Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

LE PAPE ET LA PEINE DE MORT - 2

Le pape et la peine de mort – 2

 

 

 

Le Christ est condamné à mort. La haine des juifs l'emporte contre toute justice.

Sur le calvaire le Christ est crucifié entre deux larrons.

Ces deux voleurs et sans doute assassins invectivent le Christ. Cependant l'un deux se ravisent.

 

Voici le commentaire de Saint Grégoire rapporté par Saint Thomas d'Aquin :

 

«  Les clous avaient lié à la croix les mains et les pieds du larron. Dans ses tourments, il n'avait de libre que son cœur et sa langue ; par une inspiration divine, il offrit à Jésus tout ce qu'il avait encore de libre, afin que selon ce qui est écrit : «  Son cœur crût pour la justice et sa bouche fît la confession du salut. » (Saint Paul, Rom chap. X, 10) C'est ainsi que le larron rempli de grâce, reçu tout à coup, et conserva sur la croix les trois vertus dont parle l'apôtre ; il eut la foi puisqu'il crut au royaume de Dieu qu'il voyait mourir avec lui; il eut l'espérance puisqu'il a sollicité l'entrée de son royaume ; il posséda aussi dans sa mort une vive charité puisqu'il reprocha sa faute à son frère et complice qui mourait pour un semblable crime. »

 

Celui de Saint Ambroise :

 

« Cet exemple est bien propre à nous exciter à entreprendre notre conversion, puisque le pardon est accordé si promptement au larron. Le Seigneur lui pardonne tout aussitôt, parce qu'il se converti tout aussitôt. La grâce est plus étendue que sa prière ; car le Seigneur accorde toujours plus qu'on ne demande ; il lui demandait de se souvenir de lui. Or, … Jésus lui dit : « En vérité je vous le dis, aujourd'hui vous serez avec moi dans le paradis. »

 

Celui de Saint Jean Chrysostome :

 

« C'est ainsi qu'on eût pu voir le Sauveur au milieu des larrons, avec la balance de la justice, pesant la foi et l'infidélité. Le démon avait chassé Adam du paradis, le Christ introduisit un larron dans le paradis avant tous les hommes et même avant les apôtres. Il entre dans le paradis pour une parole, et seulement pour sa foi, afin que personne ne désespère à cause de ses fautes. Remarquez ce rapide changement ; de la croix il passe au ciel, du supplice au paradis, afin que vous reconnaissiez que tout cela ne vient point du mérite du larron mais de la clémence de Dieu ;... »

 

Et l'on trouverait dans la littérature chrétienne des dizaines de commentaires allant dans ce sens.

Le père Bruckberger a écrit quelque part que si le Christ avait eu quelque chose à dire sur la peine de mort, il l'aurait fait sur la croix. Il savait de quoi il parlait ayant assisté son ami Joseph Darnand lors de son exécution.

Le Christ ne discute pas la sentence des hommes. Le bon larron a dit : « C'est justice pour nous, puisque nous souffrons la peine que nos crimes ont méritée ». C'EST JUSTICE.

 

Toute cette « séquence évangélique » est totalement étrangère au regard des paroles pontificales !

Le Christ n’offre pas le salut éternel au condamné parce que sa peine est contraire à l'Evangile ou à la dignité de l'homme, mais parce qu'il confesse son crime et reconnaît la divinité du Christ. Le bon larron fait d'ailleurs un acte d'humilité prodigieux. Il demande au Christ de « se souvenir de lui » dans son royaume ! Il a parfaitement conscience de son crime et de la juste hauteur de son châtiment ! Par surcroît le Christ lui offre une entrée immédiate !

 

La sentence portée par le juge qui a condamné le bon larron revêt les deux caractères de la peine infligée : vindicative et médicinal. Le condamné paie de sa vie ses crimes et il peut recevoir une « absolution » in extremis pour son salut éternel. La Providence a permis, si je puis dire, ce télescopage. Sa condamnation terrestre n’obère pas son aptitude à la vie éternelle. Telle est la leçon de l’Evangile.

Aux yeux de Dieu il n’a rien perdu, bien que condamné à mort, de sa dignité de créature rachetée par le sang du Christ. Il peut bénéficier de toute la clémence divine comme n’importe qu’elle autre créature qui confesse la foi. Il en est ainsi de tout condamné à mort ou non !

 

Cette croix et ce pardon c’est toute la civilisation chrétienne. Elle a été résumée par Verlaine : «  O les grandes routes du Moyen Âge pleines de potence et de chapelles »

 

Aujourd’hui on ne veut plus de potences et il n’y a plus de chapelles ! La miséricorde se vend au supermarché de la religion !

 

A suivre …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



12/11/2017
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