Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Décriptage de fin d'année avec tous mes voeux de bonne et sainte année

Décriptage pour la fin de l’Année 2017. Bonne et sainte année !

 

 

Impossible de faire un bilan des faits et gestes du Pontife régnant. Il a parlé, il a voyagé. Nous nous sommes tenus à l’essentiel.

Nous retiendrons au seuil de la nouvelle année, Anno Domini, le message de Noël qui nous vient du Vatican.

 

D’abord l’ignoble « crèche ». Elle est le signe de la dégénérescence de l’expression de la religion catholique, au Vatican même, dans une de ses manifestations les plus sublimes qui permettaient aux plus humbles comme aux plus riches d’accéder à l’acte d’adoration, d’entrer dans le mystère de notre salut, l’Incarnation.

Ce pape qui a pris le nom de François est odieux avec SA « crèche » qui est une injure à la tradition franciscaine. Ne pouvant plus aller en Terre Sainte, à cause des musulmans, pour se recueillir sur les lieux où Notre Seigneur est né, où il a vécu et où il est mort, François d’Assise eut une inspiration divine, reproduire la scène de la nativité pour que tous adhèrent dans la foi à l’Incarnation.

D’autres Franciscains développeront cette réalisation. Une des plus célèbres et celle du Monte Sacro de Varallo en Italie. Une quarantaine de chapelles abrite les faits les plus marquants de la vie du Christ construites à partir de 1501 par le bienheureux Caimi et ses successeurs. Saint Charles Borromée y viendra quatre fois ! Cet ensemble est patrimoine de l’Humanité depuis le 4 juillet 2003.

Dans notre modeste diocèse de Troyes, nous avons une magnifique crèche et tout le village de Béthléem construits par un soldat allemand revenu se marier en France après la guerre à Brantigny.

 

Jamais une crèche catholique n’avait connu pareille indécence au point que la Sainte Famille y est reléguée au milieu de personnages douteux sous prétexte de miséricordes temporelles. La réalité est que ce ne sont plus des actes de miséricorde qui s’étalent mais la revendication de droits : droits des pauvres, droits de l’homme, droits du peuple. C’est ce que va exalter le pape dans son homélie de la messe de la nuit le 24 décembre dernier : «  …là s’allume l’étincelle révolutionnaire de la tendresse de Dieu ». Il ne s’agit pas seulement du choc des mots, il s’agit d’idéologie. Nous sommes au cœur de la théologie de la libération !

 

Le pape instaure une lutte des classes qui ne dit pas son nom : la classe des migrants contre la classe des pays nantis. Il nous vend son programme politique avec une formule qu’il a parfaitement rodée depuis son arrivée au pouvoir.

« La révolution de la tendresse » est un des slogans qui ponctue ses discours. Nous ignorons s’il a utilisé cette formule magique lorsqu’il était à Buenos Aires. Nous donnons ici les déclarations en tant que pontife.

 

1 Evangelii gaudium n° 288. Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Église. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection. En elle, nous voyons que l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants. En la regardant, nous découvrons que celle qui louait Dieu parce qu’« il a renversé les potentats de leurs trônes » et « a renvoyé les riches les mains vides » (Lc 1, 52.53) est la même qui nous donne de la chaleur maternelle dans notre quête de justice. C’est aussi elle qui « conservait avec soi toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19). (24 novembre 2013)

 

La Vierge a-t-elle médité la révolution sociale ? 

 

2 - Homélie du pape à Santiago de Cuba le 22 septembre 2015

Et « chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection » (Evangelii gaudium, n. 288).

Génération après génération, jour après jour, nous sommes invités à renouveler notre foi. 

Nous sommes invités à vivre la révolution de la tendresse, comme Marie, Mère de la Charité. Nous sommes invités à « sortir de chez nous », à avoir les yeux et le cœur ouverts aux autres. Notre révolution passe par la tendresse, par la joie qui se fait toujours proximité, qui se fait toujours compassion et nous conduit à nous impliquer, pour servir, dans la vie des autres ».

Plus loin le pape va utiliser une formule que l’on retrouve partout dans la théologie de la libération : «  Dieu a regardé l’humilité de son peuple ».

On peut toujours épiloguer et dire que le pape veut retourner la révolution au bénéfice de Marie. C’est évidemment méconnaître qu’à Cuba le clergé révolutionnaire a instauré depuis longtemps ce genre de discours baptisé théologie de la réconciliation.

Le pape va recommander comme modèle à la jeunesse cubaine le franc-maçon krausiste Varela, père de la révolution cubaine au XIX ème siécle et fêté comme tel par Fidel Castro.etc…Nous ne voulons pas ici allonger un état des lieux…

 

 

3 Conférence à Vancouver au Canada 25 avril 2017

 

A cette occasion le pape fait un grand discours humaniste sur la rencontre de l’autre et de la fraternité ; il faut mettre l’homme au centre de tout. Les chrétiens donnent un nom au futur c’est l’espérance qui est la vertu du cœur. Rien avoir avec la vertu théologale. La vertu du cœur est une espérance « naturalisée ». Quand un (seul) a l’espérance, c’est bien ; mais quand c’est un « nous » qui porte l’espérance, «  c’est une révolution qui commence ». Et le pape poursuit pour annoncer que son troisième message adressé à la conférence est celui de « la révolution de la tendresse ».

Ce discours est un chef-d’oeuvre de la méthode pontificale. On croit entendre un discours catholique car certains mots résonnent comme tels mais le fond est la réduction du message évangélique à la transformation de la société… pour une entente universelle, « une éducation à la fraternité ».

Le passage de l’un au nous est par excellence le programme mobilisateur de toute la théologie de la libération avec la récupération de thèmes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

 

Tout cela est du même ordre que le poème de l’évêque brésilien, Pedro Casaldaliga à Santa Maria de Nuestra Liberacion !

 

Le pape ne confirme pas ses frères dans la foi, il raconte des histoires ; pour être familier, « il nous la joue à l’émotion ».

Un des maîtres de la théologie de la libération, François Houtart , a parfaitement résumé cette situation dans l’Eglise. Il sait de quoi il parle puisqu’il a été un des rédacteurs de Gaudium et Spes.

 

« Pour la théologie c’est un renversement de la logique habituelle. En effet traditionnellement, cette dernière est déductive, c’est-à-dire qu’elle part de la révélation divine connue dans les textes sacrés, pour ensuite en tirer toutes les applications logiques et concrètes au niveau de la réalité.. Au contraire, la théologie de la libération part d’une démarche inductive, qui l’amène à construire une pensée spécifique religieuse, en partant du réel et la pratique sociale. Un tel trajet intellectuel introduit inévitablement un élément de relativité dans le discours théologique ».

 

On m’opposera que la théologie du peuple est une variante de la théologie de la libération. Oui, mais pas sur l’essentiel ! Les Boff, Gutierrez, et autres Sobrino, piliers de la théologie de la libération, sont devenus des adulateurs du pape François !

 

L’instrumentalisation de la Sainte Vierge et de Saint Joseph en migrants est un pur produit de la théologie de la libération qui n’a cessé de pratiquer ce sport avec les figures de l’Ancien Testament.

 

4 - Cette recension de « la révolution de la tendresse » serait incomplète sans l’évocation du titre du livre du cardinal Kasper, « Pape François : révolution de la tendresse et de l’amour : perspectives théologiques et pastorales ». Traduit en dix langues, c’est un best-seller ; la deuxième partie du titre est plus explicite en italien : « racines théologiques et prospectives pastorales ». (Première publication en allemand le 19/02/2015)

 

Le pape a déclaré que la théologie de ce cardinal était si élevée qu’on devrait la lire à genoux ! Nous nous contenterons de souligner que cette révolution de la tendresse s’accorde parfaitement avec les thèses les plus radicales de l’oecuménisme qui se déploie aujourd’hui dans l’Eglise. Le cardinal écrit : « Le pape a causé quelque agitation en adoptant la position de « l’unité dans la diversité » proposée par le théologien luthérien Oscar Cullman(1902-1999)… » (page 56, édition anglaise).

 

Avec la révolution de la tendresse tout est permis !

 

Conclusions

 

1 Nous sommes dans une situation très délicate car beaucoup de commentateurs écrivent sans trop savoir de quoi il retourne ; ils sont emportés par le respect dû au pape et la volonté de prendre pour argent comptant tout ce qu’il raconte.

 

Un écrivain qui écrit d’excellentes livres donne une analyse du livre d’Austen Ivereigh, The Great Reformer, (édition anglaise, 445 pages) sans se rendre compte que le titre français du livre, François le réformateur, escamote totalement l’idée majeur de l’auteur qui est de présenter le pape comme étant un réformateur bien supérieur à Luther. Le rédacteur de l’analyse ignore tout de ce qu’il lit !

Ivereigh ne nous livre qu’une partie de la vie du père et du cardinal Bergoglio dont il est par ailleurs un « fan » ! Il est son porte- parole dans le monde. Il ne dit rien de l’origine des quatre principes et encore moins sur l’inspiration péroniste du pape qui ne se réduit pas à quelques anecdotes. Il est curieux que la recension n’indique rien sur la liaison du cardinal Bergoglio avec la maffia de Saint Gall alors que c’est un élément essentiel de son élection et que le livre apporte des informations inédites sur ce sujet!

Le pape a une méthode bien rodée pour sa communication. Il accorde au rédacteur potentiel trois ou quatre heures d’entretien dans lequel il cadre ce qui doit être écrit. Sans compter que les derniers arrivés puisent abondamment dans les textes de leurs devanciers !

 

2 - Un article de La Croix du 28 décembre annonce « une réponse française » aux dubia des cardinaux à propos d’Amoris Laetitia. Un jésuite, Alain Thomasset et un dominicain, Jean-Michel Garrigues. Si la disputatio est loyale, il y aura des retentissements. En France l’Institut Catholique de Paris est acquis aux thèses pontificales ainsi que le cardinal Primat des Gaules !

 

3 - Pour clore l’année avec Yves Daoudal !

 

 

 

« C’est nouveau, ça vient de sortir, la nouvelle bénédiction pontificale urbi et orbi : François l’a rétrécie, ou plutôt amputée :

… Et benedictio Dei omnipotentis, Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

Et hop. Plus besoin de « descendat super vos et maneat semper ».

Non seulement le pontife ne demande plus que la bénédiction demeure sur les fidèles, mais il ne dit même pas à qui s’adresse cette bénédiction… Grammaticalement c’est une phrase incomplète. Mais François fait ce qu’il veut, même de la grammaire, puisqu’il est le pape.

On remarque l’absence de réaction de Mgr Marini. Le cérémoniaire fait semblant de ne pas remarquer l’incongruité. Est-ce pour cela qu’il vient d’être reconduit pour cinq ans, contrairement au dogme bergoglien selon lequel on ne doit pas rester en poste plus de cinq ans ? Mgr Marini comme alibi muet ? »

 

 

 



31/12/2017
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