Déconstruction de l'Eglise par le synode - deuxième partie .
La déconstruction de l’Eglise par le synode : les origines de ce phénomène - II.
François Ier s’est scandalisé parce qu’une catéchiste a semblé s’approprier les mérites de la conversion de deux convertis. Et il a revendiqué haut et fort la différence radicale qui existe entre l’évangélisation et le prosélytisme en essayant faussement de ranger le pape Benoît à ses visées.
Dans l’évangélisation « le protagoniste c’est Dieu » ! Cette violence papale oublie que si c’est Dieu qui donne la grâce de la conversion, il le fait par le moyen de son Eglise et des hommes et des femmes qui sont mandatés par elle.
Lors du baptême, le baptisé ou les parents, ou les parrains et marraines récitent le « Je crois en Dieu » et ainsi adhèrent à la foi de l’Eglise pour recevoir le sacrement. Le rituel du baptême implique cette adhésion.
Le baptême catholique n’est pas une espèce d’attraction magique qui vous intègre dans une communauté !
Aussi dans les paroles prononcées le 9 octobre dernier à l’audience générale, le pape a curieusement opposé « adoration de Dieu et adoration des formules dogmatiques ». Est-ce que le Dieu de François ne serait pas celui qui veut être adoré « en esprit et en vérité » ? Lorsque nous adorons Dieu, nous adorons le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Notre adoration est toujours trinitaire !
La formulation pontificale « Est-ce que j’adore Dieu ou est-ce que j’adore les formules dogmatiques ? », est un outrage au sens chrétien de l’adoration et une violence faite à la foi de l’adorateur ! Elle instaure une dialectique méprisante !
Que nous chantions le « TE DEUM » ou les louanges divines devant le Saint- Sacrement, nous adorons Dieu avec les formules dogmatiques que l’Eglise nous a données pour notre salut ! Lex orandi lex credendi ! Est-ce cela que récuse le pontife ?
Avant de revenir aux paroles prononcées au synode il faut se reporter quarante-cinq ans en arrière, le 18 février1974. Moins d’un an après son élection comme provincial d’Argentine, le père Bergoglio s’adresse à ses confrères dans une instruction- programme dans laquel apparaissent pour la première fois, trois des quatre principes qui fondent son action.
Il déclare : « Quand j’étudiais la théologie, quand – comme vous- je révisais le Dentzinger et les traités pour vérifier les thèses, j’ai beaucoup admiré une formulation de la tradition chrétienne : le peuple fidèle est infaillible « in credendo » - dans le croire-. De là, en plus, j’ai tiré ma propre formule, qui n’est pas très précise, mais qui m’aide beaucoup : quand tu veux savoir ce que croit la Mère Eglise, va au Magistère – parce que c’est lui qui est chargé de l’enseigner infailliblement- mais quand tu veux savoir comment croire l’Eglise, rencontre le peuple fidèle.
Le Magistère t’enseignera qui est Marie, mais notre peuple fidèle t’enseignera comment aimer Marie.
Notre peuple a une âme et parce que nous pouvons parler de l’âme d’un peuple, nous pouvons parler d’une herméneutique, d’une manière de voir la réalité, d’une conscience ».
Nous sommes obligés de constater que la prémisse est fausse. Nous avons consulté le Dentzinger et, sauf à nous prouver le contraire la formule du père Bergoglio est INEXISTANTE.
Ce qui existe en revanche c’est l’infaillibilitas fidelium in credendo ; il s’agit de l’universitate fidelium …tout le peuple évêques compris ! La foi des fidèles a Dieu pour objet formel, mais elle leur est communiquée par le magistère.
La commission théologique internationale de 2014, sous la signature du cardinal Müller, est formelle. On retiendra particulièrement la citation de Saint John H. Newman.
- Le magistère de « ceux qui, avec la succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité » est un ministère de vérité exercé dans et pour l’Église, dont tous les membres ont reçu l’onction de l’Esprit de vérité (Jn 14,17 ; 15,26 ; 16,13 ; 1 Jn 2,20,27) et sont dotés du sensus fidei, un instinct pour la vérité de l’Évangile. Puisqu’il est de la responsabilité du magistère d’assurer la fidélité de l’Église tout entière à la parole de Dieu et de garder le peuple de Dieu fidèle à l’Évangile, il lui incombe de nourrir et d’éduquer le sensus fidelium. Bien entendu, ceux qui exercent le magistère, à savoir le pape et les évêques, sont eux-mêmes avant tout des membres baptisés du peuple de Dieu, qui de ce fait même participent au sensus fidelium.
- Le magistère juge également avec autorité si les opinions qui sont présentes dans le peuple de Dieu, et qui peuvent apparaître comme le sensus fidelium, correspondent réellement à la vérité de la Tradition reçue des Apôtres. Comme le dit Newman : « Le don permettant de discerner, de discriminer, de définir, de promulguer et de donner force de loi à une partie quelconque de la tradition réside exclusivement dans l’Ecclesia docens. » Ainsi, le jugement concernant l’authenticité du sensus fideliumappartient en dernière analyse non aux fidèles eux-mêmes ni à la théologie, mais au magistère. Néanmoins, comme on l’a déjà souligné, la foi dont le magistère est le serviteur, est la foi de l’Église, qui est vivante dans tous les fidèles ; c’est donc toujours dans la vie de communion de l’Église que le magistère exerce son ministère essentiel de surveillance.
Toute la théologie de la libération et la soi-disant théologie du peuple repose depuis l’origine sur cette affirmation relayée par tous les faussaires.
Ce que redit François, contient, selon nous, cette erreur initiale. Dans la suite de son discours selon un procédé bien rôdé il va d’abord affirmer. « Chez Saul, la religion s’est transformée en idéologie : idéologie religieuse, idéologie sociale, idéologie politique ». Et encore : « Ceux qui sont des idéologues parce qu’ils veulent la « pureté », entre guillemets, de l’Eglise, frappent aussi Jésus-Christ ».
Nous sommes habitués à cette vindicte publique. François ne répond jamais à ceux qui lui demande des éclaircissements sur ses doctrines, il instruit le procès de ses opposants.
Il mène un combat politique avec le langage des procureurs de toutes les révolutions
Ce combat a pour référence, les luttes sociales, l’écologie et un nouvel ordre mondial de fraternité. Lamennais était imprégné de la Révolution Française et de romantisme. François proclame chaque jour la venue d’une nouvelle Eglise qui n’est plus assujettie, ni à l’enseignement du Christ ni à celui de son Eglise. C’est l’objectif pastoral. Et cela depuis quarante-cinq ans !
NOTE : La vérité m’oblige à die que ce n’est la première fois que François se fourvoie en sollicitant, en transformant ou en inventant un texte.
Il a ainsi prêté un sens à un passage de Romano Guardini totalement étranger à celui-ci ; il a transformé le sens de « prosélytisme » employé par Benoît XVI ; et il invente une formule du Dentzinger totalement hétérodoxe et donc étrangère au recueil des textes canoniques.
Nous verrons que cela est pire avec les quatre principes : ses affidés ont inventé une origine pour couvrir la source véritable !
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