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20/06/2025
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