MARSEILLE 2
Marseille 2
Avant d'entrer dans le sujet du jour, je réponds avec retard à deux questions qui m'ont été posées.
1 Le pape est-il péroniste ?
Question capitale posée notamment au pape récemment dans un livre paru en février 2023 :« Le berger : défis, raisons et réflexion de François sur son pontificat ». de Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti.
-Un nouveau livre donne les réponses du pape François aux questions sur lesquelles il est le plus souvent interrogé-.
A la question posée par les auteurs : Le Pape François est-il péroniste ?
Le pape répond :
« Je n'ai jamais été affilié au parti péroniste. Je n'ai même jamais été membre du parti ou supporter du Péronisme. Affirmer cela est un mensonge. »
Cependant il reconnaît que la présence en 1970 d'un groupe péroniste dans la gestion de des jésuites de l'Université Salvador, a permis un soutien au position du pape sur la question de la justice sociale. « C'est ce qui à fait dire que je suis un péroniste ».
Le pape souligne que le fait d'avoir sympathisé avec le Péronisme n'est pas quelque chose de critiquable en soit , « Qui y a-t-il de mauvais en cela ?, demande t-il. »
Cette réponse dilatoire n'attire aucune remarque de la part des auteurs du livre !!! Au regard de la vérité vraie, vérifiable par toute personne honnête c'est une escroquerie !
Dans son homélie à la cathédrale de Buenos Aires, le 25 mai 1999, par ces paroles :
« Convenons une fois de plus que le tout est supérieur à la partie, le temps supérieur à l'espace, la réalité est supérieure à l'idée et l'unité est supérieur au conflit ».
(Editorial Claretiana , : « Ponerse la patria al hombro. Memoria y camino de esperanza ». (page 21, mars 2013).
Ce sont les quatre principes de l'organisation de la formation des cadres du parti péroniste.
Dans notre livre nous consacrons la IXème partie à démontrer l'arnaque politicienne des quatre principes soit-disant dérivés de la loi naturelle … prétendument empruntés à une lettre de la correspondance entre Rosas et Quiroga...du 20 décembre 1834.
Nicolas Senèze de LA CROIX répètent ce que tous ont fait avant lui, page 12 dans Les mots du pape (Bayard 2016 ).
Comme nous l'avons écrit sur ce blogue, Jorge Bergoglio est un très grand communicant. Et les journalistes médusés par le pape reproduisent inlassablement sans jamais vérifier !
Le pape et la culture
Lorsque l'Argentine s'est imprégnée de la théologie de la libération elle a, sous l'influence des jésuites, rejeté la forme révolutionnaire qu'elle avait héritée de ses origines européennes et brésiliennes. Elle a mis au point une forme propre de la même théologie appelée théologie du peuple. Selon le père De La Serna cette formulation inquiétait cependant le pouvoir politique et un nouveau discours libérationniste a fait prévaloir une inspiration culturelle moins marquée idéologiquement.
Cette pratique a coïncidé avec les grandes directions données aux assemblées du CELAM pour l'évangélisation des pauvres.
Mais il faut attendre 2012 le Congrès Continental de théologie - La théologie de la libération : prospective- qui se tient au Brésil du 7 au 12 octobre à Sao Leopoldo chez les Jésuites de UNISINOS, pour que cette question soit traitée magistralement.
Il revient au professeur du Cardinal Bergoglio, Juan Carlos Scannone, de traiter : théologie , culture et interculturalité. ( résumé des principes)
Les peuples possèdent une histoire commune, une âme et un cœur mais il faut aussi évangélisé la culture qui implique la libération de toute oppression culturellle.
La théologie de la libération a fait un un grand effort pour commencer un processus de décolonisation.
La pratique des églises nous presse de travailler davantage la dimension de l'interculturalité et de valoriser les croyances des religions des peuples autochtones.
Le dialogue de l'interculturalité enclenche un processus dans chaque pays.
Nous sommes tous l'instrument d'une symphonie. Chaque partition concerne un instrument et on ne peut se passer de lui. C'est ma même chose pour la culture.
La théologie de la libération a proposé un changement mais n'a pas réussi de proposition
complète .
L'interculturalité demande de reprendre l'expérience et de prendre l'Esprit Saint comme rénovateur.
L'UNIVERSEL JUSTE sera le fruit du dialogue interculturel dans un dialogue où il n'y a pas asymétrie mais diversité.
Le Pape, dans son discours de clôture du Congrès des religions mondiales et traditionnelles en 2022 a repris cette orientation fondement de son pontificat.
« Merci pour être venus des différentes parties du monde en apportant les richesses de vos credos et de vos cultures.... le Tout Puissant a créé toutes les personnes égales indépendamment de leur appartenance religieuse, ethnique ou sociale et nous sommes d'accord pour affirmer que le respect mutuel et la compréhension doivent être considérés comme essentiels et imprescriptibles dans l'enseignement religieux »
[...]Ainsi les religiosités rigides suffocantes n'appartiennent pas au futur, mais au passé... Frères et sœurs la population du Kazajistan ...avec son extraordinaire multireligiosité et sa multiculturalité nous offre in exemple du futur. »
C'était le programme de la révolution libérale de Karl Rahner dans son livre de 1972 , Changement structurel de l'Eglise comme chance et mission.
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MARSEILLE 2
Nous avons écrit que la presse française n'avait pas le niveau suffisant pour s'intéresser à l'action du pape à Marseille. Nous avions raison !
Famille Chrétienne, malheureusement (je suis abonné), n'échappe pas au désastre.
Un très gros dossier de 32 pages plus un éditorial. Evidemment toute la partie concernant la vie diocésaine est hors de notre propos. Nous ne considérons que l'éditorial et l'intervention du cardinal Aveline.
C'est la troisième Rencontre de la Méditerranée.Voici comment LA CROIX présentait la première le 20.02 2020.
À Bari, des évêques de trois continents travaillent à la paix en Méditerranée
Mercredi 19 février s’est ouvert à Bari (sud-est de l’Italie) une rencontre spirituelle inédite, par son ampleur et son ambition. 58 évêques des pays du pourtour méditerranéen sont réunis pour trouver des solutions communes aux fractures qui minent les rives de la Méditerranée. Leurs propositions seront remises au pape François dimanche 23 février.
Leur diagnostic est sombre mais leur espérance, immense. Ils sont 58 évêques, issus des nations surplombant la grande mer qui leur est commune, à avoir répondu à l’appel de l’épiscopat italien pour travailler à la paix en Méditerranée. De Marseille aux Balkans, jusqu’à Bagdad, 20 pays et trois continents sont représentés à Bari par leurs évêques, pour participer jusqu’à dimanche au grand forum « Méditerranée, frontière de paix ».
Une rencontre « prophétique »
l’archevêque Que peuvent concrètement les évêques présents contre les multiples fractures et inégalités qui minent le bassin méditerranéen et constituent une « troisième guerre mondiale par morceaux », selon les mots du pape ? Conscients des limites de leur action face à la complexité des conflits sociaux, politiques, économiques et religieux, cette rencontre se veut avant tout prophétique. « Il faut prendre acte du fait qu’il existe un destin commun entre les peuples de la Méditerranée, tranche l'évêque de Bari, Mgr Francesco Cacucci. Nous sommes appelés, en tant que chrétiens, à proclamer au monde que chaque homme et chaque femme font partie de l’unique famille humaine. »
On reconnaît là, le vocabulaire habituel des prestations multiconfessionnelles du Vatican.
« Trouver des « solutions communes aux fractures » et proclamation « de l'unique famille humaine ».
Dans le contexte de Lampedusa c'est une réédition de toutes les tentatives mondialistes propres à ce pontificat.
«... ce n'est pas une visite d'Etat que le pape vient effectuer en France, mais une visite aux pays de notre Méditerranée, meurtris par cette réalité dont ils sont l'épicentre », précise l'éditorial.
« Ce n'est pas un message d'ouverture de vannes migratoires qu'il vient porter mais d'ouverture du cœur sur la tragédie qui touche le berceau de notre civilisation chrétienne, notre mer commune par laquelle l'Evangile est arrivé jusqu'à nous », explique encore l'éditorial de Famille chrétienne.... Avec les représentants d'autres Eglises et des jeunes de toutes confessions. »
Le cardinal Aveline va préciser le fondement de ce dispositif historique.
« Cet espace( celui de la Méditerranée ), a une longue histoire et continue de porter une histoire universelle. C'est un microcosme qui a une dimension mondial ! Nous devons à la Méditerranée la philosophie grecque, la civilisation latine, une sagesse anthropologique et le berceau de trois monothéismes dont nous sommes les héritiers ».
Je comprends bien que le cardinal ait voulu faire bref. Mais là, ce raccourci tient soit de l'ignorance - ce que je ne crois pas- soit d'une vision a-historique pour ne pas dire idéologique.
Réduire la Grèce à son seul apport philosophique, elle qui a civilisé ses vainqueurs Romains !
La civilisation latine c'est certes celle de l'Empire romain, mais c'est bien davantage celle initiée et répandue pendant des siècles dans le monde entier par l'Eglise catholique.
Rien à voir avec la diffusion du judaïsme dans le bassin méditerranéen et au-delà.
Le troisième monothéisme est celui de l'Islam arrivé 700 ans plus tard. Et livrant une extermination à nulle autre pareille.
Cardinal Aveline, vous êtes la honte de la Chrétienté ! Les croisades, la mort de saint Louis à Tunis, la bataille de Lépante, les 700 ans de guerre de l'Espagne catholique contre les Maures, la prise d'Alger qui met fin à 1100 ans d'esclavage.
Saint Vincent de Paul esclave, les pères lazaristes attachés à la bouche des canons à Tunis pour que leurs corps soient irrécupérables. Votre curiosité devrait vous conduire aux archives de la Marine à Toulon où sont conservés les noms des chrétiens enlevés dans les innombrables abordages des barbaresques. Et le lamentable cortège de nos compatriotes victimes des guerres de décolonisation !
Combien d'année la Grèce a-t-elle été ruinée par les Turcs ? De la chute d'Athènes en 1458 au traité de Saverne en 1920 : 462 ans !
Monsieur le Cardinal vous ne construirez pas la paix, ni vous ni le pape, sans le règne de Dieu, Regnum CHRISTI. Les phantasmes d'une paix polyèdrique, la chimère de la fraternité universelle des religions vous font perdre toute dignité, à vous et à ceux qui partagent votre utopie malsaine.
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