( LifeSiteNews ) — L'évêque Georg Bätzing, président de la Conférence des évêques catholiques allemands, a défendu la juge nouvellement nommée Frauke Brosius-Gersdorf, connue pour sa position pro-avortement, déclarant que le niveau de critique dirigé contre elle était injustifié.

En ce qui concerne la série de critiques que Brosius-Gersdorf avait reçues si tôt dans son processus de nomination, l'évêque Bätzing a déclaré dans une interview avec l' Augsburger Allgemeine qu'elle « ne mérite pas d'être blessée de cette façon ».

Brosius-Gersdorf, récemment nommée juge constitutionnelle par le Parti socialiste allemand, avait été immédiatement critiquée par des membres haut placés de l'Église catholique pour sa position libérale sur l'avortement. Des groupes comme les partis conservateurs CDU/CSU l'avaient accusée d'être une militante d'extrême gauche aux opinions extrémistes sur l'avortement, préconisant notamment l'avortement jusqu'à la naissance. L'archevêque Herwig Gössl de Bramberg avait même qualifié sa nomination de « scandale politique intérieur ».

Brosius-Gersdorf a nié ces allégations, les qualifiant de « diffamatoires » dans une interview accordée au groupe de radiodiffusion allemand ZDF .

« Je n’ai jamais plaidé pour la légalisation ou la dépénalisation de l’avortement jusqu’à la naissance », a-t-elle déclaré.

En raison du tollé important des catholiques et des conservateurs, ainsi que de la perspective improbable que Brosius-Gersdorf obtienne la majorité des deux tiers requise, l'élection a été reportée de sa date initiale du 11 juillet.

Alors que l'écrasante majorité des catholiques s'était fermement opposée à l'élection du juge libéral, l'évêque Bätzing voyait la situation différemment.

« Beaucoup de choses ont mal tourné dans tout ce débat », a déclaré Bätzing.

L’évêque a ensuite affirmé que l’élection des juges constitutionnels n’est « pas un sujet de guerre culturelle ».

Concernant la position libérale de Brosius-Gersdorf sur l'avortement, l'évêque Bätzing considérait les lois actuelles, qui autorisent l'avortement dans certaines circonstances, comme un compromis acceptable.

« Pourquoi devrait-on abandonner le compromis clair qui existe sur la question de l’avortement et ainsi risquer potentiellement une fracture sociale ? » a déclaré l’évêque.

L'article 218a du Code pénal allemand interdit la plupart des avortements, mais les autorise dans certaines circonstances, par exemple si la femme a bénéficié de services de conseil en matière de grossesse avant 22 semaines de gestation.

Le Catéchisme de l’Église catholique s’oppose directement à toute forme d’avortement, quelles que soient les conditions.

L'entrée n° 2271 du Catéchisme dit : « L'avortement direct, c'est-à-dire l'avortement voulu soit comme fin, soit comme moyen, est gravement contraire à la loi morale », et affirme en outre que tout catholique qui aide à en obtenir un encourt une excommunication latae sententiae (ou automatique) .