( LifeSiteNews ) — La mission de l'Eglise a conservé son identité essentielle depuis la Pentecôte : rendre tous les peuples chrétiens et faire ainsi connaître et aimer Jésus-Christ. Cette mission n'est pas un supplément à l'histoire de la vie ecclésiale mais constitue la raison d'être de l'Eglise. On retrouve une analogie de cette nature essentielle à travers les siècles.

Aujourd’hui, dans l’Église, il y a beaucoup de jeunes qui se sentent appelés au sacerdoce, qui est la continuité du ministère apostolique. D’autres sont déjà en formation, et il y a aussi ceux qui ont été ordonnés, récemment initiés, et qui font l’expérience de ce que signifie « faire l’œuvre du Christ » pour l’Église et pour le monde. En quoi consiste la réalité de leur leadership dans la communauté ecclésiale ? Ils doivent assumer ce que révèle une radiographie de la réalité ecclésiale :

1. Foi ardente et amour du Seigneur, source de vie de l'Église.
2. Prière contemplative devant le Tabernacle, comme expression de la centralité de l’Eucharistie.
3. Engagement dans un travail apostolique inlassable, qui fait sienne la mission de l’Église.
4. Humilité et patience avec ses propres limites et défauts.
5. Une joie qui naît de l’espérance en la présence du Christ et de sa venue continuelle (« Je suis avec vous tous les jours »).

Ces éléments de la vie ecclésiale doivent être assumés et mis en pratique, malgré toutes les circonstances contraires et en évitant la promotion pontificale de la symbiose de toutes les religions et le pacifisme des Nations Unies, c'est-à-dire la rupture avec la tradition chrétienne authentique. L'identité du christianisme est la condition dans laquelle les facteurs ci-dessus se valident et se complètent.

L’identité catholique inclut le rôle historique de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. C’est à cette fin que correspond le souvenir des apparitions mariales, en particulier celles qui furent accueillies et vénérées par le peuple chrétien. Je cite les trois plus essentielles.

En 1846, apparition à La Salette, dans les Alpes françaises, aux enfants Mélanie et Maximin : la Vierge, habillée comme les femmes du lieu, pleure les péchés de blasphème et la violation du sabbat dominical. Les détails sont émouvants. On comprend aisément le sens d'actualité que revêt cet épisode face à l'oubli et à la prétérition de Dieu dans le monde contemporain.

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En 1858, apparitions à Lourdes de Bernadette Soubirous, aujourd'hui canonisée, que Marie appelle pour y faire élever une chapelle et se manifeste sous le nom d'Immaculée Conception. Lourdes, où d'incroyables miracles se sont produits et se produisent encore, est devenue le centre par excellence des pèlerinages, où le chant solennel du Rosaire est suivi chaque jour par les foules qui s'y rassemblent.

En 1917, eurent lieu les apparitions de Fatima, dont la réalité est révélée dans le processus de ses mystères encore ouverts. L'Église a reconnu la réalité de Fatima et, sous le pontificat de saint Jean-Paul II, sa fête a été ajoutée au calendrier universel.

Le phénomène le plus frappant dans l'organisation actuelle de la vie de l'Eglise est l'attachement des jeunes à la grande Tradition. La réaction progressiste ne passe pas inaperçue : elle s'applique aux prêtres radiés et à tant d'autres qui ont été empêchés dans leurs diocèses à cause de leurs excellents résultats apostoliques. Ces réactions désespérées sont un recours habituel de Rome sous le pape argentin François.

Cependant, selon l’ordre de la divine Providence, certains évêques et diocèses parviennent à y échapper, et il y a des pays où la Tradition est vécue sereinement, avec des fruits évidents. Ce fait révèle le vrai sens du caractère essentiel de l’Église, et l’exercice du ministère apostolique est accompli avec des fruits indéniables qui colorent la vie de ces peuples. Les prêtres susmentionnés font l’expérience de la continuité qui signifie « faire l’œuvre du Christ ».

+ Héctor Aguer

Archevêque émérite de La Plata

Buenos Aires, vendredi 18 octobre 2024