Le Terrorisme pastoral

Le cardinal Grech défend le Synode sur la synodalité comme le « fruit mûr » du Concile Vatican II

Le secrétaire général du Synode des évêques considère le Synode sur la synodalité comme « un véritable tournant copernicien de l'ecclésiologie conciliaire » issu de Vatican II.

Cardinal Mario Grech, s'exprimant à Catanzaro, avril 2024Youtube

Emily

Mangiaracina

• 11

Lun. 15 avril 2024 - 18 h 33 HAE

CATANZARO, Italie ( LifeSiteNews ) — Le cardinal hétérodoxe Mario Grech a récemment déclaré dans un discours prononcé devant un diocèse italien que le Synode sur la synodalité est le « fruit mûr » du Concile Vatican II parce que le Synode a manifesté sa théologie concernant l'Église et sa structure.

« Grâce au Synode, nous vivons les processus ecclésiologiques énoncés dans les pages conciliaires ; pour cette raison, nous pouvons affirmer qu'il s'agit du fruit mûr du Concile », a déclaré Grech, secrétaire général du Synode des évêques, lors de l'assemblée synodale de l'archidiocèse de Catanzaro-Squillace, samedi.

Grech a qualifié le Synode de « véritable tournant copernicien de l’ecclésiologie conciliaire, c’est-à-dire de l’appartenance commune au peuple de Dieu et de la dignité commune de tous les baptisés ».

Sa description du Synode comme d'un « tournant copernicien » pour l'ecclésiologie, qui fait référence à la nature de l'Église catholique, suggère que Grech voit le Synode comme apportant un changement véritablement révolutionnaire dans l'Église, transformant même ses fondements très terrestres – c'est-à-dire c'est-à-dire sa structure dirigeante.

Bien que Grech considère le Synode comme une évolution positive, il fait écho à l’évaluation de Matt Gaspers de Catholic Family News, qui a critiqué en 2022 le Synode sur la synodalité pour avoir « mis à jour » l’Église selon « l’ecclésiologie de Vatican II ».

Gaspers a ensuite souligné que l'expression « ecclésiologie du Peuple de Dieu » fait clairement référence à Lumen Gentium , la Constitution dogmatique de Vatican II sur l'Église, dont le deuxième chapitre s'intitule « Du Peuple de Dieu ». Notes de Gaspers :

Arts. Les numéros 15 et 16 exposent l’enseignement novateur selon lequel la Sainte Mère l’Église est en quelque sorte « liée » à toutes sortes de non-catholiques (art. 15), ces derniers étant « liés de diverses manières au peuple de Dieu » (art. 16) : non - Les chrétiens catholiques, les juifs, les musulmans, « ceux qui, dans les ombres et les images, cherchent le Dieu inconnu », et même « ceux qui, sans blâme de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance explicite de Dieu » (« sans blâme », malgré l'enseignement contraire de Romains 1 : 18-20 et de la Constitution dogmatique Dei Filius de Vatican I sur la foi catholique, Ch. 2, art.

En outre, l'association de l'ecclésiologie par Grech avec la « dignité commune de tous les baptisés » semble être liée à son idée selon laquelle la structure gouvernementale de l'Église devrait impliquer la contribution de tous les catholiques, tout comme le Synode sur la synodalité a sollicité l'opinion des laïcs catholiques.

En effet, le cardinal principal a poursuivi en suggérant que cette ecclésiologie implique « l'écoute du peuple », et a noté que le Synode sur la synodalité en particulier « a permis d'intercepter le plus grand nombre de fidèles », y compris « les pauvres et les marginalisés, » a rapporté l'organisation italienne à but non lucratif Comunità Nuova . Le Synode y est parvenu grâce à une méthode sans précédent d’enquête auprès des laïcs catholiques ordinaires à travers le monde.

« Écouter le peuple de Dieu, c'est écouter la voix de l'Église et non les opinions du peuple », a déclaré Grech.

L'idée du cardinal selon laquelle les pensées des laïcs catholiques ne sont pas de simples opinions mais font autorité pour façonner les enseignements de l'Église est totalement nouvelle dans l'Église catholique. Mais il s’agit, comme il l’a déclaré, d’un développement de la conception de la « collégialité » nouvellement formulée lors du Concile Vatican II.

Conception de Vatican II sur la gouvernance de l'Église

Comme l'explique le Père Steven McDonald de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX) , Lumen Gentium « a introduit une nouvelle notion de collégialité, une démocratisation du gouvernement au sein de l'Église », en « suggérant que le collège des évêques, avec le pape, exerce pouvoir suprême dans l’Église.

McDonald a souligné que cela « détruit essentiellement l’autorité personnelle du pape sur les cardinaux et les évêques, et même sur les fidèles ».

Il a précisé que même si « le pape et les évêques devraient se consulter, consulter leurs confrères prêtres et les laïcs le cas échéant », cela n'est fait que pour « aider ceux qui détiennent l'autorité » à prendre des décisions.

Ce nouveau processus décisionnel « collégial » a également érodé l'autorité des évêques individuels, a noté McDonald, en remplaçant leur autorité par celle des conférences épiscopales, ou même des conseils paroissiaux. Ce processus de gouvernance « démocratique » renverse la nature hiérarchique de l’Église voulue par Dieu et « entrave inutilement les actions de ses dirigeants », a expliqué McDonald.

Ainsi, la FSSPX et un certain nombre de catholiques soutiennent que l'enseignement de Vatican II sur la nature de la structure de l'Église contredit l'enseignement éternel de l'Église – en particulier les enseignements du Concile Vatican I – sur la gouvernance hiérarchique de l'Église. Autrement dit, ils croient que la conception de la collégialité de Vatican II n’est pas catholique.

Grech pousse cette nouvelle idée de collégialité dans toute sa mesure, au point même d’inverser complètement l’enseignement traditionnel sur l’autorité de l’Église.

Selon Comunità Nuova , Grech a souligné que « le Synode est le point de convergence du dynamisme de l'écoute à tous les niveaux de la vie de l'Église, qui commence par l'écoute des gens, continue à écouter les pasteurs, (et) culmine dans l’intervention de l’évêque de Rome.

« Il s’agit de privilégier une circularité, car l’Église pyramidale est dépassée par le Concile », a-t-il ajouté, précisant qu’il comprend le Synode, ainsi que Vatican II, comme un rejet de la hiérarchie descendante de l’Église.

Une compréhension de la collégialité qui tienne compte des opinions des laïcs catholiques n’est pas seulement problématique en théorie ; aujourd’hui, elle est profondément problématique parce que la majorité des catholiques n’acceptent pas l’intégralité de l’enseignement de l’Église. Par exemple, une étude de Pew Research publiée lundi a révélé que 83 % des catholiques américains interrogés pensent que l’Église devrait autoriser l’utilisation de la contraception.

Grech lui-même a été responsable de la promotion de l'enseignement hétérodoxe, notamment en ayant co-écrit avec l'archevêque Charles Scicluna de Malte les célèbres directives pastorales des évêques maltais sur Amoris Laetitia , qui donnaient accès à la Sainte Communion aux catholiques divorcés et « remariés » civilement vivant dans le pays. péché qui « avec une conscience informée et éclairée… reconnaît et croit qu’il est en paix avec Dieu ». Ces lignes directrices ont été republiées par le journal officiel du Vatican, L'Osservatore Romano .

En 2017, Grech « a attaqué un groupe de fidèles catholiques maltais » après avoir défendu « le vrai mariage contre le « mariage » homosexuel « contre nature » » dans une annonce pleine page dans un journal largement lu. L’évêque a qualifié la publicité de « propagande ». Il a également accusé les opposants à ces lignes directrices d’avoir des « attitudes » qui « annihilent tout espoir chez les gens », les qualifiant de « prophètes de malheur ».

Lorsque les catholiques ont mendié pour les sacrements pendant le confinement dû au COVID-19, Grech a déclaré qu'il était « curieux que de nombreuses personnes se plaignent de ne pas pouvoir communier et célébrer les funérailles à l'église, mais pas autant s'inquiéter de la façon de se réconcilier avec Dieu et prochain, comment écouter et célébrer la Parole de Dieu et comment vivre une vie de service.