Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

La déconstruction universelle par les médias

Notre contribution à « Défaire les Médias » - I

 

 

 

Le lecteur du Terrorisme Pastoral aura peut-être trouvé notre jugement sévère sur la défense de la messe. Evidemment la droiture d'intention et la volonté de toucher les évêques nécessitaient la victimisation des plaignants. Il n'y a aucun reproche dans notre analyse, sinon que nous avons une autre connaissance du combat à mener.

Il nous semble indispensable de nommer clairement l'idéologie adverse, surtout son origine et ses vecteurs. Ce n'est pas une affaire de sentiments.

 

 

 

Nous voudrions apporter notre modeste contribution au livre de Martial Bild et Philippe Milliau.

 

 

 

Mais avant d'entrer dans le sujet de ce jour, ue petite histoire !

 

 

 

J'ai communiqué un à ami lecteur de TP mon étonnement sur un fait que chacun peut constater. On va canoniser un quatrième pape : quatre papes saints en 42 ans de 1963 à 2005. C'est un record absolu depuis la mort de Saint Pierre. Depuis son martyre juqu'à la mort de Saint Silvère en 538 on en compte 40... (avec un nombre de Martyrs), impressionnant.

De Saint Pie V en 1572 à la mort de Pie XII en 1958 on compte un pape canonisé – Saint Pie X ; trois bienheureux et un vénérable … en 386 ans. Et voilà que tout à coup alors que l'Eglise catholique s'effondre partout dans le monde, cette Eglise morribonde à été l'oeuvre de 4 saints papes qui n'ont pas su ou pas pu maintenir à flots la barque de Pierre.

 

 

 

Mon ami qui sait compter, me communique la statistique : «  D'après votre calcul on a fait en 42 ans 6,5 fois plus de papes saints qu'en 18 siècles ! ». François est le 266 ème.

O tempora ! O mores !

 

 

 

Notre difficulté à percevoir la véritable situation de l'Eglise catholique vient dans une large mesure des médias. Nous en analysons ci-après trois exemples.

 

 

 

I – Le monde selon François- Les paradoxes d'un pontificat (Cerf -2014) Bernadette Sauvaget.

« Journaliste et auteur de documentaires, Bernadette Sauvaget est spécialiste de questions religieuses depuis une douzaine d'années. Après avoir travaillé pour l'hebdomadaire protestant Réforme, elle écrit désormais pour Libération. De 2008 à 2013, elle a été la présidente de l'association des journalistes d'information religieuse. »

 

 

 

« Une théologie Péroniste »

 

 

 

B.S. s'interroge sur l'imprégnation du péronisme sur Bergoglio :

 

 

 

« Cette proximité idéologique de Bergoglio avec le péronisme se retrouve dans sa conception, assez mystique, qu'il a du leader politique qui conduit son peuple, le rassemble, au-delà des divisions, pour aller vers le bien commun. Dans son texte « Nous, comme citoyens, nous comme peuple », il a explicité sa vision du leadership. Au dirigeant, il assigne, pour être crédible, l'impératif de mener une vie exemplaire mais ce n'est pas tout. «  le leadership est un art(...) qui peut s'apprendre, y affirme-t-il. C'est aussi une science...qu'on peut étudierr. C'est un travail qui exige l'engagement, l'effort et la tenacité. Mais avant tout un mystère qu'on ne pourra jamais expliquer à partir d'une rationalité logique. » Du point de vue de Bergoglio il y a la conviction forte d'une sorte d'élection naturelle du leader qui transcende la personne elle-même » (pages 75-76).

 

 

 

Le polyèdre de Bergoglio

 

 

 

B.S. ne manque pas de rapporter l'opposition de Bergoglio à la globalisation : « ... Cette globalisation, elle ne doit pas croître » dit-il dans sa conférence de 2010. A la sphère englobante, il substitue un autre modèle, le polyèdre […] Cette vision du polyèdre contient, elle aussi un modèle d'Eglise dont les contours ont commencé à se dessiner au cours des premiers mois du pontificat » (page 93).

 

 

 

Passionnant ! Mais vous ne saurez rien sur la théologie péroniste ni sur l'origine et l'emploi du mot polyèdre dans la théologie péroniste !

 

 

 

En lisant Bernadette Sauvaget vous pourrez passer pour un fin connaisseur de Bergoglio car les titres et les références sont imparables mais vous ne saurez rien du vrai personnage et de son idéologie.

 

 

 

 

 

 

II - Dans la tête du pape François (2017 Actes Sud ). Nicolas Tenaillon professeur agrégé de philosophie, chargé de cours à la faculté de théologie de l'université catholique de Lille. Il est spécialiste de théologie politique.

 

 

 

Un péronisme sélectif

 

 

 

« Pour beaucoup, il ne fait pas de doute qu'il fut péroniste, c'est à dire attaché au caractère populiste par lequel on qualifie souvent la politique de Juan Peron, président de la république argentine de 1946 à 1954. Constance Colonna-Cesari rappelle que le livre de Juan Peron, Conduccion politica, était l'un des livres de chevet de Bergoglio lorsqu'il faisait ses humanités chez les jésuites » (pages 108-109). - (Dans les secrets de la diplomatie vaticane op.cit. p.38)

 

 

Lorsqu'on arrive à cette page, on est saisi d'un grand trouble. Comment prendre au sérieux l'affirmation de la page 109 alors que le contenu de la Conduccion politica est compétement ignoré page 49 et suivantes !

 

De deux choses l'une : ou notre professeur Tenaillon n'a pas lu le livre de chevet de Bergoglio, ce qui semble étonnant pour quelqu'un qui veut nous dire ce qu'il y a dans la tête de Bergoglio ou... il ne veut pas nous dire ce qu'il y a dans ce livre !

 

 

 

Qu'y a-t-il page de la page 49  à la page 57 ?

 

 

 

Le professeur agrégé de philosophie se lance dans un discours étonnant sur les quatre principes et l'image du polyédre.

 

 

 

L'introduction est saisissante :

 

 

 

« De ce qui précède, on peut déduire que le rationalisme du pape cherche à s'autolimiter pour ne pas se perdre dans des démonstrations trop abstaites, voire des spéculations métaphysiques vaines. D'où chez lui un goût certain pour la concision, pour la réduction du discours à quelques principes de base simples et compréhensibles par tous. Ces principes, au nombre de quatre... » etc..

La note 2 de la page 49 nous raconte la fable de la lettre de Juan Manuel Rosas de laquelle Bergolio aurait trouvé ces « quatre principes ».

 

 

 

Comme un bon prof de philo il compare : «  Ils (les principes) se veulent aisément mémorisables commes les quatre règles de la méthode de Descartes ».

 

 

 

Cher lecteur on atteint là le sublime . D'autant qu'aux pages 115-116 il raccroche son wagon à l'yrogoénisme pour bien montrer l'enracinement de Bergoglio dans l'histoire argentine.

 

 

 

Il confirme son affaire en citant le jésuite Juan Carlos Scannone :

 

 

 

«  D'après Scannone, les quatre principes que le pape expose dans Evangelii Gaudium proviendraient d'ailleurs de ses lectures sur l'histoire de l'Argentine, lectures qui lui auraient fait connaître la lettre du dictateur Juan Manuel de Rosas (1793-1877), très influent dans les années 1830, dans laquelle se trouvent les quatre principes. »

 

 

 

On est dans la pitoyable gesticulation qui ne s'achève que dans le dernier chapitre intitulé, Reformulation de l'eschatologie.

 

 

 

Si notre professseur agrégé avait eu l'idée de lire le livre de chevet , il aurait découvert que l'auteur des « quatre principes » était l'auteur de la Conduccion politica, Juan Domingo Peron.

 

 

 

Page 33 on peut lire : Chapitre II- Caracteristicas de la conduccion moderna -

  1. - TIEMPO Y ESPACIO EN LA CONDUCTA MODERNA

 

 

 

Le professeur agrégé de philosophie n'a pas cherché non plus où Bergoglio avait trouvé « le polyèdre ». On attend avec impatience ! !!!

 

 

 

Il y a là une enflure verbale qui masque le vide d'une non-recherche !

 

 

 

 

 

 

III - Les Mots du Pape. (2016 Bayard) Nicolas Senèze. Journaliste à la Croix.

 

 

 

Ce livre est une collection de textes du pape avec une courte présentation, sans originalité.

 

 

 

« … il (le pape) a eu le temps d'élaborer sa propre pensée théologique, passée ensuite au crible de ses vingt et un ans d'expérience pastorale dans la capitale argentine.

Ainsi des quatre principes qu'il développe dans son exhortation Evangelii Gaudium, véritable « discours programmatique » du pontificat : « le temps est supérieur à l'espace », l'unité prévaut sur le conflit », « la réalité est plus importante que l'idée » et « le tout est supérieur à la partie. ». Le premier , le second et le quatrième sont déjà présents dans un exposé aux jésuites argentins en 1974. Le troisième apparaît dans un texte de 1980. Tous sont puisés autant dans la spiritualité développée par les fondateurs des jésuites mais aussi dans l'histoire argentine – notamment Juan Manuel Rosas (1793-1877), un des principaux dirigeants argentins dans la première partie du XIX ème siècle. On les retrouve ensuite dans l'homélie du premier Te Deum célébré le 25 mai 1999 par le nouvel archevêque de Buenos Aires pour la fête nationale argentine, devant les plus hautes autorités du pays puis, développés à nouveau lors d'une conférence, le 16 octobre 2010, lors des journées de la pastorales sociale de son diocèse ». (page 12).

 

 

 

Ainsi vous ne saurez rien de la récupération de la théologie de la libération par les jésuites argentins qui devient théologie du peuple. Vous ne saurez rien de l'Eglise qui naît du peuple ( La Iglesia que nace del pueblo) et dont on organise les structures à grand coup de synode !

 

 

 

CONCLUSION

 

 

 

Ces trois exemples tirés de l'activité médiatique montrent à quel point toute la littérature qui nous est infligée doit être passée au crible comme l'histoire de l'ignoble commission Sauvé que le pasteur Viot et Yohan Picquart ont remis à sa place.

Par les temps qui courent nous n'avons rien à attendre de nos évêques : soit ils ne savent rien soit ils sont contraints au silence. Donc au travail !

Nous donnerons encore quelques exemples de cette déconstruction médiatique universelle !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



26/07/2022
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