Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

LA HAUTE TRAHISON DANS L'EGLISE

Pourquoi publions-nous l'affaire de Chine ?

Dans le drame que vit l'Eglise aujourd'hui la miséricorde divine  accorde à chacun l'intelligence de la foi qui permet de reconnaître là où est l'Eglise et donc là où est le Christ.

Pour ceux qui comme moi ne sont pas théologiens (voir les dubia), ou casuistes (voir la communion donnée aux pêcheurs publics et aux hérétiques), la Providence a donné des signes pour ne pas errer. La haute trahison de l'église bergoglienne qui livre l'Eglise catholique, apostolique et romaine au pouvoir communiste en Chine, est un signe indubitable ! Que le nonce apostolique transfert sur ordre, l'autorité légitime d'un évêque catholique à un membre de l'appareil du parti communiste chinois, ne supporte pas la discussion.

C'est un signe visible auquel aucun fidèle catholique ne peut adhérer et encore moins à l'autorité, fût-elle pontificale, qui l'a décrétée.

On pourra objecter que cette autorité peut ne pas errer sur d'autres sujets. Cette objection est spécieuse car celui qui manque à un commandement, manque à toute le loi.   

 !

 

L’accord entre la Chine et le Vatican est un secret de polichinelle. Voici comment il fonctionne

La seule chose que l’on sait de cet accord signé le 22 septembre entre le Vatican et la Chine c’est qu’il concerne la nomination des évêques.  Son contenu est tenu secret.  Mais les événements qui ont eu lieu depuis sa signature nous permettent de comprendre son fonctionnement.

Le cardinal Zen Ze-Kiun (photo), 88 ans, s’est envolé de Hong-Kong pour Rome afin de remettre en mains propres au Pape François un appel à l’aide dans une lettre de sept pages décrivant la situation dramatique dans laquelle se trouve l’Église catholique dite souterraine ou clandestine en Chine depuis la signature de l’accord.

En revanche, en ce qui concerne l’autre partie de l’Église chinoise, celle qui est officielle et reconnue par le régime de Pékin, tout semble se dérouler dans le meilleur intérêt du régime.

Même les sept évêques imposés de force contre la volonté de Rome ont été reconnus par le pape qui a levé l’excommunication survenue au moment de leur ordination illégitime, malgré l’absence de toute demande publique de pardon et le fait que deux d’entre eux aient concubines et enfants. Le Pape François est allé jusqu’à lever l’excommunication qui pesait sur un huitième évêque nommé par le gouvernement et décédé en 2017 mais que les autorités de Pékin tenaient à voir réhabiliter à tout prix.

De plus, le pape a dû avaler l’envoi à Rome de l’un de ces sept évêques ex-excommuniés comme délégué de l’Église chinoise au synode mondial qui s’est tenu en octobre. L’annonce de son arrivée a été d’abord annoncée par les autorités chinoise et ce n’est qu’après que le pape l’a ajouté à la liste de ses invités.

Guo Jincai est depuis des années une créature parfaite du régime chinois. Il est membre de l’Assemblée du peuple, le parlement chinois, où il a été nommé par le département central de l’organisation du parti communiste, il est également secrétaire général et vice-président du Conseil des évêques chinois, la conférence épiscopale fantoche, hier encore jamais reconnue par Rome, qui ne rassemble que les évêques officiellement reconnus par le gouvernement et qui sera désormais chargée, selon les termes de l’accord, d’indiquer au pape le nom de tous les futurs évêques, préalablement « démocratiquement » élus par des représentants des diocèses respectifs préalablement désignés et cornaqués par des fonctionnaires du parti communiste.

Harcelé par les journalistes depuis la nouvelle de cet accord avec le Chine, François a déclaré que dans tous les cas, c’est le pape qui aurait le dernier mot.

Mais à la lumière de ce qui s’est passé jusqu’aujourd’hui, il semble plutôt que les seuls qui ont le droit à la parole, ce sont les autorités chinoises et que le rôle du pape se limite à dire « oui » à tout. En allant parfois jusqu’à anticiper leurs désirs, comme pour la fondation du nouveau diocèse de Chengde, annoncée le même jour que la signature de l’accord sans qu’on dise pourquoi.

On a compris la raison peu après, quand ce nouveau diocèse a été assigné à Guo Jincai, le fameux émissaire envoyé au synode par le régime. Les frontières de ce diocèse et de 96 autres diocèses ont été dessinées il y a des années de façon unilatérale par les autorités chinoises afin de faire correspondre aux limites des provinces, faisant fi des 137 diocèses de la géographie vaticane.  Le Saint-Siège ne l’avait jamais accepté.  Mais aujourd’hui, le Pape François a fait le premier pas.  Et cela devrait progressivement entraîner, vu la réduction du nombre des diocèses, la mise hors-jeu de la trentaine d’évêques clandestins.

La pression du régime sur ces évêques s’est d’ailleurs intensifiée depuis la signature de l’accord.

Certains d’entre eux ont déjà cédé, comme l’évêque de Lanzhou, Han Zhihai, dont l’acte de soumission a coïncidé avec sa nomination au poste de président de l’Association patriotique locale des catholiques chinois, c’est-à-dire l’instrument de contrôle du régime sur l’Église que le Saint-Siège avait jusqu’à hier toujours considéré comme « inconciliable » avec la doctrine catholique mais à laquelle tous les évêques officiels sont obligatoirement inscrit.

D’autres en revanche continuent à résister, comme l’évêque de Wenzhou, Shao Zhumin, enlevé par la police mi-novembre pour une énième et inutile session d’endoctrinement dans un endroit tenu secret. C’est la cinquième fois ces deux dernières années que les autorités chinoises l’ont séquestré, au point qu’en juin 2017, même l’ambassade d’Allemagne à Pékin a publiquement protesté en sa défense.

Voilà l’Église résistante dont le cardinal Zen a tenu à faire entendre la voix dans son appel à François afin qu’elle ne se sente pas abandonnée par Rome. En vain.

*

Cette note est parue dans « L’Espresso » n. 51 de 2018, en vente en kiosque le 16 décembre, à la page d’opinion intitulée « Settimo Cielo », confiée à Sandro Magister.

 

 

 



16/12/2018
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