Mgr Marc Stenger professe-t-il la foi catholique
Mgr Marc Stenger professe-t-il la foi catholique ?
Ce n’est pas rien que de découvrir que son évêque professe une foi catholique confuse. Ce cas ne doit pas être unique et malheureusement on ne sait pas qui peut mettre bon ordre à ce genre de manquement.
Lors d’une homélie à laquelle j’assistai il y a trois semaines, Mgr Stenger , affirma : « C’est difficile, même pour des consacrés, de n’être qu’amour et don de soi, car il y a toujours des résistances du fait de notre humanité qui revendique sa part et du coup n’est pas dans un total décentrement. Jésus aussi a été soumis à cette tentation de se recentrer sur lui-même. Pourquoi n’est-il jamais tombé dans ce piège ? Parce qu’il était totalement centré en Dieu son Père ».
Mgr Stenger lisait son homélie et je me suis procuré le texte officiel.
Je n’avais jamais lu ni entendu le mot « décentrement ». Aussi la première chose que j’ai faite, fut de chercher le sens de ce mot. Si Jésus a été soumis à la tentation de se « recentrer » c’est d’après le sens le plus obvie du texte, par rapport au « décentrement ».
Je me suis empressé d’aller relire l’Evangile pour savoir si une des tentations du Christ ne m’avait pas échappé. Sur ce point la réponse fut acquise rapidement. Il y a trois tentations qui s’achève par ces mots : « Ayant épuisé tous ses moyens de tentation, le démon quitta Jésus pour un temps. » Nous savons en effet que le démon suivait, si je puis dire Jésus à la trace, et qu’il est revenu le provoquer mais, jamais, le tenter à nouveau.
Restait le « décentrement ».
Ce mot a un sens très précis en optique. « Un objectif à décentrement est un objectif que l’on peut déplacer latéralement par rapport à la surface sensible », c’est aussi « un défaut d’alignement des centres des lentilles d’un appareil optique. »
En revanche , l’utilisation du mot et de son contenu sont innombrables en psychanalyse, en ethnologie, en anthropologie, en psychologie. J’ai trouvé un colloque sur la notion de décentrement s’appliquant à l’histoire.
Pour la psychanalyse, il s’agit d’ « un perpétuel principe d’inquiétude, de mise en question » (Michel Foucault, Les mots et les choses, 1966), qui « produit un décentrement du sujet par rapport à ses propres références -le confrontant à l’étrangeté de la diversité culturelle-, par rapport à l’illusoire omniprésence et toute-puissance de sa conscience -lui faisant découvrir les profondeurs inconscientes de la psyché ».
Pour le psychologue, Jean Piaget un enfant à du mal à se « décentrer »pour faire preuve d’altruisme.
Pour faire bref et éviter la cuistrerie, nous dirons que le « décentrement » est en jargon moderne l’ouverture aux autres et dans le langage de la vie spirituelle c’est l’oubli de soi.
Dans quel registre Mgr Stenger est-il allé chercher « décentrement ». Est-ce un vieux souvenir de ses études à L’Ecole Pratique des Hautes Etudes ?
S’il avait employé le langage habituel et consacré par l’usage pour s’exprimer il n’aurait pas pu inventer la quatrième tentation du Christ. Ce qui en passant souligne l’importance des mots catholiques pour parler de sujets catholiques .
Car dans cette homélie pour les vingt-cinq ans de profession religieuse d’une clarisse adoratrice du Saint-Sacrement, les noms de Saint-François d’Assise, de Sainte-Claire ni celui de la fondatrice troyenne de cette branche des clarisses n’ont été prononcés !
Mais alors qu’est-ce que cette pseudo- tentation ?
Elle ne peut venir du démon qui ne tente le Christ que lorsque celui-ci le veut bien et pour notre instruction. Dans la logique stengérienne, cette tentation ne peut venir que du Christ lui-même par faiblesse égoïste( ?) ou pour une autre cause qui ne nous est pas donnée. Le Christ aurait connu une défaillance dans sa volonté d’obéir à son Père et de ne pas réaliser notre salut ? Il n’aurait pas été assez décentré ?
La pensée de Mgr Stenger est encore plus complexe et procède d’une connaissance absolument personnelle lorsqu’il pose la question : « Pourquoi n’est-il jamais tombé dans ce piège ? »
De ce piège du « recentrement » de Jésus nous ne savons rien !
Ajouter qu’il était « totalement centré en Dieu, son Père », ne nous rassure pas. Voilà une formule dévalorisante bien trop humaine pour parler de l’union des personnes divines dans la Sainte Trinité. Comment le mot « centré » rapporté au « décentrement » peut-il exprimer que Jésus Christ est vrai, Dieu et vrai Homme en une seule Personne ? Comment le Jésus « centré » de Mgr Stenger, peut-il être uni substantiellement à son Père et au Saint-Esprit ?
En rejetant les formulations classiques du langage catholique on jette le bébé avec l’eau du bain. La Révélation, la vie spirituelle sont enserrées dans le carcan du pédantisme des courants intellectuels. Que l’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit d’employer le langage de notre temps car les assistants qui écoutaient l’homélie n’ont rien compris au « décentrement » épiscopal. On pense à Saint-François de Sales et au bonheur de ses paroles bien de son temps qui conviennent si bien au nôtre.
Complément d’information
Dans la liste des personnes qui font partie des administrateurs de l’observatoire Pharos, nous avons mentionné Jean-François COLOSIMO nommé par Frédéric Mitterrand à la Présidence du Centre National du Livre. Ce centre a financé l’association ProChoix, spécialisée dans la dénonciation de tous ceux qui luttent contre l’avortement. Une des animatrices est Caroline Fourest.
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