Une nouvelle offensive idéologique est en cours au sein de l'Église en Allemagne. La commission Éducation de la Conférence épiscopale allemande, présidée par l'évêque Heinrich Timmerevers, rédige un document de 20 pages définissant des lignes directrices pour les écoles catholiques afin de renforcer la visibilité des élèves « non binaires » et « non hétérosexuels », selon l'Agence de presse catholique (KNA).
Le texte exige que les établissements scolaires respectent la « diversité sexuelle » des élèves et propose d'éliminer toute « irritation ou incertitude » concernant les nouvelles identités de genre. Cela implique, de facto, une acceptation aveugle de l'idéologie du genre au sein des établissements d'enseignement catholiques, sous prétexte de protéger les « élèves queer ».
Critères idéologiques sans fondement scientifique
L'un des aspects les plus alarmants du document est son manque total de rigueur académique. C'est ce que reproche le théologien moraliste Franz-Josef Bormann, qui a publiquement critiqué le projet, le qualifiant de « rhétorique de l'acceptation » dénuée de fondement scientifique et de clarté quant à l'enseignement moral de l'Église.
Bormann souligne que le texte minimise la réalité biologique du sexe humain, ignore les graves problèmes de santé mentale chez les jeunes qui s’identifient comme trans et ignore le fait largement documenté que la plupart des doutes sur l’identité de genre sont temporaires.
Enquêtes biaisées et manipulation du discours éducatif
Le projet s'appuie sur une enquête menée par l'Institut berlinois d'éthique et de politique chrétienne auprès de 2 000 élèves, parents et enseignants. Selon cette enquête, 20 % d'entre eux ont été témoins de discriminations envers les personnes « homosexuelles, transgenres ou non binaires ». Cependant, ces résultats servent de base à une transformation structurelle du discours scolaire, en contradiction flagrante avec la doctrine catholique.
Le texte suggère même que les écoles offrent un environnement où les mineurs « peuvent acquérir la certitude de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre ». Autrement dit, les enfants et les adolescents sont encouragés à « explorer » leur sexualité sans orientation éthique, ce qui constitue une grave menace pour leur développement global.
Langage « neutre » et déconnexion de la foi catholique
Parmi les propositions les plus radicales, le projet préconise un langage neutre en termes de genre, « dans lequel personne ne doit inévitablement s'attribuer un genre spécifique ni être assigné par d'autres ». Cette imposition terminologique porte directement atteinte à la vision anthropologique chrétienne, qui affirme la dignité de la personne fondée sur sa condition d'homme ou de femme, créée à l'image de Dieu.
Hambourg : un autre front de subversion
Parallèlement, l'archidiocèse de Hambourg a publié ses propres directives en matière d'éducation sexuelle, qui encouragent l'homosexualité et la transsexualité. Ces règles s'inspirent des idées du sexologue controversé Uwe Sielert, qui considère la sexualité comme une « énergie vitale » dénuée de tout contenu moral objectif.
Sielert était un disciple du tristement célèbre Helmut Kentler, impliqué dans des scandales de pédophilie et dans la promotion de la sexualisation des enfants au siècle dernier. Le fait que ses théories soient à la base de l'éducation sexuelle dans les écoles catholiques révèle le niveau d'infiltration idéologique atteint par une partie de l'épiscopat allemand.
Où est la fidélité au Christ ?
La création de ce nouveau document illustre une fois de plus la dérive doctrinale de l'Église en Allemagne, qui s'obstine à adapter la foi aux tendances du monde plutôt qu'à proclamer courageusement la vérité de l'Évangile. Au nom d'une fausse compassion, les évêques allemands semblent prêts à soumettre l'éducation des enfants à un dogme de genre, ignorant ses conséquences psychologiques, morales et spirituelles dévastatrices.