( LifeSiteNews ) — La Grande Loge d'Italie a salué le travail du pape François comme étant « profondément en résonance avec les principes de la franc-maçonnerie », à la suite de son décès lundi.

« La Grande Loge d'Italie de l'ALAM s'associe au deuil universel pour la disparition du Pape François, un pasteur qui, par ses enseignements et sa vie, incarnait les valeurs de fraternité, d'humilité et de recherche d'un humanisme universel », a écrit Luciano Romoli, Grand Maître de la Grande Loge d'Italie de l'ALAM dans un communiqué publié mardi.

« Venu du « bout du monde », Jorge Mario Bergoglio a su changer l'Église, en ramenant les enseignements révolutionnaires de saint François d'Assise à nos jours », écrit Romoli, malgré une différence fondamentale entre la fidélité de saint François à la doctrine catholique et la « révolution » de l'hétérodoxie de François.

Romoli a ensuite salué le « travail » de François comme étant « profondément en résonance avec les principes de la franc-maçonnerie », un compliment qui est particulièrement significatif étant donné que la franc-maçonnerie a été condamnée à plusieurs reprises et infailliblement par les papes passés comme étant antithétique au catholicisme – à commencer par la bulle papale  In eminenti du pape Clément XII en 1738.

Le Grand Maître a souligné que « la liberté, l’égalité et la fraternité » – élevées au rang d’idéaux sociétaux dans l’encyclique Fratelli tutti de François –  sont « les trois valeurs fondamentales de la franc-maçonnerie ».

« Surmonter les divisions, les idéologies et la pensée de groupe pour reconnaître la richesse des différences et construire une humanité unie dans la diversité : tel était le désir ardent de François, et le même objectif est poursuivi par la Grande Loge d'Italie », a poursuivi Romoli.

Il a en outre affirmé que François avait adopté « une foi capable de se remettre en question, d’accepter le doute et de dialoguer, que l’on retrouve également dans la méthode initiatique maçonnique, fondée sur un cheminement libre de dogmes, nourri par la recherche incessante de la vérité. » 

« En ces temps de crise grave, la Grande Loge d'Italie fait écho à l'appel du pape François en faveur d'une "conscience planétaire" qui reconnaisse l'humanité comme une communauté de destin. Nous honorons sa mémoire en continuant à œuvrer pour une éthique des limites, pour le respect d'autrui et pour la construction d'un Temple fondé sur la solidarité, la liberté de pensée et la fraternité universelle », a conclu Romoli. 

Les francs-maçons italiens ont accueilli François avec enthousiasme dès son arrivée. Son élection a été immédiatement saluée par le Grand Maître Gustavo Raffi, de la Loge maçonnique du Grand Orient d'Italie, qui a déclaré à l'époque : « Fraternité et dialogue sont ses premiers mots : peut-être que rien dans l'Église ne sera plus comme avant. » 

Il est intéressant de noter que, comme l'a témoigné saint Maximilien Kolbe dans sa revue Milice de l'Immaculée , les francs-maçons ont célébré leur bicentenaire en 1917 en défilant devant la place Saint-Pierre au Vatican avec des banderoles proclamant : « Satan doit régner au Vatican. Le pape sera son esclave. »

Saint Maximilien a expliqué en 1939 : « Cette haine mortelle pour l’Église de Jésus-Christ et pour son Vicaire n’était pas seulement une farce de la part d’individus dérangés, mais une action systématique découlant du principe de la franc-maçonnerie : détruire toute religion, quelle qu’elle soit, en particulier la religion catholique. »

Cet objectif est attesté par l'« Instruction permanente de l' Alta Vendita », dont le Dr Taylor Marshall note qu'elle a été reproduite en anglais lors d'une conférence du très révérend Mgr George Dillon, DD, à Édimbourg en octobre 1884. L' auteur de l'Alta Vendita , qui écrit sous le pseudonyme de Piccolo Tigre ou « Petit Tigre », explique l'objectif à long terme des francs-maçons :

Notre fin finale est celle de Voltaire et de la Révolution, la destruction à jamais du catholicisme et même de l'idée chrétienne qui, si elle restait debout sur les ruines de Rome, serait la résurrection du christianisme plus tard.

Le pape Léon XIII affirmait en 1884 :

Mais la lutte de ces ennemis est dirigée depuis longtemps contre le Siège apostolique et le Pontife romain… Le temps est venu où les partisans des sectes déclarent ouvertement, ce qu'ils complotent secrètement entre eux depuis longtemps, que le pouvoir sacré des Pontifes doit être aboli et que la papauté elle-même, fondée de droit divin, doit être entièrement détruite. Si d'autres preuves manquaient, ce fait serait suffisamment démontré par le témoignage d'hommes bien informés, dont certains à d'autres époques, et d'autres encore récemment, ont déclaré qu'il était vrai des francs-maçons qu'ils désiraient particulièrement attaquer l'Église avec une hostilité irréconciliable, et qu'ils n'auront de cesse qu'ils n'aient détruit tout ce que les Souverains Pontifes ont établi au nom de la religion.

D'anciens francs-maçons comme Altiyan Childs ont témoigné du caractère satanique de la franc-maçonnerie à son plus haut niveau. Comme l'  a souligné Kyle Clement, assistant du célèbre exorciste Père Chad Ripperger , « le Grand Architecte de l'Univers est identifié, dans les degrés supérieurs, à Lucifer ». La première condamnation de la franc-maçonnerie par l'Église catholique a été émise par le pape Clément XII dans sa bulle papale « In Eminenti » de 1738 : 

Afin de fermer la voie ouverte aux iniquités qui pourraient être commises en toute impunité, et aussi pour d'autres raisons… Nous avons résolu et décrété de condamner et d'interdire les sociétés, assemblées, réunions, conventions, regroupements ou réunions, qu'elles soient dites franc-maçonniques ou connues sous une autre dénomination. Nous les condamnons et les interdisons par la présente constitution, qui est considérée comme valable à jamais.

Clément XII jugeait la franc-maçonnerie si grave et son appartenance si dangereuse qu'il imposa une excommunication automatique,  latae sententiae  (une sentence cachée), à ​​tout catholique qui rejoignait la franc-maçonnerie. La levée de l'excommunication était réservée au Saint-Siège ; les papes ultérieurs exigeèrent que le catholique ayant rejoint la Loge révèle à son évêque le nom de tout autre catholique qu'il savait être également franc-maçon.

La sentence d'excommunication de Clément XII fut expressément renouvelée à plusieurs reprises par les papes successifs. Elle fut intégrée au Code de droit canonique de 1917 et, bien que non explicitement mentionnée dans le Code de 1983, une intervention et une clarification spéciales de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), intitulées «  Déclaration sur les associations maçonniques  et  l'inconciliabilité de la foi chrétienne et de la franc-maçonnerie » , précisèrent que la discipline et le jugement de l'Église concernant la franc-maçonnerie restaient inchangés par rapport au Code de 1917.

La déclaration complète de la loge se lit comme suit :

La Grande Loge ALAM d'Italie se joint aux condoléances universelles pour le décès du Pape François, un pasteur dont le magistère et la vie incarnaient les valeurs de fraternité, d'humilité et de recherche d'un humanisme planétaire.

La Grande Loge d'Italie des Anciens Francs-Maçons Acceptés s'associe aux condoléances universelles pour le décès du pape François, un pasteur dont le magistère et la vie incarnaient les valeurs de fraternité, d'humilité et la recherche d'un humanisme planétaire. Venu du « bout du monde », Jorge Mario Bergoglio a su transformer l'Église, en réinscrivant l'enseignement révolutionnaire de saint François d'Assise dans l'actualité.

En ce temps de deuil, notre Communion souhaite rendre hommage à la vision du pape François, dont l'œuvre est profondément en résonance avec les principes de la Franc-Maçonnerie : la centralité de la personne, le respect de la dignité de chaque individu, la construction d'une communauté solidaire et la recherche du bien commun. Son encyclique « Frères tous » constitue un manifeste. Liberté, Égalité et Fraternité constituent le triple atout de la Franc-Maçonnerie. Dépasser les divisions, les idéologies, la pensée unique pour reconnaître la richesse des différences et construire une humanité unie dans la diversité, tel est le souhait ardent de François, un projet que poursuit la Grande Loge d'Italie.

Le pape François a su conjuguer foi et raison, dimensions complémentaires de l'expérience humaine, en renouvelant le principe anselmien du « credo ut intelligam ». Une foi capable de questionner, d'accueillir le doute et le dialogue, que l'on retrouve également dans la méthode initiatique maçonnique, fondée sur un cheminement libre de dogmes, nourri par la recherche incessante de la vérité.

Le pontificat de François a placé ce dernier au centre, ainsi que la protection de la planète et une éthique du développement fondée sur la dignité humaine. Cela se retrouve également dans la construction maçonnique du « Temple intérieur », fondée sur la tolérance, la solidarité et la résistance à la haine et à l'ignorance, et trouve une profonde correspondance dans le ministère pastoral de Bergoglio, qui, par sa « douce révolution », a démontré que l'humilité et le dialogue sont des outils de force authentique. Dans le sillage de l'« Économie françoise » et de la vision d'une « maison commune », la franc-maçonnerie soutient l'engagement pour un avenir durable, équitable et inclusif.

En cette période de profondes crises, la Grande Loge d'Italie s'inscrit dans l'appel du pape François à une « conscience planétaire » reconnaissant l'humanité comme une communauté de destin. Nous honorons sa mémoire en continuant à œuvrer pour une éthique des limites, le respect de l'autre et la construction d'un Temple fondé sur la solidarité, la liberté de pensée et la fraternité universelle.

Luciano Romoli

Grand Maître de la Grande Loge d'Italie de l'ALAM