Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

François, le "grand communicant" 3

 

 

 

François, « le Grand communicant » 3

 

Tout le monde se souvient de la charge que le pape a adressé aux cardinaux le 22 décembre 2014. On peut dire que c’est le premier étiquetage massif qui sera suivi par beaucoup d’autres : Alzheimer spirituel, terrorisme de bavardages, schizophrénie existentielle. En tout quinze maladies ! Cette façon du pape, de s’adresser à ses collaborateurs les plus proches et les plus élevés dans la hiérarchie, était un avertissement. Il sera suivi de beaucoup d’autres.

Les papes d’avant, s’ils étaient amenés à marquer une catégorie de personnes, ils réservaient cette forme aux ennemis de l’Eglise et du Christ.

Avec François, cela devient une forme habituelle d’interpellation brutale qui fait songer à ces prêtres ouvriers syndicalistes, pétris de politique, de discours syndicaux et d’idéologie. Cette forme d’interpellation violente permet de dire n’importe quoi à n’importe quel moment. C’est comme le marquage d’une tare infamante. La répétition de pélagien et gnostique a pris une telle proportion que les auditoires variés ne comprenaient pas toujours à qui étaient destinés ces titres hérétiques qui n’étaient perçus que par un petit nombre. La charge pontificale a entraîné une nécessaire explication confiée à la Congrégation pour la Doctrine de la foi le premier février 2018.

Il faut aussi relire Evangelii Gaudium du 24 novembre 2013 aux paragraphes 94 et 95, dont nous rapportons ci-après une partie :

«  94. Cette mondanité peut s’alimenter spécialement de deux manières profondément liées entre elles. L’une est l’attrait du gnosticisme, une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments. L’autre est le néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique justement propre au passé. C’est une présumée sécurité doctrinale ou disciplinaire qui donne lieu à un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle. Dans les deux cas, ni Jésus-Christ, ni les autres n’intéressent vraiment. Ce sont les manifestations d’un immanentisme anthropocentrique. Il n’est pas possible d’imaginer que de ces formes réductrices de christianisme, puisse surgir un authentique dynamisme évangélisateur.

  1. Cette obscure mondanité se manifeste par de nombreuses attitudes apparemment opposées mais avec la même prétention de “dominer l’espace de l’Église”. Dans certaines d’entre elles on note un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Église, mais sans que la réelle insertion de l’Évangile dans le Peuple de Dieu et dans les besoins concrets de l’histoire ne les préoccupe. De cette façon la vie de l’Église se transforme en une pièce de musée, ou devient la propriété d’un petit nombre. Dans d’autres, la même mondanité spirituelle se cache derrière la fascination de pouvoir montrer des conquêtes sociales et politiques, ou dans une vaine gloire liée à la gestion d’affaires pratiques, ou dans une attraction vers les dynamiques d’auto-estime et de réalisation autoréférentielle.

Nous choisissons ces passages de la prose de François pour illustrer sa structure intellectuelle particulière. Nous ne lui faisons aucun reproche ! Nous cherchons à comprendre à la fois une forma mentis propre et le mode d’expression correspondant.

Au XIIème Congrès de l’Office de la rue des Renaudes en1977, Claude Callens a rappelé les qualificatifs, qui de Pie IX à Pie XI, ont été utilisé pour désigner les erreurs socialistes et communistes : « erreurs abominable, doctrine exécrable, perverse, système criminel, pernicieuse invention, langage artificieux, funeste erreur, peste, fléau, épidémie mortelle, monstre effroyable, honte de la société, monstrueux système, asservissement tyrannique et odieux, funestes machinations, folles illusions, effrayants desseins, tyrannie envahissante, ennemis funestes, massacre des innocents, programme diabolique, guerre satanique, rage abominable, haine satanique, nouveau déluge ».

Le danger était illustré par des mots simples et connus ! De 1846 à 1937 l’Eglise, par ses pontifes, étaient audibles par le peuple et toutes les catégories sociales qui ainsi mis en garde conservaient leur attachement à la vérité catholique énoncée par ailleurs.

En 2014, François s’adresse au peuple en lui assénant  un vocabulaire abscond ! C’était une gageure ! On  inflige aux lecteurs ou aux auditeurs un jargon sociologique et une vision dialectique d’un monde dans une langue et un vocabulaire qui n’appartiennent qu’aux journaux et revues catholiques porteuses des luttes syndicales et politiques planétaires de l’Internationale Socialiste ou du Castrisme et de la théologie du peuple !

« gnosticisme, subjectivisme, immanence, néo-pélagianisme auto-référentiel et prométhéen, style catholique justement propre au passé, élitisme narcissique et autoritaire, immanentisme anthropocentrique, obscure mondanité, prétention de dominer l’espace de l’Eglise, les besoins concrets de l’histoire, une attraction vers les dynamiques d’auto-estime et de réalisation autoréférentielle. »  

Au milieu de ce déluge, le pire est l’incohérence qui éclate au beau milieu de la diatribe sans même que l’auteur s’en soit rendu compte, § 94, ligne 10-11 : « au lieu d’évangéliser on analyse et classifie les autres » !!!!!!

L’évangélisation permettrait -t-elle l’étiquetage ?

Lorsque le Christ s’adresse aux pharisiens il cherche à corriger leurs mensonges : « hypocrites, race de vipères, sépulcres blanchis »… et les pharisiens comprennent si bien qu’ils vont le mettre à mort !  Rien à voir avec l’élitisme narcissique autoritaire ou l’obscure mondanité.

Pour comprendre cette pastorale populaire il faudra revenir à la pastorale argentine du cardinal Bergoglio. Mais il nous faut encore citer d’autres classifications pontificales.

 



20/01/2021
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