Un rapport officiel du Vatican sape les fondements de Traditionis Custodes.
Un document inédit de la Congrégation pour la doctrine de la foi montre que la majorité des
évêques
étaient satisfaits de Summorum Pontificum , et que sa suppression a été imposée malgré des
avertissements clairs sur ses conséquences.
Par Diane Montagna, initialement publié en anglais sur Substack . Traduction adaptée pour InfoVaticana.
Un rapport officiel du Vatican inédit expose de profondes failles dans le fondement de Traditionis
Custodes , le motu proprio avec lequel le pape François a restreint la messe traditionnelle en
2021.
Il s’agit du bilan général de la consultation menée en 2020 par la Congrégation pour la Doctrine
de la Foi auprès des évêques du monde entier sur l’application de Summorum Pontificum .
Loin de confirmer la nécessité de révoquer la libéralisation de la messe traditionnelle, le rapport conclut que la majorité des évêques étaient satisfaits de sa mise en œuvre et que la modifier législativement causerait « plus de mal que de bien ».
Un diagnostic ignoré
Lorsque le pape François a promulgué Traditionis Custodes , il a déclaré qu’il l’avait fait après
avoir reçu des « demandes » d’évêques et que les réponses au questionnaire « l’ont persuadé
de la nécessité d’intervenir ».
Cependant, l'évaluation interne du Vatican montre que la prétendue « division » ne provient pas
de fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, mais plutôt des préjugés et de l'ignorance de
certains évêques , notamment dans les régions hispanophones et en Italie.
Le rapport souligne que là où les évêques ont généreusement appliqué Summorum Pontificum
, une « pacification totale » a été obtenue et note que « l’affaiblissement ou la suppression » de
ce motu proprio rouvrirait des tensions qui avaient déjà été surmontées .
Sept conclusions clés
- La paix liturgique est brisée par des évêques hostiles, et non par les fidèles traditionalistes.
- Le rapport accuse une minorité d'évêques de rejeter la forme extraordinaire par préjugés idéologiques, la jugeant « inutile », « dérangeante », voire « dangereuse ».
- Summorum Pontificum suscite une grande satisfaction . La plupart des évêques qui l'ont
- mis en œuvre intelligemment le considèrent comme un succès. Ils y ont vu un moyen efficace
- de réconcilier l'Église et de l'unir à sa tradition liturgique.
- Reconnaissance envers l'ancienne Commission pontificale Ecclesia Dei. Les évêques
- apprécient positivement la compétence et l'orientation doctrinale des experts de la quatrième section de la CDF, dissoute avec Traditionis Custodes .
- La messe traditionnelle attire les jeunes. Le rapport confirme que les jeunes , en particulier les convertis et ceux qui reviennent à la foi, sont les plus attirés par la liturgie traditionnelle.
- Ils sont attirés par le silence, le caractère sacré, la beauté du chant et la prédication fidèle.
- Augmentation des vocations dans les communautés traditionnelles. Les vocations ont
- connu une croissance significative dans les instituts de l'ancienne Ecclesia Dei, ce qui
- inquiète de nombreux évêques, selon le texte.
- Il est recommandé de former les séminaristes aux deux formes du rite romain. Pour favoriser
- la paix liturgique, il est proposé qu'ils étudient les formes ordinaire et extraordinaire dans les séminaires et les facultés ecclésiastiques.
- Conclusion : « Laissons le peuple choisir. » Citant un évêque philippin, le rapport appelle à la
- liberté liturgique pour les fidèles, rappelant les paroles de Benoît XVI : « Chacun doit pouvoir
- se sentir chez lui dans l'Église, et jamais rejeté. »
Le témoignage de Détroit
L'archevêque émérite de Détroit, Allen Vigneron, a répondu à la demande en déclarant :
Summorum Pontificum a connu un succès remarquable. Il a pacifié l'Église, a porté ses fruits,
et les célébrations extraordinaires ne menacent pas la forme ordinaire, mais plutôt
l'enrichissent.
Cette révélation intervient alors que l'archidiocèse de Détroit devient l'un des derniers à
éliminer la messe traditionnelle des paroisses, suite au rescrit du cardinal Roche de 2023.
Gardiens de la tradition ?
Le rapport révèle que Traditionis Custodes a ignoré des données cruciales, présenté des faits anecdotiques comme un problème et sacrifié la paix liturgique à l'hostilité d'une minorité
cléricale. La justification morale du motu proprio est sérieusement affaiblie.