Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

La nouvelle sainteté annoncée dès 1981

ILS ONT DES YEUX ET NE VOIENT PAS !

Nous avons manifesté notre clair désaccord à propos de la prochaine canonisation de Mgr Oscar Romero. On nous en promet quelques autres du même tonneau. C'est pourquoi nous revenons sur cette affaire qui revêt une signification décisive dans le gouvernement actuel de l'Eglise.

Les commentateurs racontent n'importe quoi. Nous avons lu un de ces brillants enquêteurs affirmer que Mgr Romero avait été assassiné par les escadrons de la mort. Ces tueurs à gage personne ne les a jamais vu !

En revanche les services de renseignements avaient averti l'archevêque qu'on voulait attenter à sa vie.

Autres informations jamais citées : au moment exact de l'assassinat plusieurs bombes explosèrent dans tout le pays notamment à l'Université National où était le quartier général des groupes communistes ; l' ERP (Ejercito Revolucionario del Pueblo) et les Ligues populaires du 28 février (Ligas Populares 28 de febrero) accusèrent  immédiatement grâce à des porte-voix, les Forces Populaires du Peuple (Fuerzas populares del Pueblo) d'avoir assassiné l'archevêque qui fut déclaré martyr sur le champ.

Les forces de police et l'armée empêchèrent toute émeute comme cela avait eu lieu à Managua au moment de l'assassinat de Chamorro.

Mgr Romero avait fini par déplaire à ceux qui l'avaient déclaré "manejable" au moment de sa nomination. Les jésuites ne le lâchaient pas d'une semelle. Saint Jean-Paul II l'avait appelé à Rome et le dimanche qui suivit son retour il avait dénoncé dans son homélie, pour la première fois, les exactions des groupes marxistes-léninistes. La réponse ne se fit pas attendre. Dès le lundi les prêtres de l'Eglise populaire et les religieuses de la "Nouvelle Eglise" qui travaillaient dans les bureaux de l'archevêché et au Séminaire de Saint Joseph de la Montaña abandonnèrent leur travail en signe de protestation.

Les funérailles n'eurent pas lieu à la cathédrale occupée par les communistes. Le fronton était orné d'une banderole interdisant la présence d'évêques. La célébration eu lieu sur le parvis. . Les groupes communistes firent éclater des bombes  parmi la foule et il eut des morts et des blessés. . Le cardinal  mexicain, Corripio y Ahumada, envoyé par le pape pour présider la cérémonie, sorti indemne.

Beaucoup d'autres vérités sont restées lettres mortes. L'archevêque était-il un saint ? Il fut déclaré tel par les forces populaires qui avaient mis le pays à feu et à sang. Tous les groupes de guérillas en firent un mythe : son nom fut donné à un groupe de combattants , des chansons furent composées dont l'une s'intitule " Obispo martir de la Iglesia Popular ".

 

Voici ce qu'écrivait en 1981 le père Bonaventura Kloppenburg o.f.m., ( Recteur de l'Institut de théologie pastorale du CELAM et membre de la Commission Internationale de Théologie),  dans son livre La Eclesiologia militante de Leonardo Boff, (pages194-195) : " La Nouvelle Eglise réalise un nouveau style de sainteté. Dans cette Eglise il y a un nouveau style de sainteté, avec de nouvelles vertus - les vertus sociales- et un nouveau type de "confesseur" (de la foi) et de "martyrs"...; si on lutte pour la libération on est un saint "confesseur" et si on meurt dans cette lutte on est un saint "martyr". La sainteté personnel est secondaire et ne pas un objet d'investigation dans le procès populaire de canonisation. Cela est déjà effectif  en Amérique latine et déjà apparaissent les nouveaux calendriers avec les noms des nouveaux "saints" et le nouveau martyrologue avec les noms des nouveaux "martyrs". (souligné par nous).

Avec les deux "saints" annoncés Mgrs Helder Camara et Angelleli , nous entrons dans une ère nouvelle.

Nous sommes dans l'émotionnel et l'immanence.

Volens, nolens, une des revendications de la théologie de la libération est maintenant acceptée et mise en œuvre. Cela implique non seulement un changement radical de la conception de la sainteté dans l'Eglise mais aussi un changement de la conception de l'Eglise elle-même. Comme l'a déclaré Gustavo Gutierrez "Dieu n'est pas séparé du peuple". Toute la théologie de la libération quelles que soient ses variantes, tout le modernisme jusqu'à Lamennais inclus, considèrent que le peuple dit "Peuple de Dieu" est le vecteur privilégié de la parole de Dieu. Mieux encore, il est déjà et surtout l'Eglise des Pauvres qui se libère de l'Eglise institutionnelle. L'Eglise catholique est progressivement évacuée au profit de ce qui est appelé la "communauté ecclésiale" qui fait une relecture socio-politique de la foi.

Voici à titre d'exemple, l'Eglise que dénonce la communauté ecclésiale argentine présentée comme la version "soft" de la théologie de la libération : "une Eglise ecclésiastique, incohérente, indécise, bridée, contradictoire, désintégrée, et même chaotique" ( Notes pour une interprétation de l'Eglise argentine,( Apuntes para una interpretacion  de la Iglesia Argentina 1970, page 99).

 

Nous attendons avec impatience que des théologiens dignes de ce nom se mettent au travail !

 

 

 

 

 

 

 



09/06/2015
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