par Stefano Fontana

L'archevêque émérite de Prague, le cardinal Dominik Duka (sur la photo de W. Redzioch), n'a pas été tendre dans son récent discours sur les attitudes de compromis de la diplomatie vaticane comme dans le cas de l'Ostpolitik et maintenant dans le cas de l'accord avec la Chine. Comme  le rapporte Infovaticana , le cardinal a déclaré que les années 1950 ont été le théâtre d'une transformation du service diplomatique : « Les principes de la lutte pour la liberté et la dignité humaine ont commencé à être mis de côté au profit d'une politique de détente promue principalement par la gauche et les États communistes » et « la diplomatie vaticane a tenté de conclure des accords bilatéraux pour sauvegarder la vie des communautés locales, sacrifiant également les désirs et les attentes des Églises locales ».

Le  cardinal tchèque  affirme que «dans une tentative de «coopérer» avec les régimes communistes, le Vatican a tenté d'adopter une méthode plus douce, en cédant sur les questions liées aux droits de l'homme et à la liberté religieuse». Ainsi, comme le rappelle le cardinal Duka, des prélats comme le cardinal József Mindszenty sont devenus la conscience de l'Église catholique tandis que des dizaines d'évêques étaient détenus dans les prisons communistes en Europe, en Chine et au Vietnam. « Au cours de ces années, nous nous sommes retrouvés à suivre les traces d'évêques héroïques comme Theophilus Matulionis de Lituanie, des exemples qui ont montré que les idéaux ne doivent jamais s'agenouiller face à des réalités inacceptables », écrit le cardinal Duka dans sa chronique.

Hors de l'Occident , le cardinal Duka dénonce de graves menaces contre les libertés fondamentales, comme en Ukraine ou en Chine. Duka s'est montré particulièrement critique à l'égard de la position du Saint-Siège envers la Chine et de ses fameux pactes secrets avec le régime communiste et il en a reproché au pape François et au cardinal Pietro Parolin, sans les citer : « Tout comme le silence et la complicité avec le régime communiste ont porté atteinte à mon pays et ont permis au gouvernement d'emprisonner plus facilement les dissidents, le silence de l'Église face aux violations des droits de l'homme par la Chine communiste porte préjudice aux catholiques en Chine.

Le cardinal Duka dénonce également que la Chine ait osé emprisonner le « grand cardinal Joseph Zen », désormais sous le contrôle et la surveillance de l'État. Il se souvient également que Jimmy Lai, converti au catholicisme et propriétaire d'un journal, est détenu à l'isolement à Hong Kong depuis plus de trois ans.