Le Terrorisme pastoral

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Info inconnue des médias de grand chemin

 

France : la direction de l’épiscopat reçue à Matignon

 

 

Source: FSSPX Actualités

 

 

Hôtel de Matignon, siège des services du Premier ministre français

 

 

Après une interruption en 2024, l’Instance Matignon a repris le cours de ses réunions annuelles. Au menu de cette année : laïcité, patrimoine religieux et natalité. Mais des questions délicates comme celle de la fin de vie ont également été abordées alors qu’un double projet – sur les soins palliatifs et l’euthanasie – est censé être discuté à l’Assemblée nationale en mai prochain.

 

 

En ce 25 mars 2025 où l’Eglise fêtait l’annonce faite à Marie, c’est un message plus politique qui émanait du 57 rue de Varennes où se trouvait convoquée « l’instance annuelle de dialogue » – dite « Instance Matignon » – entre le gouvernement et l’Eglise catholique de France. Un organe instauré en 2002 afin d’aborder des questions institutionnelles d’intérêt commun ainsi que des sujets d’actualité marquants.

Autour de la table, du côté du gouvernement, le premier ministre François Bayrou était entouré de trois de ses collaborateurs : Bruno Retailleau (Intérieur), Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles) et Rachida Dati (Culture).

La délégation catholique comprenait Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims – alors président de la Conférence des évêques de France (Cef), remplacé depuis par le cardinal Jean-Marc Aveline – ses deux vice-présidents, Mgr Dominique Blanchet (évêque de Créteil) et Mgr Vincent Jordy (archevêque de Tours), ainsi que Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris. Cette rencontre, qui n’avait pas eu lieu en 2024, était censée manifester le retour à un dialogue « structuré et attendu » entre les deux parties.

En entrée du menu de l’Instance Matignon, la « laïcité », l’un des derniers dogmes auquel s’agrippe tant bien que mal la République. 2025 marque en effet le 120e anniversaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, promulguée en 1905. Les représentants de la Cef, ont cru bon de réaffirmer leur attachement au principe de laïcité, tout en soulignant certaines « dérives » perçues ces dernières années.

Mgr Jordy a notamment pointé du doigt un « glissement » dans l’application de la laïcité, particulièrement depuis l’adoption de la loi confortant le respect des principes de la République (CRPR), surnommée « loi séparatisme », en 2021. Selon lui, cette législation a rendu plus complexe la présence des aumôneries dans des lieux publics comme les hôpitaux et les universités, rendant leur fonctionnement plus difficile.

Le deuxième grand sujet abordé a été la gestion du patrimoine religieux : les prélats de la Cef ont interrogé le gouvernement sur l’utilisation des édifices religieux désertés par les fidèles pour des activités dépassant le cadre strictement cultuel, comme l’organisation de concerts ou d’expositions. Cette question reflète une préoccupation croissante : comment préserver la vocation originelle de ces lieux, et le respect qui leur est dû, tout en les ouvrant à un public largement sécularisé afin de les conserver ?

La discussion a également porté sur les moyens financiers nécessaires à l’entretien de ce patrimoine. Les crédits alloués à la restauration des bâtiments religieux, souvent anciens et coûteux à maintenir, restent une problématique récurrente. Pour y répondre, le gouvernement a annoncé la création d’une instance de coordination interministérielle sur le patrimoine religieux.

Selon Matignon, cette structure aura pour mission de définir, en partenariat avec les cultes, de nouveaux leviers de financement, notamment via le développement du tourisme cultuel. Par ailleurs, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé une augmentation du nombre d’architectes des bâtiments de France, un renfort destiné à accompagner les projets de conservation.

Troisième axe majeur de la rencontre : la démographie et la baisse alarmante de la natalité en France. Selon un rapport de l’Insee de janvier 2025, le pays a enregistré en 2024 son plus faible niveau de naissances depuis 1945, une statistique qui inquiète tant le gouvernement que l’Eglise. Les évêques français ont eu cette occasion pour évoquer les dispositifs susceptibles d’améliorer les conditions matérielles des familles, un levier jugé crucial pour encourager la natalité.

La question de l’euthanasie ne figurait pas à l’ordre du jour mais n’a pas manqué néanmoins d’émerger. « Il a été rappelé notre attachement à la vie, à l’accompagnement de la vie et la satisfaction qui était la nôtre qu’il y ait désormais deux propositions de loi concernant la fin de vie, avec notre soutien pour la première, sur les soins palliatifs », a expliqué Mgr Jordy dans des propos rapportés par La Croix.

Une « satisfaction » qui ne fera pas oublier qu’en définitive, la pilule risque d’être amère à avaler pour les catholiques français attaché au combat pour la vie.

Mgr de Moulins-Beaufort a pu, pour sa part, prendre définitivement congé du gouvernement : parvenu au terme de son mandat à la tête de la Cef, le prélat a participé à sa dernière réunion comme président des évêques français, laissant, comme ses prédécesseurs, l’Eglise de France face à la réalité de la dislocation de la matrice catholique que la thérapie postconciliaire n’a pas réussi à inverser, loin s’en faut.

 

 



08/04/2025
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