Les origines de la Synodalité II
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Les origines de la synodalité II
La « praxis » qui a vidé l'Action catholique en général et l'Action catholique Ouvrière en particulier , c'est la forme dialectique du discours communiste qui a transformé une intelligence catholique évanescente : celle de ses membres et celle des évêques. Pas tous !
Mais ceux qui ont résisté un temps ont été submergés par la propagande et noyés dans leur insuffisance ! L'épiscopat est resté comme fasciné par les luttes ouvrières abandonnant aux communistes et aux socialistes une partie de leurs fidèles. Il s'est politisé à l'extrême en réservant ses foudres au Front National et pactisant avec les socialistes... ignorant sans doute que « Le Mariage » de Léon Blum, paru en 1907 et réédité en 1937 et 1948 est la préfiguration de toute la déroute qui accompagne aujourd'hui la société entière !
Le président de la JOC, Jean Marc Boissard, déclare dans le cadre de la manifestation nationale du 8 juillet 1974 : « Nous avions invité les partis et les syndicats qui représentent la classe ouvrière. Lorsque le Secrétaire Général du PCF fidèle à la politique de la main tendue, nous a fait demander s’il pouvait venir nous avons évidemment accepté . Nos militants engagés vont davantage au PSU qu’au PS ou au PC Mais le PSU ne nous a envoyé aucun représentant … 19% des cadres de la CGT sont issus de la JOC ». Le cardinal Marty archevêque de Paris sera présent lorsque de ce rassemblement national où on chantera l’Internationale ! dont un des couplets déclare qu'il n'y a pas de sauveur éternel. Déjà en 1964 la CFTC s’est déconfessionnalisée en CFDT… En novembre 1998 un ancien Jociste, Christophe Hodé, prend la tête des jeunesses communistes.
(Tous ces mouvements seront copiés à l’identique en Amérique latine notamment en Argentine où Lucio Gera auteur principal de la TDP les a répandus comme assesseur de la JOC argentine. )
Ce passage de l'Action catholique à la révolution socialo-communiste peut être illustré par un autre exemple significatif celui de Félix Lacambre.
Ouvrier métallurgiste, il entre dans l'action politique et syndicale en 1945 ; de 1959 à 1967 il est secrétaire général de l'ACO ; employé de bureau, il devient journaliste de 1967 à 1982, et chef du services des informations religieuses de la CROIX ; il ira en Amérique latine d'où il rapporte une vision favorable aux mouvement de libération et en faveur des jésuites révolutionnaires du Salvador. Il milite au MRP puis au PS à partir de 1974 ; il est aussi vice-président du syndicat des journalistes CFDT de 1975 à 1982. Il se déclare compagnon de route du parti communiste en 1963 : « En France écrit-il nous avons la chance inouïe de travailler habituellement avec les évêques. Et c'est un peu grâce à cela que lorsqu'en 1949 un décret du Saint Office interdit de collaborer avec les communistes, le texte fut interprété dans son sens le plus restrictif, c'est à dire la seule appartenance au parti ».
Il est l'un des fondateurs de « Objectif socialiste 72 » avec Robert Buron ancien MRP. En France une pléiade de jésuites, de dominicains et de séculiers dont certains vont devenir prêtres-ouvriers alimentent le mouvement ; le père Paul Gauthier qui enflammera le Concile ; en Amérique Latine le père Pierre Bigo, jésuite, envoyé en Colombie puis au Chili par le préposé général Jean Baptiste Janssens ; sans oublier le père Cosmao dominicain qui annonce le nouvel ordre mondial grâce à Populorum progressio dont le père Lebret est le grand inspirateur de Paul VI !
Ceux qui auront la possibilité de lire l'oeuvre du père Fessard sauront tout des manipulations synodales.
Que l'on nous permette de citer encore une fois son livre Eglise de France prends garde de perdre la foi !
« ...il ... suffit d'un peu de réflexion sur le dialogue et le rôle qu'y joue la parole pour y unir dialectique et histoire et en faire un instrument de vérité. Et les évêques de l'ACO peuvent repérer en leurs paroles mêmes un indice léger, mais indubitable et combien significatif , de la scission opérée par cette praxis, quand ils prétendent que la « la manière de regarder les événements et de poser les question » doit , pour découvrir la vérité , procéder « de l'intérieur de la classe ouvrière' si bien qu'ils récuse ceux qui parlent de « l'extérieur » comme nécessairement victime d'une idéologie politique ». (page 252)
On ne peut rien comprendre à ce qu'il se passe dans l'Eglise si l'on n'est pas conscient de ce j'appellerais les intrusions extérieures. A l'époque du parti communiste la pénétration aurait du être obvie mais elle ne l'a pas été dans l'épiscopat français. Mais aujourd'hui l'intrusion se présente sous un autre jour. Comme la Commission présidée par Jean Marc Sauvé.
Il faut écouter avec attention le professeur Manent (Salon Beige du 10 décembre 2021).
Le président Sauvé est un membre de l'appareil d'Etat. Enarque, conseiller de Badinter, vice -président du conseil d'Etat etc.. Qui a choisi ce président ?????
La Conférence épiscopale sous la présidence de Mgr Pontier vote la création d'une commission indépendante formée sans que l'on sache quoique ce soit du choix des membres ! Qui a, dans l'épiscopat, suivi le travail de la dite Commission? Qui va mettre les évêques devant le fait accompli ?
La pseudo indépendance consiste à extrapoler les statistiques et à conclure sans aucune légitimité au changement de la pratique canonique et du droit civil. La commission va jusqu'à imposer une réforme pour une nouvelle Eglise... comme fera le Synode de 2023 qui se réunit pour cela exclusivement !
Une responsabilité systémique comme celle du CIASE sera à nouveau invoquée de façon officielle pour adapter l'Eglise au monde moderne ; la dimension systémique réduira les opposants au silence !
Le parti communiste et la CGT sont largement dépassés !
Il n'y aura que des discussions apparentes, l'objectif est déjà connu et on le fera avaler par la multitude des mini-synodes qui vont pulluler par le monde.
« La plus grave conséquence de la praxis à laquelle cèdent à leur insu les évêques est évidemment de les amener à considérer « la classe ouvrière » comme « le Peuple », élu du fait de son exploitation par le système capitaliste, et qui à l'instar du Peuple Juif de l'Ancien Testament, « forge son unité », « reçoit des coups et en donne au milieux des flux et des reflux de l'histoire ». Si bien que de sa « libération humaine », sur le plan politique, économique et culturel, doit résulter aussi la possibilité pour le Christ , « de vivre pleinement dans l'homme totalement épanoui à toute la taille d'homme ». Je ne l'oublie pas ; les évêques maintiennent fermement, au-delà de cette libération, l'Avenir absolu de l'Histoire et les perspectives toujours nouvelles qu'ouvre maintenant le Ressuscité. Seulement, je l'ai aussi expliqué , toutes ces affirmations et assurances restent purement théoriques et formelles ou verbales par rapport à la praxis de la luttes des classes qui , au nom du primat de la « logique influente » si bien décrite par le P. Denantes, les exténue peu à peu et force à les taire, aboutissant à la perte de la foi »( pages 252-253, opus cit)
(On reconnaît ici la théologie de la libération et la théologie du peuple!)
Eglise de France prends garde de perdre la foi !
Refuser de s'interroger et de comprendre les multiples formes d'autorité parallèle qui s'instaurent au prétexte de justice, de paix, d'écologie, etc...est la preuve d'une lamentable dégénérescence de l'intelligence catholique.
Dans le prochain chapitre je donnerai une dizaine de titres de livres qui ont fait la promotion de cette dérive suicidaire ou qui l'on dénoncée,et j'analyserai un autre aspect de cette manipulation, que l'on appelait autrefois la « dynamique de groupe ».
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