Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Notre commentaire sur le rêve amazonien du pape Bergoglio

Le rêve amazonien à l'épreuve des réalités

 

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QUERIDA AMAZONIA

Le document pontifical a suscité de très nombreux commentaires. Il a rassuré ceux qui craignaient le pire avec l’abandon du sacerdoce catholique. On a écrit que maintenant le pape était seul. On a répété qu’il s’agissait d’un texte du magistère ordinaire d’une valeur « supérieure » à celle des conclusions du synode. Des personnes doctes sont venues nous dire que le livre du pape émérite et du cardinal Sara avait ruiné les projets du pape Bergoglio, etc…Un article italien a dit qu’il s’agissait d’un camouflet, à l’Eglise allemande et au cardinal Marx qui avait eu l’idée opportune d’annoncer sa prochaine démission.

Deux auteurs se distinguent, un américain de Life Site News qui voit dans cette exhortation la partie émergée de l’iceberg et le Père Thomas SJ, invité des Hommes en Noir à l’émission de Philippe Maxence de L’Homme Nouveau (également relayé par le Salon Beige).

Première surprise le pape déclare, § 2 « exprimer les résonnances qu’a provoquées en moi ce parcours de dialogue et de discernement (le Synode) ». L’ordination d’hommes mariés n’a provoqué en lui aucune résonnance ??? pas plus que l’accession des femmes à un diaconat ??? On est prévenu ! Or dans le même temps,  § 3 il veut présenter officiellement  les conclusions du Synode et il invite chacun à le lire intégralement !

L’archevêque argentin Fernandez, complice du cardinal Bergoglio à Aparecida  en 2007, a déclaré au journal argentin La Nacion qu’il « est clair que si le pape n’a pas mentionné certain point ce n’est pas parce qu’il était écarté mais parce qu’il n’a pas souhaité répéter ce que le Synode avait déclaré ».

C’est aussi la position du cardinal brésilien Hummes : l’ordination d’hommes mariés à la prêtrise, « doit être développée et achevée ». Déclaration du 14 février 2020.

Le pape veut exprimer seulement les quatre grands rêves que lui inspire l’Amazonie parmi lesquels : « Je rêve d’une Amazonie qui préserve cette richesse culturelle qui la distingue, où la beauté humaine brille de diverses manières ». § 7. Cela doit faire référence à une visite dont nous ne connaissons ni le temps ni le lieu car cette richesse culturelle se limite à la pratique d’un l’état sauvage élémentaire et violent sans aucun éclat de beauté humaine où dominent la barbarie et le meurtre y compris l’infanticide !

Le pape veut donner à l’Eglise de nouveaux visages aux traits amazoniens, § 7. D’où sort-il tout cela ? S’agit-il vraiment d’un rêve ?

Une lecture rapportée au contenu de la théologie de la libération, y compris à celle qui porte de masque de théologie du peuple ne permet pas de se tromper.

Dès le § 8 le cri de ralliement est lancé : « écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ». Ce double cri appartient en propre à la théologie de la libération qui a pour auteur Leonardo Boff. Le sadisme contre les populations autochtones n’a pas été le propre de l’Amazonie ! Les Argentins ont-ils oublié les massacres du président Sarmiento ?

Contrairement à ce que dit le § 20 il n’y a pas de sens communautaire fort mais des rivalités de tribus incessantes !

Le § 27 rappelle que les peuples sont les protagonistes de leur histoire. Si on en juge par les siècles d’abrutissement dans lesquels ils ont vécu, on peut dire que ces tribus sont restées dans un état primitif, commun à toutes les peuplades du monde en Afrique et en Asie.

Avec le rêve culturel on atteint un sommet dans le système du « polyèdre amazonien ». § 29.

« Des siècles durant, les peuples amazoniens ont transmis leur sagesse culturelle oralement, par des mythes, des légendes, des narrations, comme c’étaient le cas avec « ces conteurs anciens qui parcouraient la forêt racontant des fables de village en village… ». Alors là, il va nous sortir les troubadours de l’Amazonie, nous sommes en plein délire !

Heureusement avec le rêve écologique on est en terrain connu. L’inventeur de ce rêve est Leonardo Boff qui revendique au début des années 80, l’appellation écothéologie de la libération. Leonardo Boff est l’inspirateur de l’encyclique, Lauda Si : il a donné au pape Bergoglio une partie de ses écrits sur le sujet !

Jeanne Smits souligne la présence de quelques vers de Pablo Neruda au § 44.

Ce poète est un chantre de la révolution bolchevique et de Joseph Staline. Et le pape ne peut pas l’ignorer lorsqu’il le cite. Tous les vieux révolutionnaires du Chili et les communistes du monde entier connaissent ses odes révolutionnaires. C’est un signe qui ne trompe pas ! Mais dans le même temps on nous renvoie aux systèmes de valeurs des habitants de la Chère Amazonie !

Neruda a écrit une ode à Staline et une ode à Lénine. Il sera prix Staline de la Paix en 1950 et prix Lénine de la Paix en 1953 …avant d’être prix Nobel de Littérature. L’ode à Lénine se termine par : « Merci Lénine pour l’énergie et les enseignements, merci pour la fermeté. Merci Lénine pour l’espoir ! ». Voilà un pape qui cite à la fois saint Jean-Paul II et Neruda !

Les lecteurs du  rêve bergoglien ne connaissent pas Neruda. En revanche tous les latinos américains ont son nom en mémoire pour son soutien à la révolution castriste. Lorsque Allende est élu c’est grâce au retrait de Neruda qui était également candidat à la présidence ! Cette citation est un signe qui ne trompe pas et qui appartient à la révolution politico-religieuse du continent et à tous ses supporters. Voilà Neruda chantre de la forêt amazonienne ! Le pape sait choisir ses têtes !

  

Enfin on arrive au rêve ecclésial.

Le § 66 est consacré à l’inculturation.  En 1974, lors du Synode sur l’ évangélisation, le père Arrupe fait une communication de 15 pages sur « Le monde contemporain et son défi à l’Eglise missionnaire ». Le mot « inculturation » ne figure pas dans le texte. Cependant il décrit amplement ce que doit être la nouvelle évangélisation pour les églises locales une « adaptation et identification culturelles. « Cette « incarnation » ou particularisation dans une culture est le chemin par lequel le développement de la catholicité et de l’universalité doit se réaliser ».

Le mot « inculturation » apparaît dans la communication qu’il fait au synode des évêques en 1977. Il résume ainsi sa pensée : « Imposer à des hommes qui ont une culture propre des formes de cultures étrangères comme unique expression de la foi et de façon de la vivre est un grand obstacle à la catéchèse ».

Comme nous l’avons déjà écrit sur ce blog, la source première et fondamentale de la pensée du pape c’est le père Arrupe. Il serait temps que les commentateurs s’en aperçoivent !

En revanche, le pape détourne souvent au profit de sa démonstration, des textes qui lui sont étrangers. Ainsi saint Jean Paul II est mis à contribution, § 66-69 pour démontrer l’équivalence des cultures qui ont su accepter la conversion au catholicisme, avec § 70 le « bien vivre » des peuples autochtones de l’Amazonie. Cette aberration est validée par l’invocation à l’Esprit : « Il faut accepter avec courage la nouveauté de l’esprit qui est capable de créer toujours quelque chose de nouveau avec le trésor inépuisable de Jésus-Christ, car « l’inculturation » engage l’Eglise sur un chemin difficile mais nécessaire » § 69.

On a droit aussi à un couplet sur la « mystique » au § 73.

« Mais l’inculturation élève et apporte plénitude. Certainement, il faut valoriser cette mystique autochtone de l’interconnexion et de l’interdépendance de toute la création, une mystique de gratuit qui aime la vie comme un don, une mystique d’admiration sacrée devant la nature qui déborde de tant de vie. Cependant, il s’agit aussi de faire en sorte que cette relation avec Dieu présent dans le cosmos se transforme toujours en relation personnelle avec un Tu qui soutient la sa réalité et qui veut lui donner un sens un Tu qui nous connaît et qui nous aime :.. »

Ce morceau inouï est suivi de vers de l’évêque Pedro Casaldaliga, (évêque de Sao Felix de Araguaia au Brésil) personnage haut en couleurs, sorte de Pablo Neruda brésilien qui en son temps nous a dédicacé son livre d’histoire et de poèmes « Nicaragua, combate e profecia » à la gloire de la révolution nicaraguayenne !  Pour faire passer les vers et la prose de Casaldaliga, au § 74 nous avons une citation de saint Thomas d’Aquin ! Comme Pablo Neruda, Pedro Casaldaliga est une figure qui rassure toute l’église libérationniste du continent et au-delà sur l’orientation idéologique du pape.

Cette église-là reçoit également avec une très ample satisfaction les attaques contre les structures économiques et financières que le pape accuse tout au long de son exhortation. C’est le fond de commerce des toutes les luttes syndicales et paysannes. C’est le thème de tous les chants qui accompagnent les revendications : « Caminhando e Cantando » des travailleurs brésiliens !

Très curieusement le § 81 qui traite de l’inculturation de la liturgie ne donne pas d’exemple ! L’Amazonie étant un « chemin d’une valeur particulière parce que le divin et le cosmique, la grâce et la création s’unissent » dans les peuples.

Cette inculturation est déjà largement répandue les communautés ayant depuis plus de quarante ans leur propre livret liturgique et de chants : « non au formalisme, non au légalisme. » Les diocèses brésiliens de l’Amazonie trouveront confirmation de leurs pratiques dans l’exhortation. Par son style, son titre et son contenu cette lettre leur est destinée. Elle trace et valide un programme politico-religieux depuis longtemps mis en œuvre. Elle va structurer les luttes sociales et économiques. Elle est le prolongement des discours prononcer lors des voyages en Bolivie. La pastorale de la terre de l’Etat de Rondonia, affiche un portrait du pape avec les slogans : Pas une famille sans maison, pas un paysan sans terre pas un travailleur sans droits.

C’est pourquoi le problème des ordinations d’hommes mariés ou de création de diaconesses peut être retardé. Il sera pratiqué puis validé sans bruit. Nouveau chemin pour l’Eglise, le cardinal Hummes l’a clairement déclaré !

Non le pape n’est pas seul il est assisté d’un appareil planétaire et encore efficace. Il ne démissionnera pas : il aurait l’air d’un vaincu face au pape émérite et au cardinal Sara ! Au § 96 le pape adresse un salut aux martyrs des communautés de base. Il se trouve que les éditions brésiliennes Ediçoes Paulinas ont publié une douzaine de cahiers de base (Cadernos de Base). Les commentateurs devraient lire, « A eucaristia nas communinades ecclesias de base » pour comprendre que leur messe n’est peut-être pas la nôtre ! Ainsi que le livre de Leonardo Boff, Eglise : charisme et pouvoir.

Le pape Bergoglio vient de nous donner un magnifique exemple de son addiction à la théologie de la libération qu’il entend communiquer à l’Eglise entière.

 

 



17/02/2020
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