Lors de l’assemblée plénière du parlement européen, le 12 novembre, Jaak Madison, un député européen, membre du parti populaire conservateur d’Estonie, a fait une intervention remarquée au sujet de la crise actuelle entre la Biélorussie et l’Union européenne. Le parlementaire européen y souligne la naïveté de nombreux européens de l’ouest face aux événements en cours. Il nous a paru important d’en publier ci-dessous la traduction.
« Beaucoup d’entre vous dans cette assemblée parlent des réfugiés et des migrants, qui ont des rêves et le droit d’aller là où ils le veulent. Je voudrais vous rappeler qu’environ 10% des Estoniens, environ 100 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont dans le passé fui leur pays pour échapper à la guerre, parce que l’armée soviétique est venue dans notre pays pour l’occuper.
Et où sont-ils allés ? En Suède. Le pays le proche et le plus sûr où ils pouvaient aller. Ils ne se sont pas achetés des billets d’avions pour l’Espagne, pour le Brésil ou les Etats-Unis, ils se sont échappés de la guerre en allant dans le pays le proche et le plus sûr.
Aujourd’hui, que voyons-nous dans la forêt entre la Biélorussie et la Pologne ? Cela n’a rien à voir avec des réfugiés. Si vous achetez des billets d’avion pour la Biélorussie, et que votre objectif principal est d’aller en Allemagne, vous n’êtes pas un réfugié. Vous devez comprendre que l’hiver en Pologne n’est pas très plaisant. Habitant en Estonie, je suis bien placé pour le savoir. C’est le risque que vous prenez. L’Allemagne, l’Estonie ou la Pologne ne sont pas responsables de ce qu’ils font.
La deuxième chose est que j’ai été très surpris par l’intervention du premier intervenant, Monsieur Weber (un député européen allemand NDLR). Je peux comprendre les idéalistes. L’Europe de l’ouest était si idéaliste à propos de l’Union soviétique. Tout le monde était égal, égal dans la pauvreté bien sûr. Beaucoup d’Européens de l’ouest étaient naïfs. C’est ce que je vois aujourd’hui. Des gens naïfs qui parlent de la liberté, de l’amitié. Tout le monde est main dans la main. Mais la réalité est : à certains endroits, vous avez besoin de clôtures. Vous avez besoin de clôtures pour défendre votre souveraineté, votre frontière extérieure. On parle ici de la frontière extérieure de l’Union européenne. Si vous ne contrôlez pas qui arrive par votre frontière, il n’y a plus de droits pour vos propres citoyens, il n’y a plus de protection de votre propre peuple. C’est le plus important. C’est la raison pour laquelle je dis, on doit être solidaire de la Pologne. Ils font le job et ils le font bien. Continuez comme ça, la Pologne. Je vous remercie. »