CITÉ DU VATICAN ( LifeSiteNews ) — Le pape François a décrit les évêques « conservateurs » comme ayant  une  « attitude suicidaire » parce qu'ils sont enfermés « dans une boîte dogmatique ».

"Un conservateur est celui qui s'accroche à quelque chose et ne veut pas voir au-delà", a déclaré François en réponse à une question sur les "évêques conservateurs aux États-Unis". L'intervieweur de CBS "60 Minutes" a décrit comme s'opposant aux "efforts" de François. revisiter les enseignements et les traditions. 

"C'est une attitude suicidaire car une chose est de prendre en compte la Tradition et de considérer les situations du passé, mais une autre est de s'enfermer dans une boîte dogmatique", a poursuivi François.

Ses commentaires faisaient partie d'une interview d'une heure avec Norah O'Donnell de CBS. Réalisée fin avril, une petite partie de l'interview a été publiée à l'époque, l'heure complète devant être diffusée sur CBS dimanche et lundi. 

Dans un précédent extrait de l’interview, Francis a dénigré les critiques de l’argument du changement climatique en les qualifiant de « stupides ».

 Pape François : « Les négationnistes du changement climatique » sont « stupides » .

« Il y a des gens qui sont stupides, et même si vous leur montrez des recherches ; ils n'y croient pas », a déclaré Francis. "Pourquoi? Parce qu'ils ne comprennent pas la situation ou à cause de leur intérêt, mais le changement climatique existe.»

En réponse au dernier clip, un ancien nonce apostolique américain, l'archevêque Carlo Maria Viganò, a soutenu la déclaration de François. "Pour une fois, Bergoglio a absolument raison : le conservatisme veut 'préserver' les apparences extérieures de la Tradition sans la substance doctrinale qui la rend vivante", a-t-il déclaré. 

Le conservatisme est l'attitude de ceux qui critiquent les excès de l'Église synodale mais se gardent bien de remettre en cause ses causes, que l'on retrouve dans Vatican II. Le conservatisme est en réalité un « comportement suicidaire » car il crée une « boîte dogmatique » artificielle, faite de Novus Ordo ad orientem avec des chasubles romaines et des chants grégoriens et aussi de Vetus Ordo ; fait de citations choisies de certains documents conciliaires, ne contrastant accidentellement pas avec le Magistère catholique de tous les temps ; fait de l'apothéose de Jean-Paul II et du regret de Benoît XVI, que nous avons tous aimé.

Poursuivant, Viganò était en désaccord avec François en ce qui concerne la Tradition, affirmant que « la Tradition n'est pas le conservatisme ; La Tradition n'est pas une « boîte dogmatique » parce qu'elle puise dans l'eau claire et pure de la source divine, puisant dans la Grâce et la fidélité à l'Évangile et au Depositum Fidei l'âme qui la rend capable de regarder vers l'avenir sans nier le passé. »

François a longtemps semblé exprimer son mécontentement envers les catholiques américains, employant souvent sa qualification de « rigide » pour se référer à eux. Certains membres de l'épiscopat américain se sont distingués dans la défense d'éléments de l'enseignement catholique, souvent en apparente juxtaposition avec la propre position de François – notamment des hommes tels que l'évêque Joseph Strickland et le cardinal Raymond Burke. 

D’autres membres de l’épiscopat américain ont adopté une position moins bruyante que Strickland et Burke, mais ont néanmoins adopté des positions conformes à l’enseignement catholique qui ont été contredites par le pape François. Par exemple, l’archevêque Salvatore Cordileone a interdit à Nancy Pelosi, pro-avortement, de recevoir la Sainte Communion, mais cette décision a été en pratique annulée par l’actuel pontife. 

En effet, la relation de François avec l’Église aux États-Unis et son ignorance à son sujet ont été un sujet de discussion régulier tout au long de son pontificat. Ces derniers jours, un éditorial du National Catholic Register a exhorté François à se rendre aux États-Unis « pour dissiper les inexactitudes sur l’Église américaine qui ont été propagées à Rome par certains conseillers papaux ».

« De tels malentendus ont également été alimentés par les caricatures de fidèles catholiques américains que la presse laïque de notre propre pays propage régulièrement », ont écrit les rédacteurs du Register. 

Le biographe pontifical britannique Austen Ivereigh a répondu que François est « étonnamment bien informé sur l’Église américaine », mais n’a pas développé ses affirmations.

Le nonce papal aux États-Unis, le cardinal Christophe Pierre, est sans aucun doute un allié publiquement fidèle et loyal de François – des caractéristiques qui ne sont pas inattendues chez un nonce papal mais qui sont incarnées de manière particulièrement stridente par le cardinal français. 

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Cependant, même les partisans de Pierre ont critiqué son efficacité à remodeler l'épiscopat américain à l'image de François, notant que même s'il y a quelques rendez-vous clés avec les idéaux de François, Pierre n'a pas opéré un changement aussi important que prévu.

Un tel changement pourrait bien être mis en œuvre dans les mois à venir, si lui et Francis en décident ainsi, étant donné la grande proportion de sièges actuellement ou prochainement dus à une nouvelle ordinaire.