Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Manipulation et falsification

 Manipulation et  falsification à Aparecida

 

Comment en est-on arrivé là ?

 La leçon d'Aparecida éclaire d'un jour nouveau ce qui s'est passé au Synode de la famille. Le lecteur fera par lui-même la comparaison et les rapprochements qui s'imposent.

 

Le rôle central de Amerindia 

 

Amerindia est une agence d'informations entièrement dédiée à la théologie de la libération. Elle est financée en partie par le CCFD. Elle opère sur tout le continent latino-américain (voir Terrorisme Pastoral, pages 92 et suivantes). Elle est intervenue lors des Assemblées de Puebla et de Saint Domingue.

 

Lors des Assemblées précédentes, il fallait une accréditation en règle pour pouvoir remplir une fonction de conseiller ou d'auditeur. L'agitation et la propagande de Amerindia avait été circonscrite à l'extérieur des travaux du CELAM. Cependant des textes avaient été diffusés avant l’imprimi potest du pape.

 

En 2007, tout change ! Le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga joue le rôle d'intermédiaire entre les théologiens de la libération et l'Assemblée officielle. «  Nous avons dit à Amerindia et à quelques autres théologiens de la libération, que durant la Conférence nous étions ouvert pour recevoir tout type de contributions (estamos abierto a recibir todo tipo de aportes) -souligné dans l'original-. Ils n'étaient pas de la Conférence. Ils ne pouvaient y être comme participants, même si beaucoup furent consultés ».

 

De son côté, le président du CELAM lui-même, le cardinal Errazuriz, selon ce que rapporte le jésuite Lestienne, «  avait reçu deux fois le groupe Amerindia des théologiens de la libération et avait facilité les contacts entre ce groupe et les évêques de l'Assemblée ».

 

Pour compléter ce principe de vases communicants entre  une assemblée officielle de l'Eglise catholique convoquée par le pape Benoît XVI et ce qu'il faut bien appeler la contre-église, le jésuite Agenor Brighenti, un des ténors de la TDL( Théologie de la libération), déclare non sans fierté :

«  La Conférence d'Aparecida fut la première assemblée réalisée avec la présence de téléphones portables et d'Internet. Donc, même si on empêchait l'accès de l'enceinte de l'Assemblée aux personnes étrangères, on pouvait depuis l'extérieur suivre quasi simultanément ce qui se passait en son sein. Il suffisait que quelqu'un laisse son téléphone ou son notebook connecté à internet. De plus, ce fut la première assemblée réalisée ans un local public, le sanctuaire d'Aparecida, quotidiennement fréquenté par des milliers de personnes et plus de soixante mille en fin de semaine. De cette façon, les évêques et les autres délégués de la Conférence furent en contact direct avec les pélerins, pratiquants la religion populaire ».

 

La préparation lointaine de l'Assemblée

 

L’Assemblée convoquée par Benoît XVI comprenait 266 personnes : 162 membres, 81 invités, 8 observateurs et 15 experts.

Elle était présidée par trois cardinaux : le cardinal G.B.   Préfet de la Congrégation des évêques et Président de la Commission Pontificale pour l’Amérique latine ; le président du CELAM, archevêque de Santiago du Chili, le cardinal F.J. Errazuriz Ossa ; et le Primat du  Brésil, archevêque de Bahia, le cardinal G. Majella Agnelo.

 

Les 22 présidents des conférences épiscopales d’Amérique latine et des Caraïbes dont le cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio (qui a comme invité le père Victor Manuel Fernandez, vice-doyen de la Faculté de théologie de l’Université Catholique d’Argentine (UCA)- sont présents. Chacun à son tour fera un exposé sur la situation de son pays

 

Dès septembre 2005, un Document de participation est envoyé à tous les diocèses. Il comporte les thèmes de réflexions. Les textes sont soumis au niveau diocésain puis national à des experts, des spécialistes et des économistes. Il est question de la globalisation, des moyens de réduire la pauvreté, de lutter contre les injustices, de la missiologie, etc…

 

En novembre 2006, un document de synthèse des contributions reçues, en cinq parties, est élaboré par Mgr Andrés Stanovnik secrétaire du CELAM et évêque de Reconquista en Argentine.

 

Dans le même temps Amerindia diffuse dans tous les pays un petit livre, imprimé en Uruguay, (Aportes para Aparecida), Apports pour Aparecida. En 129 pages la TDL concentre un maximum de revendications : mariage des prêtres, sacerdoces pour les hommes mariés, diaconat pour les femmes, la défense de la vie non limitée à la vie intra-utérine et à l’euthanasie et étendue à la survie des pauvres ; l’écologie ; une nouvelle ecclésiologie, etc…

 

La Bataille d’Aparecida  

 

Le 13 mai 2007, après le discours d’ouverture du pape Benoît XVI, la machine de guerre est en place, elle va fonctionner à merveille. Très peu d’évêques sont conscients de ce qu’il va se passer.

Le 15, l’élection de la Commission de Rédaction indique immédiatement qui est aux commandes de l’Assemblée.

Le cardinal Bergoglio en devient le président, il est associé au cardinal Maradiaga et au cardinal Hummes Préfet de la Congrégation pour le Clergé. Cinq évêques sont associés : Mgr Aguiar Retes vice-président du CELAM, Mgr Ezzati (Chili), Mgr Cabrera (Guatemala), Mgr Moronta (Venezuela), Mgr Tobon (Colombia). Deux des experts sont également argentins : Manuel Fernandez et Carlos Maria Galli.

Plusieurs commissions s’ajoutent : communications sociales, liturgie, justice, rédaction pour le message final, pour les scrutins.

 

Ce qui s’est passé au Concile Vatican II va se reproduire à l’identique à Aparecida.

Les documents dits de participation puis de synthèse des contributions sont contestés comme trop directifs et pas assez fidèles aux aspirations des églises locales.

Le 21 mai, la Commission de Rédaction est prête à proposer un schéma de travail après avoir reçu les dernières contributions. Les évêques se répartissent en 15 groupes de travail.

Les propositions d’amendements s’enchevêtrent. La confusion est telle que le document de proposition devient le document de consultation. Le document de synthèse n’est plus considéré comme document de travail.

Les commissions thématiques à qui revient d’intégrer ou de rejeter les amendements sont débordées. Malgré quelques véhémentes protestations le rôle dévolu aux commissions thématiques, organes directs de la volonté de l’Assemblée, est donné à la Commission de Rédaction.

A partir de ce moment c’est la Commission de Rédaction qui gère l’Assemblée même s’il reste pour la forme la possibilité de formuler des amendements avec l’aval de sept présidents de Conférences épiscopales.

C’est la Commission de rédaction qui trie les apports, qui rédige les schémas et les documents intermédiaires et le document final, distinct du message final.

 

Le lendemain de son élection, le cardinal Bergoglio préside la messe et donne le ton immédiatement en reprenant (analyse dans le prochain article) les idées qu’il a développées devant l’Assemblée comme président de la Conférence des évêques d’Argentine : éviter une Eglise autosuffisante et autoréférentielle. « Je rêve d’une Eglise capable d’arriver à toutes les périphéries humaines ».

Nous ne pouvons donner ici tous les éléments de cette confusion.

L’argument invoqué est celui du temps ! On est pressé ! Plus de 2400 amendements seront proposés !

Mais l’Assemblée se déroule aussi à l’extérieur où « l’esprit d’Aparecida » fait florès. Plus de 30 assesseurs de Amerindia cornaquent les évêques. Des manifestations se déroulent à proximité : une marche du peuple de Dieu et implantation d’une tente des martyrs (personnes assassinées dans les combats contre les propriétaires et les forces de l’ordre dans les années précédentes).

La contre–église qui se met en place à Aparecida a son propre gouvernement, ses propres martyrs, ses saints et sa liturgie.

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Après d’innombrables échanges, le 30 mai, les 134 membres ayant le droit de vote approuvent la troisième rédaction du document final. Mais celui-ci n’est pas complet.

Alors, pendant la nuit selon Victor Manuel Fernandez, le cardinal Bergoglio est resté seul avec trois personnes jusqu’à 2 heures trente du matin pour préparer les dernier textes à soumettre au vote le lendemain jour de clôture de l’Assemblée. Quelles étaient ces trois personnes ? França Miranda, Santiago Silva et Victor Manuel Fernandez qui constate que le cardinal est le plus courageux.

 

 

La falsification

 

Le 31 au matin un vote définitif à lieu. Les délais étaient trop courts pour un tel scrutin. Les articles qui ont été mis au vote ont été ajoutés pendant la nuit ; certains avaient été rejetés antérieurement d’autres étaient nouveaux. Aucune indication n’a jamais été donnée à ce sujet. Sur 130 évêques présents, 127 vote le texte, deux votent contre et un s’abstient.

 

Ce texte, considéré comme définitif était sous embargo et remis à l’approbation du pape Benoît XVI.

Or, comme cela s’était produit à l’Assemblée de Puebla en 1979, un texte est diffusé dès le 4 juin sur le site web de la CIMI. (Initiales brésiliennes pour le Conseil Missionnaires pour les Indigènes). Il va rester sur le site pendant huit jours.

L’évêque en charge de la CIMI, Mgr Kräutler participant à l’Assemblé a pour conseiller à la CIMI, le père Paulo Suess, rédacteur de « L’apport pour Aparecida » de Amerindia ! C’est un des pères de la théologie indienne !

 

Cette fuite a indubitablement pour origine le bastion de la TDL qui avait enfin obtenu un texte selon ses vœux avant le vote (le 30 mai) qui a éliminé toute référence équivoque à la TDL. La contre-église fait alors  croire qu’elle diffuse le texte voté pour, après, accuser les autorités légitimes et surtout la Curie.

 

Texte libérationniste contre texte revu par le Saint Siège

 

 

 La version officielle corrigée et autorisée par le Saint-Siège  est donnée aux représentants du CELAM lors de la réunion qui a lieu à La Havane le 11 juillet 2007.

 

A partir de ce jour la bataille fait rage entre la contre-église et les fidèles à l’autorité du pape.

Le jésuite français, Lestienne accuse le Cardinal Errazuriz, président du CELAM et l’évêque Stanovitk secrétaire général du CELAM d’avoir donné à Rome un autre texte que celui voté le 30 et le 31 mai. Mais il n’apporte aucune preuve.

Le cardinal soutenu par l’archevêque de Aparecida, se défend de façon véhémente.

 

Mais l’attaque la plus radicale est menée par la contre-église de Amerindia. Les deux principaux protagonistes sont Eduardo de la Cerna et Ronaldo Muñoz. Ce dernier va publier les textes de trente-quatre articles modifiés. L’évêque français, Xavier de Maupéou (cité dans l’article précédent)  l’écrit directement au pape : «  Ce qui m’amène aujourd’hui à vous écrire, ce sont les altérations introduites dans le texte final du document de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes. Altérations qui concernent surtout les paragraphes se référant aux Communautés ecclésiales de Base (CeB). » L’évêque précise bien que les textes favorables aux CeB ont été retirés lors du vote du 30 mai.

 

Les différences de textes présentées par Eduardo de la Cerna et Ronaldo Muñoz sont établies entre le texte du 29 mai et celui validé par le Saint Siège.

 

 

Epilogue-

 

Interview de Sandro Magister du 14 novembre 2014. (Benoît et Moi)

 

 

« …Tandis que le ‘nègre’ de François est Manuel Fernandez, le recteur de l’Université de Buenos Aires, que le pape a fait archevêque. C’est avec Fernandez que Francisco a écrit Evangelii Gaudium, tout comme par le passé, il avait écrit avec lui le document d’Aparecida, au Brésil, en 2007, quand l’ex-archevêque de Buenos-Aires conduisit au port la conférence des évêques latino- américains, un document qui pour beaucoup, est l’anticipation de cette papauté.

 

 

A suivre…Ce que cache la bataille d’Aparecida

 

 

 

L

  

 

 

 



25/11/2014
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